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EAN : 9781980609254
389 pages
Auto édition (20/03/2018)
4.61/5   22 notes
Résumé :
Lorsque Raúl Pontes, journaliste désabusé et mal dans sa peau, apprend l'existence d'un grand-père passé pour mort depuis trente ans, son sang ne fait qu'un tour.
Qui est cet homme et pourquoi a-t-il disparu aussi longtemps ?
Persuadé que ce nouveau coup est l'oeuvre de ses soeurs et de son irresponsable mère, un seul choix s'offre alors à lui : celui de pousser la porte de ce passé occulte.
Horacio, ce grand-père au comportement amer lui demand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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A l'enterrement de sa grand-mère Inès, Raùl Pontes, remarque, dans l'église, un vieil homme qu'il ne connaît pas. Quand il interroge sa mère à son sujet, il obtient de haute lutte la confirmation de son intuition : l'inconnu n'est autre que son grand-père Horacio, le mari d'Inès qu'il croyait mort depuis trente ans. Les questions se bousculent dans sa tête mais sa priorité est de quitter la Suisse et de partir pour Lyon et la résidence médicalisée où vit le vieil homme. L'accueil est froid. Dur, revêche, buté, Horacio n'a que faire de ce petit-fils qui n'est même pas capable de lui parler en espagnol, la langue de ses origines. Mais Raùl insiste. La colère de sa mère et de ses trois soeurs aînées à l'idée qu'il puisse se rapprocher de son grand-père l'incite à creuser ce secret de famille. Et Horacio qui finit par accepter sa présence lui confie une mission : retrouver son grand amour, une gitane rencontrée à la fin de la guerre d'Espagne et dont il a été séparé. Raùl ne croit guère en ses chances, pourtant, il s'envole vers Madrid pour un voyage riche en enseignements et en émotions.

Grosse déception pour ce roman dont la lecture a été une véritable corvée.
D'abord le style est...et bien il n'y en a pas. Racontée à la première personne, souvent au passé simple, l'histoire est une suite de phrases écrites en langage parlé, les dialogues sont affligeants (dis-je, lui demandai-je, etc.) et l'intrigue est cousue de fil blanc avec une histoire d'amour impossible des plus navrantes. Quant aux personnages...ce sont des caricatures : les vieux sont bougons, la belle gitane danse le flamenco, ses frères sont ignobles, les espagnols sont, soit enfermés dans leurs souvenirs de la guerre civile (pour les plus âgés), soit des fêtards invétérés écumant les rues de Madrid toute la nuit (pour les plus jeunes) et le héros est affligé de trois soeurs et d'une mère qui sont de véritables mégères, mauvaises, castratrices et cupides. Les quatre, oui. Sans parler de son ignorance. Peut-on s'appeler Raùl Pontes et n'avoir jamais eu la curiosité de se renseigner sur son pays d'origine ? Des lacunes que l'auteur se charge de combler en étalant tout son savoir sur la guerre d'Espagne et sur la ville de Madrid. de façon maladroite certes mais cela sauve le roman du naufrage car on prend plaisir à se promener dans la capitale espagnole et les pages du journal d'Horacio sont riches de renseignements sur ce conflits qui a déchiré le pays durant trois ans et sur le sort réservé par la France aux républicains réfugiés de l'autre côté des Pyrénées.
Le matériel était là : la famille, les secrets, la guerre, l'amour, mais n'est pas Almudena Grandes qui veut.

Merci tout de même à Babelio et aux Editions Nouvelle bibliothèque.
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La vie tient souvent à un fil, à un détail près, le hasard, la destinée, une rencontre, pour le journaliste Raúl Pontes, il n'en fallait pas plus pour plonger dans l'histoire de sa famille imprégnée de secrets, de mensonges et à la recherche de la vérité ... dans la mémoire collective.

Pour son troisième roman, David Ruiz Martin a puisé dans les archives et les souvenirs de famillle pour nous concocter ce qu'il considère comme son roman le plus intimiste et personnel.
Bien qu'il ait quitté Madrid à l'âge de 3 ans, l'auteur désormais installé en Suisse n'a jamais oublié ses racines.
L'occasion de revisiter un pan du passé de ses ancêtres et de rendre hommage à sa ville natale.

Je remercie chaleureusement l'auteur pour l'honneur de m'avoir fait découvrir son livre auto-édité, je tiens à souligner un travail exceptionnel pour la mise en page exemplaire et d'avoir retranscrit toutes les traductions des dialogues espagnols en bas de page.
Ce qui a rendu ma lecture des plus agréables et captivante pour en apprécier toutes les nuances et ressorts dramatiques, toutes les subtilités de la culture d'un pays.

