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EAN : 9782265040373
192 pages
Fleuve Editions (01/01/1989)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Ce devait être une expérience toute simple dans la campagne anglaise. Une tentative de lier entre eux les rêves de trois cobayes, trois rebuts de la psychiatrie moderne. Brian, Sandy, Kenneth. De ceux que certains disent fous, mais aussi d’excellents rêveurs. Mais l’expérience a mal tourné. Des gens sont morts. Et le docteur Marion Darras affronte le plus gros défi de sa carrière de psychiatre : que peut-il bien se
passer par-delà le mur du sommeil ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique


Publié en 1989 aux éditions Fleuve Noir, le Chemin d'Ombre a trouvé une seconde vie en 2013 dans la collection poche de Lokomodo. Bien que l'action se passe en Angleterre, il n'est donc plus trop tard pour découvrir avec Patrick Eris un petit thriller d'anticipation à la française.

Une vingtaine d'années après sa publication, le Chemin d'Ombre a subi une grande réactualisation. Au lieu de revenir avec une SF un peu datée, Patrick Eris a laissé au placard les vieilles technologies de la première version pour celles qui nous entourent. Avec son écriture très moderne, le roman parvient à donner l'illusion de la nouveauté dans le catalogue des éditeurs.
La forme a l'avantage d'échapper aux modes littéraires qui ont marqué les années 80. Elle s'inscrit assez adroitement dans l'héritage fantastique laissé par le XIXe siècle puis Lovecraft en optant pour une action en huis-clos. Tous les éléments du roman d'horreur sont réunis : la grande maison perdue dans la campagne, le conciliabule des docteurs, l'étrange machine qui pourrait bien révolutionner le monde, et des cobayes perçus comme fous. Il ne reste plus qu'à laisser les personnages faire monter la tension jusqu'à l'éclatement final.

L'intemporalité du livre rend, finalement, l'intrigue assez secondaire. On apprécie l'ambiance vieillie du décor dans un univers contemporain, et les portraits des personnages clés qui sont l'un des points forts du livre. Si tout commence à travers le regard d'une psychologue (Marion), le lecteur découvrira très vite le passé déchiré des êtres sensibles qu'un groupe d'intellectuels va projeter froidement dans le monde des rêves. Vont-ils y trouver la paix ? L'incroyable invention réussira-t-elle là où les plus grands spécialistes de la psychiatrie ont baissé les armes ? Ce n'est pas l'important. L'écriture très fluide de l'auteur, la sensibilité de ses observations, permet surtout quelques grands moment de plaisir avec des passages très justes sur la souffrance des rejetés, des oubliés. Tous, piégés dans le refus de la réalité, cherchent à vivre sans parvenir à se réconcilier avec un vécu troublé. Si les caractères ne sont pas très appuyés, en tenant parfois trop de l'archétype médical, la simplicité et l'évidence des mots employés font passer de très bons moments.
Plus faible restera le thème du roman. Dans les années 2010, les rêves communs qui s'incarnent dans la réalité ont été rebattus sous toutes les formes, et le Chemin d'Ombres, avec sont format très court, apporte peu d'idées. La quête des personnages soumis à l'expérience scientifique est très prévisible. On quittera donc l'histoire sans avoir rien appris, mais avec un souvenir assez ému pour les âmes perdues qui ont croisé notre chemin le temps d'une lecture.

Le Chemin d'Ombres est ce genre de titre que l'on peut dévorer en une journée. le style coule tout seul, l'ambiance est agréable, le rythme ne laisse pas un seul temps pour l'ennui. Plus proche de la novella que du roman par sa structure peu attachée aux détails, c'est aussi une très bonne entrée dans l'univers d'un auteur français familier d'une tradition fantastique qui prend ses racines en Grande-Bretagne et capable d'adopter avec naturel une narration assez anglo-saxonne. de ce point de vue, je dois dire que je n'avais pas adhéré si facilement à l'écriture d'un hexagonal depuis très longtemps. A mettre sans hésiter entre les mains d'adolescents égarés quelque part entre les rayonnages dystopies et urban fantasy des mauvaises productions young adults.

Lien : http://unityeiden.fr/le-chem..
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Un thriller fantastique mettant en scène un univers onirique et psychiatrique, il ne m'en fallait pas plus pour m'attirer ! Et je ne suis aucunement déçue par ce roman, même s'il est un peu trop court à mon goût.


