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3,97

sur 612 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les deux premiers chapitres sont déroutants : au point de m'être interroger sur l'intérêt de poursuivre la lecture ! Mais la persévérance paye : l'apparition de Lloyd Hopkins, sergent taciturne et marginal, dont la pugnacité va de pair avec l'intelligence fulgurante a changé la donne. Les chapitres suivants ont été proprement dévorés !


C'est sur une série de crimes dont la victime est toujours une jolie jeune femme aux alentours de la trentaine que porte l'enquête. Certains cas ont été considérés comme des suicides et classés. Il faut la perspicacité de Lloyd pour relier affaires entre elles. La montée en puissance du mode opératoire illustre bien la dangerosité et la folie du criminel. le roman nous fait partager les réflexions de Lloyd, mais on est aussi conviés en direct aux voies de faits du meurtrier, dont on ignore par contre l'identité (a posteriori, et en relisant le premier chapitre problématique, je me dis qu'il y avait là des indices lourds !)

La traque est menée tambour battant, c'est une véritable course contre la montre qui s'engage au fur et à mesure que l'étau se resserre. Difficile de lâcher le livre dans la dernière partie !

Les difficultés initiales seraient -elles dues à un problème de traduction : des expressions comme « Ses ancêtres irlandais protestants étaient à la lutte avec son cinglé de frère Tom » ou un « tube chirurgical » que j'ai fini par identifié comme un cathéter, ou encore « dans la bouteille de jus d'orange à laquelle elle buvait chaque soir » sont certes compréhensibles mais lourdes.

Un excellent polar décliné en trilogie, dont cet opus est le premier, et incite à poursuivre avec les deux tomes suivants.

286 pages Payot Rivages 15 février 2001
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Quand on lit un bon polar, on passe souvent assez vite sur le style littéraire, se contentant parfois de dire qu'il est plutôt pas mauvais "pour ce genre de livre". Et quand on lit de la grande littérature, on reconnait parfois des longueurs, un manque de progression continue dans le récit. Ellroy fait lui du polar littéraire, arrivant à la synthèse du meilleur des deux "genres".

"Lune sanglante" est un des tout premiers Ellroy, mais tout est déjà là. La noirceur et la violence extrême, qui nous prend aux tripes et nous laisse avec des images ineffaçables. Les personnages principaux tellement bien dépeints dans leur complexité mais sans que cela ne nuise au rythme du récit. Le contexte historique, certes ici présent uniquement en petites touches et pas un élément essentiel de l'histoire, comme cela le deviendra par la suite. Enfin, un final haletant, qu'on est obligé de lire sans reprendre son souffle et qu'on termine épuisé.

Le fait que ce roman soit beaucoup plus un "simple" polar permet à Ellroy d'atteindre au sublime du genre, car cette histoire est son oeuvre personnelle sortie tout droit de sa simple imagination. Dans le Dahlia Noir, oeuvre majeure, il se base sur une histoire existante et y brode comme un canevas avec tout son art. Ici, même le support est de lui, et cela mène peut-être à encore plus de ténèbres et d'horreur.

Là où on dit que parfois la réalité dépasse la fiction, chez Ellroy, la fiction enterre la réalité.
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J'ai lu le Dahlia noir il y a fort longtemps et j'ai retrouvé avec grand plaisir cet auteur. Il s'agit là de son premier roman et du premier tome de la trilogie Lloyd Hopkins. Ellroy a tout de suite frappé un grand coup avec ce polar très réussi.

Lloyd Hopkins est un excellent détective, mais un homme tourmenté. Il est en conflit avec sa hiérarchie à l'exception de son mentor qui l'aime et le protège comme son propre fils, il ne respecte pas les règles, voire même pas les lois, consomme des amphétamines, a une phobie du bruit et de la musique, sans oublier qu'il collectionne les maîtresses.

De l'autre côté, il y a un mystérieux tueur. A la suite du meurtre très sanglant d'une jeune femme, Hopkins trouve une empreinte partielle, le tueur n'est fiché nulle part et il pense d'abord avoir affaire à un homme maladroit qui aurait tué pour la première fois, mais il fonctionne et l'instinct et finit par comprendre qu'il s'agit en fait d'un tueur en série. Désormais la traque est lancée.

