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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enfant de la DDASS, Ervé a été balloté de foyers en familles d'accueil avant de finir dans la rue, confronté aux pires addictions. Mais Ervé possède cette capacité à exprimer ses ressentis, à évoquer sans pathos exagéré ses mille et une galères, à analyser ses regrets (femme et enfants presqu'abandonnés pour retourner encore et encore à la rue).
En de cours chapitres qui font fi de la chronologie et de sa belle écriture chaleureuse et sensible, Ervé raconte ses fêlures et ses failles, ses rencontres et ses petits moments de bonheur intense arrachés à la rudesse d'une existence qu'il aime et rejette tout à la fois.
Ervé fait plus que mettre des mots sur ses maux, il nous entraîne dans son univers !
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Et voila que ça recommence…
Je ne sais pas pour vous mais de mon coté, de temps en temps, je commence un bouquin en ayant la certitude que je vais aimer voir plus car forcément affinités vu le sujet. Il y a des livres qui avant même d'être commencés ne laissent aucun doute quant à la question « billet ou pas billet ?».
Parfois, souvent (toujours?) quand on attend trop d'une lecture la déception n'en est que plus grande et là… je suis le cul entre deux chaises.

Ecritures carnassières de Ervé, un livre sur le monde de la rue par un habitant de la rue. Vu comme ça, j'ai plongé directement car ce monde je le côtoie depuis quelques années de différentes manières pendant un temps que j'ai rendu libre pour ça.
La rue, il y a autant de raisons d'y arriver que de gens qui y sont alors quand on me vend un livre sur la rue, je m'attends à un truc d'atmosphère, un truc qui va mettre mal à l'aise le quidam qui a l'habitude de regarder ailleurs, je m'attends à ressentir la violence de chaque situation la plus banale (très bien décrite dans « Un homme » de Christina Mirjol), je m'attends à partager cette insécurité permanente qui accompagne les journées des laissés pour compte, enfin je m'attends à une multitude d'émotions différentes.
Dans « Ecritures carnassières » je n'ai pas trouvé tout ça ou si peu.
J'ai trouvé des tranches de vie compliquées, très compliquées même, d'un parcours qui a mené l'auteur là où personne ne devrait tolérer qu'un être humain puisse dormir, la rue.
J'ai lu des souvenirs de jeunesse, des traces d'un passé avec ses joies ses peines et ses conséquences et ça m'a perturbé.
Trajectoire chaotique oui bien sur, rien à dire contre ça mais j'avais pas forcément envie de lire ça alors qu'on me promettait autre chose.
Je ne me serais pas senti trompé, j'aurais certainement été dithyrambique et fait un billet disant à quel point j'ai été touché comme l'ont fait certains ici.
Là je n'y arrive pas même si le ton du livre me plaît, même si ces pages peuvent émouvoir l ‘espace d'une lecture avant de passer à une autre…
Je suis vraiment embêté car c'est un bouquin qui doit pouvoir être diffusé et lu par le plus grand nombre histoire de servir de piqûre de rappel ou d'éveiller certains à d'autres réalités que celles de vies biens rangées d'où rien ne dépasse mais je ne peux que vous encourager à aller lire les autres billets qui vous convaincront de la nécessité de ce livre, ce que je suis incapable de faire.
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Un livre fort!
Un SDF que l'on peut rencontrer à Paris, non loin du canal St Martin; il écrivait pour lui, par bribes mais un auteur et un éditeur de renom vont s'intéresser à lui et le voilà publié. Il écrit avec les tripes et sa psychologie est fine, il donne à penser!
L'an dernier j'avais lu: Ce qui manque à un clochard, livre qui m'avait beaucoup plu également. Des voix qui sortent des sentiers battus.
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Parfois, avant de lire un livre, un sentiment vous a saisi, qui empêche de l'aborder innocemment, sincèrement.
Ce fut mon cas quant à celui-ci. Et c'était l'agacement !
