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3,36

sur 307 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai trouvé l'histoire de cet homme poignante. Sans m'identifier totalement, je me suis immanquablement posé la question de savoir comment j'aurais réagi si mon fils était mort à l'âge de Clément. J'ai trouvé très justes les descriptions des interrogations forcément existentielles de ce père, ses souvenirs, son désarrois, sa détresse. Également le rappel de son divorce, du désamour de son couple. C'est un homme profondément seul qui cherche à comprendre son passé et à continuer à vivre malgré tout. La fin africaine, quasi mystique, est très bien trouvée. L'auteur donne ainsi un souffle à son personnage et à son livre.
Nicolas Fargues est un auteur que je ne connaissais pas, mais qui est à découvrir.
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Ce livre est un cri d'amour d'un père pour son fils. La repentance d'un homme enfin conscient d'avoir gâcher une relation unique.
Que de temps perdu à s'imposer devant cet enfant, à se comparer comme si c'était l'adulte qui faisait une crise d'adolescence alors qu'il aurait fallu tout simplement l'aimer et le laisser grandir tout en étant là pour l'épauler.
Incompréhension grandissante, perte de complicité, conflit de générations, les remords et la culpabilité d'avoir laissé échapper ces instants précieux aujourd'hui envolés à jamais.
C'est un autre chemin qu'il faut désormais parcourir, se retrouver soi-même pour se pardonner et pouvoir continuer.
Très beau livre de Nicolas Fargues qui ne pourra que vous remuer.
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"Tu verras" de Nicolas FARGUES est un livre coup de poing. Il retrace l'après-drame d'un père perdant son fils unique de 12 ans dans un accident de métro.
Colin a une quarantaine d'années et, après le divorce d'avec la maman, il vivait seul avec son fils Clément. La mort de son enfant le bascule dans le chaos. Il fait le point sur sa vie. Devenu père par accident, il se rend compte que sa raison d'être était son fils.

Il est bien question là du deuil de l'enfant et de la continuité de la vie tout autour. (...)
Parce que le livre est bouleversant dans la description cynique mais non moins pertinente des relations parentales. Colin reprend tous les fondements de sa parentalité. Il était père aimant, exigeant, colérique mais aussi empli de valeurs, de son temps, de sa propre éducation bourgeoise. Se décrit alors tout le quotidien du jeune homme avec ce père, conflit de générations. Ces remontrances sur une époque, une mode, ces injonctions pour l'avenir. Clément si poli, si docile, si aimant, si bien élevé parti avant même d'avoir vécu. Ce Clément s'habillant à la mode du rap, écouteurs aux oreilles, dénigrant le bon orthographe qu'il maitrise pour se mettre à la hauteur des gars qui ont la côte.
La pré-adolescence est rendue crue. le livre dévoile un jeune garçon trop tendre pour cette société. Un fils en perte de confiance, en déroute. Un jeune perdu entre ce père trop intransigeant, le fantasmant adulte, et une norme trop sexuée pour ses premiers désirs. Ce père découvre le monde dans lequel vivait son fils, avec ses communications, ses inspirations, ses premiers émois et ces attaques. La mort n'apparait plus que comme un symptôme de société, une souffrance à être comme les autres.

(...)

l'avis complet en suivant le lien
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Colin, presque quarantenaire solitaire et désabusé, vient de perdre son fils de 12 ans dans un accident tragique. L'heure est pas à la reconstruction car la mort est récente. L'heure est a la douleur, au chagrin déchirant et aux questions qui restent sans réponses. A la faveur de sa peine, qui pousse telle une montagne envahissante dans sa poitrine, Colin promène son regard cynique sur son passé, son avenir, sa relation inachevée avec son fils, et tous les éléments du monde qui l'entoure, désormais inexplicablement liés d'une manière ou d'une autre, à cet enfant qui ne grandira plus.

Ce court roman m'a incroyablement touchée. Probablement, tout d'abord, parce que j'ai moi-même un fils de l'âge de Clément, à cet âge compliqué où l'enfant s'éloigne inexorablement de vous pour devenir lui-même. Et puis aussi, parce que j'ai trouvé la plume de Nicolas Fargues extrêmement juste dans son analyse sans fard du deuil et de la perte. La fin (mais aurait-il pu en être autrement?) m'a semblé un brin inaboutie. Nous n'en saurons donc pas plus et laissons Colin se reconstruire. Peut-être.


