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EAN : 9782364743205
40 pages
Editions Thierry Magnier (01/10/2014)
3.95/5   31 notes
Résumé :
Paul a une dizaine d'années et considère Bruce comme une sorte d'oncle d'Amérique auréolé de mystère. Resurgi après trois ans de silence, l'homme est venu tenir la promesse qu'il avait faite à l'enfant : trois jours en montagne, trois jours pour découvrir l'univers particulier du hors-piste. Mais ce voyage va aussi être l'occasion d'aller à la découverte de soi et pourquoi pas d'apprendre à tracer sa propre piste.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne vous cache pas que ce sont d'abord les illustrations qui ont eu un effet magnétique sur moi lorsque cet album m'est passé sous les yeux. Des dessins réalisés avec deux couleurs d'impression seulement, du rouge et deux nuances de bleu, et la combinée des deux qui forme du brun (procédé de type sérigraphique).

Oui, les illustrations sont vraiment de toute beauté, très simples, très graphiques, un peu dans l'esprit des années 1950-1960, qui font la part belle au dieu Montagne.

Ce n'est qu'ensuite que je me suis penchée sur le texte. Et là, j'ai été quelque peu surprise. Voici en effet un album qui s'adresse aux collégiens, idéalement aux 6ème/5ème. Je le déconseille vivement pour les enfants de l'école primaire, sauf pour d'excellents lecteurs du CM ayant une grande maturité.

Le texte est en effet dense et exigeant mais pas excessivement long. La fin de l'ouvrage nous révèle son procédé de fabrication. C'est d'abord Tom Haugomat qui a réalisé des illustrations libres sur le thème de la montagne et, une fois seulement celles-ci terminées, l'auteure, Maylis de Kerangal, a imaginé une histoire s'y référant.

L'expérience me semble intéressante bien que je trouve qu'on n'ait peut-être pas tiré toute la quintessence dans le texte de ce que pouvaient délivrer les images. Mais cette considération est tout à fait sujette à caution, je vous l'accorde.

Nous suivons donc le parcours d'un jeune garçon, qui vient d'entrer au collège, dont on imagine que les parents pourraient être décédés, sans plus de précision. Son quotidien change lorsque Bruce, un ami de la famille parti barouder depuis quatre ou cinq ans, refait surface et se propose de mettre à exécution une promesse faite à l'enfant lorsqu'il avait 7 ans de le mener à la montagne avec lui.

On imagine bien la tempête sous le crâne du jeune homme. Partagé entre l'envie de partir et la crainte de l'inconnu, en plus de l'inconnu, car Bruce, depuis le temps est devenu un inconnu pour lui.

Il n'empêche, l'homme et l'adolescent vont tout de même accomplir leur périple montagnard qui va prendre des allures de voyage initiatique pour le plus jeune. Et la suite ? C'est à vous de la découvrir...

Un très bel objet livre, mais un format album qui risque de dérouter un peu le véritable public auquel il s'adresse (des collégiens de 11 à 13 ans environ), plus habitué à des romans jeunesse. L'expérience du hors-piste vaut néanmoins le coup d'être tentée, en tout cas, c'est mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Une courte aventure en montagne avec du ski à l'écart des pistes balisées, une chute dans une crevasse, un sauvetage et la perspective d'une nouvelle aventure vers les Rocheuses du Colorado.