On suit ces deux hommes aussi tourmentés l'un que l'autre. Au départ tout semble les opposer et pourtant ils se révèleront être en quelque sorte des jumeaux liés par le sang, ils recherchent la pureté même s'ils ont choisi une voie différente et ce roman a une dimension mystique.

Il est très noir et on retrouve déjà toutes les qualités de l'écriture d'Ellroy dans ce premier roman. le récit est très bien maîtrisé et nous embarque pour une visite de la ville des anges bien loin des clichés, même si une grande partie se passe à Hollywood. Nous y côtoyons plutôt des prostitués des deux sexes que des gloires du cinéma. Il y a une réflexion intéressante sur les traumatismes de l'enfance et la manière dont ils influencent nos vies d'adultes, et l'auteur sait de quoi il parle puisque sa mère a été assassinée alors qu'il avait dix ans. Les thématiques de l'impunité, de la culpabilité et de l'identité sexuelle sous-tendent également ce roman, dont certains personnages sont ouvertement racistes et n'hésitent pas à tuer des noirs, ou du moins se préparer à le faire comme le frère de Lloyd.

J'ai beaucoup aimé ce voyage du mauvais côté du rêve américain et je ne manquerai pas de lire les deux autres tomes de cette superbe trilogie.
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Je viens de l'achever et suis passée incontinent au second tome. Je n'ai pas été déçue. Il y a de l'épique chez Ellroy et un sens de la rédemption qui doit, à mon avis, provenir de ses origines personnelles : irlandaises ou écossaises.
Ses héros qui sont aussi des anti-héros ont toujours quelque chose de mystique et de crucifié - même un Peter Bondurant dans "American Tabloid." Ainsi, son Lloyd Hopkins, dont on apprendra seulement à la fin de "Lune Sanglante" le drame qui, dans l'enfance, l'a amené à se transformer en une espèce de Super Flic dédaigneux de sa hiérarchie.
Parce que le petit James Ellroy a lui-même connu sa part d'horreur, les personnages qu'il invente ont presque tous connu une horreur similaire durant leur propre enfance. Une horreur où se mêlent chair et violence.
Sur la chair, sur l'amour lui-même, le regard d'Ellroy est-il heureux ? Difficile de répondre à cette question. Pour lui, la femme en tous cas est TOUT. Il n'y a pas de garces authentiques chez Ellroy - contrairement au credo du roman noir. Toutes ses femmes fatales sont à la fois mère, épouse, maîtresse, amie, compagne, confidente. Et toutes y parviennent même si certaines d'entre elles paient ce multi-rôle de leur vie.
L'amour fou qu'Ellroy continue à porter à sa mère tragiquement décédée - et sans doute victime du tueur du Dahlia noir - participe beaucoup à cette aura qui nimbe tous les livres du romancier comme autant de petits mausolées qui la rendent éternelle.
C'est d'ailleurs peut-être pour cela que le style pourtant masculin d'Ellroy et son univers de mecs qui flirte souvent avec l'homosexualité et la bisexualité demeurent pourtant aisément accessibles aux femmes. Il y a une tendresse prodigieuse envers le genre humain chez Ellroy, qu'il s'acharne à dissimuler sous un cynisme parfois écoeurant et toujours très glauque, au bord du désespoir.
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le choix de Bertrand pour Collectif Polar

Lune sanglante est le1er volet de la trilogie Llyod Hopkins, les oeuvres qui ont imposé cet auteur américain comme le meilleur des écrivains de romans noirs de sa génération.
Theodore J. Verplanck, jeune auteur de poèmes, est amoureux de Kathy, l'artiste en herbe de son lycée. Deux de ses camarades se font passer pour la jeune femme et le violent. Vingt ans plus tard, il est photographe. Devenu un tueur obsessionnel, il repère des jeunes femmes seules, pénètre leur intimité et les assassine en faisant passer leur mort pour un suicide.
Pour moi Lune sanglante est un des romans noirs les plus remarquables de la dernière décennie du XXe siècle.
La Californie, la superbe description de Los Angeles (lorsque j'y suis allé après l'avoir lu, j'y étais chez moi) ; mon vrai premier tueur fou : Teddy V. ; la violence partout. Lloyd Hopkins le flic justicier, double du tueur fou, tous les deux amoureux de la même femme. Docteur Jekyll et mister Hyde. Fascinant. Avec une descente freudienne dans l'enfance des deux protagonistes. L'ai bien lu dix fois.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Premier roman de la Trilogie Lloyd Hopkins, Lune sanglante sera suivi de A cause de la nuit et La colline aux suicidés. Je découvre James Ellroy avec ce roman, qui n'est pas tout à fait son premier.

