AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Transmetropolitan (collection Ve... tome 4 sur 5

Robertson Darick (Autre)
EAN : 9791026826200
296 pages
Urban Comics Editions (19/05/2023)
4.54/5   47 notes
Résumé :
Avoir pour adversaire les deux tiers de la Ville n'est pas chose nouvelle pour le reporter hors-la-loi Spider Jerusalem. Ceci dit, avoir pour ennemi principal le président des États-Unis est une tout autre histoire, surtout lorsque celui-ci est plus enragé qu'un serpent à sonnette sous amphet . Le temps est donc compté pour Spider et ses loyales (et sordides) assistantes, forcés de se cacher et de mener leur guérilla journalistique via des méthodes plus discrètes. M... >Voir plus
Que lire après Transmetropolitan, tome 4 : Année quatreVoir plus
DMZ, tome 1 : Sur le terrain par Wood

DMZ

Brian Wood

4.24★ (592)

13 tomes

The Boys, tome 1 : La règle du jeu par Ennis

The Boys

Garth Ennis

4.14★ (1525)

19 tomes

Seven to Eternity, tome 1 : Le maître des murmures par Remender

Seven to Eternity

Rick Remender

3.88★ (127)

4 tomes

Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 37 à 48.

-
- Spider's thrash (épisodes 37 à 42) - Épisodes 37 à 39 - Back to basics - Spider Jerusalem a été contraint de passer dans la clandestinité. Par voie de conséquence il est à nouveau libre d'écrire ce qu'il veut sur les sujets qui lui tiennent à coeur, sans se préoccuper des attitudes timorées des actionnaires du journal pour lequel il travaillait. Il ne lui reste plus qu'à choisir le sujet qui mérite le plus son attention, après avoir échappé à un attentat.

Épisodes 40 à 42 - Il s'agit de 3 épisodes indépendants. Dans le premier, Spider enquête sur la prostitution de mineurs dans la Cité. le constat est terrifiant, et Spider s'attaque à nouveau aux abus de pouvoirs de certains (ici les parents). le deuxième épisode est encore plus angoissant et atterrant car il aborde un phénomène déjà existant maintenant : comment notre société prend en charge les individus atteint d'une maladie mentale légère ? Dans le dernier épisode, Spider Jerusalem se lance dans une promenade en ville en s'adressant au lecteur, en rédigeant mentalement sa chronique sur la façon dont notre présent est façonné par le passé.

Warren Ellis continue d'alterner les histoires qui rapproche le lecteur de la confrontation inéluctable entre Spider Jerusalem et le président Gary Callahan, et des points de vue personnels sur des composantes de notre société. Dans la première partie, le lecteur retrouve le Spider Jerusalem proactif, celui qui prépare des sales coups contre ceux qui veulent le faire taire ou le manipuler. Il continue de se servir des gadgets à la James Bond qu'il avait achetés sur le marché noir dans le tome précédent. Et il manipule l'opinion au travers de ses colonnes pour se venger de Fred Christ. Lorsque Spider expose ses projets à ses assistantes (Yelena Rossini et Shanon Yarrow), Ellis en profite pour inclure en arrière-plan des événements donnant plus de substance à la Ville et à ses habitants. En accompagnant les personnages dans leurs déambulations, le lecteur assiste médusé au suicide d'un homme avec 3 seins, aux flashs d'infos mettant en évidence l'usage des technologies pour une gratification toujours plus intense et toujours plus immédiate (d'excellents remarques sur l'addiction à l'instantanéité), etc.

Puis dans les 3 derniers épisodes, Spider se remet au boulot, il s'adonne au journalisme d'investigation et il écrit ses chroniques. Ellis augmente l'intensité de plusieurs crans, d'abord avec ces jeunes adolescents vendant leur corps dans une société qui a banalisé cette activité, puis avec le reportage sur les malades psychiatriques et la manière dont la société les gère le plus efficacement possible (surtout d'un point de vue économique). Il n'y a pas à s'y tromper : ce n'est pas Ellis qui alimente la fureur rebelle de Spider, c'est Ellis qui refuse de cautionner ce genre de pratique ici et maintenant. Ce qui commence comme une moquerie grinçante à l'encontre des doux illuminés qui voient des conspirations partout, se termine par une condamnation sans appel d'un gouvernement qui se débarrasse de ses missions sous prétexte de rentabilité économique. le dernier épisode fait également mouche car Ellis met le doigt sur une évidence de plus en plus prégnante : plus la société et les individus vivent dans le temps présent, moins ils s'intéressent au passé et à leur histoire, et moins ils ont d'avenir.

