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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans À cause de la nuit, deuxième roman qui met en vedette le sergent Lloyd Hopkins du LAPD, ce dernier est affecté sur deux affaires : la disparition de Jacob Herzog, un policier qui compte treize ans de service, et un triple meurtre qui vient de survenir dans un magasin de vins et spiritueux. Bien qu'il soit égal à lui-même, c'est-à-dire enclin à enfreindre les règles lorsque cela lui sert et obsessif dans sa façon de conduire ses enquêtes, il semble s'être remis sans trop de séquelles de sa confrontation avec le Massacreur d'Hollywood et plus en contrôle de ses pulsions. Son enquête, cette fois-ci, va le conduire dans le bureau d'un bien curieux psychiatre, qui se fait appeler le Voyageur de la nuit… Bien que le roman présente certains moments forts et qu'il ne soit pas dénué d'intérêt, James Ellroy semble s'être concentré davantage sur l'intrigue et ses rebondissements que sur la psychologie de ses personnages, dont la noirceur aurait pu être plus exploitée, ce qui aurait ajouté une intensité dramatique qui finalement m'a manquée pour véritablement m'intéresser aux personnages.
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Raaaaaaaaah... Quelle fin frustrante et amère pour ce pauvre Lloyd... Idem pour le lecteur. Linda Wilhite, femme fatale du roman, si elle est à l'origine d'un superbe échange avec Richard Oldfield vers la fin, comme seul Ellroy sait en écrire sur les femmes, prend une décision, même si compréhensible, qui est ô combien décevante quand on vit l'histoire à travers Hopkins... du coup, l'avis général, déjà mitigé, est sapé. Qu'on se comprenne bien : c'est du très bon polar, mais c'est du moyen Ellroy.

Le maître (non, je ne le déïfie pas comme les patients d'Havilland avec ce cher Docteur... LA PORTE VERTE!!!) est ici à ses débuts. Il a dit lui-même qu'il s'était arrêté après le tome suivant pour écrire des romans bien plus ambitieux, sans quoi, il aurait écrit des Lloyd Hopkins toute sa vie. Grand bien lui en a pris!!! Quand on connaît ses chefs d'oeuvre ultérieurs, pleins d'ampleur, où tout est décuplé, où les personnages et Los Angeles ont une telle dimension... On a l'impression de régresser en découvrant ses premiers romans, où tout est là, en plus concis mais encore un peu maladroit, inégal, avec des scènes cultes, un sens du suspense grandiose, et des défauts ça et là. Mais bon, c'est un passage obligé pour les fans, c'est amusant de le voir tatonner, confectionner des romans plus simples... Et puis quand on est fan on veut tout lire, tout dévorer!

Lune sanglante était un chef d'oeuvre, une incontestable réussite, un opéra tragique shakespearien, ce n'est pas pour rien qu'il a bouleversé Jean-Patrick Manchette et François Guérif. À partir de là, la tâche était ardue pour sa suite... Après un psychopathe poète lyrique amoureux des femmes (ou du moins le croyait-il...) à la vingtaine de victimes, James Ellroy diffracte la menace et nous offre un psychiatre manipulateur qui fait de ses patients de potentiels meurtriers... L'idée est excellente, mais elle se réduit à une poignée de victimes et émissaires plutôt qu'à une véritable foule de dégénérés pathétiques, et de plus, on est moins en empathie avec le personnage, malgré son trauma enfantin (au passage, beau retournement que de faire du père d'Havilland son idole en tant que meurtrier) le pseudo-jargon psychologique, avec toutes ses fantaisies, le rend également un peu cliché. le fait qu'il soit réduit à un légume est logique, mais participe de cette frustration finale, on l'aurait voulu mort... Enfin, la partie de l'affaire sur les dossiers n'est pas vraiment passionnante.

Les points forts du roman sont surtout le face-à-face entre Lloyd et Havilland, et le personnage de Marty Bergen, perçu comme totalement annexe au début, et qui accède à un statut tragique et pathétique nous déchirant le coeur. Ex-flic déchu dénonçant les abus des flics de droite, il meurt en héros dont les exploits seront cachés du public... Et fait taire tous les détracteurs d'Ellroy qui prennent au premier degré sa persona médiatique de droite profonde!