Si je vous disais qu'il s'agit dans Lune sanglante d'une histoire de policier et de serial killer, vous trouveriez ça presque banal. Alors comment vous dire ce que ce roman a de particulier ? Tout d'abord la figure du policier et celle du tueur se confondent presque. Ils sont aussi fous l'un que l'autre. Aussi purs aussi, à leur façon.

Deux événements relatés au début du roman fondent les destinées de ces deux personnages principaux :
Le 10 juin 1964, celui qu'on surnomme alors "le Poète" se fait violer par deux voyous dont il s'était moqué dans la revue poétique du lycée. Quelques années plus tard, le Poète est devenu un serial killer. de 1967 à 1982, il a déjà assassiné vingt femmes dont il avait étudié la vie de manière méthodique.
Le 23 août 1965, le soldat civil Lloyd Hopkins intervient pour rétablir l'ordre dans un ghetto noir de Los Angeles. Face au racisme d'un sergent n'hésitant pas à éliminer les émeutiers, il décide de l'abattre. Six ans plus tard, Lloyd Hopkins est entré dans la police et est toujours amoureux de Janice, rencontrée au lycée.

Ce n'est qu'au bout d'une centaine de pages, que ces deux personnages vont se trouver liés. Une jeune femme, Julia Lynn Niemeyer, a été assassinée chez elle et son corps vidé de ses organes. L'assassin a laissé des empreintes qui ne permettent pas de l'identifier. Nous sommes alors en 1983. Lloyd a 40 ans et déjà 17 ans d'ancienneté dans la police. Ce meurtre est l'affaire qu'il attendait. Elle lui rappelle d'ailleurs une autre affaire à laquelle Ellroy plus tard consacrera un autre roman : l'affaire du Dahlia noir.

A partir du meurtre de Julia Lynn Niemeyer, le roman a tout pour satisfaire l'amateur de polars plus ordinaires : une victime, un policier et un coupable qui pourrait bien récidiver. Mais l'intérêt du roman est ailleurs, dans la personnalité des deux protagonistes et sans doute aussi dans celle de l'auteur, qu'on devine habité par les mêmes obsessions : la violence, la folie, le sexe, le mal… Pour moi ce roman est surtout une rencontre avec Ellroy que je ne manquerai pas de retrouver plus tard, quand j'aurai un peu digéré cette lecture…

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En ayant commencé par le Quatuor de L.A., c'est rigolo de lire un Ellroy à ses débuts, qui est déjà celui qu'on connaît, tout en l'étant pas tout à fait, couvant à un stade moins évolué, plus simple, si l'on peut dire.

Sur ce roman-ci, rien de frustrant, le personnage de Lloyd Hopkins est un délice (vivement que je lise les deux suites) : obsédé sexuel frustré, dossier familial chargé, traumatisé par les émeutes de Watts (énorme passage, qui vaut ce qu'Ellroy a fait par la suite) : tous les ingrédients pour le parfait personnage Ellroyien.

