AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 3238 notes
Je déguste mon café Malongo bio la Tierra, dans mon pyjama Monoprix à motifs écossais, en écoutant Max Richter sur mon enceinte Bose Soundlike Revolve II et j'achève American Psycho de Bret Easton Ellis dans la collection 10/18. Bien entendu, j'ai une petite pensée pour ma perceuse à percussion Makita. Ce livre ouvre de nouvelles perspectives...

Pas une ride. Je découvre sur le tard la charge sarcastique de Ellis et comprend qu'il est l'inventeur les années 90 : le serial killer, le narrateur non fiable, la folie, l'objectivation, le twist... tout ce que la littérature et le cinéma allait produire pendant dix ans en Amérique. Les dialogues fabuleusement ciselés, vains et superficiels, qui révèlent la vacuité des êtres, entendus et ré-entendus depuis jusqu'à la nausée, il est le premier à les coucher sur le papier.

Avec Donna Tartt qui lui prend la main, on a ce que l'outre-atlantique propose de meilleur et de plus glaçant, même si la première me convient mieux, parle mieux à ma sensibilité, je m'incline devant la maestria du bonhomme.
Lien : https://www.tristan-pichard...
Commenter  J’apprécie          190
Bien sûr, ce qu'on retiendra principalement d'American Psycho c'est son extrême violence avec des scènes horribles et pornographiques qui marqueront forcément les lecteurs. Mais en rester là serait une grave erreur. Bateman est un monstre sans aucun doute mais un monstre créé par une société absurde, une société gangrénée par le fric et les apparences. Bateman est soucieux de son bronzage, fait grand usage de fil dentaire et fréquente assidument les salles de sport. Arbitre des élégances on lui demande conseil sur ce qu'il faut porter et en plus d'être financièrement aisé, il est aussi très cultivé. Pourtant, Bateman est inhumain. Son entourage n'est d'ailleurs pas beaucoup plus reluisant avec sa cohorte de golden boys racistes qui se saluent sans vraiment se reconnaitre. Une faune hypocrite, dont le principal souci est de décrocher une réservation pour le dernier restaurant à la mode. Description d'un monde sans but, sans idéaux, sans illusions. Un monde replié sur lui-même qui est devenu totalement fou, la vraie horreur de ce roman n'est pas Bateman qui n'en est que le produit, mais bien la déshumanisation totale de cette frange de la société. Dans ce cas, pourquoi s'étonner que le héros agisse en toute impunité ? Dans cette superficialité ambiante, l'horreur ordinaire d'un psychopathe passe totalement inaperçue tant qu'elle ne compromet pas les profits de Wall Street. Un roman fort et dérangeant !
Commenter  J’apprécie          190
Je suis ravie d'avoir eu l'occasion de relire « American Psycho » car j'ai l'impression de l'avoir encore plus apprécié que la première fois. D'avoir été plus attentive à la performance et au génie littéraire de BEE, plus réceptive à l'humour omniprésent (je ne me souvenais pas qu'il était aussi drôle et parfois même hilarant !) mais tout autant horrifiée par les scènes de torture insoutenables (j'avais beau me dire qu'elles étaient trop grand-guignolesques pour être vraies tournant presque au burlesque, j'avais beau comprendre qu'elles étaient des allégories de ce milieu impitoyable et carnassier… des pauses ont été nécessaires tant je les terminais au bord de la nausée). BEE lui-même dit d'ailleurs que son roman est avant tout une « comédie ».
Il est peut-être inutile que je vous rappelle que ce roman culte est le portrait du non moins culte Patrick Bateman, Pat pour les intimes, caricature des yuppies des années 80, golden boy de Wall street au physique parfait, serial-killer à ses heures perdues, ou du moins fortement perturbé et schizophrène en puissance si, comme moi, on penche pour la thèse selon laquelle il fantasme ses meurtres. Pat a une fâcheuse tendance il me semble, à ne pas arriver à distinguer ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
Et plus le récit et le rythme des crimes avancent, parallèlement à sa folie grandissante, plus on doute aussi de leur réalité. Il y a de plus en plus d'indices et d'arguments qui vont dans le sens du fantasme. Certes ils peuvent pour la plupart se réfuter mais il y en a trop et certains irréfutables il me semble, pour ne pas sérieusement douter de la réalité des crimes.
Pour ce qui est de la forme, impossible de ne pas mentionner le fameux « name dropping », procédé que je trouve formidable, ou encore les dialogues (que je trouve brillants) parfois, souvent, sans queue ni tête car personne ne s'écoute vraiment. L'intrigue est mince, mais j'ai encore une fois été hypnotisée par ce texte génial au sens littéral du terme. Et je n'ai pu m'empêcher de chercher à essayer de comprendre la personnalité effrayante mais malgré tout fascinante de Patrick Bateman. BEE nous offre une analyse psychologique vraiment troublante et une satire féroce du monde de la finance (et du capitalisme) en nous immergeant dans ce microcosme de « yuppies » superficiels et imbus d'eux-mêmes qui se ressemblent tous, totalement interchangeables.
« American Psycho » est bien plus qu'un roman culte, il est pour moi un chef-d'oeuvre, souvent malheureusement réduit à ses scènes d'horreur alors qu'il est d'une grande richesse.
Commenter  J’apprécie          185
Je pense qu'il manque quelque chose d'essentiel dans ce livre : les factures. En effet, après l'énumération et description des fringues, des restos, des meubles ou objets de déco, je pense que la seule info qu'il nous manque est le prix.
Vous l'aurez compris, j'ai détesté ce livre. J'avais envie de vomir dès que je commençais à le lire. Je n'ai pu avancer que parce que j'entrecoupais avec d'autres bouquins. Et que c'était une lecture commune.
Tout est à vomir : Les personnages, l'écriture, l'histoire (ah bon, y en a une !), les scènes de meurtres. Je me demande vraiment d'où vient cet engouement à sa sortie.
Pitié, protégez moi de ce genre de livre ! Je ne pourrais pas supporter...
Bref, livre que je ne conseille pas (mais alors pas du tout) même à mon pire ennemi. Aux dernières nouvelles, il parait qu'il est utilisé en tant que torture ultime à Guantánamo, mais chut, c'est secret d'Etat...

