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sur 424 notes
Si dans Là où les lumières se perdent (qui fut un vrai coup de coeur pour moi), le personnage principal essayait d'échapper à l'emprise d'un gang extrêmement dangereux, ici, Vincent Madigan est véritablement un monstre, qui n'hésite pas à tuer, et qui est associé depuis quinze ans à un gang mené par Sandià, un être infame, inhumain et abject. Néanmoins, Madigan a maintenant soif de liberté et souhaite se libérer de Sandià d'une manière particulièrement risquée : avec trois complices, il décide de voler l'argent de Sandià et de mettre les voiles, rembourser les pensions alimentaires qu'il doit à ses trois ex-femmes, payer son avocat, et recommencer une nouvelle vie. le braquage dans une des maisons de Sandià est un vrai carnage. Les quatre hommes se réfugient ensuite dans un box, mais la discussion dégénère rapidement. Madigan abat sans ciller les trois hommes, efface ses empreintes, et part avec la totalité du butin. Cependant, il apprend plus tard qu'une petite fille se trouvait dans la maison de Sandià. A cause de lui, elle a été gravement blessée pendant la fusillade.
La vie de Vincent Madigan prend alors une tournure inattendue :  il fait une rétrospection de sa vie ratée, il repense à ses trois ex-femmes et à ses quatre enfants à qui il ne rend jamais visite, il passe en revue ses mensonges, ses trahisons, ses délits. Peu à peu, il prend la décision de changer. 

"Où suis-je allé ? Où l'homme que j'étais et celui que je suis devenu ont-ils pris des chemins différents ? Comment cela est-il arrivé ?"

Tout le long du récit, on suit son cheminement de pensée, ses doutes et on voit sa culpabilité faire surface. J'ai détesté ce personnage particulièrement menteur, voleur, drogué, alcoolique et assassin, qui trouve toujours de bonnes raisons à ses actes odieux - du moins au début du récit.

"Peut-être qu'il y a une prédestination dans tout ça, et que le jour était venu pour elle de mourir... et que si elle ne s'était pas trouvée dans la maison de Sandià, elle serait morte d'une autre manière...
La vie est ainsi. C'est comme ça.
Je le sais. J'y crois. Je dois y croire."

Bref, Madigan est l'anti-héros par excellence.

"La vie n'était pas compliquée. du moins, Madigan ne le pensait pas. Elle était simple. Prendre ou être pris. Manger ou être mangé. Tuer ou être tué."

A partir du moment où il se retrouve responsable de la grave blessure de la petite fille, il pense enfin à ses quatre enfants qu'il a volontairement mis de côté.

"Je vois mes propres enfants - chacun d'entre eux. J'essaie de me souvenir de leur visage. Cassie, Adam, Lucy, Tom.
Mais je sais qu'ils ne ressemblent pas à ce que je me représente.
Tout va si vite - c'en est épuisant, terrifiant."

Au-delà de sa prise de conscience, les nombreux ennemis de Madigan lui mettent des bâtons dans les roues. Il essaie contre toute attente de protéger sa petite victime. Peu à peu, on découvre que le monstre qu'il est devient humain, finalement. Mais trouvera-il le chemin de la rédemption ? Est-ce trop tard pour lui ?

Il n'y a pas qu'un cheminement de pensée dans ce roman, mais aussi beaucoup d'action, de scènes violentes, de suspense. L'ambiance est pesante, la tension est permanente, on est comme sur le fil du rasoir. J'en voulais beaucoup à Madigan, je n'aimais pas son comportement violent et imprévisible, son pessimisme, sa lâcheté, mais pourtant, à force d'être constamment immergée dans ses états d'âme, j'ai finalement voulu qu'il s'en sorte, qu'il ait cette seconde chance.

La plume de l'auteur britannique est puissante, brillante et intelligente. Il sait très bien sonder les personnages les plus complexes et retranscrire leurs sentiments à la perfection. Incontestablement, R.J. Ellory est un grand écrivain.

Il y a néanmoins quelques longueurs et une baisse de rythme à un moment de l'intrigue. Mais le rythme repart de plus belle, devient haletant, et ne se termine qu'au tout dernier mot du roman. Et cette dernière phrase... Cette dernière phrase !...

En conclusion, Un Coeur sombre est un roman noir - très noir - mais au combien brillant. le personnage principal est détestable à souhait, le anti-héros absolu, un menteur, un voleur, un drogué, un alcoolique, un assassin. On suit ses états d'âme, ses doutes, on découvre avec lui ses souvenirs et ses erreurs passés ressurgir subitement. On voit son évolution, sa culpabilité, mais aussi tout son pessimisme et sa noirceur. Je n'ai pas dévoilé un aspect de l'intrigue, car je veux que vous soyez stupéfaits en lisant le nouveau roman de R.J. Ellory. En effet, ce grand auteur sait surprendre son lecteur, l'emmener dans un dédale de rues obscures d'East Harlem, créer une tension pesante, et enfin le confronter à cette fin - mais quelle fin ! Ce roman vaut le détour pour tous les amateurs de polar, mais aussi pour les autres curieux qui veulent savoir ce qu'il adviendra de Vincent Madigan.

Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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Noir. RJ Ellory livre ici un roman sombre, où l'antihéros Vincent Madigan se plonge dans les affres de l'introspection et d'une impossible rédemption.
Madigan est un flic qui ressemble à Vic Mackey dans la série The Shield, l'alcoolisme et l'addiction aux médicaments en plus : il a franchi la ligne jaune, et chaque action censée arranger les dégâts qu'ont engendré la précédente accentue encore ses problèmes.
Ce long portrait est passionnant, inquiétant, dérangeant et émotionnellement puissant, dans la lignée de ce que RJ Ellory nous offre habituellement, mais sans surprise.
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Bien loin d'une banale crise de la quarantaine, le personnage principal qui tient à bout de bras ce roman se retrouve dans une situation inextricable dont il est le seul responsable. Une situation comme tout bon amateur de polars les aime ! le décor est planté dès les premières pages, R.J. Ellory ne va pas nous épargner et, personnellement, c'est ce que je recherche en ouvrant un livre.

Je ne parlerai pas de volonté de rédemption en ce qui concerne l'introspection du protagoniste. Pour cela, il faudrait qu'il exprime des remords ou, pour le moins, des regrets, non ? Or, tous ses actes, tous ses choix trouvent une justification à ses yeux !

"La vie n'était pas compliquée. du moins, Madigan ne le pensait pas. Elle était simple. Prendre ou être pris. Manger ou être mangé. Tuer ou être tué."

Toutefois, tout n'est pas tout noir, encore moins tout blanc dans l'univers créé par l'auteur et dans cette grisaille que nous traversons, dans laquelle nous nous engluons même, il y a un homme qui cherche à s'en sortir. Assez égoïstement, pour être honnête ! D'accord il traverse une crise de conscience mais celle-ci tourne principalement autour de son nombril et son questionnement est principalement de trouver une porte de sortie à la mouise dans laquelle il baigne depuis trop longtemps.

Reconnaissez que ce portrait est peu flatteur et pourtant je peux vous assurer que j'ai ressenti une sincère empathie pour cet homme ! J'ai adoré lire en lui sans filtre, j'ai aimé ses antagonismes, j'ai apprécié son égotisme car tout cela le rendait plus humain. L'auteur ne nous offre pas le portrait d'un homme touché par la grâce divine et qui se réveille, un beau matin, habité par l'amour de son prochain. Il nous révèle le combat ténébreux d'un simple mortel ...
"Le recul : le conseiller le plus cruel et le plus perspicace."

Mais n'oublions pas que ce roman est un polar et pour que la sauce prenne, il nous faut certains ingrédients ! Et bien, dans Un coeur sombre, tous ces ingrédients sont présents et surtout ils sont admirablement bien dosés. Une intrigue qui ne cesse de nous surprendre, des personnages secondaires qui apportent tout leur sens au récit et un dénouement qui vous laisse comme en apnée ...

R.J. Ellory est sans conteste un grand écrivain qui sait jouer avec les mots pour me donner ce que je suis venu chercher ... un excellent livre qui marquera longtemps de son empreinte mon parcours livresque déjà bien rempli !!!

Un coeur sombre était mon premier Ellory, il ne sera pas le dernier ...



Lien : http://www.fan2polar.com
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Parallèlement au récit, le lecteur fera corps avec les pensées intimes du narrateur. Un homme dont la carapace commence à se fissurer et qui éprouve de plus en plus de difficultés à gérer ses émotions. Bien loin d'être un enfant de choeur, cabossé par la vie et face au triste bilan de sa "pathétique existence", il est en proie à ses démons intérieurs et renie cette vie dont il ne veut plus. Lentement, il glisse et perd pied et soigne son mal être à renfort de cachets et d'alcool. Une association qui n'a jamais été profitable. Son souhait le plus cher: redevenir un homme simple et sans histoires.
Mais entre ce que l'on veut et ce que l'on peut faire, il y a souvent un « gap » et Madigan le sait. Il sait aussi qu'à la moindre occasion, au premier faux pas, il peut être « serré » et signerait la fin de sa carrière. Sa quête de rédemption sera un très long chemin semé d'embûches.
Personnage qui s'auto analyse, de ses moindres pensées ainsi qu'états d'âme, le lecteur saura tout et voyagera à travers sa conscience.
L'auteur a donc tendance à se focaliser sur son personnage principal qui deviendra le héros du récit - et ce, au détriment de l'action - qui sera plus présente dans la seconde partie. Ce qui pourra être jugé comme un point négatif, ou positif. Selon l'attente et les goûts personnels.
Lien : http://lespolarsdemarine.ove..
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