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EAN : 9782918719946
Editions du Riez (09/02/2016)
4/5   7 notes
Résumé :
« Pour Karin Frémont, après deux ans de chômage, obtenir un nouvel emploi est comme un rêve. Et quel emploi ! Secrétaire de Harald Schöringen, un auteur à succès spécialiste du surnaturel retranché dans son appartement dominant Montmartre. Un véritable conte de fées… s’il n’était troublé par un cauchemar récurrent où Karin se voit arpenter une immense plaine malsaine où se dresse une muraille d’ébène…

La jeune femme découvre qu’un an plus tôt, un vois... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A lire par une nuit froide et venteuse, dans le noir (j'espère que votre liseuse à la fonction éclairage, sinon, c'est la bougie !), seul dans sa maison remplie de bruits étranges, entêtants, obsédants...
Scriiitch, scriiitch...

Auteur inconnu et éditeur inconnu pour ma part, j'ai voulu m'écarter du sentier balisé de la SF pour me jeter dans les bras glacés de l'angoisse.
Le titre me donnait envie, avec son rappel au prolétariat. La couverture avec cet homme en noir m'intriguait, même si elle aurait pu être plus réussie.

Le chapitre préliminaire nous entraine dans un cimetière où... Une bonne mise en bouche.
De nos jours, Karin une jeune diplômée en histoire se morfond à "Paul Emploi" depuis deux ans lorsqu'elle décroche enfin un travail de secrétaire un écrivain célèbre dans les sciences occultes.

La psychologie de la demandeuse d'emploi est très bien rendue. Par petite touche,l'auteur nous montre que la précarité s'imprègne au tréfonds de la personne. Même après avoir retrouvé un job, l'angoisse de le perdre suite à un impair ne cesse d'être présent.
Partick Eris nous parle des gens de peu, ceux que l'on voit rarement à la télé et sous un jour souvent voyeuriste.

La description de la demeure de l'écrivain est pour beaucoup dans l'atmosphère fantastique : un propriétaire auréolé de mystère, la concierge raciste ordinaire à l'oreille toujours à l'affut. Pas de tape à l'oeil dans les effets.
Je ne connais peu ou pas la littérature fantastique, donc je peux me tromper, mais dans mon esprit, le récit était souvent dans une atmosphère souvent victorienne avec un style idoine.
Ici, l'écriture est moderne, l'époque aussi. Les repères sont connus de tous : Paris, le Jura. L'élément surnaturel prend à mon sens plus d'ampleur.

Sur une intrigue somme toute classique, je me suis pris au jeu. L'auteur arrive à conter cette histoire de belle manière. La révélation finale n'en a pas été une pour moi, mais la conclusion m'a agréablement surprise. le deuxième effet Kiss Kool.
Une belle découverte qui ne demande qu'à vous prendre dans son piège.
Et le tout à 5 euros sans DRM.
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Ce roman est surprenant. Il est bien plus « simple » qu'il n'y paraît, mais plus « angoissant » aussi. Entre l'écrit contemporain et la plume fantastique de l'auteur, ce dernier ne cherche pas de sensationnel, encore moins du glauque et du sanglant, mais plutôt de l'oppressant, le mal prend une forme tantôt sombre et fantomatique, tantôt onirique et entêtante. En fermant votre livre, vous n'écouterez plus les grattements lugubres de la même façon…

Karin est une jeune femme de 24 ans profondément stressée par ces deux dernières années de chômage cauchemardesques. Aussi quand Helen White, l'assistante du renommé et richissime occulte auteur Schöringen, cherche une remplaçante, Karin voit là une chance inespérée et croise les doigts pour obtenir le poste prête à tout accepter. Elle est embauchée et le rêve commence, une chambre au sein de l'appartement montmartrois de l'auteur, un salaire plus que raisonnable et une liberté de son temps de travail. Mais, peu à peu Karin est hantée par des cauchemars récurrents, un mystérieux mur de ténèbres, des grattements inquiétants, des squelettes amoncelés et une odeur de putréfaction insupportable. Bien décidée à comprendre l'origine de ses sombres songes, Karin écume les légendes urbaines parisiennes, plus particulièrement celle de l'homme noir, ombre inquiétante sans visage, qu'elle croit voir du coin de l'oeil…

Ce roman est un peu « ovni » dans mes lectures et écrire un avis sur celui-ci n'est pas chose aisée car il y a beaucoup à dire. Alors par où commencer ?

Tout d'abord ce roman présente deux aspects, il y a un aspect très contemporain et un aspect fantastique qui se heurtent.

L'aspect contemporain voit la mise en scène de Karin, un personnage qui a vécu la descente aux enfers du chômage et qui voit en ce poste de secrétaire particulière, une chance de tout recommencer. On suit donc sa vie parisienne, son amitié avec son amie Josiane, sa relation particulière avec Julien, un représentant toujours sur la route et sa prise en main du poste, en quelque sorte sa renaissance. La relation avec l'auteur est succincte, celui – ci est toujours enfermé dans son inner sanctum, elle ne le croise pour ainsi dire jamais. Cet aspect est particulièrement développé dans la première partie du roman.

