J'entends l'écho d'un carillon qui me chuchote un léger « Alléluia ! de l'action », alors que j'arrive à la page 216 lorsque Patrick laisse entrevoir ses désirs meurtriers. Son implosion psycho apparaît au grand jour, s'extériorise. Au plaisir du lecteur. Ouf, beaucoup de pages pour en arriver là, j'ai bien retenu l'intérêt de Patrick pour le Patty Winter Show, la sape, le sexe et l'argent en abondance dépensé sans compter.
S'en suivront des scènes de tortures, de boucheries, de crimes atroces. Je n'ai pu cerner l'utilité de la longueur des scènes pornographiques ; la longueur des chroniques imbattables, impressionnantes au sujet de Genesis (p180 à p186), Whitney Houston (p335 à p340), Huey Lewis and the News (p465 à p475) ; la longueur des conversations interminables sur le choix des restaurants et des personnes à inviter ou à éviter ; la longueur des descriptions vestimentaires à la couture près et le matériel High Tech dernier cri qui obsède le sérial killer.
A un moment donné deux scènes nous laissent croire à une issue, un dénouement qui mettrait fin aux crimes de Patrick comme dans bon nombre d'excellents thrillers : L'apparition furtive d'un détective qui cherche une des victimes, l'enchaînement de violences avec une course poursuite suite à l'assassinat d'un saxophoniste. Fausse pioche, scènes comme d'autres, passagères sans conséquences. L'attente du lecteur n'est guère récompensée, pas de bonne ou de mauvaise fin, il n'y en a pas tout simplement.
Le style de l'écriture est une forme de journal intime du tueur. Il manque juste les dates du moment où celui-ci se confierait à un carnet.
Bret Easton Ellis garde le style utilisé dans ses autres ouvrages : "
Moins que zéro" et "
Les lois de l'attraction". Préférable car plus court et les seuls que j'ai lu... Il reprend certains personnages dans "
American psycho", toujours une génération qui baigne dans le sexe, la drogue, l'alcool, les suicides, sans but. Les années '80 américaines, source d'inspiration principale de l'auteur. Clair que ça change d'Ace of base, de
Jean Jacques Goldman,
Michael Jackson ou RUN-DMC qui m'ont laissé des souvenirs bien plus agréables à cette époque…
En somme c'est un livre cru, direct, sans gêne, peu effrayant, d'une écriture parfaite, mais trop de détails ont rendu le texte ennuyeux, peu fluide. Dommage vu le talent de BEE. de là à dire, que c'est un roman qui fait partie du Top 5 de certaines personnes influentes, je m'étonne. Sont-ce peut-être sur base de critères qui me dépasse vu que ce sont les études qui m'ont poursuivi…Je n'ai pas respecté certaines règles, en toutes consciences, sur la manière d'établir une chronique, comme l'usage du « je », puisque cela n'en n'est pas une. Juste mon avis perso pour le plaisir. JE vous dis donc sur un fond de Bubble Guppies qui passe sur Nickel Odeon JR : A bon entendeur !
http://lirecrire.over-blog.com/article-
american-psycho-bret-easton-ellis-86621955.html