C'est un des trois voyages géographiques que proposent les Panoramas du
Père Castor : la montagne, le fleuve et la côte. Comme Icare, muni d'ailes, vous survolez un pays et l'embrassez d'un seul et unique coup d'oeil. Publié en 1937 pour l'édition originale, réédité en fac-similé en 2010, cet album en format carré est un leporello, un livre accordéon, imprimé recto-verso. D'un côté, les dessins d'
Alexandra Exter, artiste ukrainienne avant-gardiste, de l'autre, la prose si poétique de
Marie Colmont.
De l'alpiniste sur sa paroi que le vautour côtoie dans un monde sans couleur de gris terne et de blanc pur au monde de l'or blanc, des skieurs, des téléphériques et des villages enneigés, ainsi commence cette frise, du dessus des nuages et des vallées. Là se tiennent les montagnes et les hommes qui y vivent, entre les sommets les alpages, quand de ces hauteurs-là se dévoile parfois, de la taille de fourmis, la vallée, ses routes, ses véhicules et ses habitants. Pour eux, pas de vastes horizons, mais une route en lacet qui monte péniblement. D'en haut, descend l'électricité, le lait et le fromage, l'eau et le bois.
Le texte de
Marie Colmont est un condensé de savoirs, distillé au fil d'un récit limpide. La montagne, dangers et plaisirs, difficultés et grandes joies, de l'écologie avant l'heure. Un livre dont on ne peut pas se passer.