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EAN : 9782490288311
198 pages
Editions Nouvelle Bibliothèque (21/01/2019)
4.47/5   19 notes
Résumé :
Des quatre éléments, le feu, le plus étrange, est une force mystérieuse qui transforme les choses, les êtres. C’est cette idée, cruciale pour les alchimistes, qui porte cette histoire, hors du temps. Le feu y apparaît comme foyer des fourneaux, étincelle des barillets d’armes, rayonnement destructeur du soleil, mais aussi symbole de notre énergie vitale.
Arnaud et son fils, qui travaillent en secret dans leurs laboratoires souterrains, trouveront-ils la Pierr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre, deux histoires, deux intrigues, deux époques, quatre mains. Préparez-vous à affronter les rouages du temps. le feu secret c'est un récit intéressant qui alterne les époques. D'un côté nous découvrons un fils et son père au Moyen Âge, d'un autre côté nous découvrons également un fils et son père mais cette fois-ci dans un univers dystopique. Les auteurs ont opté pour une construction en miroir, ce procédé possède ses forces mais aussi ses faiblesses. On avance étape par étape, plongeant une fois dans le passé, une fois dans le futur, et je trouve que cela oriente énormément notre façon de lire.


Imaginez pendant quelques secondes avoir sous les yeux un magnifique gâteau ; tous les ingrédients sont choisis avec un certain soin, le dosage est intéressant, la texture est vraiment belle, et le goût en bouche et vraiment savoureux, pourtant, il manque quelque chose manque pour que l'alchimie se fasse. En nourriture, comme en lecture, chacun ses goûts et c'est la diversité qui crée la richesse. C'est ici la difficulté à laquelle j'ai été confronté, les éléments du livre sont comme ceux du gâteau et il a manquait ce petit quelque chose. Est-ce une légère erreur de dosage, un manque d'appétit ou la faute à ma sensibilité ? Peut-être bien un mélange des trois. Toujours est-il que je ne suis malheureusement pas parvenue à entrer dans cette histoire et que j'en suis la première désolée.


le feu secret c'est un plongeon dans le passé et un voyage dans le futur. Récit historique et dystopie cohabitent ici dans une belle harmonie. Ce sont deux genres que j'adore et que je prends chaque fois plaisir à découvrir. Arnaud et son fils dans le passé, Synésios et son fils dans le futur. Ces deux duos de personnages sont animés par un même désir, tous deux passionnés de recherches et prêts à tout pour voir leur travail aboutir. La relation qui unit chacun d'entre eux est intéressante bien que très similaire. On se laisse prendre au jeu de leurs découvertes : rendre le monde meilleur en s'inspirant de l'oeuvre de Dieu, réussir à créer un environnement sain dans lequel tout le monde pourra avoir sa place… C'est un travail de longue haleine que mène chaque couple, un projet faramineux qui demande de nombreux efforts. Il faut savoir que dans le futur, les hommes sont coincés et vivent sous la terre suite à une catastrophe sans précédent : il est nécessaire de trouver un moyen afin de vivre de nouveau à la surface.


Je vais aborder plus en détails les forces et faiblesses des récits en miroir car c'est essentiellement ce point qui m'a fait sortir de la lecture à plusieurs reprises, notamment parce que je ne suis pas fan de ce genre de procédé. C'est donc une analyse tout à fait personnelle. Ces constructions permettent de montrer l'évolution de plusieurs situations (ici deux) en parallèle, de pouvoir les comparer et s'interroger sur les leçons que chaque partie tire. Dans un sens, c'est un bon procédé pour rendre le récit plus dynamique et donner envie au lecteur de tourner les pages. Toutefois, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de similitudes dans les deux histoires, c'est sans doute voulu mais c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment apprécié. Je m'attendais à retrouver les éléments de l'un dans l'autre et c'est ce qui arrivait : la même passion, les mêmes profils de personnages, les mêmes choses qui surviennent en même temps… Certes les histoires diffèrent légèrement, mais j'ai trouvé cela lassant, je ne découvrais pas un récit mais une variante très proche de ce que je venais de lire.

Peu importe l'époque, on se rend compte que les hommes sont animés par les mêmes désirs et qu'ils sont prêts à faire et refaire les mêmes erreurs, comme s'ils n'en tiraient pas de leçons. Que cela concerne la religion ou l'avancée des sciences, il est bien souvent nécessaire de retirer quelques apprentissages de ses échecs : c'est ce que va tenter de faire chaque duo de personnage. On se rend compte de l'importance de la religion, des relations et du pouvoir politique qui régissent chacune des époques.


