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EAN : 9781976720154
463 pages
Auto édition (27/12/2017)
4.55/5   28 notes
Résumé :
Ahogur est le premier volet d’une histoire se déroulant à une époque similaire à nos temps médiévaux. Dans un monde sans nom, au cœur des contrées humaines, Ulysse élève seul une poignée d’enfants trouvés. Le bûcheron leur enseigne tout ce qu’il sait et à eux six, ils forment une curieuse famille. Leur vie aurait pu suivre paisiblement son cours si d’inhabituels événements ne s’étaient produits à deux pas de chez eux. Des évènements qui ramenaient Ulysse vingt ans p... >Voir plus
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A nous deux, Solène !

Solène, c'est la "jeune" femme de 20 ans qui va découvrir que derrière son bourru de père se cache tout un monde. Entre ses soeurs, une à marier, une studieuse, et ses trois autres frères, la vie de famille, soudainement, n'est plus aussi paisible que ce à quoi ils étaient tous habitués, pourtant familiers avec les armes, dont le père leur fait subir des entraînements réguliers, pour les filles, comme pour les garçons. Tout part en steak le jour où une floppée de cadavres est découverte sous un pont.
Des bandits de grands chemins (ou quelque chose de plus personnel) sont dans le coin, et Ulysse, le père, va devoir affronter tout ce bordel, non sans compter ses ses enfants, adoptifs, les marmots, et l'aide de Sylvaine, l'alchimiste, la femme la plus proche de la famille, la mère de substitution par procuration, tout ce que vous voulez.
Les meurtres arrivent, les mystères aussi, et envoyé par le roi, le sheriff Torkenbold, avec sa tronche et ses manières rudes, vient y mettre son grain de sel, non sans troubler les plans d'attaque de la famille de Solène.

Solène, c'est le genre d'héroïne que j'aime, et qui pourrait vous plaire je pense : pas fleur bleue, pas forcément contre toute chose, pas trop féminine et pourtant... Un subtil mélange, comme le roman en entier.
J'explique : on a clairement une ode au féminisme MAIS pas que ! Pas le genre de féminisme où le male est exclu, ou il est diabolisé, non, bien au contraire ! Déjà par l'éducation d'Ulysse : il ne fait pas de différence entre ses enfants, fille, garçon, ils sont tous logés à la même enseigne, bien que faisant attention aux centres d'intérêts de chacun. C'est pas une armée non plus hein !
Ensuite, par les histoires d'amour, bien qu'elles soient présentes, elles sont vraiment bien construites (ouais, j'ai déjà dit que j'étais pas friande de romance ? non ? ben maintenant, vous l'savez.) et ont su captiver mon attention par leur authenticité : la femme a sa place, l'homme aussi, les deux points de vue se rencontrent, et pourtant, on sent bien un respect profond pour la gente féminine, sans pour autant forcer sur "Elle a droit de tout faire", nenni les amis. Les femmes morflent autant que les hommes, pas plus, pas moins, et l'inverse est vrai aussi.

Le sexe est présent, pudique, mais bien là, et c'est un plaisir délectable de lire les passages "érotiques", de par la découverte des personnages, le travail de l'auteur pour rendre le tout le plus réel possible, avec force de détails : contraception (de l'époque, de ce monde) et autre artifice pour faire vivre le tout, original, pas dégueulasse du tout, au contraire. Des scènes bien décrites, qui pourtant, pourraient être lues par les plus pudibonds d'entre nous.
Encore une fois, j'ai aimé que ça soit une femme qui raconte ces choses, bien que nous ayons droit au point de vue masculin aussi au travers des discussions, houleuses parfois.
La place de la contraception obtient une mention honorable : on n'y pense jamais dans les histoires en temps normal ! Bravo Sonia ! Et en plus, avec un message fort : le sexe, c'est pas dégueu, c'est normal, et fini la vieille époque bon sang. Tu veux sexer ? Vas-y gros, fais juste attention à toi.