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Retour de lecture sur un livre relativement court, "Tu verras" de Nicolas Farges de 2011. C'est un livre qui traite du deuil suite à un drame, le pire de tous pour un parent, qui est le décès de son enfant. Dans cette histoire il s'agit d'un pré-adolescent mort suite à un accident dans le métro. Elle est racontée avec beaucoup de sensibilité et d'émotion et on suit de manière très réaliste le parcours de ce père qui essaye de rester debout. A travers ce parcours, l'auteur nous emmène dans une réflexion très intéressante sur la paternité, en prenant comme base tous les petits moments et choix du quotidien qui ont été faits et qui prennent, après le drame, un éclairage et une importance totalement nouvelle. le sujet est terrible, la première partie est émouvante et triste, mais toujours traitée avec retenue et sans pathos. L'auteur arrive ensuite à rendre cette lecture moins pesante en nous faisant entrevoir une issue supportable et une lueur d'espoir. Même si cela est au prix d'un scénario quelque peu alambiqué sur la fin. C'est extrêmement bien écrit, avec beaucoup de talent pour décrire avec justesse des situations d'une gravité difficilement concevable. Une lecture qui ne laisse pas indemne, et qui a le mérite de nous recentrer sur l'essentiel avec nos proches. Une mention spéciale pour le titre, que je trouve particulièrement bien choisi par rapport au contenu du roman. 
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Quoi de plus terrible pour un parent que de subir la perte d'un enfant?
C'est le sujet de "Tu verras", le dernier livre de Nicolas Fargues paru chez P.O.L, qui nous conduit dans l'intériorité de Colin, la quarantaine, divorcé, qui élève seul son fils Clément de 12ans. le roman s'ouvre sur une scène de crémation et très vite on comprend que cet homme déphasé est là pour assister aux funérailles de son fils unique, décédé quelques jours plus tôt dans un accident de métro. Progressivement, l'ahurissement du père laisse place à une prise de conscience du drame. S'ensuit la remise en question cruelle et vaine d'un père rongé par la culpabilité qui fait le bilan d'une paternité ratée, ternie par un conflit de génération inévitable et une douloureuse incompréhension de l'autre.
"Tu verras" est un roman de l'après drame qui traite de l'impossibilité de faire le deuil d'un enfant et de la difficulté à se reconstruire après une telle tragédie. Toute l'habileté de Nicolas Fargues réside dans cette capacité à nous émouvoir et nous bouleverser, sans abuser du pathos. L'écriture est cynique et pudique, tout comme son personnage principal, et sonne terriblement juste. Un style à la fois épuré, clair et direct, qui met à nu un père anéanti fuyant par tous les moyens la réalité. Une histoire qui percute le lecteur de plein fouet, lui offrant une terrible leçon de vie.
J'émets néanmoins une petite réserve sur la fin, qui m'a laissé quelque peu perplexe car incongrue et beaucoup moins réaliste que tout le reste du roman.
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Nicolas Fargues, 39 ans, écrivain, deux fois père. Tu verras, écrit à la première personne, raconte le deuil d'un père et, plus largement, les rapports qu'il a entretenu avec ce fils décédé, son éducation, les conflits générationnels de plus en plus fréquents. Pas un récit auto-biographique, donc, mais une mise en situation extrême, une entreprise risquée, quid de la légitimité de l'écrivain et de sa responsabilité dans cette fiction qui ose se frotter à un sujet aussi périlleux et impossible, a priori, de traiter sans pathos. Un roman que chaque lecteur appréhendera avec sa propre sensibilité et son vécu et qui, par conséquent, touchera plus ou moins. Mais s'il s'agit d'un livre sur le chagrin et la douleur d'un père, Tu verras est bien davantage que cela. Les sentiments du narrateur sont mêlés, la culpabilité y a sa place de même que l'impression lancinante d'avoir été égoïste, d'avoir réagi en "vieux con", incapable de comprendre la psychologie d'un pré-adolescent d'aujourd'hui. Ce père-là ne se fait pas de cadeau, fonctionnaire sans ambition, à la vie amoureuse sans éclat, vaguement raciste, vaguement réactionnaire, dans le vague pour à peu près tout et imperméable au monde qui l'entoure. En ce sens, le roman de Fargues est assez violent, sans tabous ni souci de politiquement correct. Il fait aussi le portrait d'une époque (Facebook, les familles recomposées,...) avec une acuité et une lucidité rares, qualités qu'on avait déjà décelées dans les précédents livres de l'auteur, mais davantage sur le mode de la légèreté ironique. La dernière partie de Tu verras surprend, un voyage en Afrique comme une renaissance, peut-être, ou en tous cas une façon d'assumer qui on est vraiment, ce que l'on a perdu et ce qu'il reste pour continuer à vivre. Il n'y a pas de dénouement véritable au livre, juste une vie en suspens, entre ciel et terre. Ce qui est clair, en revanche, c'est qu'il s'agit, et de loin, du meilleur roman de Nicolas Fargues à ce jour.
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Le "tu verras" de l'auteur s'adresse au fils unique du narrateur, à cet adolescent qui a perdu la vie bêtement en passant sous une rame de métro alors que rien ne semblait le prédestiner à une telle fin… comme d'ailleurs tous les enfants en bonne santé dont les parents font tout pour leur assurer une éducation et une vie confortable loin de tous les dangers… qu'ils croient !
Enfant de son époque, Clément a des parents divorcés, porte pantalon taille basse et ipod aux oreilles, il est fan de rap et bien profilé sur Facebook. Il vit chez un père protecteur qui essaie tant bien que mal de comprendre son fils et de lui inculquant certaines valeurs essentielles. Quelques temps après la disparition de Clément, ce père découvre un poème secret qui pourrait peut-être expliquer la mort brutale de Clément.