S'il y a bien une chose que j'ai vraiment adorée dans ce récit, c'est la plume des auteurs ! Je n'ai rien à redire là-dessus, c'est beau, c'est fluide, c'est riche et passionnant. J'ai appris énormément de mots au cours de cette lecture, le nez sans cesse plongée dans le dictionnaire afin d'enrichir mon vocabulaire. En ce qui concerne les dialogues, notamment au Moyen Âge, on avait vraiment l'impression d'y être, chaque terme étant parfaitement adapté à son contexte. le style et la plume sont donc les deux gros points forts de ce récit.


Bien que les plumes soient fluides, j'ai trouvé que le récit manquait parfois de fluidité, notamment celui concernant Arnaud et son fils. J'aurais aimé avoir davantage de précisions, d'informations concernant tel ou tel événement, telle ou telle chose. Je ne sais pas si ce manque de fluidité est dû à la version Epub que j'avais (lisible mais pas des plus agréables) ou si cela est dû à l'histoire en elle-même. Je précise que Marie-Hélène a fait tout son possible pour me fournir la meilleure version de son livre mais malheureusement nous n'avons pas réussi à en trouver une optimale. Toujours est-il que j'avais du mal à suivre le fil quelque soi l'époque, comme s'il manquait des informations pour que je me représente pleinement l'histoire. En ce sens, c'est peut-être un problème de rythme que je soulève ici : les auteurs prennent le temps, au début, de poser le contexte mais après tout s'emballe sans qu'on parvienne à suivre la cadence. J'ai manqué de repères spatiaux-temporels.


C'est sans doute mon côté très pinailleuse, mais je pense que certains passages auraient pu être davantage approfondis. le récit est assez court et je dois avouer que cela a un certain côté frustrant. C'est d'autant plus frustrant que l'univers est vraiment très riche et passionnant, je suis sûre qu'avec davantage de descriptions et de détails j'aurais vraiment adoré ce livre. Car actuellement je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non et pour cause, je suis restée en dehors de la lecture.

Ne pensez pas que je ne vous recommande pas ce livre. Malgré les paragraphes – sans doute un peu durs – que je viens d'écrire, ce livre possède d'énormes qualités. Je pense non seulement aux plumes (que j'ai déjà abordées) mais aussi et surtout aux thématiques ainsi qu'à la richesse des deux univers. Marie-Hélène Fasquel et Gabriel Erhart traitent avec sensibilité le thème de la famille, notamment à travers la relation père-fils et la complicité que l'on voit naître au fil des chapitres. Quand une passion anime deux êtres, plus rien ne semble pouvoir les arrêter et leurs liens n'en sont que renforcés. La confiance est également au coeur des histoires : on ne la place pas entre les mains de tout le monde, on choisit avec parcimonie les personnes qui pourront en bénéficier… Je pourrais également vous parler de la curiosité qui attise nos deux duos ainsi que du feu, le feu qui les animent, le feu qu'ils recherchent…


le Moyen Âge et l'univers dystopique finissent bien évidemment par converger, on voit ce rapprochement s'effectuer au fil des pages tout en se demandant comment les auteurs vont s'y prendre. J'ai aimé l'union et la réunion des histoires, cela nous montre que peu importe l'époque et les conditions, l'homme demeure égal à lui-même, animé par les mêmes choses, les mêmes désirs, contraints à subir les mêmes dogmes et décisions politiques… Ce rapprochement signe la fin du roman et la clôture magnifiquement bien, je suis particulièrement fan de la chute du livre.


Bien que je sois restée en dehors de la lecture, j'ai senti une volonté de fournir un univers riche, de mettre en place un lien, comme un fil rouge, entre les deux époques. En ce sens, on ne peut qu'être captivé par les recherches menées par les deux duos que nous suivons, c'est vraiment intense et passionnant. Je regrette vraiment de ne pas être parvenue à vivre l'histoire aux côtés des personnages.