L'intéressant dans cette histoire est que c'est une famille, l'héroïne au final, ouais, une famille unie, avec ses accrochages, ses instants d'amour fraternel, ses plans de guerre pour rester unis jusuq'au bout...
Les frères et soeurs ont leurs affinités, leurs âges bien différents, ce qui permet d'avoir plusieurs "points de vue" au travers l'histoire, ce qui la rend vraiment intéressante de bout en bout, sans monotonie.
J'ai un peu regretté que cette famille s'entendait aussi bien, limite je me suis dit que ça manquait de baffes, mais ça, c'est moi, et mon unique point de vue. (les rares accrochages passaient bien trop vite à mon goût, cherchez pas, chui une psychopathe...)

L'attaque imminente qu'ils attendent de subir les met tous dans un plan de guerre incroyable ! Entre le seigneur Claude qu'en a limite rien à carrer de ses gueux de sujets, et le sheriff "j'mets mes sales doigts partout", l'auteure a su, avec brio, monter tout un plan d'action en y intégrant tout le monde, bien comme il faut, sans héroïsme exagéré. Chacun sa place, chacun son rôle, et si un maillon tombe... Vraiment bien joué, ce sont des scènes que j'ai kiffées sa race !

Beaucoup de surprises aussi au travers des personnages, certains ne sont pas ce qu'on croit, et l'inverse est un peu vrai aussi. Ils sont tous travaillés de sorte qu'on ne puisse pas toujours savoir qui on a en face de nous, du moins, pas tout de suite, les dialogues ne nous aident pas, une véritable maîtrise encore une fois. (et sachez que ça m'embête, j'aime trouver des points faibles.) Un certain humour, dosé discrètement, dans la vie des personnages, autant dans leurs dialogues que leurs actes. Parfois j'leur aurais bien donné des claques, à tous ces p'tiots là.
Solène, avec ses questionnements, est en quête d'elle-même, de la vie, et ça, on le ressent bien tout au long du livre. C'est pertinent, pas abusif.

Et un autre truc qui m'a fait bader, et marrer : les livres. Ils ont une place très rare dans l'histoire, du moins, dans leur histoire, tellement rare que c'est limite dangereux d'en avoir, ou d'en vouloir, et à l'inverse, ils sauvent la vie aussi. Très contradictoire, et quelque part, très réel aussi dans notre propre société : certains pensent que lire rend dangereux, d'autres que le savoir rend vivant, sage.
J'ai été assez agacée de l'entêtement de Jehanette à leur propos, vraiment une tête de mule celle-là ! Sérieux, elle me soulait la gamine. Enfin... ouais, nan laisse tomber.

Et enfin, les intrigues politiques, les guerres, en route ou à venir, les mondes découverts pas Solène, l'incroyable et si forte Solène, bien qu'avec un p'tit coeur, la donzelle. J'ai adoré la suivre, écouter son histoire. Un sale caractère, et en même temps, une femme avec des blessures. Donc je disais : les intrigues, amenées tranquillement, entre deux moments de vie de la famille d'Ulysse. de quoi titiller le lecteur et faire tourner les pages sans s'en rendre compte. Que de mystères, que de découvertes ! Et tous ces détails sur leur vie, leur maison, leur nourriture, leurs vêtements, les coutumes, religions (si je puis dire)... Un monde riche, et pas inutile, tout est le bienvenu. Même les mariages (et pourtant heuuuurk.)

Hormis tous ces grands points forts qui m'ont plus, et qui correspondaient vraiment à mes attentes, la plume de l'auteure est aisée, on sent qu'elle sait ce qu'elle fait, où elle va. En dehors de quelques passages que j'ai trouvé assez longs (purement personnel et seulement deux ou trois où j'avais cette impression de répétition), parfois justement, j'ai trouvé le scénario parfait dans sa lenteur, vraiment différent d'une fantasy où tout part en vrille, dans tous les sens, ne nous laissant même pas le temps de retenir les noms farfelus des persos. D'ailleurs ! Les noms ! Parfaits ! Oui oui ! Des noms simples, beaux, et si faciles à retenir. Bravo encore Sonia !
Ensuite, les noms des potions, des langues et des créatures de l'autre monde que Solène va découvrir. Perfect combo.