Et puis, il y a l'aspect onirique et surnaturel, des cauchemars récurrents, une légende urbaine au couteau menaçant, des choses qui creusent, qui grattent, des bruits déroutants, un mur de ténèbres, des disparitions inquiétantes, des meurtres, une touche fantastique qui assombrit le tout, une espèce d'angoisse s'installe alors, peu à peu une terreur aveugle monte crescendo dans le récit. Il y a donc un contraste évident entre la motivation et le bonheur innocents de Karin et les histoires glauques qui s'accumulent autour de cet immeuble haussmannien où vit l'auteur. Cet aspect prend un tournant radical et s'intensifie dans la seconde partie du roman.

Ensuite, Harald Schöringen est un mystère à lui tout seul, handicapé, passant ses journées enfermé dans son antre interdit à Karin, cet auteur allemand connu et reconnu, personnalité célèbre qui vit en ermite, toujours le nez sur son ordinateur, toujours dans des recherches plus sombres, l'homme est un écrivain reconnu pour ses écrits angoissants et horrifiques. Simple hasard ?

Par ailleurs, le roman est tout dans le ressenti, si vous cherchez du sensationnel, des scènes aux descriptions parlantes, passez votre chemin, ici l'auteur joue avec les sens de son lectorat, l'ouïe avec ses grattements obsédants « Scriiitch, scriiitch… », l'odorat avec ses odeurs de putréfaction, la vue avec ses apparitions fantomatiques, ombres que l'héroïne devine du coin de l'oeil, le toucher glaciale de ce mur immense, noir cachant un monde horrible… L'imagination du lecteur est ainsi vivement plébiscitée. Ces pointes nourrissantes d'angoisse sont éparpillées dans le récit, pour entacher son aspect contemporain plus classique, plus moderne, plus réaliste. On hésite entre la folie des uns et des autres et l'occultisme, la magie noire ou autre tendance fantastique sombre et inquiétante.

Enfin, l'auteur a un style très agréable à lire, très fluide. Les chapitres ne sont pas trop long, le récit est dynamique même s'il traîne parfois en longueur dans sa première partie notamment. La seconde partie se dévore, on approche de la vérité et forcément, le lecteur ne peut que s'accrocher à son livre pour connaître le dénouement. L'auteur est vraiment un petit malin. Il faut aussi souligner la magnifique couverture de Philippe Jozelon, elle est une juste représentation de l'atmosphère brumeuse et ténébreuse du roman, elle rend aussi honneur à cette atmosphère intimiste avec ses falaises qui se dressent de part et d'autre de ce personnage inquiétant et que dire de cette montagne de crânes qui s'accumulent à ses pieds…

En bref, le roman a un caractère quelque peu oppressant, obsédant et déroutant, même si le dénouement est un « peu » attendu, il réserve son lot de surprises. Une lecture une nouvelle fois atypique que nous propose là les éditions du Riez et personnellement, j'adore ça !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Quand j'ai lu la quatrème de couverture, j'ai pensé à L'enfer, c'est à quel étage ? de Serge Brussolo, et c'est ce qui m'a donné envie de tenter l'aventure. Alors, quand j'ai vu que Patrick Eris lui avait (entre autres) dédié son livre, ça m'a fait plaisir.
J'ai effectivement passé un bon moment avec "Ceux qui grattent la terre", même si le personnage de Karin ne m'a pas conquise au début : je la trouvais un peu trop "fragile", doutant d'elle-même à la moindre occasion. Mais elle prend peu à peu de l'assurance, et se révèle vraiment intéressante. J'ai vraiment "plongé" dans le roman quand elle part sur les routes à la recherche d'une maison pour son nouveau patron.
Je n'aurais pas refusé quelques dizaines de pages supplémentaires, peut-être même un destin commun un peu tordu aux deux protagonistes finaux-mais je n'en dirai pas plus.
Un roman sympa, qui se lit facilement et avec plaisir.
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J'ai découvert un peu par hasard cet auteur il y a une vingtaine d'année avec une aventure du Poulpe. Et oui, j'ai été fan de cet enquêteur libertaire, un brin anar que JB Pouy a eu la brillante idée de lancer. J'ai même collectionné les 99 premiers. A l'époque, il y avait rarement une semaine sans mon poulpe. Et c'est comme cela que j'ai lu Une balle dans l'esthète et fait ma première rencontre avec Patrick Eris. Mais c'est bien des années plus tard que j'ai réellement découvert sa plume avec quelques thrillers fantastiques tels que L'Autobus de minuit  ou encore le chemin des ombres. Je l'ai ensuite rencontré au salon du livre de Paris, et il m'a subjuguée par son infini érudition. Nous, nous sommes vu des passions communes pour des auteurs tels que Serge Brussolo ou encore Pierre Pelot.
Et c'est justement à ces auteurs cultes que cette lecture m'a fait penser.
Oui il y a dans l'écriture sans fioriture de Patrick Eris une onirique poésie qui se dégage comme dans l'oeuvre de ses aînés. Il a cet art de vous décrire en peu de mots, un personnage, un caractère, une ambiance, un décor...  Il n'y a pas de superflu chez lui. Non c'est limpide.
Si Patrick Eris aime la littérature populaire c'est parce que celle-ci nous raconte des histoires. Et notre auteur est un pur conteur pour ne pas dire raconteur d'histoire. Nous pourrions lire ce roman au coin du feu à la veillée. Il m'a rappelé un auteur que j'affectionne, Pierre Jakez Helliaz. Non pas pour sa prose, cette fois, mais pour sa façon de mettre en place une ambiance.
Vous remarquez aussi la magnifique couverture de Philippe Jozelon qui illustre parfaitement « Un récit d'outre-tombe plein de choses grouillantes et rampantes… » comme le dit l'auteur non sans humour. car " Ceux qui grattent la Terre est un roman d'ambiance. Et l'ambiance ici est prégnante. Une atmosphère poisseuse, lourde et angoissante à souhait. Point de gore ici, juste une aura fantastique mâtinée d'un soupçon d'horreur. Un roman d'imagination aussi. Car l'imagination de notre auteur est fertile et elle oblige la notre à l'être aussi !