La narration à la première personne du personnage principal, Raul Montes, place le lecteur dans une position de proximité, une confidence sur mesure, une familiarité pour coller au plus près de ses sentiments et de ses convictions, dès le début de l'histoire, il ne m'a pas fallu longtemps pour adhérer et m'attacher à ce personnage pour le moins atypique, d'une grande sensibilité et tiraillé par un environnement familial étouffant et envahissant.
Le risque de vouloir ancrer la trame d'une histoire dans un fil conducteur d'un passé révolu est la crédibilité et le réalisme récurrent de l'époque, épargner le déséquilibre structurel qui peut naître entre passé et présent, trouver l'harmonie pour intégrer ces rémanences dans la contemporaneité, l'auteur a su magistralement faire naître chez son lecteur, l'envie d'en découdre, d'en savoir toujours plus.
Une lecture qui m'a pris quelques heures tant la plume est maîtrisée, généreuse, éprise d'empathie pour tous les personnages.

L'émotion à fleur de peau est un ressenti d'ordre personnel, réussir à capter l'attention et la compassion avec autant de brio, je n'hésite pas à qualifier ce roman de coup de coeur, une littérature qui renoue avec les frasques d'un sombre passé d'un pays, la tragédie de tout un peuple, déchiré par des mouvances populaires de grande ampleur, baignant souvent dan l'incompréhension et la torpeur générale, la folie des hommes, les grandes manoeuvres manipulatrices qui ont trahi, révolté des couches de population et dont les effluves, les blessures sont encore aujourd'hui béantes, vives dans l'esprit de tous, de grands bouleversements qui ont traumatisé à jamais des générations, les griffes du passé n'ont pas fini de tourmenter les vivants et de torturer l'âme des défunts.

Les apparences sont trompeuses, la réalité souvent tronquée, les mensonges délibérés pour le plus grand malheur des victimes, une ambiance survoltée pour un climat oppressant, un contraste saisissant avec l'effervescence d'une ville, ses quartiers hauts en couleur, ses couleurs bigarrées, son précieux et inestimable patrimoine, ses nuits d'ivresse, sa vitalité et sa propension à suivre sa voie, ses personnages originaux et riches en contradiction, l'alternance des époques, le miroir d'une société, l'histoire se répète, l'auteur prouve qu'il maîtrise son sujet pour toucher au plus juste et avec toute la compassion profonde chez ses personnages, un travail de recherche et de documentation avérée, des dialogues qui font mouche pour introduire des pistes de réflexion, un rythme qui ne faiblit pour ainsi dire jamais, des révélations qui insufflent une nouvelle orientation au récit, une inspiration, une âme en devenir.

Jamais dans la certitude, les doutes l'assaillant en permanance, pris entre deux feux, le protagoniste n'aura de cesse de se chercher, une quête initiatique et identitaire qui va le mener très loin face aux soubresauts, aux épreuves de la vie personnelle et professionnelle, Raul saura-t-il tracer son destin ? Peut-il se fier à son instinct ? Sa jeunesse va-t-elle le sauver ou le faire sombrer ?

Des questions existentielles qui donnent du relief à la dynamique intrinsèque qui habite tous les personnages du roman, c'est rare pour le souligner mais ils ont tous une histoire touchante à laquelle on peut aisément s'y trouver ou se retrouver, ce qui croît la cohésion et la crédibilité des liens fraternels ou amicaux.
Une plaie jamais refermée, un héritage douloureux, le poids du passé et des souvenirs de la honte, tout le long du roman, cette sensation de voir planer cette ombre surgie des affres et des entrailles de la terre souillée, avilie par de sombres et funestes desseins.

Les relations trans-générationnelle, l'importance de raviver et de ne jamais oublier, le temps qui passe, la transmission du savoir, le travail et le devoir de mémoire, les enjeux sont de taille pour se réconcilier avec soi-même, pour faire la paix avec ses fantômes de l'histoire avec un grand H, l'amour qui flirte avec la mort, l'amertume et le remords qui emprisonnent l'esprit, les prises de position pour accréditer la thèse du choix, rien n'est jamais linéaire dans la progression et la naissance d'une nouvelle vie, terre d'héritage et d'accueil pour renouer et avancer, le personnage personnage est à l'image d'un pays en pleine incertitude, en pleine mouvance, l'auteur situe l'intrigue dans une actualité récente et faisant écho à cette triste période de l'histoire du pays.

