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Citations sur Le pique-nique des orphelins / La branche cassée (32)

Il me suffisait qu'il soit là, qu'il porte mes vêtements et utilise mes serviettes, se fasse griller du pain, donne enfin un sens à mon lit. Je n'avais jamais su quoi demander à la vie, maintenant je savais.
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Mais voilà, au fil du temps j'ai appris la leçon que les parents apprennent sans tarder. On échoue, parfois. Peu importe l'amour que l'on porte à ses enfants, il y a des fois où l'on dérape. Des moments où l'on bafouille, où l'on ne peut rien donner, où l'on s'énerve, ou tout simplement on perd la face, ce qu'on ne peut pas expliquer à un enfant. (p.353)
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Déjà, à l'époque, je savais que ma vie n'aurait rien d'un tunnel d'amour trouant les ténèbres, ni d'un champ ouvert. Je ne choisi pas la solitude. Qui donc la choisirait ? Elle me vint comme une sorte de vocation, exigeant un effort que les femmes mariées ne peuvent imaginer. Parfois, même maintenant, je les regarde comme un chien sauvage regarderait par la fenêtre ses congénères domestiqués, enviant la régularité de leur existence tout en méprisant le plaisir vil qu'ils ressentent sous la main du maître. je ne fus tentée qu'une seule fois, mais ce fut par l'histoire d'amour.
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Je ne choisis pas la solitude. Qui donc la choisirait ? Elle me vint comme une sorte de vocation, exigeant un effort que les femmes mariées ne peuvent imaginer.Parfois, même maintenant, je les regarde comme un chien sauvage regarderait par la fenêtre ses congénères domestiqués, enviant la régularité de leur existence tout en méprisant le plaisir vil qu'ils ressentent sous la main du maître. Je ne fus tentée qu'une seule fois, mais ce fut par l'histoire d'amour.
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A mesure qu'autour de moi la ville cessait de compter, pourtant, Celestine comptait davantage; Et Pete et Fritzie aussi, même Sita, bien que j'aie moins compté à ses yeux. En vérité, nous n'avons jamais eu d'affection l'une pour l'autre, nous sommes simplement devenues plus tolérantes, et nous nous sommes habituées à notre présence mutuelle, comme seuls peuvent y être habitués ceux qui dorment dans la même pièce. Nuit après nuit, nous nous confondions et nous nous bagarrions en rêve. Des vibrations quittaient nos esprits et restaient suspendues, frémissantes, autour de nous. Le matin venu, nos moi fantômes s'étaient réconciliés.
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Elles aimaient trop Dot, et pour ce péché elle leur menait la vie dure."
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Il n'était pas difficile de deviner ce qu'elle (Dot) écrivait dans ses carnets.
Elle était persécutée, malheureuse,elle préparait sa revanche. Plutôt que son absence d'amis à l'école primaire, elle avait à présent des ennemis actifs. Et il y avait Célestine, moi et Mary. Nous étions les fléaux de son existence, jusqu'à ce qu'elle ait besoin de nous. Nous lui donnions alors tout ce que nous avions, ce qui lui déplaisait.
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Il s'était passé quelque chose pendant la longue période où je ne m'étais pas autorisé à me souvenir de lui. Non examinés, non aérés de temps à autre, les sentiments peuvent changer, pourrir et tomber en lambeaux, ou se transformer en poison.
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Tant de choses se mêlent. Un étrange souvenir qui me reste des notes que prenait Louis, c'est ma vision de ces enfants sous terre le jour du Jugement dernier. La trompette résonne, ai-je dit. Toutes les sirènes retentissent. Le château d'eau municipal laisse échapper un jet de sang. Et puis le gazon aux fortes racines s'écarte au-dessus de chacune des dernières demeures. En sortent les enfants. Ils ne sont plus qu'os et squelettes. Ils sont étonnamment petits, faits d'ivoire, sculptés à l'aide d'outils de précision sous la loupe d'un bijoutier. Le grossissement montrerait la symétrie de chaque petite articulation. Mais le temps manque pour s'émerveiller, car tandis qu'ils parcourent les rues d'Argus leurs os sont emmaillotés et enrobés de chair, enveloppés de peau puis, finalement, de vêtements.
Quel genre de vêtements, pourtant, et de quelle époque ? Et que feraient-ils, ai-je demandé à Louis, concernant leurs parents ? Et si leurs parents s'étaient condamnés à l'Enfer à cause de leurs péchés ? Y aurait-il des écoles, des lignes d'autobus, des orphelinats, des belles-mères et des beaux-pères pour s'occuper d'eux tous ? Sinon, quelle épouvante ! Imagine ces pauvres enfants contraints à errer, cherchant parmi la masse des morts quelqu'un ou quelque chose de familier ?
Louis, avais-je dit, c'est vraiment trop déchirant.
Maintenant je suis prête. Le collier brille, brutal comme la méchanceté, contre le désastre de mon cou. Il est trop tard pour changer ce que je suis. Je ne retire pas le bijou.
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« La chambre de Dot a l'odeur des nids de chaussures et de chaussettes qu'elle a bâtis cette semaine. Elle sent le rembourrage moisi de ses poupées usées et abandonnées, et la sciure dans laquelle se cache son hamster. Elle sent la graisse qu'elle passe sur son gant de Softball, la lotion au lilas dont elle s'inonde les cheveux. Elle sent le grès froid entre la vitre et le rebord de la fenêtre. Elle sent Dot, une odeur fraîche et âcre, comme de l'écorce neuve, que je reconnaîtrais n'importe où. Je m'endors assise dans cette paix (…). »
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