Les sentiments, entre le chagrin, le deuil, l'amour, la colère, sont eux aussi maîtrisés, vraiment avec les bons mots, le bon rythme et une certaine réalité encore une fois. Les histoires d'amour sont amenées en douceur, sur tout le long, c'est vraiment appréciable, car on n'a pas l'impression que ce sont des éléments prédominants sur l'aventure, bien qu'ils soient importants.

Voilà, dans les grandes lignes, ce que j'ai pensé de Solène et de sa super famille.
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Je n'ai presque qu'un seul mot à dire, qu'un terme pour qualifier ce livre : génial. Je n'ai cessé, durant toute ma lecture, de penser et de dire, ce livre est juste génial. le premier tome d'Ahogur s'est avéré être une lecture envoûtante et plus que captivante. J'ai juste adoré et dévoré ce livre en moins de temps qu'il ne m'a fallu pour le dire, faire une pause était synonyme de torture tant l'univers et l'histoire m'ont littéralement happée.


Dans ce premier tome, Sonia J .Fadda plante le décor d'une saga qui s'annonce palpitante. Nous pénétrons dans un univers médiéval terriblement mystérieux qui semble renfermer de très nombreux secrets. L'ambiance est lourde, angoissante, presque oppressante. On sent de suite que quelque chose se prépare, que de terribles événements vont avoir lieu et seront sans doute le point de départ de la saga, on attend cela avec autant d'impatience qu'on le redoute. Tout est mis en place afin que l'immersion soit rapide et totale, en quelques secondes je me suis retrouvée projeté dans un monde fantastique et dangereux, au coeur d'un petit village paisible.


C'est au coeur d'une chaumière très particulière mais non moins chaleureuse que nous effectuons la connaissance de Solène, le personnage principal, et de sa famille. D'entrée de jeu, je me suis prise de sympathie pour cette famille hors de commun. En effet, six individus cohabitent sous le même toit : cinq enfants et un adulte qui n'est autre que leur père et chacun possède son propre caractère. Tous les personnages sont fouillés, sincères et terriblement attachants. On ne peut qu'avoir envie de les suivre, d'apprendre à les connaître sous un nouveau jour, de les voir grandir et s'épanouir. J'ai vécu à leurs côtés tout le temps que la lecture a duré, et plus encore…

le récit est écrit à la première personne, c'est Solène qui s'exprime, une jeune femme intrépide aux cheveux aussi noir que les plumes des corbeaux. Ce choix de narration donne un côté très intime à l'histoire mais surtout, cela nous permet de se sentir plus proche de Solène et de vivre l'intrigue à travers ses yeux. Solène est un personnage que j'admire, qui ne cesse d'évoluer et de prendre conscience du monde qui l'entoure, prête à en découvre avec la terre entière. Elle a un tempérament de feu, c'est une battante, une fille (bientôt femme?) déterminée, prête à aller de l'avant et à trouver sa place dans le monde. Elle sent qu'elle est différente, nous le pressentons aussi sans toutefois parvenir à mettre le doigt dessus. Plus le récit avance et plus son personnage s'épaissit. Je compte sur les tomes suivants pour nous en apprendre un peu plus…


Alors que Solène et sa famille coulent des jours heureux, de terribles événements vont venir changer le cours des choses et ce de manière plutôt drastique. La violence et la peur vont progressivement se frayer un chemin dans le quotidien des personnages, disséminant le doute dans le coeur de certains, la haine dans celui de certains autres. Des questions vont pointer le bout de leur nez, beaucoup de questions… Une aura mystérieuse plane alors, enveloppant le passé de quelques personnages d'un voile très opaque. On a envie d'en apprendre plus, c'est une nécessité plus qu'un besoin, je dirais même que c'est viscéral. Les secrets et non-dits sont nombreux, renforçant les tensions au sein de la famille, permettant à Solène d'affirmer son caractère, d'asseoir son désir d'exister et de montrer au monde qu'elle existe.


