RENVERSANT ! J'ai lu ce roman sur un malentendu : une amie que je sollicitais pour découvrir de nouveaux auteurs de polars m'avait glissé celui ci ... je l'ai commencé ...attendant donc le début de l'intrigue ! Je n'ai pas été déçue... Une grande claque, un bouleversement pour moi. Je n'ai jamais rien lu sur la résistance allemande sous le IIIème reich : j'ai donc découvert ce couple un peu âgé dont le fils vient de mourir sur le front. le vieux monsieur, silencieusement, sobrement mais avec détermination va semer à travers la ville des message d'appel à la résistance contre le pouvoir nazi en place. Ce "petit" homme insignifiant et assez peu sympathique va se révéler d'une pugnacité extraordinaire .
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Je finis la lecture de ce livre. Ce fût un véritable coup de coeur. Malgré ses 750 pages, il se lit facilement. Basé dans ses grandes lignes sur l'histoire réelle d'un couple, il décrit comment un couple « normal » décide d'entreprendre une action de résistance de l'intérieur du Reich. C'est monstrueux de réalisme dans sa description des modes de fonctionnement d'une dictature, c'est effrayant de cynisme, de manipulation, de violence physique et psychologique. Malgré cela, un couple, suite à la mort de leur fils, décide de déposer des cartes postales dans Berlin. Sur ces cartes des critiques du régime hitlérien passibles de peine de mort. Et pourtant, rien ne les arrêtera. Tout y est.... la traque des juifs, les compromissions, les salopards, les manipulateurs et la force tient aussi dans le fait que l'essentiel de ce petit monde vit dans le même immeuble de la rue Jablonski. Quel tour de force ! Une lecture indispensable pour qui veut entrer dans la vie quotidienne des persécuteurs et des persécutés sous le III Reich.
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1940 – 1943 à Berlin.
Le lecteur est invité à suivre le quotidien d'un immeuble de la rue Jablonski à Berlin.
Côté personnages, il y a d'abord le couple Quangel, Anna et Otto, dont le fils vient de mourir au front. Parmi leurs voisins, il y a les affreux Persicke, le père est un nazi saoul en permanence et mène à la baquette sa femme et ses trois fils adolescents enrôlés aux Jeunesses Hitlériennes. Mme Rosenthal est recluse dans son appartement, son mari est dans un camp de concentration non pas parce qu'il est juif mais pour «dissimulation d'avoirs à l'étranger ».
L' ancien procureur Fromm (à la retraite) essaie d'aider Mme Rosenthal.
Autour de l'immeuble gravite une foule de personnages : parmi eux les exécrables Enno Kluge et Emil Borkhausen, le concierge, qui essaient de voler Mme Rosenthal : tant de bêtise pourrait même paraître drôle si ce n'était pas si sordide..
J'ai beaucoup apprécié ce roman sur le plan historique mais aussi sur la construction fort habile. Pourtant, au début, j'ai eu peur de lâcher ce livre tant le trait est caricatural : les « méchants » sont bêtes, ivrognes, les « gentils » sont un peu pâles.
Et puis les cinquante premières pages passées, l'intrigue devient très captivante et a su me convaincre : sans en dire trop, il s'agit d'une enquête (où l'auteur alterne les points de vues entre la Gestapo et les autres intervenants)
Les énergumènes Enno Kluge et le concierge de l'immeuble sont toujours des ivrognes mais ont pris de la consistance et s'ils restent « bêtes » sont très nuancés.
Et puis surtout j'ai apprécié la ténacité et la volonté du couple dans leurs « actes de résistance » (et leur naïveté).
En conclusion : un livre passionnant : il ne faut pas se laisser décourager par les 50 premières pages …
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En mai 1940, l'Allemagne est en pleine gloire militaire. La France vient de capituler. La Grande-Bretagne est la prochaine cible. Dans cet immeuble de la rue Jablonski, à Berlin, ces événements ne sont pas vus de la même manière, selon les étages. Au premier, les Persicke, certifiés aryens, jubilent et ne doutent pas de la victoire de leur führer. La vieille juive Frau Rosenthal, au dernier, vit dans la terreur depuis que son mari a été arrêté. Herr Fromm, magistrat à la retraite occupant le deuxième, se tapit chez lui et ne goûte guère la situation politique en cours. La seule préoccupation des Barkhausen, au sous-sol, est d'avoir de quoi nourrir cette famille de cinq enfants par quelque moyen que ce soit. Au troisième, où vit le couple Qangel, c'est le chagrin qui prévaut. Dans le pli officiel que leur a remis la factrice, Eva Klugge, il leur est annoncé que leur fils unique est mort au combat.
Ce n'est pas seulement la tristesse qui ronge Anna et Otto Qangel, mais aussi la colère. Ils étaient jusque-là indifférents à la politique menée par les nazis. La mort de leur fils unique leur fait réaliser l'absurdité du régime du Troisième Reich et de la guerre qui est engagée. Otto Qangel, contremaître d'une menuiserie où l'on a arrêté la fabrication de meubles pour faire des caisses pour l'armement et des cercueils, prend la décision de mener une action subversive. Avec la complicité de son épouse, il dépose, chaque semaine, dans les cages d'escalier, des cartes postales au ton résolument pamphlétaires.