Une histoire qui touche un pays et ses frontières mais qui peut indéniablement se projeter dans d'autres civilisations, d'autres guerres, d'autres histoires tragiques qui ont secoué, chamboulé, la répétition pour occulter les erreurs, délivrer les mêmes avertissements et menaces à exécution, l'injustice, la colère, la décadence et les conséquences inimaginables qui ont causé les plus grandes pertes d'illusions, des rêves et des destins brisés, les larmes ne sont jamais loin, la stupeur, la terreur qui a pris possession des lieux, l'impuissance à stopper la machine de guerre impitoyable et infernale, l'enfer c'est les autres ...

Plus d'une fois, j'ai été littéralement submergé par l'émotion et les sentiments irrespirables pour surmonter la peur, les situations extrêmes dans cette atmosphère d'épouvante, inspirer, expirer, viscéralement scotché par l'ampleur et les vicissitudes vécus par les personnages.
Une lecture dont vous ne sortirez pas indemne, prégnante, bouleversante.

Je vous invite vivement à lire Je suis un des leurs de David Ruiz Martin, une plume, un style, une construction maîtrisée de toutes les ficelles narratives, tout le monde pourra se reconnaître ou s'identifier à travers cette galerie de personnages, les caractères et les stigmates d'une ville à la recherche du temps perdu, des habitants avides de retrouver l'optimisme et le bonheur, une histoire riche empreinte de communion et de fulfurances socio-culturelles, les liens invisibles qui unissent défunts et vivants, la deuxième chance, le destin est en marche ...

A noter, enfin, la très belle couverture mystérieuse et intrigante pour donner envie, pour éveiller la curiosité de découvrir les zones d'ombre d'une ville, entre passé et renaissance, la silhouette en filigrane étant l'un des fils conducteurs d'une passionnante histoire.

❤️❤️❤️

Coup de coeur pour Je suis un des leurs qui confirme encore une fois tout le talent de l'auteur à sortir de sa zone de confort, après deux thrillers en un huis-clos angoissant, le syndrôme du Morveux et Que les murs te gardent, une nouvelle corde à son arc pour l'auteur suisse qui monte et se rapproche du sommet des meilleurs auteurs auto-édités.
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Le jour de l'enterrement de sa grand-mère, Raul va rencontrer un vieil homme à la fois inconnu et bizarrement familier. Il va découvrir qu'il s'agit en réalité de son grand-père qu'il croyait mort. Commence alors pour le jeune une quête familiale et personnelle qui va le mener en Espagne.

Raul, jeune homme mal dans la peau et en carence affective, part à Madrid à la recherche de l'histoire de sa famille. Bien plus que des secrets, il va découvrir une nouvelle famille et un nouveau pays qui le sauveront de ses démons.
Ce que j'ai préféré dans ce roman c'est la partie historique. La quête familiale est au final un prétexte pour nous parler de la guerre civile espagnole puis de la dictature de Franco qui a laissée une Espagne meurtrie et exsangue. C'est intéressant et instructifs. Les quelques pages de journal intime du grand-père de Raul ayant vécu cette horreur donne une touche personnelle et émouvante.
L'auteur a un attachement tout particulier envers la capitale madrilène et cela se sent dans la lecture. Il prend plaisir à nous faire découvrir les rues, les places, les parcs de Madrid, tout comme à nous faire sentir l'ambiance de la ville et le caractères des espagnols même si j'ai l'impression que les description ne sont pas impartiales et enjolivent la capitale.
Un peu comme le reste d'ailleurs il y a un côté un peu trop caricatural. le plus flagrant est le caractère des personnages par exemple la mère et les soeurs de Raul qui sont présentés comme des hystériques dominatrices sans aucune nuance...
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Il est vrai que j ai pris plus de temps pour écrire cette chronique car j avais besoin de trouver les mots justes concernant ce roman. Il fallait que je réfléchisse aux termes que j allais utiliser mais surtout essayer de rendre cohérent mon texte car il y a tellement de choses à dire qu il ne fallait pas tout mélanger.

Tour d abord la couverture et le titre : Comme souvent, je ne lis pas spécialement le résumé alors j ai gambergé un peu et puis rien ne venait.. Terrorisme peut être.. Mais hop je me suis mise à lire... C était surprenant car je ne voyais pas la relation entre les 2... Mais j ai compris finalement le point commun et je dois dire qu'il est bien caché dans l histoire.

Une fois n est pas coutume, j ai pris le temps pour le découvrir mais plus que d habitude.. Mais je vous rassurer, ce n est pas qu il est compliqué mais plutôt que cette histoire mérite une attention particulière...