Qui dit secrets dit souvent discussions houleuses afin de tirer les vers du nez des malheureux détenteurs du savoir. Les dialogues sont, par voie de conséquence, généralement très croustillants et bien construits, véritables joutes verbales dans lesquelles chacun tente de faire face et de garder son sang-froid. Solène excelle dans l'art de lancer des piques, j'adore son caractère très mordant et le sarcasme dont elle peut faire preuve. Il vaut mieux ne pas énerver la jeune femme au risque de s'attirer ses foudres.


Ahogur ce n'est pas qu'un univers dans lequel la violence occupe, petit à petit, une place plus importante. Non, c'est aussi un livre dans lequel l'amour, la confiance, le respect et l'entraide vont révéler leur véritable visage. L'amour peut prendre bien des formes et revêtir bien des aspects, il faut parfois voir au-delà des apparences, aimer avec le coeur et non avec les yeux. L'amour d'un père, celui d'une jeune fille ou encore d'un voyageur égaré, il suffit d'ouvrir les yeux afin de se rendre compte qu'il est partout, qu'il n'attend que nous… Il en est de même pour l'entraide et la confiance, tout est question d'ouverture et de solidarité, de daigner regarder ailleurs, de tendre la main...


Je peux vous assurer qu'à de très nombreuses reprises, j'ai eu les larmes aux yeux au cours de ma lecture. L'auteure possède une plume incroyable, fluide, addictive mais surtout, d'une sensibilité et d'une maîtrise rares. Elle peut aussi bien vous décrire un combat des plus épiques que vous narrez une scène d'une tristesse sans non, sans jamais tomber dans la facilité ni l'excès. Je reconnais même avoir versé quelques larmes tant certains passages m'ont émue, bouleversée même. Tout est authentique dans ce livre, absolument tout, aussi bien les relations entre les personnages que les prises de décisions des uns et des autres. Au fil de la lecture, j'ai non seulement englouti les chapitres, mais j'ai surtout laissé les émotions me submerger et croyez-en mon expérience de lectrice : c'était intense.


Je n'ai qu'une hâte : retrouver les personnages, suivre Solène, en apprendre plus sur tous les secrets de famille… Pour certains le chemin semble peut-être tout tracé, mais pour d'autre il est nécessaire de forcer le destin et de voler de ses propres ailes. Je veux savoir ce qu'il est advenu de la famille, de ce quotidien qui a volé en éclats et laissé des marques indélébiles dans le coeur de chacun. J'ai refermé ce livre dans un soupir, j'aurais voulu prolonger encore et encore la lecture, continuer à vivre avec Solène et les autres...


En définitive, ce livre n'est pas passé loin du coup de coeur, tous les éléments sont réunis : des personnages atypiques et fouillés, une immersion totale au coeur d'un univers médiéval fascinant, des dialogues comme je les aime, une intrigue pleine de mystère, beaucoup de violence mais aussi de l'amour… La plume de l'auteur est superbe, authentique et très agréable. Je me suis laissée bercer par l'histoire, complètement happée dans un univers que j'ai hâte de retrouver. Je ne pensais pas qu'au coeur d'une intrigue si dure en apparence, je pouvais à ce point être attendri par la douceur de certains passages, par la sensibilité exacerbée de Sonia J.Fadda. Ahogur c'est une belle claque dans la figure, un premier tome qui laisse présager une suite intense et prometteuse.
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Roman de fantasy médiévale issu d'une saga, ce premier tome d'Ahogur pose les bases d'un nouvel univers plutôt prometteur. Il m'aura fallu du temps pour plonger dans ma lecture et parvenir à en apprécier certains aspects, bien que les personnages en soient un point fort.