Je suis donc déçu. Pas mal de passages ellroyiens jouissifs, mais pas mal de frustration également. Lune sanglante est infiniment meilleur à mon goût.
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Qu'ajouter qui n'ait pas encore été dit...?

Il est frustrant pour le fan d'Ellroy, qui a découvert l'univers incroyable de l'auteur via la tétralogie de L.A. Confidential, de revenir sur les premières oeuvres et de retrouver son auteur-fétiche incomplet, balbutiant, hésitant...

Frustrant? Peut-être, mais également fascinant. Dans sa trilogie Hopkins, Ellroy est en cours de formation, d'affinage comme un bon vin ou un fromage de la même couleur, il passe du 1.0 au 2.0 rapidement. du moins, est-ce mon avis.

Dans le tome 2, il nous offre un face-à-face entre un psy désaxé et un Hopkins toujours en proie à ses démons et à ses intuitions (même si celles-ci le lâchent et le laissent parfois un peu amer).

A la manière d'un Van Gogh, Ellroy reprendra pas mal de scènes ou de ressorts, présents dans la trilogie, dans ses ouvrages ultérieurs. Par exemple, et sans déflorer, le pétage de plomb d'Hopkins vers la fin, les alliances avec des ripoux, les duos opportunistes, les scènes perverses, etc. tout cela est en rodage. Mais un rodage de haut vol. Il faut se replacer "à l'époque"... on est en 1985 (à vue de nez) et ce qu'Ellroy lance est un sacré coup de poing.

Car faut rendre à César ce qui lui appartient. A mon avis, beaucoup d'auteurs de polars et de romans noirs rêveraient d'un tel roman. Si c'est de l'Ellroy de second choix, cela reste quand même de très bonne tenue.

Le démarrage est brillant. Pendant une bonne centaine de pages on est tenu en haleine, puis le soufflé retombe. Il y a du remplissage, des explications, on se pose. Puis viennent les 70 dernières pages et on retrouve cette aptitude brillante à prendre le lecteur par les balloches et à le tenir jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Révélant à la femme fatale qui il est vraiment Hopkins perd de nouveau la femme qui'il convoite. Thème récurrent chez Ellroy, le fait d'assumer ses actes et de s'assumer.

Avoir lu Ma Part d'Ombre permet de reconnaître une sorte de confession d'Ellroy dans le passé délinquant de Goff (si je me souviens bien). Ellroy a glissé sur la pente de la délinquance juvénile, fracturant des portes et se livrant de de menus larcins. Il l'explique dans Ma Part d'Ombre, récit très personnel, reconnaissant avoir eu de la chance. Ici, il met en scène ce qu'il aurait pu devenir.

J'ai apprécié ce livre, davantage que le premier tome. Il est certainement moins ambitieux, mais il est moins brouillon. La trame est linéaire. Peut-être trop, quand même. Dans un roman plus actuel, on aurait alterné les chapitres actuels et ceux du passé d'Havilland le psychiatre, sans le nommer. Et on aurait terminé en laissant supposer que celui-ci simulait l'état légumier...

Ellroy reste "roots". Ici, il es encore dans l'hommage à ses pairs. On est quasiment dans le western, à Yuma ou avec du barbelé sur la prairie. L'affrontement est inévitable.

- Un de nous deux est de trop dans cette ville, assène Havilland brandissant sa seringue et en actionnant le piston.
- Rien ne fera davantage plaisir que de te permettre de lui faire tes adieux, rétorque Hopkins, saisissant sa matraque, ferme et turgescente, d'une dextre assurée, tout en armant son .38 de l'autre.

Tiens, un western signé Ellroy, j'achète les yeux fermés.
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Reprenant quelques semaines après la fin de Lune sanglante, ce second tome des aventures de Lloyd Hopkins nous plonge, là encore, directement dans les esprits torturés du Voyageur de la Nuit et de son acolyte. Mais, alors que j'avais beaucoup apprécié la mise en place de la précédente intrigue, j'ai trouvé celle-ci brouillonne, dispersée et confuse, contrairement à l'écriture directe que je m'étais habituée à lire. Peut être dû à l'ambiguïté des personnages et leurs identités multiples mais j'ai trouvé ces débuts longs et difficiles, parsemés de jargon psychiatrique et de trip sectaire, qui m'ont laissée de marbre.