On suit en alternance le psychopathe du livre, pathétique au possible, grand amoureux des femmes (tiens tiens...), du moins le croit-il, et pour mieux les tuer dans une violence jouissive... La citation de Shakespeare en avant-propos n'est pas là par hasard, ce roman puise dans le théâtre élizabethain, la violence et le sexe y prennent l'ampleur démesurée qu'on aime tant chez l'auteur. Mais à ce stade de sa carrière, il fait juste du polar tout simple, avec un flic torturé et un psychopathe, l'arrière-plan historique est relégué à un chapitre... Mais comme dit au début, tous les ingrédients sont déjà là, on ne peut que savourer!!
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Traduit de l'anglais par Freddy Michalski.
Quel vrai amateur de polar n'a jamais lu James Ellroy ? Il est un des plus grands auteurs vivants de polars et romans noirs.
Les éditions Rivages ont eu l'excellente idée de republier en poche les trois romans composant le Trilogie Lloyd Hopkins, les remettant ainsi sur le devant des étagères des librairies.
Lune sanglante est le premier volet de cette trilogie consacrée à Lloyd Hopkins. Lloyd est flic à Los Angeles. Comme beaucoup de flic de la littérature noire, il est perturbé, obsédé, coureur, infidèle à sa femme et plus que « borderline ».
Parallèlement, vingt ans plus tôt, en 1964, Larry le Givré et Blanc Mec Haines, lycéens, décident de s'en prendre à un autre lycéen, un doux rêveur, poète à ses heures et fou amoureux de Cathy. Ce qu'ils lui feront subir fera de lui un tueur en série.
Lloyd, chargé d'une enquête sur un prétendu suicide, multiplie les conquêtes alors que d'autres suicides se succèdent. Il découvre alors que toutes les victimes se ressemblent étrangement et se mettra en chasse de ce qu'il considère, malgré l'opposition de ses supérieurs, comme un tueur en série.
Lloyd, comme d'autres flics de la littérature, un peu à l'image du personnage de Bob Fraser créé par David Peace dans son Quatuor du Yorkshire, est un flic totalement désabusé de l'institution pour laquelle il travaille. Il a tendance à détester tous ses collègues et semble réfractaire à toute autorité. C'est un homme que sa vie professionnelle mais aussi la ville dans laquelle il évolue ont usé jusqu'à la corde. Mais il a gardé ce désir de justice et de vérité qui draine derrière lui courage et ténacité. Face à un tueur psychopathe dont les meurtres sont mis en scène de façon horrible, lui arrive à voir le lycéen solitaire et paisible que deux brutes ont détruit et transformé en monstre et, sans pour autant l'excuser, parvient à ressentir de l'empathie pour cet homme. Ellroy, en mettant en guise d'introduction la scène du viol de celui qui deviendra le centre de ce roman, nous montre qu'on ne nait pas « monstre » mais que parfois, ce sont d'autres monstres qui en sont à l'origine.
Lune sanglante représente les débuts de l'auteur et on ressent déjà un style puissant, ça claque, c'est violent, ça ne s'embarrasse d'aucun détour superflu et ça accroche le lecteur dès le début.
Lune sanglante est un bijou de roman noir, un must-have à découvrir et à redécouvrir sans modération.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Je découvre totalement James Ellroy avec cette trilogie, je suis pourtant amatrice de romans policiers alors je me pose cette question : comment j'ai pu passer à côté de cet auteur pendant si longtemps ?

Dès la première page, je me suis pris cette écriture en pleine face, j'ai aimé son style dès les premiers mots. Cependant je dois vous avouer que la première partie du livre m'a fait peur (soit les 50 premières pages), j'ai même été mal à l'aise sur les choix et les mots de l'auteur qui sont à l'opposés de mes valeurs morales. Je rappelle que ce roman date de 1984 et 1987 pour la traduction française, alors je ne sais pas si c'était réellement le reflet de la société de l'époque ; je pense que l'auteur a voulu présenter ses personnages dans un contexte très obscur.

Cette sensation de confusion disparaît dès la fin de cette première partie où James Ellroy rassure ses lecteurs et j'ai pu faire plus ample connaissance avec le sergent Lloyd Hopkins, avec qui je me suis attachée assez facilement mais qui est loin d'être l'homme idéal !

Sinon ce livre est excellent mais vraiment, les personnages sont bien construits, l'histoire est précise et bien menée. J'ai adoré !


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N'étant pas une lectrice habituelle de roman noir, je suis tombée sur celui-ci par hasard, poussée par mon libraire qui m'en fit une critique dithyrambique.

Le charme a immédiatement opéré. C'est noire, violent, gore, les descriptions mettent mal à l'aise, mais impossible de lâcher le roman. La puissance et la subtilité des personnages ne nuisent jamais au récit, qui poursuit parfaitement son cours. le personnage de Lloyd Hopkins, mais aussi celui de Janice ou de Joanie Pratt, sont parfaitement dressées. L'histoire a beau être invraisemblable, on y croit par la force des détails et par la grande nuance apportée aux divers protagonistes.

La dernière partie du récit n'arrive ni top tôt, ni trop tard. Il n'y a pas vraiment de suspens, mais l'histoire parfaitement agencée tint en haleine. Et quand on lâche le roman, on réalise qu'on s'est pris une grosse claque littéraire.

Je lirais sans hésiter les 2 autres opus de cette trilogie, qui m'a fait entré dans le roman noir de la plus belle manière.
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