Pour commencer, je dois prévenir que cette chronique sera peut-être plus nuancée que celles écrites jusqu'à présent. Je n'ai, contrairement à d'autres chroniques, pas été totalement conquise par ce livre, mais je reconnais les qualités tout comme ce que je qualifie personnellement de points faibles.

Ahogur prend place dans un petit village, qui a une routine somme toute tranquille. Si le récit se concentre sur une famille bien particulière, puisque chacun des enfants a été recueilli par Ulysse, le bûcheron. Les liens qui les unissent sont forts, même si leurs caractères sont tous bien différents et qu'ils ne sont pas forcément toujours en accord.
J'ai trouvé les différents membres de cette maisonnée attachants. On apprend tous à les connaître assez rapidement et à les apprécier. Aucun d'entre eux n'a tous les défauts du monde ou est un bouc-émissaire, il y a donc un équilibre plaisant à lire. Leurs personnalités sont compatibles et même si des disputes arrivent, l'ambiance générale est bonne, chaleureuse et agréable à découvrir pour le lecteur.
On apprendra à tous les connaître au fur et à mesure, mais c'est surtout au travers de Solène, une des enfants recueillie par Ulysse que l'histoire se révèle. La narration étant à la première personne, on découvre les événements en même temps qu'elle, et tout au début du livre, elle s'adresse même au lecteur rapidement.
Comme pour les autres personnages, je l'ai trouvée assez bien construite, avec un tempérament qui lui est propre et qui ne ressemble pas à ceux des autres membres de sa famille. Elle est forte, ne se laisse pas faire, mais reconnait parfois qu'elle n'est pas aussi cultivée que ce que l'on pourrait espérer.

Au fil des pages, les personnages vont vivre plusieurs aventures, ensemble ou non, qui les feront réagir de manière différente et leur permettra de forger leurs expériences. Même si certaines sont des plus funestes, puisque l'histoire se base notamment sur le mystère entourant des décès. Forcément, cela donne une idée du ton du roman dès ses débuts.
Bien heureusement, certaines seront plus légères et il y aura des histoires d'amour pour plusieurs des personnages. Si cela peut être mignon, j'ai tout de même eu un petit bémol à ce sujet. Pour une des relations développées, les deux protagonistes auront des relations sexuelles. En soit, je n'ai rien contre les scènes de sexe dans un roman, lorsqu'elles apportent quelque chose à l'histoire, ce qui est le cas ici, au début. Cependant, après la première scène du genre, elles ont commencé à se multiplier, sur un intervalle très court et apprendre que les personnages avaient une vie sexuelle très (très) active (vraiment, ils enchaînent sur plusieurs pages) ne m'a plus, alors, semblé si judicieux surtout au vu du nombre de scènes ou de sous-entendus qui se succèdent dans une petite trentaine de pages.

Sur un point plus positif, il y a un élément que j'ai particulièrement aimé au début de ma lecture. J'ai souvent l'impression que pour rendre un personnage féminin fort, les auteurs vont lui donner les mêmes capacités physiques qu'aux hommes, alors qu'en réalité elles rencontreraient plus de difficultés. Pour Solène, comme pour ses frères et soeurs, chacun ont leurs compétences. Solène va exceller au lancer de couteau, tandis qu'Edwyna est remarquable au tir à l'arc et que leur frère Colin a un excellent niveau en jet de hache. Tous ont leurs propres compétences qui les rendent indispensables au combat sans que cela ne paraisse exagéré.

