UN TÉMOIGNAGE PERSONNEL DE LA NON-DUALITÉ
Voici un livre qui se lit à toute vitesse. En effet l'écriture de «
La présence intégrale » est concise et les « chapitres » – plutôt des sous-titres transformés en chapitres – sont courts, souvent composés de quelques lignes. Parfois, je me suis fait la réflexion que les expériences vécues par l'auteur sont indicibles, et qu'elles n'auraient pas pu se retrouver dans ces pages. Publié en 2008, «
La présence intégrale » est rééditée en 2019.
Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec « les notions de base » de
Sébastien Fargue, car les termes sont mal employés, certains sont esquivés ou non vus, et des approfondissements manquent, mais campant sur ses positions il fait bien en persévérant, sans quoi il ne pourrait développer celles-ci. Il défend ses idées, sa conception de la vie et de la présence à cette vie, tout en s'appropriant moult livres et enseignements sans les citer – mais il l'assume; leur digestion est faite.
le lecteur doit donc bien avoir en tête qu'il a ici un « essai » (le terme est bien approprié) sur la Conscience, sur la Présence, tout à fait personnel, un témoignage en fait. de fait, on ne peut généraliser cette vision de
Sébastien Fargue, qui s'inscrit sans surprise dans le courant non-duel du Néo-Advaïta vedanta. Et en même temps, l'auteur répète des notions entendus depuis des siècles : alors qu'y apprend-on de nouveau se demandera-t-on ?
de suite j'allais partir au quart de tour, puis j'ai décidé de donner sa chance à cet ouvrage. Surtout par soutien envers l'éditeur, mais aussi pour cet auteur « introduit » par
Peter Fenner, une grande figure du domaine exploré par
Sébastien Fargue. Après tout, les néophytes trouveront dans «
La présence intégrale » des idées de base, et les spécialistes des domaines abordés ici sauront trier le bon du barré. Je ne dis pas non plus que tout est à jeter aux ordures, évidemment que non ! Mais certains objets spirituels sont mal décrits, ou mal nommés, et du coup, cela fausse la suite. L'auteur aurait d'abord dû travailler son langage pour le rendre compréhensible par tous, et non donner au lecteur à s'approprier son langage. Ce n'est pas ainsi que l'on écrit ou que l'on se fait un lectorat.
D'autant plus que
Sébastien Fargue nous dit que cet ouvrage de 2008 est le fruit de dix ans de pratique et qu'il est une photographie ou un rapport circonstancié de ses expériences : que dirait-il donc aujourd'hui ? Car il nous averti que ce livre est le fruit de sa recherche et de ses expériences, et cela est fort louable. Il a fait des efforts et partage cela. Vous découvrirez même dans la partie « Pratique » de nombreux schémas censés éclaircir ses propos par ailleurs avares dans cette partie. Mais même après les « Notions de base », je trouve que l'on n'y voit pas plus clair avec les « Pratiques ».
Par contre, les « Notions annexes » (soit quasiment la seconde moitié de l'ouvrage) sont ce qui est le plus intéressant et pertinent dans ce livre. Ces pensées me semblent plus justes et concrètes que celles de la première partie. Un réel dialogue enfin, est d'ailleurs recherché avec le lecteur. C'est réellement enrichissant et rend presque inutile les pages précédentes !
Voilà : il y a à boire et à manger dans ce livre-témoignage, qui à coup sûr, mériterait d'être « relu, revu, corrigé et augmenté », afin que nous sachions ce que 12 ou 13 ans de pratiques supplémentaires depuis son écriture, peuvent ajouter ou étayer ces dix premières. Ou alors un « Tome 2 » ?
Bonne aventure, et bonne lecture !
ZUIHÔ
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