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EAN : 9782490288762
139 pages
Editions Nouvelle Bibliothèque (10/09/2019)
4.64/5   7 notes
Résumé :
À travers quelques portraits de musiciens, ce recueil de nouvelles raconte des histoires singulières où la musique entraîne des réactions imprévisibles, dues à des accoutumances, des addictions, des perturbations mentales, des névroses, façonnant un destin qui avance comme la mécanique bien huilée d’une symphonie. Rien n’est jamais simple dans l’univers des rythmes et des fréquences qui imprègnent les esprits, les déforment, les dévoient, jouent de la morale et font... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie la maison d'édition pour l'envoi de ce recueil de nouvelles. Nous avons 9 récits courts avec pour thème principal la musique. Tout ce qui est autour de cette passion, de ces moments qui doivent être bons, la plupart du temps. Mais parfois, si la musique adoucit les moeurs, elle est également synonyme de problèmes. Les notes volent dans les airs, laissant des instants fugaces que chacun peut interpréter comme il le désire. Classique ou non, nos auteurs s'amusent à nous entrainer dans leur passion commune mêlant la musique et l'écriture. Leurs connaissances sont impressionnantes, mais en relisant le dos de couverture, il est certain que nous avons affaire à des professionnels en la matière. J'ai adoré leur façon de mettre en lumière des morceaux plus ou moins connus selon notre propre gouts, nos propres intérêts. Cela m'a rappelé des souvenirs, lorsque j'étais enfant j'écoutais des 33 tours (eh oui !) et que mon père adorait tchaikovsky. Des instants intéressants ou nous étions tous assis à ne rien faire juste écouter et ressentir ce que nous avions tous en commun : le fameux mange-disque.


9 nouvelles composent ce recueil et si avec certaines je n'ai pas tout suivi, d'autres m'ont donné le sourire et surtout que que j'ai adoré. 3 ressortent du lot pour ma part, même si toutes ont un petit quelque chose. Désaccord parfait ou comment un directeur de conservatoire retrouvé mort. C'est un meurtre au vu de la façon dont il a été retrouvé et pour une première enquête de notre lieutenant Maryse Verneuil elle a de quoi faire. Qui a bien pu faire cela ? de nombreux personnages qui ont reçu leur lettre de démission, à moins qu'il ne s'agisse de quelque chose de plus... personnel ? Un côté burlesque dans la façon de répondre au lieutenant, de se tenir d'une certaine manière, comme si ce monde du conservatoire cachait et vivait autrement que le reste du monde. Peut-être est-ce le cas, qui sait ? Vint ensuite, Ker-Néant, impossible de la laisser de côté avec son histoire de bateau, de groupe de musique, de Bretagne bien entendu et surtout de trafic. La fin tombe comme un cheveu sur la soupe de poissons qu'il vaut mieux ne pas manger pour ce coup. Des amis, des histoires, un secret et cette chute qui nous fait nous poser des questions sur nous-même. Qu'aurions-nous fait à sa place ? Et la dernière que je mets sur le podium, La passion selon Matthieu. Alors celle-ci, je ne saurais pas vous expliquer comment, mais elle est à la première place. En gros je dirais tel est pris qui croyait prendre, même si ce n'est pas tout à fait cela. Je ne peux rien dévoiler, mais je l'ai adoré !


9 histoires qui apportent toutes un petit truc en plus, même si, comme je l'ai indiqué plus haut, certaines sont restées fermées à mon esprit. La plume incroyable, fournie, apportant un plus aux divers récits. Des éléments me font dire qu'il y a du vécu, pas dans tout bien entendu, mais je pense une bonne partie. bien entendu aucun d'entre eux n'a passé le cap de se suicider, par contre la musique présente nous montre vraiment qu'elle peut être bénéfique ou le contraire. Chaque personnage rencontré lors d'une simple visite, vérification, aide particulière, peu importe, chacun d'entre eux ne nous laisse pas sans ce petit quelque chose. Une aide providentielle qui apparait comme pesante, une envie de bien faire qui nous montre du doigt, des descriptions de lieux enchanteurs qui devraient le rester si et seulement si les notes étaient les bonnes... Les auteurs s'amusent avec les mots, les mêlant à la symphonie de leur plume. Quelques frissons parviennent, qu'ils soient de joie, de tristesse, de désespoir, de frustration ou au contraire de soulagement. Certains choix sont totalement loufoques, tandis que d'autres semblent si logique que cela en est effrayant. Sommes-nous devenus si égoïste par moment ? Je le confirme. le silence est roi, la musique qui n'est pas choisit par nous-même est le diable en personne. Et nos oreilles, nos tympans délicats, nos doigts qui se crispent, nos mains qui s'agrippent fort et cette voix qui en demandent qu'à hurler ? Heureusement, nous avons également le contraire, avec la douceur, l'instant de grâce qui nous plonge dans un rêve éveillé. Qui n'a jamais dis que la voix de notre voisine, cousine, soeur, peu importe était détestable ? Ce fameux silence obtenu est bénéfique, pour celui qui l'obtient.