Le récit en lui-même est plutôt convaincant. Certains passages sont un peu long, mais je trouve néanmoins qu'ils ont tous leur place et qu'ils permettent de faire avancer l'histoire.
Ahogur étant le premier tome de cette saga, il est normal qu'il serve d'introduction et pose les bases de l'histoire dans sa globalité. On comprend très rapidement que la quiétude qui est présente dans la première partie du récit ne le sera pas toujours, notamment à partir d'un moment charnière du récit qui entraîne un basculement irréversible. On sent que non, la paix n'est qu'illusoire et ce ne sont pas les rumeurs qui convaincront les lecteurs de l'inverse.
L'univers est intéressant, même s'il n'est qu'esquissé dans ce premier tome, on sent qu'il est approfondit sur certains points -par exemple pour les cérémonies du dernier voeu- et on comprend la situation géopolitique et ce que cela sous-entend par la suite.
Cependant, j'ai trouvé, surtout en lisant le résumé, que certains éléments étaient peut-être trop effleurés. En effet, pour ce qui est des « créatures féériques », je suis un peu restée sur ma faim, m'attendant à en voir plus. Elles étaient plus évoquées au travers d'un bestiaire que présentes physiquement dans l'histoire même si elles finiront par faire leur apparition au bout de plus de trois cent pages, mais ne seront pas beaucoup plus évoquées par la suite. Je pense cependant qu'elles auront un rôle plus important dans les livres suivants, mais j'aurais tout de même aimé les découvrir un peu plus dans ce premier tome.

Pour ce qui est de la plume de l'autrice, malheureusement, il y a plusieurs éléments qui ne m'ont pas vraiment convaincue et qu'on m'ont un peu empêché de me plonger totalement dans l'histoire dès le début.
J'ai notamment eu un problème avec les dialogues, très nombreux et très longs. Il n'est pas rare d'en voir certains constitués d'une bonne dizaine de répliques (voire plus d'une vingtaine), sans qu'il n'y ait d'incises. Ceci, ainsi que la mise en page maladroite des dialogues, s'améliore quelque peu au bout du tiers du roman mais j'ai trouvé dommage que cela n'ait pas été uniformisé puisque ça m'a posé des problèmes de compréhension.
Un autre point un peu fragile est que la narration se fait en « je » au travers du vécu de Solène, mais qu'il arrive parfois qu'elle raconte des événements auxquels elle n'a pas assisté, sans que personne ne lui ai raconté. Ce déséquilibre se retrouve également dans une autre façon, dans le niveau de langage à l'oral comme dans la narration, avec des termes qui me semblaient assez peu inappropriés dans un monde dit médiéval.
Néanmoins, il y a tout de même du positif dans l'écriture, sinon je ne serai pas parvenue jusqu'à la fin de ma lecture. L'attachement aux personnages le prouve dans un premier temps et les scènes de combats, ou d'apprentissage des langues étrangères étaient bien rédigées.

Pour finir, je dirai que je suis vraiment mitigée par ma lecture d'Ahogur. Il y avait de très bonnes idées mais la forme ne m'a pas réellement séduite. Je suis donc à moitié enthousiasmée pour lire la suite (puisque je pense que beaucoup des éléments effleurés y seront développés et que l'autrice a l'air d'avoir une très belle imagination) et dubitative selon le tournant que l'histoire peut prendre (notamment le fait que Solène va partir et que là où elle se rendra, sa couleur d'yeux et de cheveux la différenciera grandement des autres et que certains nobles cherchent à avoir ces caractéristiques).


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Lorsque je me suis lancé dans ce livre, je dois avouer que l'incipit était percutant, presque trop rentre dedans, mais rapidement le quatrième mur se referme et on est immergé dans une famille atypique s'il en est dans les récits médiévaux, où un homme, que dis-je, une montagne, s'est entouré au fil des ans d'enfants trouvés. Alors déjà les orphelins, on en a eu pléthore dans les récits, la fantasy façon Seigneur des Anneaux, on ne les compte plus, alors pourquoi celui-ci?

Déjà la cohérence plastique des couvertures. Prenez un moment pour les regarder, l'emballage est soigné, c'est indéniable. Comme Hunger Games s'identifie à son geai moqueur, Ahogur se distingue par ses corbeaux, enfin surtout une aile de corbeau, Solène, qui nous entraîne dans le récit de sa vie, sur un ton sérieux mais non sans humour. L'histoire se cale sur le rythme de la campagne, et on suit les saisons et leurs rituels en toile de fond. Mais la petite vie de cette famille est d'emblée perturbée par une macabre découverte sous un pont, qui nous renseigne rapidement sur les aptitudes du patriarche à suivre une piste et une connaissance plus proche de celle d'un soldat que d'un paisible bûcheron.

