J'ai beaucoup aimé ce court récit qui est une véritable ode au voyage et à la vie.
Il raconte la rencontre d'un jeune bordelais parti vivre en Inde avec Ramesh, le philosophe d'un bidonville de Delhi, qui sera son guide dans la découverte de ce pays si différent du sien. On s'attache aux personnages et à leurs discussions sur le sens de la vie et l'importance du voyage. Ce récit donne envie de découvrir cette « Incredible India » si riche en découvertes et en surprises !
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Une expérience professionnelle enrichissante, marquée par une belle rencontre humaine, qui laissera des traces dans la vie de l'auteur.
Une réflexion sur la vie, sur les différences, le voyage et les rencontres.
Un road-trip, qu'on parcoure agréablement en imaginant volontier le scénario d'un film.
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On ne force pas à la rencontre. Ce n'est pas instantané. Pour engager une relation de confiance et de sincérité, il faut avant tout de la patience. Nous avons besoin tout d'abord de nous habituer à une présence avant de construire un lien. Il faut du temps, sinon les rencontres ne sont vouées qu'à être éphémères, et c'est d'autant plus vrai en Orient. J'appelle cela le temps du café turc. Temps d'attente dédié à la discussion, à la rencontre, car il faut laisser le temps au marc de café de retomber au fond de la tasse avant de le boire. Tout un art de vivre que j'avais décidé à mon départ d'appliquer à mes voyages.
Mes vingt deux ans me donnaient l'illusion d'avoir acquis assez de connaissances et d'expériences. Mais là, face à cet homme d'âge mur, marqué par son vécu et sa condition sociale dans la nation indienne, je compris mes erreurs, mon ignorance. J'avais tellement de choses encore à apprendre et à vivre. C'est suite à cela que ma relation avec Ramesh prit un tournant. Je décidais d'adopter une autre attitude, car il y a des rencontres dont on pressent l'importance qu'elles prendront dans une vie. C'est ainsi qu'à l'instar d'un disciple de Socrate, je serai donc l'élève, l'élève de Ramesh, le philosophe du bidonville.
Dans ce pays, les conditions de vie difficiles de certains s'entrechoquent avec celles plus confortables, d'autres. Mais cela sans bruit, sans violence. Contrairement à nos pays, ici, on ne jalouse pas son voisin, car la roue de la vie tourne et nous laisse espérer mieux après la mort. Pour quelqu'un comme moi, expatrié et en découverte permanente, cette mise en confrontation avec la réalité la plus cruelle, nous force étonnamment à la résilience. On accepte l'inacceptable, on se révolte, on s'émeut en silence, une manière peut-être de s'éprendre du réel, aussi brutal soit-il.
Depuis que j'avais levé les yeux au ciel en pleine nuit sur la Pagong Lake Road, j'étais en quête de spiritualité. Je me suis souvent demandé si l'effet aurait été le même en France. Si sur une crête des Alpes, la vue du ciel étoilé, aurait soulevé en moi ces mêmes sentiments. L'Inde avait-elle vraiment la magie qu'on lui prête de réveiller la spiritualité en l'homme ?
La peau claire, les yeux légèrement bridés laissaient imaginer des origines chinoises. Ils avaient des sourires lumineux comme ceux des birmans. La beauté des Ladakhi était indéniable et le charme de leurs femmes semblait appartenir à une légende.