Marion Darras, psychiatre, a été appelé pour participer à une nouvelle expérience : faire des rêves de trois personnes, un rêve commun. Ainsi, les trois cobayes les plus difficiles à cerner et donc, à soigner, se voient contraints de dormir presque toute la journée, branchés à des électrodes. S'il ne se passe rien les premiers jours, c'est un vrai cauchemar qui finit par se révéler sous les yeux des psys. Plus l'expérience se renouvelle, plus les morts se multiplient sans raison évidente...


Ce roman est divisé en deux parties.
Dans la première, le décor est planté mais c'est surtout la psychologie des personnages que l'on découvre, aussi bien du docteur Marion Darras que des trois cobayes, et ce, tout au long du roman. Un point bien développé et prenant qui m'a totalement convaincu !
Dans la seconde partie, l'histoire fait place au fantastique et c'est un véritable cauchemar qui commence avec beaucoup de tension et de suspense. Les cobayes font face à leurs peurs dans leur rêve commun et à partir de là, impossible de prévoir ce qu'il va se passer ! Tout ce que l'on sait, c'est que ce ne sera pas joli...
Certains chapitres sont du point de vue de Marion mais l'on a également les points de vue de Brian, Sandy et Kenneth, les cobayes. Un point fort appréciable pour comprendre ce qu'il se passe dans leur rêve et dans leur tête surtout !
L'idée est vraiment bonne et je l'ai trouvé bien exploitée même si j'aurai apprécié encore plus de détails et d'approfondissement en ce qui concerne les rêves et tout ce qu'ils engendrent. Je ne suis pas déçue pour autant, mais comme ce livre se lit très facilement et que l'on est vite pris dans l'engrenage, je n'avais simplement pas envie d'en ressortir aussi rapidement. Je reste donc sur un ressenti positif !


Les personnages sont l'un des points forts de ce thriller. Pour les cobayes, on a leur passé, leur folie, en détail. On sait pourquoi il se comporte de telle façon, de quoi ils ont peur et ce qui fait leur personnalité du moment. Ces descriptions sont très intéressantes à découvrir et nous plongent tout droit dans cet univers complètement hallucinant !
On a aussi beaucoup de descriptions sur Marion Darras et sur quelques-uns de ces collègues mais les trois sujets de l'expérience (et tout cet univers) m'ont tellement captivés, que je ne me suis pas vraiment attachée à elle. J'ai aimé la découvrir, la suivre, mais pas autant que les trois autres.


La plume est fluide et très agréable. Ce roman se lit en très peu de temps malgré la tension qui s'en dégage. Je dirai même que l'on a envie de vite en découdre pour éviter d'y penser sans cesse et pouvoir enfin respirer tranquillement !
C'est un excellent thriller fantastique que je conseille volontiers. Aucune prise de tête, un univers fluide et mystérieux et des personnages avec une personnalité unique et imprévisible, que demander de mieux ?
Lien : http://uneenviedelivres.blog..
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Depuis quelques temps, Londres et l'Angleterre sont en proie à des émeutes assez violentes organisées par des bandes de loubards. Aussi Marion Darras, une psychologue, apprécie-t-elle l'invitation lancée par quelques chercheurs d'assister à des expériences, en pleine campagne britannique. Une campagne réputée pour sa douceur de vivre.

Pourtant Marion va vite déchanter. D'abord à cause de l'ambiance qui peu à peu se dégrade. Ensuite sur le principe même des expériences qui se font sur des cobayes humains qu'elle a été amenée à côtoyer, à soigner. Enfin parce que parmi les participants de ce séminaire assez spécial, elle retrouve un homme qu'elle a aimé et dont elle n'avait plus de nouvelles depuis six ans.

Le principe de l'expérience est simple. A l'aide de narcotiques, d'électrochocs et d'ordinateurs, les chercheurs vont tenter de connecter les rêves des sujets sélectionnés. Des patients atteints de névroses dues à une enfance difficile. Si le but recherché est concluant, nul n'est capable d'imaginer les suites de cette connexion.