Ensuite, je trouve la construction de l'histoire remarquablement bien structurée. les titres des chapitres sont choisis avec soin, et font mouche à chaque fois, parfois pour un mot, un détail. le découpage est rythmé, on passe d'un personnage à l'autre sans rupture, tout est fluide et la personnalité de chacun ressort rapidement. le cadre est bien travaillé, les tenues, les détails, les rituels, tout dénote un profond travail en amont pour offrir un univers cohérent, somptueux, et particulièrement riche. On oublie très vite les classiques du genre, on est dans un environnement original et on est incapable de savoir quand les choses vont déraper, même si la menace sourd plus ou moins à la surface.

On découvre le contexte sans temps morts, sans longue digression sur la politique, les ethnies. Tout entre dans le cadre petit à petit, au fil des dialogues et des besoins du lecteur. L'action est bien menée, les affrontements décrits avec soin, on voit les choses se dérouler et on est tenu en haleine. Enfin, lorsque la tension retombe un temps, l'autrice nous gratifie d'une brillante digression dans ce qu'on pourrait qualifier de romance, mais avec ce soin de ne pas brûler les étapes, de laisser venir les choses naturellement. Sonia nous tient la main et nous entraîne dans le sillage de Solène. On la voit progresser, grandir même, une épreuve après l'autre. Et en arrière plan, une interrogation sur les possibilités des femmes de s'épanouir librement dans un monde d'hommes, une question très actuelle.

En conclusion une écriture qui prend son temps, mais dans le bon sens, une narration intelligente, une saga pleine de promesses, vers laquelle vous pouvez vous diriger sans hésitation.
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Je me lance dans une nouvelle série et surtout dans un nouvel univers avec ce premier tome qui nous emmène dans une histoire passionnante et étonnante. L'auteur nous embarque dans une aventure mêlant action, romance, découverte de soi, dans un monde où une guerre qui s'annonce sanglante approche à grands pas. Sa plume nous envoûte dès le premier chapitre et nous ne voyons pas les pages défiler tellement l'histoire est prenante et captivante.

Nous faisons la connaissance d'une famille pas comme les autres, une famille composée d'un père et d'enfants sans lien de parentés. C'est une famille qu'il a recomposée et qui est finalement presque plus forte qu'une autre. Nous découvrons ainsi les différents protagonistes qui vivent une vie sans histoire dans l'amour et la simplicité, jusqu'au jour où le malheur vient frapper à leur porte. A partir de là, les événements vont s'enchaîner et nous emporter dans un tourbillon de rebondissements et de révélations. Notre famille ne sera alors plus jamais la même.

Je me suis attachée très vite à tous ces personnages. Nous les suivons avec plaisir et nous sommes très touchés par ce qui leur arrive. Solène est celle que j'ai le plus adorée, car nous suivons de nombreux événements à travers ces yeux. Ces derniers feront évoluer sa vision du monde, mais surtout ils la feront évoluer dans sa connaissance de soi. Elle est le genre d'héroïne forte, mais prête à se remettre en question, comme je les aime et le chemin qu'elle va parcourir dans ce premier tome est passionnant. Je me suis sentie très proche d'elle au point de ressentir ses émotions et de verser quelques larmes de nombreuses fois.

Outre les personnages qui sont attachants et une des pièces maîtresses de ce récit, l'histoire en elle-même est aussi extrêmement bien ficelée. L'univers pensé par l'auteur est complexe et nous n'avons pas fini d'en faire le tour, de quoi nous donner envie de lire rapidement le tome suivant. Je suis sûre qu'elle nous réserve encore de nombreuses surprises pour notre plus grand plaisir!

