AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,51

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après l'émotion de son précédent livre, Tu verras, Nicolas Fargues signe un roman aux antipodes, La ligne de courtoisie, portrait désabusé d'un écrivain en cale sèche et d'une époque médiocre à tous points de vue. Dans la lignée de ses confrères édités par P.O.L, Oster, par exemple, Fargues n'a ici pas d'histoire fracassante à raconter, il n'a que l'envie de fustiger la société de consommation qui nous rend moutonniers, futiles et ridicules. On peut penser également à Jean-Paul Dubois quand l'auteur décrit avec une verve lasse l'importance démesurée que prennent les objets du quotidien dans notre propre existence. Pas plus que Dubois, Fargues ne se ménage dans La ligne de courtoisie en créant un narrateur pusillanime, revenu de tout et à la force d'inertie redoutable. S'il écrit sur presque rien, ce qu'on est en droit de lui reprocher comme dans plusieurs de ses ouvrages antérieurs, il le fait dans une langue superbe, dont la beauté parfois précieuse, avec l'usage fréquent de mots rares, finit par contredire, peu ou prou, sa satire triste des moeurs. Ce n'est évidemment pas le meilleur livre de Nicolas Fargues, bien que son style n'ait jamais été aussi brillant. le genre de paradoxe qui colle bien avec ce roman singulier qui hésite entre suave mélancolie et dépression profonde.
Commenter  J’apprécie          40
La ligne de courtoisie est ce trait que l'on trouve dans beaucoup d'administrations ou banques, qui sépare le client traitant une affaire au guichet et son suivant qui patiente.
Le héros du dernier roman de Nicolas Fargues, ex écrivain à succès maintenant sans inspiration, ne la dépasse jamais. Il subit le monde qui l'entoure avec causticité mais sans jamais rien extérioriser. Il vit seul, s'apprête à quitter Paris pour Pondichéry, laissant mariner dans leur médiocrité enfants ingrats et crétins, ex femme avide et parents abonnés au silence des phrase toute faites. Pour lui, le monde d'aujourd'hui n'est qu'un gigantesque supermarché inutile. Enfermé dans sa solitude, conscient d'être un animal social pas comme les autres, il va promener sa pusillanimité jusqu'à Inde sans pour autant trouver un chemin lumineux.
Ce dernier roman de l'auteur préféré des rédactrices de magazine féminin pour cause de talent d'écriture (c'est vrai) mais aussi de physique avantageux, semble être un pari osé. Après des romans réussis et aux thèmes aussi fédérateurs que porteurs, Nicolas Fargues veut essayer de faire rire son lecteur avec cette fable sarcastique. C'est vrai, nous rions à la lecture de tous ces détails de la vie quotidienne passés au microscope, mais jaune. Toutes nos mesquineries, nos hésitations serviles, nos travers, nos veuleries sont minutieusement décrits avec une dérision féroce et salutaire. C'est brillant et talentueux. Cependant, pourquoi Nicolas Fargues a-t-il voulu employé ce style ampoulé comme dans les bonnes vieilles dissertations des années cinquante ? J'ai eu l'impression qu'il voulait à tout prix éviter les répétitions en utilisant un vocabulaire peu usité, obligeant parfois la prise d'un dictionnaire (pour les plus curieux). Ainsi pour éviter d'écrire deux fois " brugnon", il emploie le terme de "drupe" que j'avoue ne pas connaître (mon traitement de texte non plus). On trouve aussi une flopée de mots savants disséminés dans le texte :
La suite et la fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          40
Le narrateur, un quadragénaire écrivain qui n'a rien écrit depuis belle lurette décide de partir s'installer en Inde. Il invite à un dernier repas ses deux enfants ( il est divorcé) , son frère, sa voisine avec qui il a couché de temps en temps. Après un ultime au revoir à ses parents, il s'envole pour Pondichéry.