Bref voilà un roman et un auteur que je vous incite vivement à découvrir.
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'ai passé un super moment avec ce roman. le surnaturel est moins présent que je ne l'imaginais mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. La plume est fluide, maîtrisée, suffisamment travaillée sans être alambiquée, elle est très parlante. On partage le quotidien de Karin pour qui on a tout de suite une grande empathie. La pauvre sort de 2 ans de chômage et c'était clairement une horrible période pour elle qui lui a laissé de sérieuses séquelles. Franchement, ça fait flipper. J'ai apprécié que les éléments surnaturels soient complètement rejetés par l'héroïne qui passera quand même par une phase d'hospitalisation et de suivi psychologique. Un pari risqué car très réaliste et loin de l'image de l'héroïne forte et parfaite. Pourtant cela ne coupe en rien l'intrigue, au contraire, ça soulève plus de questions et de prise de recul de la part de l'héroïne. En fait, elle se reconstruit au fur et à mesure des pages et c'était un processus long mais très intéressant.

L'auteur m'a bluffé car je ne m'attendais pas à une telle fin, à partir du moment où on découvre l'identité de l'homme noir. Chapeau Monsieur Eris, chapeau ! Tout ce qui en découle m'a beaucoup plu et le dénouement est génial. Waou *___* Alors même si mes envies glauques auraient aimé voir davantage les fameux "ceux qui grattent la terre", je me suis régalée avec ce roman.
Lien : http://dryade-intersiderale...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
QUELQUE CHOSE arrive. Quelque chose qui fouisse, fouisse, gratte inlassablement la terre.
Il ignore quoi, mais son instinct chauffé à blanc lui dit qu’il vaut mieux ne jamais le savoir.
Alors même qu’il entend les chocs sourds annonçant sa salvation, ce petit grattement continue à résonner à ses oreilles ; ténu, sournois.
Et, même lorsqu’il arrivera enfin à se convaincre qu’il est en sécurité, qu’il a réussi, ce bruit n’en finira jamais de le hanter.
Un tout, tout petit grattement, faible et entêtant…
Scritch, scriiiitch…
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Après avoir été exclue pendant deux longues années, elle se réinsérait plutôt facilement.
Deux années à traîner entre ses quatre murs, son horizon rétréci au supermarché du coin, à la bibliothèque puis, à nouveau les quatre murs. Elle osait à peine croiser le regard des gens, comme si son stigmate social se lisait sur sa figure. Il y avait cette gadoue qui engluait son cerveau, faite d’inquiétude, de dégoût et de colère cristallisée ; cet engourdissement à force de passer chaque journée à attendre un courrier ou un coup de fil lui proposant un poste, un stage, n’importe quoi — qui ne venait pas. Sous l’effet de cette gangue comprimant son esprit, ses pensées devenaient lentes, hasardeuses, la rendant gourde, maladroite, amorphe, déconnectée et la poussant à traîner dans son lit le matin, redoutant de se lever pour entamer une nouvelle journée inutile.
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Ce ressentiment l’avait marquée dans son âme et sa chair. Et il ne l’avait jamais quittée. Elle savait qu’elle n’était pas la seule, qu’ils étaient une « génération sacrifiée », comme l’expliquaient doctement dans les gazettes ou sur les plateaux TV ceux qui étaient d’une autre génération non sacrifiée — avec toujours le message sous-jacent que ces « jeunes » (catégorie à part, semble-t-il,) n’étaient que des branques et n’avaient que ce qu’ils méritaient.
Les vieilles excuses du violeur, avait-elle pensé plus d’une fois, celles qui déculpabilisent les hypocrites : « elle l’a bien cherché », « ça lui pendait au nez », etc., etc.
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Oui, elle avait désespérément besoin de travail, de faire quelque chose de sa vie, de sortir de la désespérante monotonie du chômage, de cette gangue d'ennui, d'échapper à l'ostracisme social qui en découlait, d'une cruauté telle qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer avant d'y être confrontée.
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Il hurle. Ses cris rebondissent follement entre les parois de sa prison si étroite, alors que son esprit vacille au bord d'un vide cosmique empli de néant.
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