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3,78

sur 2817 notes

Mais qu'il est vilain Henry Molise !
Écrivain has been, père de famille wasp désabusé, un peu raciste, un peu looser, qui peine à payer les traites de sa porsche et de son ranch de Santa Monica;
Quand il ne rêve pas de tout plaquer pour une terrasse à Rome et une brune plantureuse.
Et qu'il est vilain son chien Stupide !
Molosse poilu d'ascendances japonaises mais qui tient plus du grizzly, au caractère salace et à l'humeur grognon, trouvé dégoulinant dans la cour un soir d'orage.
Finalement ils se sont bien trouvé ces deux là. Soudés face aux enfants d'Henry qui le méprisent (pour l'un) ou réclament son abandon (pour l'autre), soudés face aux voisins outrés par les nombreuses tentatives de fornication du chien, soudés encore quand Harriet menace de les quitter, que les ulcères d'Henry reviennent, que ses enfants partent en vrille et que sa vie prend l'eau...
Une comédie caustique, piquante à souhait, sur la décadence d'un couple, le syndrome du nid vide, la désillusion d'un quinquagénaire en crise.
C'est vilain oui, mais tellement réjouissant !

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C'était un après-midi d'été, il faisait chaud, au moins 35°C dans notre appartement, une vraie fournaise. Trop chaud pour aller au parc, même pour y penser. Je me suis installé sur une chaise pliante, près de la fenêtre en plein soleil. Des fois, on fait tout le contraire de ce que la raison ordonne. Bien assis, je me choisis un petit livre avec pas beaucoup de pages: "Mon chien stupide". J'avais déjà lu John Fante, avec la saga Bandini. J'adorais. le rythme, la rage de vivre, et surtout le constant besoin de se prouver à lui-même. C'était le dieu de Bukowski. Donc, je n'avais pas pris de chance, et avant de m'installer en plein soleil, je me suis remplir un verre de vodka.

Je ne suis pas du tout ce que l'on pourrait appeler un sprinter de lecture. Je ne lis pas vite, mais beaucoup; un lecteur de fond. Mais là, "Mon chien stupide", j'en ai fait qu'une bouchée, je l'ai lu d'une traite! J'ai fini et le soleil était presque couché. Étrangement, l'effet du soleil et de la vodka m'ont fait apprécier encore plus le livre. C'était au final une histoire assez touchante. le chien, ce n'était que le prétexte. C'est l'histoire d'un couple qui ne s'entend pas très bien, avec ses mauvaises habitudes, le train-train et tout le reste: leurs 4 enfants. le personne principal, narrateur, sorte de Bandini vieux, mais moins arrogant, certes, maudit peut-être encore plus ses enfants que sa femme. Quelle famille!

L'histoire se concentre sur le moment où, un à un, les enfants quittent le nid familial. le premier, bon débarras, le deuxième aussi, le troisième, mouais et v'là, le dernier est déjà parti. Il ne reste plus rien, sauf eux deux. Une nouvelle vie de couple commence, mais il a tellement d'eau qui a coulé sous les ponts, qu'ils ne veulent plus rien recommencer, ils décident alors de laisser couler, doucement...
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John Fante met en scène Molise, un scénariste frustré par une carrière plutôt morne et sans grand succès qui, arrivé à l'âge où les enfants quittent le nid, se dit que, décidément, il a raté sa vie et qu'il serait bien mieux à Rome, sans ses couillons de gosses et sa femmes casse-pieds. le récit est court et très enlevé, le héros, complètement aigri mais non dénué d'humour sarcastique, trimbale son désenchantement de la cuisine au salon, du bureau de chômage à son club de golf et le la plage au jardin en insultant tout ce qui passe à sa portée. le chien, un akita de 80 kilos, arrive par hasard, et, notre écrivain semble un temps le trouver plus intéressant que sa famille.
Le texte est drôle, truffé d'ironie et de bons mots même s'il est souvent outrancier. Aucun personnage n'est attachant, on est plutôt dans la destruction à coup de bazooka de l'image de la famille américaine idéale, genre Ma Sorcière bien aimée. Les enfants ne pensent qu'à eux, mentent et trichent, les parents picolent et se lamentent parce que leur rejeton baise une négresse etc. Bref, j'ai bien ri.
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Ce livre part sur les chapeaux de roues avec ce personnage de Stupide, chien obsédé et irrémédiablement pédé. C'est un peu régressif comme humour mais putain que c'est bon ! Et puis petit à petit on fait connaissance avec le reste de la famille d' Henry et tout en nous livrant de nombreux traits d'humour bien sentis l'histoire prend un tour plus tragique : l'intrusion de ce chien, l'éclatement de sa famille sont l'occasion de dresser un bilan plutôt amer sur sa vie comme le prouve la phrase finale : "Soudain, je me suis mis à pleurer."