En définitive, le feu secret c'est un récit écrit à quatre mains qui nous relate non pas une mais deux histoires. Moyen Âge et monde futuriste se côtoient avec brio en suivant une construction en miroir. Je n'ai malheureusement pas réussi à être absorbée par l'histoire, simple spectatrice d'une intrigue pourtant riche et passionnante. Les deux auteurs possèdent une plume incroyable qui ne manquera pas de ravir les lecteurs. Je n'ai pas été séduite par le parallèle – trop similaire à mon goût – effectué entre les deux époques, mais je reconnais volontiers que les thèmes abordés sont véritablement fascinants et universels. Succomberez-vous à la tentation du feu secret ?
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Je remercie chaleureusement les Editions Nouvelle Bibliothèque pour l'envoi, via net galley, du roman le feu secret de Marie-Hélène Fasquel et Gabriel Erhart.
Ce roman écrit à quatre mains nous fait découvrir deux histoires parallèles dans deux univers différents.
Au Moyen Age, Arnaud et son fils travaillent en secret dans leurs laboratoires souterrains... Trouveront-ils la Pierre tant convoitée alors que conflits, jalousies et haines les entraînent dans des aventures semées d'embûches ?
Dans un monde futuriste, nous découvrons Synésios et son fils. Ils sont reclus à deux cents mètres sous terre, et poursuivent une autre quête : reconquérir la Terre dévastée. A leur tour, parviendront-ils à s'évader de cette prison bétonnée et à déjouer le sort qui s'acharne contre eux ?
Et si le destin des uns dépendait de celui des autres ?
Le temps transforme le Monde mais les êtres humains ne changent pas, le plus souvent guidés et trahis par leurs émotions. Vivre ensemble, se supporter, se comprendre et s'accepter restent pour tous les hommes et pour toutes les époques, l'ultime défi....
Le feu secret est un roman captivant et très bien écrit.
Les deux histoires sont certes différentes mais elles s'entremêlent, pour mon plus grand plaisir de lectrice. Je n'ai pas du tout été perdue, au contraire j'ai trouvé l'ensemble vraiment captivant. J'ai autant aimé l'histoire d'Arnaud et son fils que celle de Synésios et son fils. Des hommes différents les uns des autres, ils vivent dans des mondes qui ne se ressemblent pas et pourtant... Les choses changent t'elles tant que ça ???
J'ai trouvé cet ouvrage original, c'est très bien trouvé et je n'ai pas du tout été déçue par la fin.
J'ai apprécié ma lecture et c'est avec plaisir que je mets cinq étoiles.
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L'eau, la terre, l'air et le feu sont indissociables pour toute existence terrestre que l'on qualifierait de viable, depuis la nuit des temps, l'homme ne cesse de mesurer la grande route du progrès, de repousser ses propres limites, d'oser manipuler la roue du destin, d'endiguer les fléaux par tous les moyens, dans cette course effrénée vers une vie meilleure, d'en exploiter tous les recoins d'une planète qui s'épuise, l'oxygène se raréfie, le nombre de catastrophes naturelles décuplent d'année en année, une question demeure, vers où allons-nous ?
Que recherchons-nous vraiment à vouloir défier les lois de la nature ?
Les 4 symboles de la vitalité évoqués en préambule constituent-ils les seuls éléments essentiels ?
Et si le secret de la vie ne se trouvait-il pas ailleurs ?

Longtemps après cette lecture en apnée du Feu secret écrit à quatre mains par Marie-Hélène Fasquel et Gabriel Erhart, je me réjouis de prendre le temps de la réflexion, de se poser quelques heures pour en comprendre les tenants et aboutissants de cette fable métaphysique, une histoire qui demande une bonne dose de concentration pour en apprécier chaque aspérité, il est question de philosophie existentielle, de formule sacrée mêlant physique quantique et expérience chimique, du grand chaos qui menace notre bonne vieille Terre mais pas seulement, la richesse thématique initiale se démultiplie au point de reconsidérer ses premières impressions ...

Le pouvoir magique des mots opère dans le tourbillon de la narration prégnante, alternant deux époques éloignées et opposées, deux liens invisibles, des personnages forts pour en ressentir une émotion dépassant le cadre de leur simple condition, du destin qui les réunit, l'atmosphère singulière rend la lecture hypnotique.

Comment vulgariser des notions obscures pour le commun des mortels telles que les avancées scientifiques majeures, les projets issus de l'imagination clandestine, risquer à tout instant le courroux des instances et autres autorités supérieures, toutes les époques ont apporté leur lot d'espérances comme de désillusions, de l'obscurantisme religieux au pouvoir despotique, l'homme prend un malin plaisir coupable à construire pour mieux détruire, qui dans son entourage, qui dans son environnement précaire, dans son inlassable combat pour sa survie, le feu secret ne propose pas juste une déjà excitante et épique histoire.