Ce sont surtout les dessins de Tom Haugomat, au sein desquels le texte de Maylis de Kerangal s'insère parfaitement, qui attirent et retiennent l'attention par la simplicité du graphisme et les nuances obtenues à partir de seulement deux couleurs, le rouge et le bleu, qui en fourniront une troisième, le brun. Ces trois nuances se suffisent pour donner à l'histoire ce relief coloré pour une ambiance montagne et neige très réussie.
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La voix de cette histoire est celle d'un garçon d'une dizaine d'années. On écoute son émerveillement lorsqu'il arrive avec Bruce au pied des montagnes majestueuses qui s'offrent à son regard, on entend son coeur pleins d'interrogations, on glisse avec lui sur les pentes enneigées, on fait du hors-piste, un pas de côté, immensité blanche à perte de vue, on prend de la hauteur, on regarde les oiseaux tournoyer dans le ciel si grand lui aussi...
Trois ans auparavant, Bruce avait croisé la route du garçon qui fêtait alors ses sept ans. Grand ami de son oncle, il lui avait fait la promesse qu'il reviendrait un jour pour aller chercher avec lui « la montagne en soi », un serment inquiétant et fascinant. Puis l'homme disparut.
Et les voilà aujourd'hui tous les deux en quête de la montagne.
On comprend à demi-mot que le garçon a perdu ses parents. Que Bruce, bien qu'étranger à son histoire peut lui transmettre des choses en tant qu'adulte. Il apparaît comme une sorte de guide bienveillant. Que cette escapade doit l'amener à fournir un effort, à se recueillir, à imaginer un avenir, à toucher le silence, à éclaircir ses pensées, à tracer son propre chemin, sa piste à lui. Et pour cela, il faut monter tout en haut.
Durant ce voyage, un événement imprévisible surgira, mettant à l'épreuve le garçon...
Un album émouvant et lumineux raconté avec les mots si forts et pourtant si délicats de Maylis de Kerangal, et illustré magnifiquement par Tom Haugomat. Avec deux couleurs seulement, le cyan et le magenta qu'il juxtapose, superpose, isole, jouant avec la transparence et le blanc (qui est loin d'être vide mais au contraire plein de notre propre imagination), il obtient une profondeur et une pureté malgré le minimalisme de ses dessins. D'ailleurs, à la fin de l'album l'illustrateur nous entraîne dans son atelier...
Je précise que cet album fait partie d'une collection nommée Les décadrés associant la maison d'édition Thierry Magnier à la galerie Jeanne Robillard : un illustrateur crée des illustrations sur un thème (ici la montagne) et les confient à un auteur qui invente une histoire en choisissant certaines d'entre elles.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Hors-Pistes est un album jeunesse écrit par Maylis de Kerangal et illustré par Tom Haugomat.

Il est paru chez Thierry Magnier, qui commence ainsi une collection où un auteur écrit en fonction des illustrations faite par un artiste. J'aime bien ce principe qui prend à contre pied le système classique de production. D'autre part, j'aime vraiment qu'on laisse sa place à des styles différents, comme celui de Tom Haugomat.

Pour ce qui est de l'histoire, nous suivons un petit garçon qui part à la montagne avec un ami-adulte. Ils partent skier, ils traversent de superbes paysages mais l'ami en question a un accident. Nous sommes donc confronté avec notre petit héros à une situation de crise à laquelle il doit réagir, et il le fait parfaitement ! J'ai aimé que ce soit véritablement un enfant : il réagit à sa mesure et il fait ce qu'il faut. le texte est ciselé et assez beau. Les personnages m'ont plu, c'est la grande force de ce récit.

J'ai cependant vraiment eu un coup de coeur pour les illustrations : ce sont des sérigraphies magnifiques (il explique sa technique à la fin, ce qui est encore un bon point) !

J'aime le style très épuré de l'auteur. Il utilise ici trois couleurs : un bleu très pale, un bleu vif, un rouge pur et les couleurs qui résultent de leurs superpositions. Pour moi chacune est extrêmement efficaces, elles nous disent la grandeur du décor, elles nous montrent bien même sans nous révéler leurs visages, la vie des personnages. Si les paysages fonctionnent aussi bien c'est à mon sens surtout grace aux réserves de blanc que le dessinateur laisse : qu'elles exprime la lumière ou la neige, elles sont fondamentales dans cet environnement ! Cela permet de découper l'image, de la construire, tout en laissant plein d'air au lecteur… parfaite illustrations des grands espaces que les protagonistes traversent !
Chaque double page est composée d'une grande illustration (pleine page), d'un texte et souvent d'une vignette en dessous du texte nous montrant les personnages de près (alors que les grandes illustrations s'attardent beaucoup plus sur ce qui les entourent).
Le travail éditorial est pour moi super : l'album est grand et solide. La couverture cartonnée est chouette bien qu'un peu salissante (oui le blanc ça pardonne pas). Pour une fois dans un album jeunesse je n'ai rien contre la typo qui est simple mais efficace : c'est du tout bon !