Issu probablement de certaines critiques dithyrambiques qui insistaient sur l'éclairage « réalité de la rue »
Pourquoi un écrivain « SDF » serait-il nécessairement « céleste » et auteur d'un chef d'oeuvre. ?
Le texte est constitué, de courtes scènes non chronologiques, entremêlant séquences heureuses et malheureuses de l'enfance de l'auteur en foyer, fugues, sanctions, privations, mauvaises fréquentations et belles rencontres.
Bien sûr, nous ne pouvons qu'être émus par cet homme sans. « Aucune odeur paternelle. Et aucun souvenir de tendresse féminine. Comment se construire donc sur le néant ? »
Bien sûr, nous ne pouvons qu'être émus par cet homme «ce gosse solitaire, colérique, jamais apaisé qui tente tout ce qui est possible dans l'interdit. Jeune pousse de délinquant. Éternel asocial.»
Bien sûr nous ne pouvons qu'être ému par cet homme qui dans son parcours chaotique se veut en poète qui a sa muse. « Elle m'a encouragé, toujours, à écrire, dessiner, à coucher sur le papier ce qui m'habite… »
Mais, est-ce littérature ?
Bien sur ce recueil possède une dimension testimoniale quand il aborde l'aide sociale à l'enfance ou les conditions de vie des SDF.
Mais, cet aspect n'éclipse pas ce qu'a de profondément littéraire ce récit autobiographique.
Certes, ce n'est pas un chef d'oeuvre impérissable mais il possède un souffle indéfinissable qui caractérise les véritables livres, un morceau brut de littérature. Qui réside, non pas dans le résultat d'un labeur répété sur le langage, mais en sa spontanéité et en son caractère intact, indemne de retouches. « Écrire mais ne pas se relire trop. Quitte à y laisser des bleus ».
Mais
François Villon était probablement un voyou révolté qui au travers « Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis. »
a traversé les siècles jusqu'à nous.
Mais
Louis Ferdinand Céline était un salaud qui se savait salaud et en rajoutait une couche, a laissé cet incipit de « Mort à crédit » :
« Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde.
Hier à huit heures Madame Bérange, la concierge, est morte. Une grande tempête s'élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C'était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l'enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse. Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé : « Ne vous allongez pas, surtout !… Restez assise dans votre lit ! » Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis.
Je n'ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde. Je vais leur écrire qu'elle est morte Madame Bérange à ceux qui l'ont connue. Où sont-ils ?
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« Ecritures carnassières » est un éclat de voix, un cri de rage dans un brouillard de survie. Voilà un recueil bien difficile à classer. Ervé, SDF nomade, collé au bitume, drogué aux migrations, témoigne d'un mal être et d'un amour démesuré pour ses deux poumons…ses deux filles qui lui apportent l'oxygène de vie, celui qui le pousse à poursuivre son chemin. Traumatisé, marqué au fer rouge par un abandon maternel, il ne peut pas accompagner, être accompagné par une présence quotidienne. La faille paraît irréversible. Ervé en dévoile l'incompréhensible conséquence : en ruptures autodestructrices, il est conscient d'une infirmité sentimentale qui l'empêche de se lier. Forgé par une enfance soumise à la DDASS, il a puisé ses forces dans la solitude, la débrouille, l'alcool… Les mots l'ont sauvé, ceux qu'il lit, ceux qu'il écrit. La langue subit des fulgurances de vérité, de violence, elle arrache les figures de style et atteint la poésie. « Ecritures carnassières » certes, mais pas de commisération, d'apitoiement… La réalité au ras du bitume, directe sans analyse, sans jugement. La préface et la postface éclairent avec intérêt le trajet du livre. Un livre à conseiller.
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Enfant de la rue, homme du bitume et de la biture. Il parle de ses deux filles, ses poumons, du foyer, de l'horizon horriblement dégueulasse de sa belle plume, directe comme un uppercut, à la sauce Bukowski. Il chauffe ses mains et ses veines avec sa bière, celle du matin, pour mettre la machine en route. Des mots sur ses maux, tel un funambule sur le fil de sa vie. C'est foutrement beau.
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