La plume des deux auteurs invite le lecteur à continuer de rêver d'un monde meilleur, à poursuivre la recherche de la vérité, à croire en un avenir optimiste pour revenir à des valeurs essentielles de l'humanité, l'amour du prochain, la transmission du savoir et des épreuves corrigées, dans la souffrance partagée et la volonté insatiable de rectifier le tir, il est des romans qui transcendent l'âme, le temps tourne comme une boussole en mode panique, sortir de sa zone de confort c'est briser les tabous ancestraux, c'est rester dans l'urgence d'un monde en gestation qui ne tourne plus vraiment rond ...

Si l'un des auteurs, Marie-Hélène Fasquel avait déjà publié un livre sur son expérience professionnelle d'enseignante et en proposer sa vision des choses, de nouveaux concepts, si l'autre auteur, Gabriel Erhart est professeur de musique, ils avaient déjà mis en commun leur talent pour publier un recueil de nouvelles, La musique adoucit les moeurs, sur la thématique de la place de la musique dans nos vies, cette faculté de dispenser des règles basiques en évitant judicieusement d'en faire étalage pour servir dans le feu secret, un écrit cohérent et ambitieux, mélange de fantasy moyenâgeuse et de dystopie, un pari fou relevé avec brio, ce qui force l'admiration est la proximité affichée avec tous les personnages dans un contexte pour le moins fragile, trouver le juste équilibre dans le style proposé et enjoué, le tempo de l'intrigue respecte la dynamique ancrée dans l'air du temps imposée, la musique harmonieuse des émotions gagne en décibel pour mieux s'imprégner d'un certain air du temps qui passe ...

Le besoin naturel de l'homme en toute connaissance succède à celui qui porte l'impertinence, l'instabilité chronique de l'être humain à évoluer sereinement, la psychologie définie de faible maillon de la chaîne alimentaire est un doux euphémisme, tant de questionnements universels trouvent souvent leur résonance dans l'exercice délicat de pourvoir à ses nécessités premières mais quid du pouvoir intemporel de faire la lumière sur la raison d'être et du pragmatisme ?

Le long terme n'est pas une simple équation à résoudre pour des scientifiques en mal de reconnaissance mais la capitalisation de la somme des savoirs tendant vers un but commun, le destin de l'humanité ni plus ni moins, le feu secret ne donne pas de leçons moralisatrices, ni ne cherche à tout remettre en cause, à travers les personnages d'Arnaud, Nicolas, Synésios, Olos et tant d'autres, si vous cherchiez à vous redécouvrir, votre place ici et dans le monde, à redéfinir les cadres de communauté, d'élans de solidarité, la tolérance en toute chose, l'amour qui n'est jamais loin, vous êtes au bon endroit et au bon moment, il n'est plus le temps de jouer avec le soleil pour ressentir la brûlure des ailes d'Icare mais de redonner un sens au mot espoir, l'humanité pourrait alors tracer une nouvelle destinée, celle de l'âme de toutes les croyances, la bouleversante et déchirante déclaration d'amour à la vie souffle à travers les chapitres intenses, l'émotion ressentie n'en est que plus palpable et qui laissera son empreinte, immortalisée, la survie restant le prisme du corps et de l'esprit, la vie pourra alors peut-être continuer de battre, au rythme des coeurs à l'unisson ...
❤️❤️❤️

Brillante lecture qui m'a laissé sans voix pour me réfugier dans une introspection et une intense réflexion sur notre place et nos devoirs dans un monde de plus en plus complexe et au bord de l'implosion.
Et si la survie ne résidait-elle pas dans la simplicité et dans la communion universelle des âmes ?