Et puis, même si ce n'est que ma deuxième "expérience Ellroy", je constate que c'est encore le même schéma : Hopkins "le génie" est confronté à un tueur intellectuellement à son niveau, pendant son enquête il tombe amoureux d'une femme qui, comme par hasard, va se retrouver sur le chemin de notre meurtrier (!) Enfin, le combat se finit bien entendu par une scène épique où Hopkins kick le tueur à lui tout seul, sans renforts policiers...

Bien que l'écriture d'Ellroy rende tout ça prenant, cette structure répétée au fil des romans peut être lassante. Heureusement, l'ennui et la déception que je ressentais au début ont été annihilés par les cent dernières pages où toutes les pièces du puzzle se mettent en place, nous permettant de comprendre (enfin !) les motivations du tueur, élément à mon sens essentiel qui joue beaucoup dans l'intérêt d'un polar.

Si Lloyd Hopkins dit texto à sa maîtresse : "Linda, je suis le meilleur. Je vais même vous le dire carrément, je suis un putain de chef-d'oeuvre.", force est de constater que ce n'est pas le cas de ce roman, à mon sens bien au-deçà de Lune sanglante. Une lecture décevante qui reste tout de même addictive !
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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Le roman noir à l'américaine s'attarde moins sur les sentiments que les nordiques à la mode. Ses héros sont bien sûr fracassés, mais ils ont la pudeur de ne pas déprimer. La psychologie, centrale dans ce roman, se traduit en actes. Tout est affaire de manipulation et de violence. Les cerveaux sont lavés pour tuer et les assassins sont des victimes. Derrière, un homme tire les ficelles, s'amuse des vices qu'il induit, cherche à créer son chef-d'oeuvre, pousse à l'horreur pour se montrer à la hauteur de ses origine et s'attaque au policier le plus doué, seul défi vraiment digne de son génie. Ne disons ni qui l'emporte, ni comment cela s'achève. La mécanique la mieux huilée a souvent des ratées.
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A cause de la nuit utilise le même procédé que le premier opus de la trilogie Lloyd Hopkins, Lune Sanglante : on suit en parallèle l'enquête d'Hopkins et le parcours du tueur.

On a affaire ici à une triple exécution dans un magasin d'alcools à laquelle se mêle la disparition d'un flic qui semble avoir quelque peu perdu la tête. Les deux affaires se rejoignent et convergent vers ce psychiatre manipulateur, très malin mais aussi très torturé par un passé dramatique, qui fait exécuter ses désirs de violence par des personnes aisément manipulables.

Je reproche toujours le même défaut à Ellroy qui est de ressasser sans cesse les mêmes thèmes dans chacun de ses livres. Il faut néanmoins lui rendre que ça fonctionne : le livre se lit tout seul. L'enquête tient la route, même si je n'ai jamais trop compris pourquoi Havilland voulait s'en prendre à Hopkins en particulier, mais peut être que quelque chose m'a échappé.

Les personnages sont fouillés, davantage que dans le premier. Sans doute partiellement dû au fait que le tueur est psychiatre et que l'on a droit à quelques séances de psychanalyses, entre autre de Linda Wilhite, la femme fatale du roman qui raconte ses fantasmes de boucheries et les met en lien avec la mort violente de ses parents. C'est tellement plausible que c'en est effrayant.

Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Je ne connaissais pas James Ellroy, excepté sa version cinématographique de L.A. Confidential. Je n'ai pas lu Lune sanglante et viens juste de terminer le 2ème volume de la trilogie consacrée au sergent Lloyd Hopkins. Cela se lit facilement.
Havilland, le psychiatre, est noir, très noir ! Les malades psychotiques qu'il manipule sont de véritables brutes et j'ai cru ne pas pouvoir poursuivre après la vision d'horreur de ce triple meurtre gratuit dans le magasin de vins et spiritueux qui fait l'ouverture de ce polar et puis, j'ai aimé les personnages, surtout Lloyd et la très belle Linda. J'ai finalement apprécié la façon dont James Ellroy écrit : un bon style de polar américain. C'est très hard mais très moderne aussi. Un bon ouvrage qui pourrait facilement être transposé en téléfilm aujourd'hui.
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Ce roman des débuts est loin des meilleurs. On y retrouve les thèmes classiques d'Ellroy, une sauvagerie et une folie assez fascinantes, un personnage attachant. Certes le lecteur, pour peu qu'il ne soit pas allergique à la violence et à la folie, est accroché par l'auteur et on a du mal à reposer le livre avant de l'avoir terminé. Mais Ellroy n'a pas encore là atteint le dépouillement et la limpidité des romans ultérieurs. C'est un peu trop touffu, parfois inutilement compliqué, et Ellroy pousse le bouchon un peu trop loin dans les dérèglements psychiatriques, si loin qu'on a l'impression de se retrouver dans un film d'horreur de série Z avec tortures grotesques et abondantes éclaboussures d'hémoglobine.
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J'étais obligé de lire A cause de la nuit, de James Ellroy, pour deux raisons essentiellement : la première, c'est que j'avais lu Lune sanglante, retraçant l'histoire d'un inspecteur de police de Los Angeles, appelé Lloyd Hopkins. Et c'était le premier épisode de la vie professionnelle de ce sergent de police de la ville de L.A. La deuxième raison est que les enquêtes de Lloyd Hopkins sont assez palpitantes, et souvent empruntes de bizarreries et autres caractères sordides, les rendant effectivement passionnantes, attirant ainsi le lecteur à connaître un peu plus encore la vie ou l'avenir de cet agent de police atypique. Je me devais donc de connaître la suite des aventures de Lloyd Hopkins, après avoir découvert ce personnage cher à Ellroy dans Lune sanglante, que j'avais d'ailleurs critiqué sévèrement, avec presque un couteau entre les dents...
Voilà donc A cause de la nuit, que je viens d'achever, relatant le deuxième épisode de la vie de Lloyd Hopkins. Et ma foi, là encore, cette suite m'a laissé un goût plutôt acide dans la bouche. Je m'explique : une nouvelle fois, l'histoire est passionnante, démarrant en trombe tel un bolide lancé à toute vitesse. Mais encore une fois, hélas, je trouve que James Ellroy se complique la tâche, en se dispersant à tort et à travers dans d'autres petites histoires caractérisant une partie de la vie des personnages secondaires, alors qu'il aurait pu soit, nous les épargner, soit être bref et précis, donc concis dans ses explications. Or, Ellroy ne fait qu'allourdir et brouiller l'histoire de A cause de la nuit, si bien que l'incompréhension et la confusion ont assallits mon cerveau, me poussant même à m'ennuyer pendant la lecture de cette suite des enquêtes de Lloyd Hopkins. C'est parce qu'Ellroy s'est dispersé en plusieurs chemins, que la seconde histoire sur Lloyd Hopkins est teintée de désordre et de fils entremêlés... comme dans Lune sanglante.
A cause de la nuit est pour moi un deuxième volet de calibre moyen des aventures de Lloyd Hopkins.
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Dans ma relecture progressive des oeuvres de James Ellroy, j'avais un peu oublié cette trilogie Lloyd Hopkins qui a lancé l'auteur (Il s'agit du deuxième roman de cette trilogie. Il est précédé de Lune sanglante et suivi par La Colline aux suicidés), et si j'ai un faible pour les livres plus « récents » (le Quatuor de Los Angeles date aussi un peu mais reste magnifique) je suis toujours saisi par cette fièvre qui habite ce super flic. Hopkins toujours tiraillé entre sa femme, qui l'a quitté, et d'autres, comme la prostituée de luxe Linda, aussi belle qu'envoûtante.
Cette fois, le chasseur est chassé, mais il prendra un temps à s'en rendre compte. Qui manipule un tueur en série, sur fond d'obsessions qui parcourent les livres d'Ellroy : l'enfance maltraitée, l'homosexualité mal assumée il y a 40 ans ? Hopkins est un super flic toujours en croisade contre le mal, mais sa violence et son mépris des règles l'amènent à la frontière du tolérable. Sans compter qu'il faut ruser avec un système policier soit corrompu, soit très politiquement correct pour masquer ses fautes aux yeux du public.
A noter un psychiatre aussi pervers qu'intelligent, Havilland, qui n'a rien à envier à un certain Hannibal Lecter par l'art de ses déductions et ses performances en maître d'un jeu cruel.
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