On peut y découvrir l histoire de Madrid et de l Espagne ainsi que leur mode de vie, leurs croyances, leurs douleurs et souffrance que les Madrilènes ont ressentis durant le guerre de Franco. Ça peut paraître rébarbatif quand on parle de histoire mais ici c était différent. Sûrement parce que l on ressent l implication de l auteur et l intérêt très personnel de celui-ci dans ses explications. Lorsque l on voit des monuments et que l'on demande leurs origines on a souvent une belle histoire mais ce n est pas toujours vrai comme j ai pu le lire, on ne pense pas que la souffrance peut être à l origine de certaines oeuvres car c est mieux politiquement. J'ai beaucoup appris sur eux et j en suis encore émue.

Mais il y a aussi l'histoire d'une famille. On a tous des cadavres dans le placard comme on dit. Raùl est un jeune homme hermétique aux sentiments. Pourquoi? Souvent, le blocage trouve son origine dans le passé. Il ne s'entend ni avec sa mère ni avec ses 4 demi soeurs. le décès de sa grand-mère va être le vecteur déclencheur de tout un tas d'évènements qui vont changer sa vie mais aussi "le" changer. Il découvre que son grand-père n'est pas mort depuis 30 ans et qu'il n'y avait que lui qui n'était pas au courant. Et voilà que débute une histoire remplie de rebondissements, de découvertes et de changements mais aussi de rencontres qui le bousculer et lui apprendre énormément de choses sur lui et sur son passé. Sa vie va être changée à tout jamais. Mais pour découvrir tout cela, il va devoir lire un manuscrit écrit en espagnol et pas n'importe lequel: celui de son grand-père. Et c'est ce manuscrit que l'on va découvrir en même temps que Raùl que l'on comprend beaucoup de choses sur sa vie personnelle et aussi sur l'histoire des Madrilène.

C'est une épopée unique où on ressent la totale implication de l'auteur et son amour pour cette ville, ce pays. Il y a beaucoup de nuances sur ce que j'ai lu et ressenti. La guerre où qu'elle est eu lieu à fait beaucoup de dégâts et je remercie tous nos aïeux pour nous transmettre leur vécu et essayer de faire en sorte que cela ne ses horreurs ne reproduisent pas.
Ce roman est fort, puissant, intéressant mais aussi plein d'espoirs quand à l'avenir et qui nous fait comprendre que l'on est maître de notre destin.
Les descriptions précises des lieux, des personnes, de ce qu'ils vivent et ressentent , ne peuvent pas laisser un lecteur indifférent.
Bien entendu, il y a une part d'imagination afin de créer ses personnages mais Raùl,Horacio, Vidal, Tobias et bien d'autres ont leur rôle à jouer et sont très vivants. Ils me paraissaient réels.

Ce roman est pour moi, une véritable réussite autant pour son histoire recherchée et détaillée mais aussi de part l'histoire "personnelle" qu'il a su introduire afin que l'osmose soit parfaite entre l'historique et l'histoire personnelle.
C'est une histoire que l'on doit lire en prenant son temps afin d'en profiter et de bien comprendre tout ce que cela implique.
Je félicite donc David Ruiz Martin pour ce roman.
Je recommande ce roman vivement, il vaut la peine d'être lu. J'ai adoré passer mon temps avec tout ce petit monde. Merci pour ce moment magique.....

Ce livre mérite les éloges pour avoir décrit toute cette histoire dans l'histoire sans lourdeur mais avec beaucoup de conviction. Il a su me transmettre sa passion pour cette ville.
Bravo bravo pour cette réussite....Et encore merci à vous...

Phrase que j'ai retenue : "Ce qui ne m'a pas tué a rendu ma vie plus belle".... A méditer..
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Il y aurait tellement de choses à dire sur ce livre que je ne sais par où commencer. C'est par le plus grand des hasards que j'ai lu Je suis un des leurs de David Ruiz Martin.

L'histoire est d'une richesse incroyable, et son écriture est magnifiquement travaillée.
On navigue entre passé et présent, de la guerre d'Espagne en passant par la Seconde Guerre mondiale et son escale sur la période de la dictature franquiste, à un présent qui se situe dans une Espagne en crise, avec son chômage et la précarité qui explose.