Realita18 a choisi ce livre dans ma PAL et nous en avons fait une lecture commune
Commenter  J’apprécie          189
Lu il y a de bien nombreuses années, ce roman ne s'oublie pas. Bret Easton Ellis s'amuse à défigurer des personnages d'élection pour nous faire voir des MONSTRES, échoués au bord de la crise de nerfs parce qu'ils ont délaissé toute forme d'authenticité et d'imperfection pour s'upgrader en fantoches de la mondanité.

Tel est le risque que court quiconque comploterait contre la douceur.
Commenter  J’apprécie          181
American Psycho est le genre de livre à ne surtout pas mettre entre toutes les mains. C'est le genre de livre où le talent de l'auteur est tellement incontestable qu'il pourrait provoquer des dégats...
Certaines personnes n'arrive pas aller plus loin dès qu'elles abordent l'aspect "horreur-porno" du livre, mais chez d'autres, cela fonctionne comme une drogue. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas les mots pour décrire à quel point ce livre est horrible. Horrible mais fascinant. C'est probablement notre attirance naturelle pour le morbide qui nous incite à plonger dans ce tourbillon glauque mené par le jeune yuppie Patrick Bateman.
Le plus effrayant, c'est que les scènes de vie quotidienne sont justement aussi effrayantes que les scènes de massacre pourtant très réalistes et détaillées. Si on le caractère hypnotiseur de ces dernières est indéniable, elles paraissent presque moins malsaines que les centaines de détails qui témoignent de l'hédonisme, de l'égocentrisme et l'élitisme de ce milieu et plus particulièrement de ce personnage.
Au début, les deux parties (grossièrement, la partie "soft" et la partie "hard") sont clairement séparées. Puis, au fur et à mesure, sans que l'on s'en rende compte, les deux se mélangent pour former à la fin un mix de considérations esthétiques, de remarques mondaines et de pensées meurtrières (et le mot est faible).
Le plus surprenant, et finalement logique, c'est le contraste si fort entre le contrôle extrême de la partie "soft", et la barbarie sans limite de la partie "hard". Ce qui rend cela possible, c'est probablement l'égocentrisme du personnage.
Et au milieu de tout cela, et c'est aussi ce qui fait le génie d'Easton Ellis, de simples reflexions culturelles (comme les critiques des Talking Heads ou de Phil Collins) qui surprennent à peine tellement Patrick Bateman semble être régi par l'absurde d'une conscience en vrac.
On voit donc avec ce très très bon livre où peut mener la société de l'individualisme qui règne aujourd'hui, bien qu'ici elle soit poussée à son extrême limite... et accessoirement l'emprise que le morbide possède sur nos esprit, l'attraction et la facination qu'il exerce.
Commenter  J’apprécie          180
On comprend sans peine le scandale provoqué par « American psycho » à sa sortie et il faut en réalité une bonne dose de résistance pour lire certaines pages absolument abominables de torture perverse.
Mais l'aspect pornographique et violent du livre ne doit pas faire oublier le style narratif exceptionnel d'Ellis qui peint avec brio la folie d'un homme dans un univers irréel représentant la quintessence de l'arrogance du pouvoir de l'argent tout puissant.
Plus qu'un énième roman trash sur les tueurs en série, « American psycho » est une description corrosive de l'absurdité, de la vacuité, de la superficialité d'un certain mode de vie occidental urbain centré sur un individualisme forcené.
Bateman est certes fou mais que dire de ses « amis », qui obsédés par leur poids, leurs fringues, leurs restos exotiques et leurs boites de nuit branchées qui ne perçoivent pas la réalité du super prédateur qui se tient devant eux chaque jour ?
Génie stylistique donc, Ellis excelle dans les longues descriptions absurdes d'appareils « high tech » des années 80 comme la chaine Hi-Fi, les crèmes de jour ou les carrières musicales de stars de l'époque comme Genesis, Whitney Houston ou Huey Lewis and the News.
C'est donc pour l'ensemble de ces raisons que je fais de « American psycho » est un chef d'oeuvre trash de notre époque !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          164