Darick Robertson et Rodney Ramos continuent d'être les illustrateurs attitrés de la série. Leur point fort le plus évident continue d'être les expressions et les traits des visages. Spider Jerusalem conserve ce visage qui exprime si bien le mépris, la rouerie et d'autres traits de caractère encore moins nobles. le visage de Yelena Rossini dégage une forte aura d'énervement et d'agressivité rentrée. Mais les efforts des illustrateurs ne se limitent pas aux personnages principaux. Dans une foule, chaque individu a une expression unique. L'épisode sur la prostitution des jeunes est rendu encore plus insoutenable par le fait que chaque jeune paraît son âge, et non un âge indéterminé entre 15 et 25 ans. Et chacun des individus plus ou moins paranoïaques dispose de sa propre apparence qui en dit long sur son milieu social, sa culture et son état de désocialisation plus ou moins avancé. Chaque personnage, même les seconds rôles, est un individu à part entière. Chaque localisation et chaque usage de technologie à des fins de divertissement (ah ! ces danseurs sur la façade) présentent des particularités et des singularités qui rendent l'expérience de lecture d'autant plus riche.

Avec cette première partie, Ellis, Robertson et Ramos ne se reposent pas sur leurs lauriers ; ils continuent d'emmener le lecteur toujours plus loin dans les recoins peu reluisants de cette ville, à proximité de ses habitants, vers des perversions d'autant plus révulsantes qu'elles nous ramènent à notre quotidien. 5 étoiles.

-
- Dirge (épisodes 43 à 48) - Yelena Rossini commence sa journée difficilement : les yeux fermés, elle prend un paquet de clopes qu'elle renverse jusqu'à l'un d'entre elles soit facilement accessible. Après en avoir allumé une et aspiré une grosse bouffée, elle se lève difficilement pour aller jeter un coup d'oeil à la fenêtre. C'est bien simple, le lecteur a l'impression d'assister au lever de Spider, et non à celui de Yelena. Ce même matin, un sniper a commencé à tirer sur des passants au hasard dans le quartier des quotidiens. Dès que Spider aperçoit cette information à la télé, il s'empresse de prendre un taxi (avec Yelena et Sharon) pour une destination incongrue. Une tempête d'une ampleur ahurissante se déclenche et Spider est atteint à la tête par des débris. Il perd connaissance.

Après un tome précédent un peu bavard, Warren Ellis change de braquet et écrit 3 épisodes où les scènes silencieuses sont prépondérantes, charge à Darick Robertson et Rodney Ramos de faire passer l'histoire. le lecteur attentif note d'ailleurs que Robertson et Ramos sont qualifiés ensemble d'illustrateurs et que la distinction entre dessinateur et encreur a disparu. Ces mentions semblent plus officialiser une répartition des tâches déjà existante, plutôt qu'une évolution dans leur collaboration. le duo s'en tire vraiment très bien pour ces 3 épisodes. le lever de Yelena constitue un grand moment silencieux, mais fort éloquent. le langage corporel est parfait dans ses moindres détails, y compris quand elle se gratte la fesse gauche sur laquelle est tatouée une araignée similaire à celle du crâne de Spider.

Les scènes d'action transportent le lecteur sur place, avec des points de vue multiples, et un travail remarquable de Nathan Eyring, pour les effets spéciaux rendus par les couleurs. Robertson et Ramos mettent en scène le carnage orchestré par le tireur avec un détachement clinique qui fait ressortir l'arbitraire du choix des victimes et de la mort qui frappe un inconnu dans la rue. Ils sont tout aussi à l'aise dans la scène à grand spectacle où un hélicoptère s'écrase. Et lors de la tempête, ils rendent plausible ce phénomène naturel catastrophique, dans tout ce qu'il a de destructeur et d'absolu.

Malheureusement, ils s'en tirent moins bien dans la deuxième moitié du tome. Un épisode dispose uniquement de Spider Jerusalem en train de réfléchir dans sa tête avec un fond noir uniforme pour tout décor. Admettons, mais dans l'épisode suivant, ils refont le coup avec cette fois-ci un décor spartiate d'un blanc immaculé dans une chambre d'hôpital. Et ils enchaînent avec un dialogue (fin de l'épisode 47) sans aucun décor (fond blanc uniforme) alors qu'il se déroule dans un parc, devant un bâtiment. le nombre de cases par pages diminue également fortement pour se stabiliser à 4 dans des mises en page minimalistes. Il semble que les illustrateurs aient été un peu pressés pour ces 3 derniers épisodes. Il ne reste plus guère que les mines gourmandes du chat à 3 yeux et le langage corporel de Spider Jerusalem comme spectacle à contempler.

Dans le déroulement de l'histoire, le lecteur a également le sentiment que Warren Ellis place ses pions en vue du dénouement final. L'accident survenu à Spider génère une date limite qui permet à Ellis d'insuffler un sentiment artificiel d'urgence, pas très crédible. Il permet également d'entamer le mouvement final vers l'affrontement ultime. Heureusement, la structure de l'intrigue reste solide et rigoureuse et ces moments de faiblesses ne diminuent pas trop le plaisir de lecture dans la mesure où la mécanique de l'intrigue bénéficie d'une précision digne d'une montre suisse.