Ces cartes sont presque toutes rapportées à la Gestapo. Priorité est donnée à l'inspecteur Escherich d'arrêter les auteurs. Seulement, celui-ci n'a pas le moindre indice pour les identifier. Sous la contrainte de ses supérieurs, dont la rage s'amplifie à mesure que les cartes sont découvertes, il doit pourtant établir une stratégie. Sur quelle base ? Seule, pense-t- il, une imprudence lui permettrait de confondre les coupables.
Paru dans Instagram : @deambulations_chroniques
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A l'époque sombre de la toute puissance du régime nazi, un couple berlinois est tourmenté par l'absence d'un fils parti servir le drapeau. L'attente de son retour est pesant et ses nouvelles se font rares. le père taciturne comprends alors qu'ils ne le reverront jamais plus et prend sur lui la terrible nouvelle. le goût de la vie n'y est plus mais il faut paraître pour survivre. Son but devient la résistance contre le führer. Comment lui, simple ouvrier et très isolé peut-il faire pour résister sans compromettre sa femme? Il s'agit dans ce livre d'une introspection intense pour aller trouver des forces là où le pire n'est jamais loin. Très belle leçon de dignité!
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C'est la chronique d'un immeuble situé à Berlin dans les années 40.
C'est la chronique de petites gens habitant cet immeuble. Tous à un niveau différent ont fait allégeance au régime Nazi.
C'est une photo d'une part de la population allemande, celle qui en silence ne s'est pas opposée aux Nazis, car la Gestapo règne en maître absolu, propageant la peur, la violence, recherchant les dénonciations.
Otto et Anna Quangel apprennent la mort de leur fils unique tué au front.
A l'étage vit une ancienne commerçante juive à qui le régime à tout enlevé ; d'abord ses fils heureusement à l'abri aux USA, puis son commerce et enfin son époux emprisonné dont elle n'a aucune nouvelle.
Il y a le juge, homme solitaire, silencieux, pensionné ou plutôt probablement pensionné par sa hiérarchie pour non allégeance au pouvoir en place.
On retrouve la famille de nazillons, le père alcoolique et les 3 fils, paradant en uniforme, boxant qui se trouve sur leur route, dénonçant à tour de bras, voleurs.
Et puis, il y a les petits voyous, sans le sous, prêts à tout pour manger.
Otto et Anna rendent Hitler responsable de la mort de leur fils. Ils vont, pendant des semaines, écrire des cartes postales dénonçant le dictateur. Chaque dimanche, ils en déposeront une, parfois deux, dans des bâtiments servant de bureau dans l'espoir de réveiller leurs concitoyens. Ils déposeront prêt de 300 cartes, seront arrêtes, torturés et guillotinés.
La commerçante juive se suicidera lors d'un interrogatoire dans son appartement.
Le juge tentera discrètement de diminuer les souffrances d'Otto et Anna.
Les nazillons mourront à la guerre.
On ne sort pas indemne d'une telle lecture.
J'ai mis longtemps à écrire cette « critique », elle ne me satisfait pas, j'ai mis sur papier quelques phrases que j'espère simples et claires, pour donner envie de découvrir ces personnes qui sont à l'image d'un monde qui pourrait malheureusement renaître
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La description de la vie quotidienne berlinoise sous le joug nazi est hallucinante. La peur voire la terreur est permanente. On se méfie de tout et de tous. le voisin peut être une menace, une parole de trop, un regard mal interprété peut vous cataloguer comme suspect, comme mauvais allemand et la seule solution pour être à peu près tranquille et obtenir un travail correctement énuméré est de s' inscrire au parti national socialiste.
Et quand le tranquille Otto Quangel et Anna, sa femme, écrivent des cartes anti-Hitler qu'ils déposent subrepticement dans les immeubles alentours, ils ne se doutent pas que l'affaire est prise très au sérieux par le commissaire de police Escherich qui va tout faire pour prendre sur le fait le couple réfractaire. Enno Kluge, personnage antipathique vivant aux crochets de femmes naïves et habitué aux petites magouilles, est injustement soupçonné...
"Les Hergesell supportaient avec peine cette atmosphère dans laquelle ils leur fallait vivre. Mais ils se répétaient que rien ne pouvait leur arriver, puisqu'ils n'entreprenaient rien contre l'État. " Les pensées sont libres" disaient-ils. Mais ils auraient dû savoir que ce n'étaient même plus le cas sous ce régime. "
"Ici comme partout dans les rues et dans les usines, les civils ne signifiait pas grand chose; le parti était tout, le peuple n'était rien."
Hélas, la dérisoire tentative de résistance d'Otto va le précipiter ainsi que sa famille et tous ses proches dans les griffes de la Gestapo. L'occasion pour l'auteur de décrire un monde hallucinant où pratiquement tous les acteurs, victimes comme bourreaux, sont broyés par un système implacable. Et les rares "justes", ceux qui s' efforcent de rester humains dans ce monde de terreur, ne peuvent pas grand chose pour soulager les misères de leurs contemporains.
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