Nouvelle pépite littéraire éditée chez Editions Nouvelle Bibliothèque, le feu Secret mérite son titre de roman inclassable et qui pourrait trouver son aura magnétique au-delà des frontières et des rayons du soleil.
Servi par des personnages pouvant servir de relief à toutes les caractéristiques communes, l'essence de la vitalité recherchée ici se combine magnifiquement dans la perfection du ... feu secret !
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Le feu secret de Gabriel Erhart et Marie-Hélène Fasquel nous offre une dystopie post-apocalyptique assez atypique.
À une société futuriste s'ajoute une cité moyenâgeuse assiégée.
Deux époques se rencontrent et vont même se catapulter pour nous prouver que l'une ne peut survivre sans l'autre. le style d'écriture a su s'adapter à chacune et faciliter ainsi l'immersion, même si j'ai rencontré quelques difficultés à entrer dans l'histoire, ne sachant pas où j'allais. J'ai un moment cherché à comprendre l'intérêt de cette remontée jusqu'au moyen-âge. Quel rapport entre cette époque et le futur dévasté proposé en parallèle ? La réponse se trouve sans doute dans cette citation :
« Il faut pratiquer, essayer, réessayer, ne pas se laisser abattre par les échecs. L'alchimie est comme la vie, une suite ininterrompue de variantes : joie, bonheur, plaisir, douleur. Il faut accepter de ne pas aller droit au but. »

D'un côté, on participe à une quête alchimique moyenâgeuse, dans un monde régi par de nombreux interdits et contrôlé par la religion, époque où il est dangereux pour tout un chacun de remettre en cause les dogmes répandus. Les esprits sont étriqués, certaines pratiques réprouvées, mais l'homme sait faire preuve d'inventivité, sait prendre des risques, s'entourer de personnes fiables pour mener à bien ses projets. Rien n'est figé, c'est cet esprit d'initiative, ce besoin de connaissance qui accompagne les progrès, et contribuent à faire de l'homme ce qu'il est. Bien des difficultés se présentent sur le chemin, le risque existe, mais tenter malgré tout permet d'avancer.

De l'autre côté, on découvre un monde futuriste totalement dévasté par la bêtise humaine, condamnant de fait ses habitants à vivre sous terre. Une poignée d'homme est bien décidée à survivre. le destin collectif repose entièrement sur une informatisation complète de toute la vie. Les libertés individuelles n'existent plus sous ce régime dictatorial, tout répond à des normes, toute recherche est bannie pour éviter de reproduire les erreurs du passé. le confinement, en plus d'être physique pour ces hommes des souterrains, est aussi mental. Une forme d'obscurantisme règne, les interdits sont nombreux, l'ignorance entretenue par un refus de se souvenir de ce qui a conduit au désastre. Un trait total a été tiré sur ce passé, tout ce qui pourrait le rappeler a été détruit ou le sera. Pourtant, deux hommes risquent tout pour retrouver la surface et remonter le fil.
Comme toujours, les puissants restent ce qu'ils sont et les petites gens peuvent bien y perdre gros pourvu que les premiers gardent leurs avantages. Manipulation, trahison, rien de neuf sous la terre, les hommes sont toujours les mêmes.
Et s'ils avaient choisi l'option d'un retour à la nature, d'une vie entièrement déconnectée de la technologie, auraient-ils évolué différemment ? Vivre du travail de leurs mains aurait-il eu un autre impact ?

Ces deux époques semblent totalement dissemblables, aux antipodes l'une de l'autre. Et pourtant, quand on y regarde de plus près, bien des similitudes les rapprochent. Dans chacune, des hommes bravent les interdits en secret, dans l'espoir d'apporter un mieux à leurs concitoyens.
Les mentalités restent les mêmes, les émotions n'ont pas changé.
Vivre ensemble, peu importe le lieu ou l'époque, revêt des difficultés, mais il faut faire avec et avancer, rester en accord avec soi-même.
Tout recommence en boucle, face à l'ignorance, les profiteurs de tout bord tirent leur épingle du jeu, les croyances s'installent, la crédulité des plus faibles est exploitée.