Peut-être pas un chef-d'oeuvre de la littérature mais un très bon livre pour public averti.
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Il s'appelle Henry J. Milouse. Il pourrait incarner le rêve californien : une grande maison en forme de Y à quelques pas de la plage, une femme Harriet qui le supporte depuis tant d'années et quatre magnifiques enfants vivant sous son toit : Tina, Dominic, Denny et Jamie.

All the leaves are brown Il est écrivain, célèbre et reconnu, conduisant une Porsche... dont les traites ne sont pas encore toutes payées. And the sky is gray Il se surnomme Henry Dégonflé Milouse ou Milouse la loose. I've been for a walk Après des débuts prometteurs, cela fait des années qu'aucun roman de qualité n'est sorti de sa plume ; On a winter's day il ne vit (ne paie ses factures, devrais-je dire) que grâce à quelques scénarios hollywoodiens tous de plus en plus minables et désespérants... I'd be safe and warm Ses quatre rejetons lui sont d'une incroyable ingratitude envers leur géniteur et pour couronner le tout, If I was in L.A. il recueille dans son jardin un chien « stupide », une énorme et monstrueuse boule de poils et de tiques de 70 kg. California Dreamin' On such a winter's day.

Le rêve américain est bien loin, et Henry ne cesse de penser à ces lointains ancêtres du coté de l'Italie. Il n'en peut plus de cette vie de minable et de miséreux dans un quartier de poussière, à l'ouest de Rome [1], dont il se perd dès qu'il essaye de retrouver son chemin. Tout le monde lui en veut, femme et enfants. On assiste à la désintégration complète de la cellule familiale américaine. Seul ce chien « Stupide » semble à son image, compréhensif, patient et surtout endormi... Sauf que ce chien s'avère un parfait obsédé sexuel et irrémédiablement « pédé ».

All the leaves are brown
And the sky is gray

La plume de Fante (à moins que cela soit celle de Milouse ou de Bandini ?) m'emmène avec bonheur et désespoir dans une Amérique poussiéreuse, miséreuse, en pleine déroute. Je perçois en une phrase sa profonde tristesse puis subitement la suivante me plonge dans une hilarité totale. Et pas facile de retenir un fou-rire inévitable lors du combat entre ce chien Stupide et la terreur du quartier Rommel le Teuton. Mon esprit est partagé : j'oscille entre une profonde compassion pour ce Milouse et un état totalement désopilant devant les facéties de son chien... Pas facile de garder mon sérieux dans le métro quitte à être pris pour un fou lisant une histoire de chien stupide et homosexuel, un monstre pervers à l'esprit dépravé...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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L'arrivée de ce brave Akita, dans la cour de la maison d'un scénariste en mal d'inspiration, va être le prétexte pour l'auteur d'une sévère remise en question.

Au point mort depuis plusieurs mois, entouré d'une famille qui est loin d'être épanouie tout comme lui. Épouse désabusée, enfants en âge de se prendre en charge, en mode Tanguy pour profiter d'une vie facile, en méprisant leur père à l'origine de leur bien-être matériel immédiat.

