Perdre un poumon, puis le nez, la bouche, ensuite redevenir enfant et se prendre pour un roi. Telles sont les étapes de la maladie que
Marion Fayolle décrit avec beauté et puissance en y ajoutant de la poésie et de la rêverie.
Il faut pourtant faire face à ce mal qui est entré dans la famille. S'entraider pour ne pas sombrer, pour ne pas s'oublier. Cependant l'attention est énorme. le père réclame terriblement de temps. Mais cette maladie permet aussi de mettre des mots sur les sentiments ressentis, sur ce qu'on ne s'est jamais dit.
« Je pensais que la maladie et toute sa malchance auraient fini par le rendre plus tendre. » Mais non, ce père est toujours une pierre rugueuse, recouverte d'aspérité, coupante. Un désir de tendresse qui n'arrive pas mais qui n'altère pas l'amour que la narratrice lui porte.
Marion Fayolle est douée. Vraiment. Rendre compte d'une histoire tragique et la rendre poétique grâce aux métaphores, peu y arrivent. Elle oui. C'est tout un monde de poésie qui s'ouvre à nous pour accompagner cette famille dans leur quotidien.
J'avais déjà été séduite par les traits particuliers des dessins colorés dans «
Les coquins » et je dois avouer qu'avec l'ajout des textes et cette calligraphie si particulière, j'ai eu un coup de coeur pour l'auteure. C'est avec beaucoup d'émotion que les pages se tournent pour arriver à la dernière, le coeur un peu gros et les yeux un peu mouillés
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