En bref, je ne suis pas passée loin du coup de coeur et je ne peux que vous encourager chaudement à vous lancer dans cette lecture! J'ai hâte de pouvoir retrouver Solène dans la suite de ses aventures.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’histoire de l’accident du forgeron me revint aussitôt en tête tant il m’avait traumatisée, enfant. Lors d’une fête au village par un beau jour d’été, un montreur d’ours était venu du nord faire son numéro sur la place. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là, beaucoup de marchands, de musique et de bruit. Peut-être trop pour l’ours qui subitement s’était retourné contre son maître et l’avait tué en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je n’ai pas vu la scène de mes yeux mais j’ai entendu le craquement sinistre de la nuque de l’homme sous la mâchoire de la bête. S’en était suivie une panique générale, déluge de hurlements, d’étals renversés, de charrettes à bras retournées. Je me souviens que mon père nous a attrapé Colin et moi, un sous chaque bras comme des paquets de linge pour nous mettre à l’abri dans la première maison venue. Il était aussitôt ressorti comme plusieurs autres hommes du village, armés de fourches et de tout ce qui leur tombait sous la main dans l’espoir d’arrêter l’ours en furie. Avec mon frère et d’autres enfants, le nez collé à une fenêtre nous avions assisté à une scène d’une violence inouïe. Les hommes tentaient d’encercler la bête qui grognait et rugissait, la gueule en sang. À mesure qu’ils s’en approchaient à pas mesurés, l’animal parut comprendre ce qui l’attendait. Avec une rapidité surprenante, il se jeta sur le premier des villageois à sa portée, tous les autres se figèrent pendant une demi-seconde, sauf un : Anselme. Le forgeron avait beau être ce que certains appellent une force de la nature, il fallait aussi qu’il soit d’une inconscience folle quand il se jeta à bras le corps sur l’ours. Je ne saurais dire comment mais il parvint à extraire le villageois des pattes énormes de la bête et se retrouva pris au piège à sa place. Pendant ce temps, les autres hommes du village frappaient l’animal de toutes leurs armes de fortune, jusqu’à lui planter des piquets de palissade dans le dos, ce qui semblait faire redoubler sa rage. Anselme luttait désespérément pour sa vie quand un des hommes brisa une lanterne allumée sur l’échine de l’ours. L’huile se répandit sur la fourrure en s’embrasant et la bête réagit enfin. Ses grognements de fureur se transformèrent en cris de terreur et il prit la fuite vers la forêt malgré les fourches et piquets toujours plantés dans son dos. En découvrant Anselme affreusement blessé, les villageois n’osèrent pas le toucher. Seul mon père s’agenouilla auprès de lui pour lui dire de tenir bon. Il envoya chercher Sylvaine et ne quitta pas le blessé jusqu’à son arrivée. L’ours avait lacéré le corps du forgeron de l’épaule au bassin, ses bras semblaient avoir été mâchés et son front portait des marques de crocs à l’endroit où l’ours avait tenté de l’attraper. Il y avait du sang partout sur la place, l’heure n’était plus à la fête. Le villageois qu’Anselme avait sauvé n’avait que des blessures plutôt superficielles comparées aux siennes, mais le forgeron demanda à le voir pour être sûr qu’il allait bien. Aux portes de la mort, il restait un homme bon. Il tint le choc jusqu’à l’arrivée de Sylvaine qui le tira d’affaire, non sans mal. Pendant un temps, elle songea à l’amputer du bras droit, car une infection s’y était déclarée. Mais ses décoctions et autres mystérieuses potions en vinrent à bout. Et une douzaine d’années plus tard, Anselme était toujours bien en vie, frappant sur son enclume avec la même vigueur qu’avant cet incident. Couvert de balafres mais en vie. Et très reconnaissant…
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Il s’écroula, et moi avec, mais j’eus l’impression de rebondir tant je me retrouvais vite sur mes pieds. En me retournant, je secouais machinalement mon poignard pour en chasser le sang et découvrais derrière moi Ed, le visage défait, totalement sidérée. Le Sheriff non loin semblait stupéfait lui aussi, mais il dût aider mon père qui chancelait.
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