AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le discours (203)

Le jour de mon premier rendez-vous avec Sonia, j'étais si stressé que j'avais préparé une liste de thèmes de discussion. L'éventualité d'un blanc me tétanisait, un silence qui s'invite à un premier rendez-vous me semblait synonyme de débâcle, il signifiait ça ne colle pas, vous deux c'est pas possible, en réalité vous n'avez pas tant de points communs que ça. J'avais la sensation de passer un oral décisif. J'avais donc pris une feuille et commencé à noter des thèmes en vrac, me fondant sur des sujets qu'on avait abordés par messagerie, pour pouvoir les recaser l'air de rien, entre deux gorgées de bière, le plus naturellement du monde, comme un interlocuteur passionnant et passionné pour qui la repartie serait une seconde nature. (…)
J'avais révisé durant le trajet en voiture, manquant même de griller un feu rouge, et avais glissé la feuille pliée en deux dans ma poche, juste avant d'arrivez au rendez-vous. Si j'avais un trou de mémoire, je pourrais toujours aller aux toilettes relire mes antisèches.
(p. 31-33)
Commenter  J’apprécie          210
Quand apparaît ce "Je me souviens", car il y a toujours un moment où il apparaît, à trois ou quatre reprises par repas environ, quand le vin a suffisamment échauffé son esprit, on se prépare à l'apnée. Il n'y a que ma mère pour l'écouter attentivement, l'air concentré, captivée, prête à le suivre, à relever des approximations narratives et à le relancer si besoin, et c'est peut-être ça la véritable définition de l'amour : écouter attentivement un "Je me souviens". Et chaque fois, j'ai envie de dire, "Mais maman arrête de le relancer, arrête de mettre du carburant dans le moteur sinon on va jamais s'en sortir", et chaque élément apporté par ma mère entraîne une reconfiguration du récit, y greffe de nouvelles arborescences, et des douleurs intercostales commencent à m'assaillir.
Commenter  J’apprécie          210
La descente du « Mon cœur d’amour » à Adrien est une piste noire verglacée qu’on descend sur les fesses, sans pouvoir rien faire d’autre qu’attendre d’être en bas, passif et résigné.
Commenter  J’apprécie          210
Dans les repas de famille, par ma faute, nous avons toujours été un nombre impair à table. Je suis celui qui ne vient pas par deux, je ne suis qu'une moitié d'entité.
Commenter  J’apprécie          190
Sur le trajet, ma mère, assise à l'arrière, m'avait demandé de rouler moins vite parce qu'elle avait un peu le mal de mer, et j'avais repensé au vomi sur l'auto-stoppeur, et cette inversion des rôles m'était apparue comme un symbole d'une tristesse infinie, une preuve tangible que j'étais entré dans la seconde moitié de ma vie qui consiste à faire pour eux ce qu'ils avaient fait pour moi dans la première moitié : m'inquiéter, les chérir, les épargner, les protéger, rouler moins vite pour éviter qu'ils ne vomissent.
Commenter  J’apprécie          192
Comment se fait-il que les cérémonies de mariage soient des moments d'une infinie mélancolie alors qu'en toute logique ce devrait être l'inverse ? Pourquoi font-elles remonter à la surface tous les échecs, les manques, les regrets, les remords qui ont jalonné nos vies ?
Commenter  J’apprécie          180
Pour ma mère, le monde se divise en trois catégories: ceux qui ont un cancer, ceux qui font construire et ceux qui n'ont pas d'actualité particulière.
Commenter  J’apprécie          180
Il faut être sacrément malade pour ressentir cette envie renouvelée de tomber amoureux après s’être fait déshydrater le coeur comme un portable dans un saladier de riz.
Commenter  J’apprécie          170
Si tu veux la lune, ne te cache pas durant la nuit. Si tu veux une rose, n'aie pas peur des épines. Si tu veux l'amour, ne cache pas ta vraie personne.
Commenter  J’apprécie          171
Et il m'a toujours semblé, paradoxalement, qu'un repas de famille sans silences était le signe d'une famille malade. À mes yeux, l'archétype d'une famille saine, unie et équilibrée est précisément un repas plein de silences, d'échanges de regards tendres, de sourires, d'instants suspendus ; on est là, on est bien, et ça suffit...
Commenter  J’apprécie          170







    Lecteurs (5146) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le discours

    Que raconte le roman ?

    Un déjeuner en famille
    Un dîner en famille

    21 questions
    9 lecteurs ont répondu
    Thème : Le discours de FabcaroCréer un quiz sur ce livre

    {* *}