Avec le chemin d'ombresSamuel Dharma stigmatise les expériences médicales dont le but, avoué ou non, est entre autre de permettre des applications militaires. Quoique cette possibilité ici n'est évoquée qu'en toile de fond. Il s'attache plus à analyser le comportement de Marion, la psychologue, mais surtout à introduire une connotation fantastique jouant sur le résultat de la connexion des subconscients des trois patients.

Comme si Dharma, partant d'une idée, l'a abandonnée en cours de route pour en exploiter une autre, plus axée sur le fantastique. Pourtant ce roman témoigne d'une maîtrise d'écriture, d'une recherche d'idées plus nettes, plus affirmées que dans ses précédents romans. Mais surtout il abandonne les scènes de violence, scènes inutiles et gratuites dans lesquelles il se complaisait.

Lien : https://leslecturesdelonclep..
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Le Docteur Marion Darras est invitée à assister à une ...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle connaissait ces relations d'un jour... On se reverra, on se téléphone, on s'écrit, et puis, on ne le fait jamais. Souvenirs des longues vacances universitaires, où elle s'ennuyait à crever. On téléphone, oui, on se revoit, on se parle, et puis on sent la distance, et on s'aperçoit qu'on est la seule à téléphoner, à inviter ; alors on ose plus appeler, on attend, on attend, on croit que les autres vous feront signe, mais ils ne le font pas, ils sont occupés ailleurs, se fichent pas mal de vous. On reste seule , on se trouve nulle, moche et on pleure, et on les rencontre, un jour, ici ou là "Tiens, salut, comment va, on se rappelle, d'accord", et on attend et attend et espère mais ils ne rappellent pas, et c'est reparti... "Qu'est ce qu'ils ont donc de plus, les autres ?" se demande-t-on. Mais il n'y a pas de réponse. C'est comme ça, c'est tout.
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Le vrai Brian, derrière son sourire, derrière son rempart, était constamment à vif. Il avait envie de tomber à genoux, de se prendre la tête dans les mains et de hurler, de supplier et d'appeler au secours. Il souffrait à chaque fois qu'il voyait une jolie femme, parce que la beauté, ça peut faire très mal, et plus tard, une fois le rideau rabaissé, le vrai Brian rentrait dans sa chambre après avoir bu quelques bières au pub du coin avec des gens qui se fichaient pas mal de lui, et mettait la radio, priant qu'elle ne diffuse pas quelque chose de trop beau parce que les belles musiques aussi, ça peut faire mal, et il la laissait marcher toute la nuit parce que le silence lui faisait peur. Le vrai Brian, c'était un petit garçon dans une chambre trop grande qui attendait en retenant ses pleurs quelqu'un qui ne viendrait pas, qui ne viendrait plus. Qui attendait seul.
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Plus que l'héroïne, c'était la communauté des drogués elle-même qui l'avait attirée. Il y avait trouvé une bande de jeunes tout aussi déboussolés que lui, qui ne se mêlaient pas de le juger et l'acceptaient tel qu'il était. Bien sûr, ce n'est que plus tard qu'il avait conclu que cette acceptation de façade n'était en fait qu'une profonde indifférence et que cette "communauté" était prête à tout, du moment qu'il y avait un fix au bout. Un drogué est forcément, profondément égoïste, et en grattant un peu; il y avait trouvé une société encore plus cruelle que celle des gens "normaux" qu'elle prétendait rejeter.
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Ils déjeunèrent sans hâte. En silence. Chacun se demandait ce qui les attendait. On ne leur avait rien dit, rien du tout. Qu'ils signent le papier, on les prendrait en charge, on s'occuperait d'eux. C'était ce qu'on faisait. Il suffisait de se laisser faire. Plus de problèmes, plus de douleur, on s'habituait, c'était tout. Se laisser vivre et essayer de ne plus penser. De ne plus avoir mal. Lorsqu'on ne pensait plus, on n'avait plus mal.
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(...) marcher, éviter ce gros bonhomme assis sur le capot d'une voiture, une canette de bière en main (Maintenant, elles ne portaient plus de noms, juste le nombre de degrés, comme pour spécifier qu'elles n'étaient pas là pour désaltérer, mais pour saouler le plus vite possible au moindre prix), ignorer...
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Vidéo de Patrick Eris
Interview de Jo Walton à l'occasion de la sortie de Ou ce que vous voudrez (Or What You Will ) aux éditions Denoël. Traducteur : Thomas Bauduret
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