Excellent livre de Bret Easton Ellis que j'ai lu comme une dénonciation cynique du matérialisme des sociétés occidentales, des Etats-Unis en particulier.

Le narrateur, Patrick Bateman, est un golden boy, fleuron de l'Amérique triomphante. Beau, brillant, riche, sûr de lui, il est parfaitement intégré socialement et maîtrise avec brio les codes du monde dans lequel il évolue.
Le jour, il est un « killer » en affaires, la nuit, c'est un sérial-killer qui va au bout de tous ses fantasmes sans compassion ni remords.

En réalité, sa violence nocturne comble le vide de sa vie où triomphent l'argent et ses manifestations ostentatoires.
Bateman est le produit monstrueux du matérialisme et de l'individualisme forcené de la société dans laquelle il vit, qui a broyé la pensée, les sentiments et la morale.
Ses meurtres se répètent à l'infini si bien qu'il finit par faire sauter, une à une, les barrières de la conscience. Il lui reste encore le désir de faire rejaillir sa douleur sur les autres mais la machine se grippe peu à peu. Chaque journée se répète à l'identique. Il survit, prisonnier d'un éternel recommencement et d'une existence sans issue.

Un livre glaçant à bien des égards.
Commenter  J’apprécie          150
Bon... et bien là on est sur un bon niveau d'angoisse hein, et un abandon du coup... je voulais lire ce livre pour pouvoir gratter ma carte mais il n'est pas du tout fait pour moi. Je comprends le point de l'auteur de dénoncer les déviances et les psychoses lié à la richesse, la course au pouvoir qui passe par la domination et tous les moyens sont bons. Je vois son style corrosif, satirique, noir et cru, sans concession.
Sauf que trop de mysogynie de racisme, de xénophobie, d'homophobie, de violence sans nom m'ont donné la nausée et le dernier passage que j'ai lu sur le SDF qui se fait découper m'a retourné l'estomac et le cerveau, s'en est donc fini pour moi...
Lien : https://www.instagram.com/le..
Commenter  J’apprécie          150
Frédéric Beigbeder qualifie American Psycho de livre du XXè siècle. Parce qu'il a intégré tous les autres (je cite de mémoire).

Je me souviens, à la lecture du livre, m'être souvent exclamé "on a le droit d'écrire cela?"... Ce fut un choc. Quasi mystique.

Chaque page apporte son lot de déchéance humaine, de déshumanisation des rapports, de sentiments malsains... On s'enfonce au plus profond de la noirceur de l'âme (ou du manque d'âme) et on tourne les pages encore et encore.

C'est indescriptible. c'est le côté obscur des Etats-Unis... et même de l'être humain (même si le roman est clairement ancré aux USA). Je suis sûr que si on regarde les notations, on alterne les "4-5 étoiles" et les "1-2 étoiles" en quantité identique... parité qui me semble (vision ô combien subjective et personnelle) attester de ce que le roman ne laisse pas indifférent (sur le sujet, voir les commentaires). Cela dit, ce n'est pas le seul roman qui induit cela.

OK, il y a des moments qui s'étalent en longueur. Des scènes superflues (car on voit bien où veut arriver B.E. Ellis). Soit. Un peu comme dans C'est arrivé près de chez vous... même si la comparaison est osée. Mais je suis fan.
Commenter  J’apprécie          156




Lecteurs (8621) Voir plus



Quiz Voir plus

American Psycho

Qui est le personnage principale ?

Patrick Bateman
Timothy Price
Paul Allen
Georges Batman

5 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : American Psycho de Bret Easton EllisCréer un quiz sur ce livre

{* *}