Le retour de bâton est génialement trouvé, rempli de sérénité ou oserais-je dire d'un coup de pinceau ? Chaque nouvelle a un travail de construction important, un équilibre entre les mots et les maux, la musique qui peut apporter du réconfort ou de la peine. Chaque acte a des répercussions et vouloir bien faire et bien différent de savoir bien faire. Cela peut agacer certaines oreilles et dans ce cas, gare à vous ! Nous sommes tous maître de notre destin, en théorie, mais cette musique si douce à l'oreille du voisin est-elle la même pour nous ? Cacophonie en vue ! Il suffit de peu pour qu'une musique devienne un bruit ambiant, un mauvais son, un entêtement dangereux pour la santé mentale, car il faut bien comprendre que si certaines thérapies sont capables d'user de sons, est-ce que le cas n'est pas également véridiques ? Plusieurs thèmes sortent du lot et il est vrai que j'ai apprécié particulièrement celles qui sont de base thriller ou policier.

En conclusion, je pense qu'il s'agit d'un recueil qui parlera à tout le monde, d'une manière ou d'une autre. Les nouvelles sont courtes, piquantes par moment, plus raffinées à d'autres. Une écriture fluide, des accords parfaits et imparfaits mêlés de maux en tout genre. Nous plongeons au coeur de certains rites, de certaines mémoires et si je n'ai pas trouvé toutes les subtilités dans chacune d'elles, j'ai grandement apprécié l'écriture. Merci pour ces moments musicaux, cette fameuse rencontre peu harmonieuse de sons, de syllabes ou de mots, tout comme ce manque d'harmonie ou de désaccord entre des idées, des caractères, des sentiments. Nous avons tout cela en quelques pages, à vous de le découvrir.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/dissonances-gabriel-erhart-marie-helene-fasquel-a215073715
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Pour moi, une nouvelle offre toujours un plaisir de lecture particulier : la saveur de l'urgence.
Pour l'écrivain, il s'agit d'installer rapidement une intrigue, des personnages, des décors, une atmosphère, des ressorts cachés. Comme dans le poème de Paul Fort, il faut « faire la pige au temps » pour que ces histoires aient la même intensité que celle des romans.

Aguerris à cet art particulier, les auteurs maîtrisent de nombreux univers et font preuve d'un sens aigu de la chute, pour notre plus grand bonheur de lecteur.
Quelle fêlure quasi indécelable s'est-elle insinuée dans ces quotidiens à l'apparence tranquille ? Quels signaux impalpables avons-nous négligés, alors qu'un suspense discret, par petites touches, nous conduisait vers l'irrémédiable ? Et même si nous avons quelquefois trouvé des indices, pourquoi n'avons-nous jamais deviné l'issue, quelquefois choquante, de tous ces récits ?
La musique, domaine de prédilection de Gabriel Erhart, est ici d'une grande importance. Elle est le fil rouge de ces neuf récits qui renvoient à des écoutes musicales rigoureusement choisies en lien avec le contexte des histoires. Beaucoup d'harmonie dans ces dissonances !
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Tout d'abord je tiens à remercier Marie-Hélène Fasquel et les Éditions Nouvelle Bibliothèque pour leur confiance dans ce service presse.
Ce livre comporte 9 nouvelles avec une thématique musicale. La musique est partout : dans le titre, dans la musique d'accompagnement de la lecture (ou bien celle l'ayant inspirée ?) et chez les protagonistes, tous des musiciens.

Les nouvelles sont très variées, de la tranche de vie au polar parsemé de suspense. Tout y est. L'exercice de la nouvelle n'est pas simple, la chute peut faire monter le récit en apothéose ou, au contraire, le faire retomber comme un soufflé.

Les histoires sont assez inégales. Certaines sont bien amenées, parfaites, car elles embarquent le lecteur et la chute est excellente. Tandis que d'autres sont présentées timidement, une bonne intrigue s'annonce, on la sent délicieuse, le lecteur est conquis ! Mais (comme il faut bien un « mais »), à la fin… c'est la faim ! le lecteur peut avoir le sentiment comme quoi l'histoire pouvait donner lieu à un excellent roman.

Voici un petit ressenti de chaque nouvelle, selon mon classement :

Catégorie « Tranche de vie » :

Anouk : récit surprenant et concis sur la perte.
Dies Irae : véritable tranche de vie à la maison de retraite avec une chute surprenante
Les grues : sur la drague ! Pas mon préféré.

Catégorie : « Cruel, mais efficace »

La passion selon Mathieu : récit tranche de vie avec une bonne chute bien noire. Efficace

Canada : un de mes coups de coeur, entre tranche de vie et humour noir, conte cruel et efficace.