Stupide est pour son nouveau maître une révélation. On peut donc vivre à sa guise, être irrévérencieux, différent ! Choisir comme il le fera de ne pas renoncer à cette drôle de relation qui lui permet de s'affranchir de l'avis de tous.

Ce roman est un peu une chronique sociale, l'épouse apathique qui s'enfuit quand vraiment elle n'en peut plus sans essayer de dialoguer, la fille amoureuse d'un pseudo héros de guerre totalement sous le joug du fiancé, le fils antimilitariste qui fait tout pour être réformé, le second amoureux d'une jeune femme noire qui le dérouille pour affirmer ses choix de vie.

Très cliché, mais addictif aussi, impossible de quitter Stupide et son fidèle compagnon humain inadapté à sa propre famille, sans savoir quel sera leur destin...
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Quel joie de recevoir ce roman dans ma boîte aux lettres ! Je remercie vivement les équipes des éditions 10/18. Ce roman, il fallait à tout prix que je le lise. Forcément, ça parle d'un chien … j'adore les chiens ! En fait, j'adore les animaux. Alors quand les romans en font des personnages principaux, je ne peux qu'avoir envie de les découvrir. « Mon chien stupide » était donc attendu avec impatience. Malheureusement, je m'attendais à bien mieux. Je m'attendais à un coup de coeur. Je voulais un coup de coeur. C'est loupé (bien qu'il ne soit pas mauvais) !
Pourquoi n'y a t-il pas eu de coup de coeur ? Tout simplement parce que je m'attendais à une histoire qui tournerait tout autour d'un chien. Ce n'est pas le cas ! En réalité, Stupide (c'est son nom) ne sert pas à grand chose … si ce n'est à agresser sexuellement chiens et hommes. Il nous fait sourire, il nous attendri … mais voilà ! Il n'est que peu présent, en vérité ! On suit davantage l'histoire de la famille Molise : des parents qui voient leurs enfants quitter le domicile familial, un à un. Des parents forcément un peu perdus face à cette nouvelle vie. Une histoire pas inintéressante en soi … mais sans vrai enjeu. Sans danger. Sans suspens … Il leur manquait quelque chose à cette famille. Il leur manquait davantage de présence d'un membre imposé : Stupide.
J'ai eu du mal à m'attacher à chacun d'eux. Leurs personnalités respectives m'ont semblé que peu travaillées, simplement esquissées. On lit leur histoire, mais on se sent un peu extérieur à tout ça. On n'est pas embarqué. Ils manquent chacun de charisme. En réalité, ils manquent de personnalité. Ils m'ont paru plat. Sans intérêt. le seul qui aurait pu nous intéresser serait Henry … mais ! Mais comment s'attacher à un personnage si égoïste ? Un homme incapable d'aimer personne d'autre que lui-même ? Incapable même d'aimer réellement ce chien qu'il a recueilli. En fait, je l'ai détesté cet homme. Et, à part Stupide, je n'ai jamais apprécié aucun des autres personnages. Problème : Stupide est peu présent !
Là où le bât blesse, c'est que l'histoire en elle-même m'a semblé irréaliste. Déjà, on décrit Stupide comme un ours. Un Akita (chien japonais) n'a strictement rien de semblable à un ours. Oui, il a une fourrure épaisse … mais c'est tout ! Ensuite, la famille Molise a des réactions bizarres vis-à-vis de ce chien. Quand un chien est en chaleur, personne ne se dit : « tuons-le, il est immonde ! ».
En résumé, je reste relativement déçue. Je m'attendais à ce que ce chien rende une famille plus humaine. Je m'attendais à ce qu'il apporte des sentiments et des émotions à l'écrit. Mais, non ! Ce n'est pas l'histoire de Stupide. C'est l'histoire de la famille Molise. Une famille banale où les enfants grandissent et quittent le navire pour rejoindre leur propre embarcation … même si ce ne sont que des barques, au grand dam de leurs parents. Rien de fabuleux, rien de merveilleux … une histoire relativement banale où on nous appâte avec un chien.
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Mon chien stupide a pour personnage principal un certain Henry Molise, écrivain quadragénaire au talent plutôt quelconque. Celui-ci a l'impression d'avoir raté sa vie, entre une femme qu'il ne comprend pas, ses quatre enfants qui le font tourner en bourrique, et son rêve de partir pour l'Italie, pays de ses origines. L'arrivée de Stupide, une énorme touffe de poil aussi balourde que dérangée, n'est qu'un prétexte pour pousser les six membres de cette famille dans leurs derniers retranchements et les amener à se découvrir.