En manque d'inspiration et lassé de tourner en rond, le narrateur prend le taureau par les cornes. Partir loin ! A son repas de départ, chacun cherche un sujet de conversation pour combler l'ennui régnant. On prendrait presque pitié pour cet homme qui a récuré son appartement de fond en comble avant de rendre les clés.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/03/nicolas-fargues-la-ligne-de-coutoisie.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          30
Une histoire d'écrivain (encore !) dont le portrait se dessinera au fil des pages ainsi que celui de sa famille. Un anti héro que le talent de Nicolas Fargues nous rendra vite antipathique comme tout les autres personnages. Une seconde parti nous emmène en Inde dans le milieux des "expats" en proie à divers névroses occidental, mi culpabilisés mi néo coloniaux. La ligne de courtoisie y sera largement franchie. 
Les critiques sur ce livre son assez sévère. On lui reproche l'emploi de mots trop compliqués se qui est considéré comme pédant, j'ai trouvé au contraire dans ce langage précieux pour d'écrire des choses anodines, une manière habile de mettre en avant l'individualisme et le repli sur soit des personnages, certainement à prendre second degré.
Alors certes se n'est pas le roman du siècle, mais ça n'en à pas la prétention il me semble. L'intrigue si l'on peut parler d'intrigue est dès plus mince, mais c'est une bonne satire social qui  pousse à l'introspection. Nicolas Fargues reste neutre avec ses personnages, il ne prend pas parti mais pose le décor, sans nous aiguiller vers un prêt à penser se qui est assez rare et agréable.
Commenter  J’apprécie          10
Je découvre cet auteur à l'occasion d'une expo des livres parus chez P.O.L à la suite du décès de l'éditeur à ma médiathèque favorite. Et comme, justement, le roman met en scène un écrivain, je choisis celui-ci, curieuse de voir comment un auteur en panne sèche d'inspiration se sort de ce guêpier ou pas...première question sans véritable réponse...Le roman s'achève pile quand ça aurait pu devenir intéressant et un tantinet "romanesque", dommage ! En fait , on a le sentiment que l'auteur ouvre de multiples possibilités et qu'il n'accroche à aucune donc on attend...et c'est tout. Style alambiqué à souhait (clin d'oeil à Houellebecq...mais bon, cela va cinq minutes), c'est lourd, long et pesant. Re-dommage, il y avait matière à faire plus et mieux avec ce personnage. On me dira que c'est exprès. Soit. Cela m'a surtout semblé un peu inutile et un exercice de style gratuit.
Commenter  J’apprécie          10
L'auteur nous propose un portrait sombre et sobre mais raffiné d'un écrivain sur le déclin.
En découle une analyse acerbe des proches, des rencontres, des situations.
Bien entendu, l'écriture est belle, soignée, délicate. le style est bien présent, mais ce livre manque de fond.
En effet, il m'a semblé creux. Peut-être bien narcissique, aussi. J'attendais mieux. Trop, sans doute.
Commenter  J’apprécie          10
Toujours aussi cynique et drôle. Drôlement cynique.
Commenter  J’apprécie          10
Un petit roman de Nicolas Fargues dans un style toujours très agréable, à lire mais décevant par rapport aux précédents, à mon goût. Mais quand on aime N. Fargues, on le lit avec plaisir
Commenter  J’apprécie          00
Dire que ce court roman m'a plu serait difficile. La ligne de courtoisie (2013, Folio) est un livre âpre, dépressif, morne. Toujours dans l'autofiction détournée, et dans une veine mordante, Nicolas Fargues raconte l'errance d'un écrivain qui, en mal d'amour et d'inspiration va tenter l'exil en Inde du Sud. À travers des descriptions laconiques très détaillées du quotidien du narrateur, l'auteur nous embarque avec son anti-héros d'un dîner parisien à un séjour à Pondichéry. Ruptures, vie de famille, relations professionnelles, quotidien oppressant et absurde. le romancier raconte les joies de la société de consommation et des relations sociales des années 2010 avec cruauté.

Il y a plusieurs années j'avais été très impressionnée par le roman J'étais derrière toi de cet auteur. J'avais rarement lu un tel livre où l'auteur écrivait sur l'humiliation et mettait son égo masculin de côté pour raconter une histoire réaliste et qui possédait une certaine puissance. Ce nouveau texte dépeint à nouveau un homme dans toute sa médiocrité, en soulignant la politesse et la bienséance du personnage qui n'ose franchir la fameuse ligne de courtoisie qui a donné son titre au roman, alors que ses proches la piétinent allégrement. Pour éviter les problèmes, par lâcheté, le narrateur va encaisser, jusqu'au point de non retour, puis enfin lâcher tout son énervement dans un moment inattendu. C'est si humain. Nicolas Fargues est très bon pour raconter les détails du quotidien, les moments de malaise, les instants désagréables qui nous gênent et qu'on oublie aussi vite pour ne pas faire de vague ou par habitude et lassitude.

Un roman intéressant et bien écrit mais que je déconseille si vous êtes un peu déprimé. le narrateur est quand même un écrivain raté qui manque son exil et se laisse envahir par son fils adolescent, par son éditeur et par son ex-femme.
Commenter  J’apprécie          00
Savoir aimer
j'ai beaucoup aimé la première partie de ce court roman de Nicolas Fargues, et beaucoup moins la seconde, bâclée, brouillonne, et pas très crédible.
On n'arrive pas à suivre le personnage d'écrivain sur le déclin dans sa recherche de la plénitude en Inde. Ça sonne faux parce que trop axé sur la difficulté d'entrer en relation avec les autres, et ce voyage n'a pas de sens pour lui, il n'y va pas pour les bonnes raisons...
Mais lorsqu'il est encore à Paris et qu'il décrit son quotidien avant son départ pour Pondichéry, les flash-back sur ses amours déçues et ses relations avec ses enfants, avec un style extraordinaire, alors là oui j'adore et j'en redemande.
J'ai beaucoup aimé la scène d'ouverture où le narrateur fait ses courses pour préparer le dernier repas prévu dans son appartement avant qu'il ne quitte la France. Pendant qu'il réfléchi à ce qu'il va préparer, il se remémore la dernière fois où il a voulu faire plaisir à sa petite amie du moment en invitant ses amis à elle. Ça a été un véritable fiasco dans la mesure où personne n'a fait attention aux efforts qu'il avait fourni, et encore moins sa belle qui est allé se coucher avant la fin de la soirée ! Il décide donc de commander des pizzas pour son dernier repas avec des couverts en carton...
Pour ce qui est du titre, dans les administrations, "la ligne de courtoisie" est le bout de scotch posé à terre pour déterminer l'endroit où attendre en toute "courtoisie" et discrétion que l'administré ai terminé avec le fonctionnaire. le récit des péripéties de ce personnage assez imbuvable au final, essaye de déterminer à quelle distance ce dernier doit se trouver face aux autres pour avoir des relations en toute courtoisie, voire des relations d'amour avec eux.
C'est un livre sur la solitude et son inéluctabilité, que l'on soit "en famille comme à huit mille kilomètres, un homme est toujours tout seul au monde".
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (197) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}