J'ouvre ce roman assez tenté, je déchante vite à cause de maladresses ou de répétitions d'expressions que je n'aime pas déjà lorsqu'on me parle, alors dans un roman... "C'est trop joli" (p.26), "la plus âgée, trop mignonne dans cet accoutrement..." (p.27), "C'est trop mignon" (p.30), "elle est trop sympa" (p.77), "La maison est trop top" (p.78).
Bon, malgré tout, je continue, parce qu'il y a un je-ne-sais-quoi qui me retient. Et j'ai bien fait ! Ce je-ne-sais-quoi, c'est tout simplement un vrai bonheur d'être dans cette maison avec toutes ces femmes et ces deux hommes le temps d'un week-end. On se dit, contrairement à Chloé, la jeune journaliste qui fait un reportage sur la colocation des séniors que ces échanges ne sont pas profonds, qu'ils n'apportent rien, et puis, petit à petit, chaque personnage se dévoile, passe "à confesse", et là, on sent bien que Chloé a raison. Mine de rien
Didier Fourmy aborde plein de thèmes, la mort évidemment présente dans toutes les têtes mais point trop, les vies d'avant, les mariages, les veuvages, le rôle de la femme, l'adultère, l'homosexualité, les escort-boys en Afrique, le sexe, les parents très âgés dont il faut s'occuper alors que soi-même on n'est plus très jeune, les enfants, les petits-enfants, ... Chaque personnage se découvrira le temps d'une confession intime
Évidemment, il ne peut pas creuser à fond les thèmes qu'il énonce, mais tel n'est pas son propos, c'est une conversation entre gens d'âge respectable, qui ont vu et vécu et qui partagent leur point de vue.
Ce n'est pas de la grande littérature (cf. mes remarques du début), le texte est très dialogué, ce qui évite les efforts stylistiques, certaines descriptions sont longues et pas vraiment intéressantes, mais franchement, j'ai passé un excellent moment. Un bouquin qui donne la pêche et le sourire et qui se lit vite. J'ai eu l'impression de me retrouver dans les livres de
Francis Dannemark (sans les critiques sur l'écriture) :
La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis et
Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un), les deux ensemble, les deux mondes mélangés. Deux bouquins que j'avais beaucoup aimés.
Une véritable bouffée de joie et de sourires que tous ces livres, ceux de F; Dannemark et celui de
Didier Fourmy qui, je dois le dire, après un départ un peu chaotique m'a bluffé, j'ai été obligé de veiller un peu tard pour le finir !
Lien :
http://lyvres.over-blog.com