Un roman cynique et bien sympathique pour découvrir le style de John Fante. L'auteur se moque ici de la famille typique de l'Amérique des suburbs, pointant du doigt leur vie bien rangée et leurs préjugés. C'est frais, amusant et ça se lit bien.

Un petit mot sur la traduction française du titre. Dans la version originale, "West of Rome" appuie le fait d'avoir raté sa vie, de ne pas se trouver là où on l'aurait voulu. Ce titre fait également allusion au roman de John Steinbeck, East of Eden. La traduction française maladroite fait disparaitre ces deux références.
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Un jour, Henry Molise découvre un énorme chien doté d'un caractère pervers et d'une tendance au viol homosexuel. Que faire de lui ?
C'est le prétexte pour découvrir une famille pas comme les autres, dont tous les faux semblants et hypocrisies seront arrachés par l'auteur au cours du roman. Il y a d'abord Harriet, la mère de famille épuisée, dépassée. Il y a aussi Tina, tombée amoureuse d'un surfeur pas très brillant. Il y a Dominic, obsédé par les femmes noires, la honte de la famille pour sa chère mère blanche. Il y a Denny, convaincu de son talent d'acteur mais qui, avant de partir à Hollywood doit réussir à quitter l'armée par tous les moyens. Et enfin, Jamie, celui qui paraît le plus sage et équilibré, même si dans une telle famille, ce n'est pas difficile...On comprend pourquoi la mère menace régulièrement de quitter le foyer famiilial, et pourquoi le père rêve de la place Navona, à Rome, au côté d'une jolie brune...
Le père, parlons-en : un écrivain raté, et un scénariste pas tellement plus brillant. Donc, entre dans ce tableau familial Stupide, le chien violeur et malsain. Divisant la famille, c'est lui qui permet à l'auteur de nous faire découvrir cette famille pour le moins originale. Entre tensions, disputes, larmes...mais aussi rires. Car les situations cocasses de tentatives de viol du chien sont assez hilarantes. Les dialogues piquants, les répliques acerbes de cette famille qui se déchire sont savoureux. Chaque enfant cause de plus en plus le désespoir des parents, qui n'attendent plus rien d'eux. Pour Henri, la vie semble avoir perdu son goût, et les jours se ressemblent jusqu'à l'arrivée de Stupide. Les personnages se remettent en question sur leurs rapports entre eux et surtout sur eux-mêmes.
Ce livre est formidable, l'auteur n'en fait pas des tonnes, mais comme cette famille est intéressante ! Une véritable claque, un livre qui fait réfléchir sur soi-même et les autres, sur les espoirs déçus, sur la vie en général. Sans se prendre au sérieux, toujours avec humour, l'auteur fait une plongée au coeur de cette famille américaine, où chacun déçoit un peu plus l'autre chaque jour ! Des rapports complexes dans cette famille fascinante en perpétuel déchirement. Un excellent roman.
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Sous la plume furieusement drôle trash et pince sans rire de Monsieur John Fante ,Henry Molise loser désabusé, réaliste et vieillissant fait pour nous le constat amer de sa vie.

C'était la première fois que je lisais cet auteur mais surement pas la dernière.

un livre JUBILATOIRE!!!!!
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