La technologie, fait partie de nous, elle travaille pour nous, nous rend plus productif, plus efficace. Mais, si on n'y prend garde, elle peut nous asservir, nous tenir à sa merci. Trop s'appuyer sur elle comporte des dangers, qu'on ne perçoit parfois que trop tard. L'homme prend le risque de se retrouver prisonnier de ses créations.
Il possède toutefois un libre arbitre qui le laisse maître de ses choix.
Un but commun arrive à lier les gens pour les faire travailler dans une même optique. L'être humain peut faire preuve d'intelligence, de déduction, d'instinct. Ce dernier se montre aussi utile dans les deux époques traversées. Des deux côtés, certains s'y sont fiés avec succès.
Peu importe les événements, quoi qu'il arrive, l'homme reste ce qu'il est. L'altruisme de certains apportera toujours un pendant à la vanité et à la soif de pouvoir de ceux qui se pensent supérieurs. L'humain d'aujourd'hui, ou celui du futur, est-il si différent de celui du moyen-âge, ou même de n'importe quelle époque ? Je ne pense pas. Les préoccupations des uns et des autres seront toujours les mêmes.
Y a-t-il de quoi s'en réjouir ou non ? L'avenir nous le dira peut-être.
Cette histoire se termine sur une note d'espoir, alors que ce n'était pas gagné d'avance et ça fait du bien.
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Deux histoires en une. La première se situe au Moyen-Age. Arnaud et son fils travaillent sur des expériences autour de l'Alchimie et font des découvertes surprenantes. La deuxième est dans le futur, dans un monde post-apocalyptique où Synésios et son fils vont à leur tour, faire des découvertes tout aussi surprenantes.
L'histoire, le concept, sont originaux. Ce lien entre le passé et le futur est très inattendu. La lecture est plaisante, mais il m'a manqué un petit quelque chose. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et du coup, je suis restée assez loin de l'histoire. Je n'ai pas pu me plonger complètement dedans. J'ai trouvé que le développement est resté trop superficiel. L'idée était bonne et était là, mais les auteurs auraient pu aller plus loin, faire un récit un peu plus long. Il ne manquait probablement pas grand chose pour en faire un très bon page-turner.
Merci aux éditions Nouvelle Bibliothèque et à NetGalley pour ce partage.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dès l’aube, le crieur public réunit la population sur la Grand-Place. La nouvelle d’un siège imminent fut accueillie dans un silence glacial, chacun ayant en tête le récit que leur avaient fait leurs parents du saccage de la ville lors de l’épopée de la pucelle.

Anguerrant réunit les maîtres des guildes dans la grande salle du château et l’organisation parfaitement structurée de ces corporations permit la constitution rapide d’équipes pour dresser des barricades, une idée du Chevalier qui avait recueilli l’approbation de tous. La comtesse pour sa part ne daigna pas quitter sa tour, ce qui laissa les mains libres au prévôt pour mettre en place son plan, tandis que le Maître d’armes, Johannes Liechten, se joignait aux volontaires, ne ménageant pas ses efforts pour mettre en place le plan de défense, ce qu’Anguerrant mit à son crédit.

Dès la fin de la matinée, tout fut prêt et des torches en résine, qu’on allumerait au dernier moment, disposées aux points stratégiques. Anguerrant regagna le château et monta à l’étage où, en compagnie d’Ariane, le frère Robert, alité, reprenait des forces. Il ne fut pas surpris de découvrir aux côtés de sa fille le jeune apothicaire dont il avait bien remarqué le manège, mais il décida de fermer les yeux et de traiter cette question ultérieurement, ayant dans l’immédiat à résoudre des problèmes dont la vie même de sa fille dépendait. Du reste, le jeune homme lui était sympathique et sa sincérité le touchait. Restait sa condition, incompatible avec celle de la fille d’un Chevalier.

Nicolas, qui avait une affection profonde pour Robert, se tenait à son chevet, Ariane à ses côtés. Anguerrant ne put s’empêcher d’être ému par ces jeunes gens, qui, dans leur amour naissant, semblaient se parler en silence comme les anges de Thomas d’Aquin. Il toussota et, comme Robert était assoupi, demanda à voix basse :

— Mes enfants, comment va notre bon moine ?
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Nicolas suivit docilement ses mentors à travers les décombres de l’abbaye cistercienne. Près de l’infirmerie, ils traversèrent le jardin monastique miraculeusement intact et arrivèrent au réfectoire des moines. La porte surmontée d’un arc en rinceau sculpté d’arabesques ouvrait sur une salle dévastée. Robert et Arnaud restèrent un instant figés de stupeur à l’entrée, tandis qu’en vis-à-vis, un Christ en croix semblait partager leur affliction. Mais les vieux compagnons se ressaisirent rapidement et se dirigèrent vers un oratoire adjacent ; là, sous un tapis élimé, ils dégagèrent une trappe qu’ils soulevèrent avec peine. Un escalier étroit se dévoila. Robert alluma une torche scellée dans la paroi, la prit en main et s’enfonça avec adresse dans le sol, suivi d’Arnaud et de Nicolas. La descente sembla interminable à Nicolas et il eut bientôt le tournis. Jusqu’où vont nous mener ces marches ? se demandait-il, jusqu’aux entrailles de la Terre, jusqu’aux portes de l’Hadès?