Quand le présent de Raul rencontre le passé de son grand-père dont il ignorait jusqu'à l'existence, c'est toute l'histoire, toutes les habitudes et coutumes d'un pays qui se dévoile à moi. Raul ce n'est pas quelqu'un qui vit. Non, il laisse la vie couler autour de lui et se contente de la regarder passer, désabusé, solitaire, préoccupé par son nombril, malgré une mère et trois soeurs avec lesquelles il n'a pas vraiment d'atomes crochus. La quête improbable, vers laquelle l'envoie ce grand-père tombé du ciel, va se révéler bien plus riche pour lui que tout ce à quoi il aurait pu s'attendre. Il va se trouver lui-même, comprendre et obtenir tout ce qui lui a toujours fait défaut, découvrir ses racines, comprendre en fin ce que veut dire vivre et être vivant. J'ai vu Horacio comme un clin d'oeil masculin à Tatie Danièle, un vieil homme bourru au premier abord, mais avec un coeur en or quand on fouille un peu et surtout au fur et à mesure que son lourd passé s'allège de ses épaules et que l'on comprend tout ce par quoi il est passé.

Les bruits, les odeurs, l'ambiance de la Puerta del Sol, la vie nocturne, la musique, le flamenco, vous sentez… On y est, c'est tout autour de nous. Madrid semble être une ville où la fête y est perpétuelle, une ville où la vie ne s'arrête jamais. Ce côté accueillant, chaleureux, ces mains tendues même pour l'inconnu de passage. L'insouciance et la légèreté semblent de mise, chacun cherche à profiter de tout ce que la vie peut apporter et tente d'en profiter en pensant que demain sera un jour plus faste. Chez moi, ça s'appelle croquer la vie à pleines dents, en Espagne ça se résume par « Viva la vida ». Et en même temps, on sent la conscience aiguë que ces personnes ont de la situation dans laquelle se trouve leur pays.

Le plongeon dans le lourd passé de ce pays se fait intense et cruel. Les drames vécus sont racontés avec pudeur, mais réalisme. On sent tous le poids de ce passé dans la vie actuelle, dans la façon d'aborder les événements ou la vie elle-même. Toutes ses douleurs laissent des traces indélébiles et peuvent aussi créer un blocage qui empêche de profiter pleinement de son présent. La crainte de revivre des souvenirs qu'on voudrait enfouis à jamais peut être plus forte que le plus fou de tous nos désirs et faire passer à côté du bonheur. Combien de familles ont vécu ce grand gâchis dans ce passé dévasté par la guerre ? Combien encore devront en passer par là ?

Ce récit est une mine d'or d'informations sur l'Espagne et son histoire, mais aussi sur la culture gitane et leur rejet de gadjos, l'origine du flamenco et même sur le fameux classico pour les amateurs de foot. Je prends connaissance de faits que je ne soupçonnais pas, comme les liens concrets entre la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale. La manipulation a comme souvent eu un grand rôle à jouer dans tout cela. Comme souvent, l'intérêt du plus fort prime sur celui du plus grand nombre.

Mais cette histoire n'est pas que tristesse et souvenir douloureux. C'est aussi l'amour qui se reproduit comme un écho d'une génération à l'autre. C'est de la joie, de la bonne humeur, une famille qui se retrouve, se comprend. C'est du pardon, de l'espoir, du courage, de l'empathie, de l'entraide, des liens forts que rien ne peut briser.
Une phrase revient à plusieurs reprises dans l'histoire, qui à elle seule résume bien toute cette histoire : "Ce qui ne m'a pas tué a rendu ma vie plus belle".
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La peur rend les gens fous. Elle pervertit les esprits et leur fait inventer m'importe quoi pour sauver leur vie en sacrifiant celles d'innocents.
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« Ce vieillard était parvenu par je ne sais quel moyen sournois, à me guider là où il souhaitait (...) Il avait su m'implanter la graine de la pitié alors que c'était un sentiment qui pour moi n'avait jamais eu de valeur »
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Pour lui, je n'existais plus, me renvoyant dans une case impossible, une catégorie à part : celle des orphelins sentimentaux, dont les parents demeurent en vie mais où l'absence est bien réelle.
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J'avais souvent remarqué que les femmes s'y prenaient mieux pour garder les secrets. Mais les hommes, eux, étaient plus à l'aise avec.
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Vidéo de David Ruiz Martin
« Requiem des ombres », la bande-annonce. Un thriller de David Ruiz Martin.
Hanté depuis l'enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme. Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs. Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes… … au risque de vous entraîner dans l'abîme, là où le remords et la honte règnent en maîtres. Où le destin semble se jouer de vous. Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité : peut-on aller à l'encontre de ce qui est déjà écrit ?
Roman disponible le 12 mai 2022 (papier & numérique).
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