Si l'on peut le voir comme réflexion sur l'éducation, sur les rapports père/fils, sur la façon d'appréhender le décès d'un enfant, le roman de Nicolas Fargues est surtout un bel observatoire de notre époque. Avec un oeil aiguisé, il nous renvoie sans cesse à notre quotidien, à notre statut de parent, d'éducateur, face à nos enfants, devant sans cesse jongler entre le futile et l'essentiel, entre les marques d'affection et les privations.
Heureusement pas autobiographique, "Tu verras" a inspiré l'auteur quand l'un de ses deux enfants s'est fait renverser, sans conséquence, par une voiture. Il a tiré de cet événement un roman en forme de bilan, à la fois juste et touchant, mettant le lecteur à contribution dans sa propre réflexion face au rapport qu'il peut entretenir à la mort ou dans la façon dont il envisage l'éducation de sa descendance.
Fin observateur de ses contemporains, Nicolas Fargues nous gratifie de situations et de descriptions criantes de vérité dans lesquelles chacun pourra s'y reconnaître à un moment ou un autre. Et plutôt que de se montrer larmoyant ou sinistre dans le ton autant que dans le style, "Tu verras" se révèle en fin de compte plutôt léger, tout en gardant une part de profonde gravité en lui, et sans jamais se montrer moralisateur. Au fond, un bel exercice d'équilibre.
Lien : https://www.hop-blog.fr/tu-v..
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Un beau livre sur la relation père-fils, la préadolescence, le jeunisme, le fait de vouloir se fondre dans la masse, la souffrance qui peut en résulter quand on est différent et n'arrive pas à entrer dans un groupe, l'incompréhension des parents...
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« Mais plus tard, quand tu seras grand, lorsque tu entendras le nom de Turner, eh bien tu te souviendras de ce tableau et tu me remercieras de t'avoir amené ici, tu verras. »

« Les femmes, Clément, tu verras, c'est Fuis-moi je te suis. »

« Moi je m'en fous, c'est de ton avenir qu'il s'agit, pas du mien. » Clément ne verra rien du tout, il n'aura pas d'avenir puisqu'il est mort brutalement à 12 ans.


Nicolas Fargues a une plume. Une vraie. Il décrit avec justesse, sans trop en faire, un père à la dérive qui vient de perdre son fils et se repasse le film de sa vie avec lui, surtout les moments où il a été pathétique, où il lui a fait du mal, où il ne le comprenait pas, où il le rabaissait, les moments où il était un père minable, un père autoritaire n'acceptant aucun débordement de ce fils qui commençait à entrer dans l'adolescence. Nicolas Fargues a l'art de nous divertir avec du quotidien, sans nous ennuyer, avec une pointe de cynisme, et un regard acéré sur le monde qui nous entoure.


Le narrateur répète inlassablement que Clément portait un jean qui lui descendait jusqu'au bas des fesses… cette remarque revient comme un leitmotiv, comme une marque de sa culpabilité. Il le lui a reproché des centaines de fois mais aujourd'hui, ce qu'il souhaiterait c'est voir entrer son fils avec ce foutu jean.

Troublant, fort, puissant… est-ce que quelqu'un qui n'a pas d'enfant peut comprendre le personnage principal de ce roman ? A chaque page, je me disais « oui, c'est ça, c'est exactement ça ». Je lance la question à des lecteurs sans enfants, à des jeunes lecteurs d'une vingtaine d'années.

La suite sur mon blog.
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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