Catégorie « Entre coup de coeur et je reste sur ma faim »

Désaccord parfait : il aurait pu être mon coup de coeur pour son aspect polar et son enquête de meurtre dans un conservatoire, mais le soufflé est retombé.
Nu-tête : coup de coeur intrigant, très intrigant. Un côté thriller psychologique que j'aimerais voir développé en roman (le pouvoir thérapeutique de la musique).
Kerr-Néant : mon coup de coeur aussi, qui ferait bien un bon thriller avec ces musiciens embarqués dans une sale affaire.
Mehndi : belle histoire en Égypte avec une bonne dose de suspense, kidnapping et héroïsme sont au rendez-vous, mais un peu déçue par la fin abrupte.
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Une belle harmonie dans ces « Dissonances »

J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles qui m'a incité à ré-écouter plusieurs morceaux de musique. Les connaissances musicales des auteurs imprègnent ces nouvelles et on ressent très fort combien ce bel amour les porte tous les deux.

Le style est fluide, clair et sert le propos, ça sent le vécu, j'adore…
Chaque nouvelle nous informe de façon légère sur des sujets inconnus, riches en vocabulaire, que ce soit la pêche au filet carré en Vendée, la description de la drague, une plombée, un mur de tuffeau, les varennes de peupliers, les aspics zinnikeri pour ne prendre que CANADA, une de mes nouvelles préférées dont la chute m'a décontenancée.

NU-TÊTE m'a impressionnée.
« Depuis quelques heures, il était devenu l'Homme Fort et il suivait le Sujet. »
Le docteur Colet s'est incrusté dans mon esprit avec un frisson tenace. L'univers est bien planté au niveau médical, documenté, crédible.
Jérôme Colet excelle dans son métier et va aux champignons, j'adore ...
Cette dépersonnalisation de l'Homme Fort envers "Les Sujets" m'a glacée tant elle m'a paru crédible et j'ai ressenti "la chute" comme une délivrance.
On aimerait prendre le temps de découvrir Rudolf Steiner, libre à nous puisqu'il est cité.

Ce très beau passage dans LES GRUES a tout de suite retenu mon attention : « Simon ne la vit pas tout de suite à cause de la fontaine hérissée de robinets, mais dès qu'elle se retourna, il comprit qu'il devait surmonter son angoisse et lui parler. Il la suivit du regard. Attentivement. Mais il baissa les yeux quand elle remarqua son manège. Il n'avait toujours pas compris que les femmes savent quand on les observe. »

Alors, lorsque ces lignes ressurgissent avec la pianiste, j'ai eu une sensation de plein. La boucle était bouclée comme souvent dans les textes de grande qualité.

LA PASSION SELON SAINT MATTHIEU, terrible retour de boomerang, froid dans le dos.

Toutes les nouvelles sont travaillées, bien construites, originales.
Je ne peux pas parler de toutes, mais chacune d'elles présentent un intérêt pour le lecteur.

Une belle découverte pour un genre que j'affectionne particulièrement.
Non, la nouvelle n'est pas en voie de disparition, Marie-Hélène FASQUEL et Gabriel ERHART en sont de talentueux représentants / auteurs.
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Voici un recueil composé de neuf nouvelles, toutes liées par un fil conducteur : celui de la musique.
Mais il ne s'agit pas que de cela, ici ! Entre les « dissonances » et le « désaccord parfait », le lecteur voyage... pas seulement à travers les sons évoqués, mais aussi bien dans un voilier breton que dans une cité artisanale, ou encore au conservatoire, et même un peu plus loin, jusqu'en Egypte...

On explore au fil des nouvelles, le monde singulier des musiciens

Et surtout, bien sûr, il y a les histoires : toutes différentes les unes des autres, mais toutes écrites d'une plume précise ; des histoires qu'on lira où on veut, au coin du feu, en croisière sur le Nil, ou sous sa couette... Pour ma part, ce fut sur le canapé de mon salon, confortablement installée... et j'avoue avoir eu petit coup de coeur pour trois d'entre elles :

- « Nu-tête », pour son personnage énigmatique, médecin et musicien, mais aussi à cause de cette ambiance étrange où rôde la folie... cet univers sombre et parsemé d'indices, jusqu'à sa fin surprenante.
- « Ker-néant », parce que le lecteur y est baladé, dans tous les sens du terme : aussi bien sur le voilier que dans des fausses pistes, qui bifurquent brusquement, et j'adore ça !
- Enfin, j'ai particulièrement apprécié l'exotisme de « Mehndï », où la solidarité entre musiciens est joliment mise à l'honneur, et où la chute surprend avec bonheur, une fois de plus.

Les chutes sont d'ailleurs le point fort de l'ensemble de ces nouvelles !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Je viens de discuter avec Fitoussi. Vous êtes également licencié ?
- En effet.
- Pourtant la danse, c'est important.
Le regard de Dauviac s'éclaira un bref instant.
- Oui, mais je bois.
- Je vois... Et c'est une raison suffisante ?
- C'est rédhibitoire, répondit Dauviac sans détour. pour les parents, un professeur qui donne des cours, ivre, vous imaginez l'effet ?
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