E, plus à la fin on a quelques pages sur le travail d'illustrateur, la technique employée etc, ce qui je trouve est nécessaire… histoire de partager un peu les difficultés du métier haha ! Vraiment ça ne fait pas de mal, d'autant que les techniques d'impression me semblent assez mal connues du grand public (qui a quand eme de bonnes chances de ne pas croiser cet album non plus… mais passons !).
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J'aime beaucoup le principe de cette collection où un illustrateur, après avoir librement créé autour d'un thème (ici la montagne), laisse un auteur s'emparer de son travail et organiser les images comme il le souhaite pour inventer une histoire. Enfin, j'aime la façon dont Maylis de Kerangal s'est appropriée l'idée, cherchant, comme elle le précise en postface, à « capter ce point de bascule où la contrainte - ici, les illustrations – devient un moteur d'écriture personnelle, une liberté ». En général je ne suis pas un grand adepte des travaux « de commande » de ce genre mais cette explication en fin d'ouvrage apporte un éclairage que je trouve très intéressant, comme la plongée dans l'atelier de Tom Haugomat où l'on découvre sa méthode de travail particulière, notamment la technique de la sérigraphie pour l'impression.

L'histoire est simple et pas forcément passionnante, je le reconnais, mais j'admire la façon avec laquelle l'auteure de « Réparer les vivants » ne s'est autorisée aucune concession en terme d'écriture alors qu'elle s'adresse en théorie à un public d'enfants. On ouvre la première page sur une métaphore (« le jour s'est levé et un courant d'air glacé me brosse le visage »), on découvre quelques lignes plus loin « l'air sec et le ciel translucide […] solide comme un dôme » et le héros sent « une sorte d'éboulement à l'intérieur de [son] corps » en regardant les cimes. le lexique est riche, on retrouve sa prose hyper descriptive où dominent les verbes d'action et les longues phrases dont elle a le secret. Pas de concession, certes, mais rien de pompeux dans le résultat. La lecture est fluide et le langage soutenu offre du souffle à un récit de randonnée en montagne plutôt anodin malgré quelques éléments instaurant peu à peu une certaine tension.

Visuellement c'est somptueux. Avec deux couleurs (le bleu et le rouge), l'illustrateur crée une atmosphère chargée d'air pur et glacial dominée par la blancheur d'une neige immaculée. Un bel objet-livre à l'esthétique soignée et au charme incontestable.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 octobre 2014
Maylis de Kerangal ne se met pas volontairement à portée des plus jeunes. Ils doivent entrer dans l'histoire ou ils resteront sur le côté. […] Un album élitiste qui gagnera à être relu en grandissant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La montagne. Une promesse que Bruce m'avait faite le jour de mes sept ans — ou plutôt le serment crypté, vaguement inquiétant, d'aller chercher " la montagne en soi ".
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Le calvaire est apparu à l'approche du vieux chalet. Une croix de bois, haute et noire. Un signe pour se souvenir de ceux qui avaient disparu - skieurs, randonneurs, alpinistes -, un signe de leur présence dans la montagne.
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Alors j'ai regardé autour de moi, longtemps, en retenant mon souffle. J'ai cherché à découvrir quelque chose de fatal tapi dans le paysage -- je ne voulais pas d'une croix haute et noire qui pousse en moi.
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Un troupeau de brebis sortait de la grange et leur vacarme a recouvert des mots que je ne prononçais pas.
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Un troupeau de brebis sortait de la grange et leur vacarme a recouvert des mots que je ne prononçais pas.
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Videos de Tom Haugomat (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tom Haugomat
Lecture à deux voix par Jim Caroll et Nicolas Richard, illustrée en direct par Tom Haugomat, accompagnement musical de Rubin Steiner
Dans le cadre du festival Paris en toutes lettres
Publié initialement en 1983, Fup, de l'écrivain américain Jim Dodge, est un livre qui a connu un succès au long cours. Il raconte l'histoire de Titou, orphelin élevé par son grand-père, un solitaire excentrique. le duo, déjà très attaché, se renforce encore le jour où arrive à la maison Canadèche, un canard boulimique. Un texte tour à tour drôle, rageur ou bouleversant, ici mis en dessin par Tom Haugomat, dont les traits et les couleurs saisissent admirablement les émotions de la vie.
À lire – Jim Dodge, Fup (L'Oiseau Canadèche), trad. de l'anglais (américain) par Jean-Pierre Carasso, illustré par Tom Haugomat, éd. Tishina, 2021.
+ Lire la suite
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