Mais ils finirent par arriver à destination et émergèrent dans une salle totalement obscure. Robert parcourut pas à pas ce sanctuaire secret - que Nicolas soupçonnait être le laboratoire des deux complices - et alluma des torches qui dévoilèrent progressivement les dimensions spectaculaires de ce lieu en forme de cloche aux parements parfaitement ajustés. Une
ligne elliptique de pierres taillées incrustée dans les parois se projetait du sol vers le dôme et cet artéfact étonnant donnait l’illusion que la cloche pouvait tourner sur elle-même.

Nicolas, subjugué, ne trouvait pas les mots pour exprimer son
admiration. Robert vint à son secours :

— Incroyable, n’est-ce pas ? Ce sont les templiers qui l’ont
construite. Certains prétendent pour des messes sataniques.
Va savoir !
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Première partie. Chapitre 1.
- Par le seigneur Saint-Michel, c’est donc toi, de si bon matin !
Arnaud l’accueillit dans sa tenue habituelle, tablier noir de suie, bésicles rafistolées, barbe taillée aux dernières fêtes de la Saint-Jean, et se précipita vers la marmite où bouillonnait du vin au miel, les yeux embués de gratitude.
- Tu sais, Nicolas, je me rends bien compte qu’à l’avenir je ne vais plus pouvoir monter et descendre les escaliers à longueur de journée, mes jambes me soutiennent à peine désormais. Les mois de travail continu au laboratoire, cela commence à être au-dessus de mes forces. Mais bon, je suppose que tu n’es pas venu pour m’écouter radoter. Viens, je vais te montrer où j’en suis !
Arnaud s’élança, dévala les marches de l’escalier de la cave, agile comme un écureuil, et Nicolas fut soulagé de voir que les récriminations du vieillard qui, malheureusement – il n’osait pas y songer trop souvent - deviendraient certainement fondées un jour prochain, n’étaient pas encore d’actualité. Pour le moment, les seuls maux dont le vieil homme pouvait se plaindre à juste titre tenaient aux contusions et aux brûlures provoquées par les éclatements constants qui résultaient de ses essais au laboratoire, essais qu’il poursuivait avec ferveur depuis de longues années, obtenant parfois des résultats dont Nicolas, en tant qu’apprenti, était l’héritier naturel. Méritait-il cet héritage ? se demandait-il parfois. Était-il digne d’entrer au Palais fermé du Roi ?
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Troisième partie. Chapitre 1.
- Entre ! hurla Synésios du fond de son laboratoire dont la porte béait.
Une fois encore, je me dis qu’il n’était pas assez vigilant.
- Qu’est-ce qui peut bien t’amener de si bonne heure ? me demanda le vieux savant, surpris, mais ravi de me voir, en s’extrayant, courbé, de son pupitre numérisé. Je m’avançai vers lui, l’embrassai sans façon, ce qui le fit tressaillir et m’amusa, comme d’habitude.
- Bon, ben, assieds-toi… Tu prends quelque chose ?
Synésios partagea avec moi ses quinze centilitres/heure d’eau diluée de neuroleptiques.
- Tu connais la nouvelle ? demanda-t-il, jovial.
- Non.
Il est vrai qu’en marchant dans la Voie Longue, j’évitais d’avoir systématiquement les yeux rivés aux cloisons entièrement couvertes d’écrans. Je préférais regarder en moi-même. Une attitude fichée narcissique et répréhensible aux yeux de l’Autorité…
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"Mon père vit un rêve que je feins de partager avec lui. Cette quête nous lie. Renforce notre proximité. Elle nous donne une raison de continuer à vivre. Mais au-delà, y a-t-il vraiment quelque chose à espérer ?"
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Videos de Marie-Hélène Fasquel (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Hélène Fasquel
Trailer : Les Naufragés de la Morrigane, de Gabriel Erhart et Marie-Hélène Fasquel, 2023, éditions Ex Æquo. Montage : Nicolas Nouhaud. Musique : https://pixabay.com/fr/music/titre-pr... Titre : Motivational Epic Music / Inspiring Cinematic Background Music Auteur : SoulProdMusic.
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