Avec cette deuxième partie, les dessinateurs réalisent une performance remarquable dans la première moitié dont l'histoire est majoritairement portée par des illustrations et une mise en page éloquentes qui impliquent le lecteur. Ils bâclent la deuxième moitié avec une disparition des décors pendant une bonne partie des pages et une diminution du nombre de cases par page. Ce constat correspond également au scénario que Warren Ellis a décompressé à bon escient dans la première moitié pour augmenter l'impact de ces morts arbitraires et de la catastrophe naturelle, à mauvais escient pour la deuxième moitié qui semble un peu trop légère par rapport aux tomes précédents. Cette partie n'est pas désagréable à lire, elle reste divertissante, mais elle est deçà du reste de la série. 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie          20
Quelque chose cloche. Je le sens dans mon testicule gauche, celui où un franc-maçon a planté un clou.

Mais non, il ne m'est pas poussé une paire de couilles durant la nuit ! Ce n'est pas moi qui ai dit ça, mais Spider Jerusalem, bande de moules, va !

Spider Jerusalem, notre ami journaliste totalement barré... Souvenez-vous que la fois dernière, nous l'avions laissé en bien fâcheuse posture...

Notre journaliste gonzo préféré avait été censuré lors de la parution d'un de ses articles et le journal pour lequel il travaillait l'avait licencié.

Why ? Ce salopard de nouveau président, celui que l'on surnomme le Sourire, vient juste de durcir sa politique concernant les médias et il en a tout particulièrement après Spider. le voici sans médias pour publier ses articles.

Comment le héros va-t-il réagir ?

Rien à redire, les auteurs sont toujours aussi barré, que ce soit aux dessins ou au scénario. Spider, quant à lui, ne déroge pas à la règle et il est véritablement déchaîné (plus que d'habitude encore).

C'est toujours aussi cynique, sarcastique, trash, cinglant et on explore toujours les sujets qui dérangent avec, cette fois-ci : le contrôle des médias par le pouvoir politique, les manipulations obscures, les assassinats commandités, la prostitution infantile, la misère, les magouilles politiques...

Bien que ce soient des sujets souvent abordés dans la saga, Warren Ellis ne sombre pas dans la redite et parvient sans problème à se renouveler, le tout sans répéter les épisodes précédents.

La guerre entre Spider et le président est déclarée et il n'est pas encore né celui qui empêchera notre journaliste de publier ses articles ! Il y a des canaux sur le côté, des pirates, et notre ami fumeur, buveur, drogué et speedé va devenir une sorte de croisement entre un blogueur et un Anonymous.

La pression est sur les épaule de Spider, ses sordides assistantes sont là pour l'épauler et on en apprend un petit peu plus sur elles, surtout sur Yelena. Et puis, notre Spider sera mis quelques fois en position dangereuse... et finira presque en enfer, là où il n'y a pas de cigarettes.

J'ai apprécié aussi ce tome 4, comme tout la série jusqu'à présent. Certes, ça cause de politique, mais les auteurs le font bien, ils frappent sous la ceinture, ils sont justes, même s'ils utilisent le mode un peu punk et trash pour le dire.

La société futuriste qu'ils décrivent n'est tout compte fait pas si éloignée que ça de la nôtre, hormis pour les mélanges entre les humain et les petits gris préférés de l'agent Mulder.

Spider vit dans un monde égoïste, où l'on se moque de la nature, des droits des minorités, des droits des gens et où le peuple ne demande qu'une chose Panem et circenses. Pour le reste, ce sont des moutons qui ne contrôlent pas les actes des gens pour lesquels ils ont voté et qui préfèrent lire les actus people que les actus réalistes.

Je me suis retrouvée frustrée quand fut venu le moment de refermer le livre : hé, attendez les mecs, vous allez pas me laisser poireauter de la sorte avec un final pareil ?? Non, mais, je fais quoi, moi, si je ne trouve pas le tome 5 tout de suite ??

Encore un tome réussi qui me fait monter mon rythme cardiaque et si ça continue, je vais terminer chez le cardiologue, moi !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          200
J'étais déjà fan des trois premiers tomes. le quatrième ne déçoit pas. Spider Jérusalem et ses deux sordides assistantes sont en quête de vérité. Et ils s'attaquent au président.
C'est merveilleux de voir cette critique de la politique et de la société si bien retranscrit, dans un comic fou et futuriste.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le canal de dépêches SPKF piraté par des activistes et remplacé par les images de six terroristes anglaises violées et tuées à Dublin...
... 85% des utilisateurs de SPKF n'ont pas remarqué de différence avec les programmes habituels. D'autres infos après ceci...
Commenter  J’apprécie          100
Je suis libre d'écrire ce que je veux. Et c'est à vous de venir me lire. [...] Je vous dirai des choses qui vous feront rire. Je vous dirai des choses qui vous mettront mal à l'aise. Je vous dirai des choses qui vous foutront carrément la rage et d'autres que personne à part moi ne vous dira. Mais je ne vous dirai jamais de conneries.
Commenter  J’apprécie          70
Il semble que quelqu'un ait volé le monde. J'ai toujours su que ça finirait par arriver. Ça leur apprendra à ne pas m'écouter. J'ai essayé de leur dire, mais oooh non. Il faut dire aussi que j'étais nu, à l'époque. Évidemment, ça les a distraits... dans l'église.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Warren Ellis (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Warren Ellis
Vidéo de Warren Ellis
autres livres classés : comicsVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (114) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4878 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}