Je suis Camille

Camille est née fille dans le corps d'un garçon. Harcelée, elle déménage et arrive en France avec toute sa famille.

Alors qu'elle se fait une excellente amie, Zoé, elle envisage rapidement de lui confier son secret. Mais sera-t-il en sécurité ?

Un album grand format qui traite du genre à travers le portrait d'une jeune fille qui a assez de courage et de volonté pour s'affirmer comme elle se sent et non d'après les attributs de son corps.

Le récit décrit une famille aimante, respectueuse et à l'écoute de leur enfant et une amie qui va dépasser ses propres intérêts pour le bien-être de Camille.

Ce carcan plutôt idyllique, augmenté par la musique qu'elles partagent, est tempéré par la souffrance passée et par le danger qui semble guetter la jeune fille.

La question de la transidentité est traitée positivement car l'héroïne est certaine de son identité et bien entourée. Elle est quelque sorte banalisée car Camille cherche avant tout une amie avec qui discuter, jouer et se confier, comme toutes les autres filles.

Les images sont jolies et privilégient les regards entre les personnages. le thème du secret est finement amené et sa nature aurait pu être différente.

Un livre qui permet ainsi de dépasser les stéréotypes et aide à lutter contre les discriminations grâce à une héroïne émouvante et attachante.

A lire et à partager !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..

"Je suis Camille" est un album qui aborde la transidentité. Sujet qui n'est pas fréquent dans les livres pour enfant, malheureusement.
On y suit Camille, une petite fille née dans un corps de garçon. Elle entre en sixième et appréhende de revivre les brimades qu'elle a subit dans son ancienne école.

Le sujet de la transidentité est traité de façon intelligente et touchante. On sent bien la détresse de cet enfant qui a peur du regard des autres. Ce n'est pas un album qui aborde l'annonce aux parents, l'acceptation de la famille, l'acceptation par l'éducation nationale et tout ces aspects déjà souvent traités dans les documentaires. Ici, c'est plutôt sur le plan amical que ça se joue.
Je n'ai pas forcément accroché aux illustrations, ni à tout les détails de l'histoire : les amourettes de collège et la passion musicale de Camille. Pourtant, ces petites choses quotidiennes ancrent le personnage dans ce qu'elle est : une enfant qui entre au collège. Rien de plus, rien de moins.

C'est un album nécessaire dans lequel Jean-Loup Felicioli a fait un travail de sensibilisation efficace. Je conseillerai tout de même cette lecture à partir du CE2/CM1 car c'est un album long, abordant certains sujets difficiles.

Cet album figure dans la sélection 9-12 ans du prix UNICEF 2021, et c'est compréhensible au vu des émotions que traverse Camille.
Mais un accompagnement me semble tout de même indispensable pour que les enfants comprennent réellement ce livre. Car il y a selon moi un vrai souci avec les choix d'écriture de l'auteur, qui font qu'il passe totalement à côté de son sujet.
J'aurais aimé découvrir le cheminement de Camille, comment ses parents avaient accepté la situation, et de quelle manière elle l'avait expliquée à ses amis pour parvenir à être appréciée telle qu'elle est. Parce qu'il me semble essentiel de montrer aux enfants qui sont dans cette situation qu'ils peuvent être acceptés et accompagnés dans la réappropriation de leur corps.
À la place, je me suis retrouvée face à une accumulation de clichés adolescents (groupe de musique, fête qui tourne mal, jalousie de la copine amoureuse du garçon plus âgé...) qui montrent bien que Camille aspire à une vie "normale" mais qui n'apportent aucune information concrète, ni aux enfants qui peuvent être concernés, ni à leurs camarades. Parce que cela aurait aussi pu être un des objectifs de cet album : expliquer aux enfants ce qu'est la transidentité pour leur permettre de mieux comprendre et accueillir. Mais pour cela il aurait fallu faire preuve d'un peu de pédagogie et ce livre en est malheureusement dépourvu.
À ceci s'ajoutent des illustrations numériques que je n'ai pas du tout aimées. Les décors et les corps sont traités de manière hyperréaliste, alors que les têtes sont disproportionnés et les yeux en amande de travers.
Bref, une déception.
Pour ceux qui veulent un livre traitant de la transidentité à l'adolescence, je recommanderais plutôt "Le voyage de nos vies" de Chris Colfer, bien plus didactique.

Un album tout en délicatesse, sur un sujet très délicat.
Après le beau conte de Noël Et si c'était lui ? qui au-delà du mignon suspens, nous parlait d'accueillir l'autre, sans a priori, Jean-Loup Felicioli fait encore plus fort cette fois, avec une magnifique histoire de tolérance, et d'accueil de l'autre dans sa différence.

Ne lisez pas ma chronique si vous ne voulez pas en savoir trop, impossible de parler de cet album sans divulgâcher. D'ailleurs, même la 4e de couv' le fait, il faut bien savoir de quoi parle le livre.
Camille est née dans un corps de garçon, mais elle se sent totalement fille, depuis toujours.
Elle arrive tout juste en France pour entrer en 6e, ses parents ayant quitté les États-Unis surtout parce que ça se passait mal pour elle à l'école.
Elle espère recommencer ainsi une vie plus simple ici.
Pour cela, ils essaient de mettre le moins possible de personnes dans le secret, mais ce ne sera pas facile d'éviter que ça s'ébruite, et que le harcèlement ne recommence.
Heureusement, elle va rapidement se lier avec une camarade au grand coeur, qui saura passer outre les préjugés.

Ceci, c'est le thème de l'album.
Mais ça ne rend pas justice à la grande qualité du texte, à la beauté des illustrations, à la douceur de l''ensemble.
Un album à avoir absolument, sur un thème très peu présent en jeunesse.

Je trouve qu'en quelques pages, il dit les choses bien mieux que le roman George, souvent conseillé sur ce sujet.
Si je devais mettre un très très petit bémol, c'est sur ce passage :
Lors de sa présentation comme nouvelle élève, le prof de SVT lui demande "Camille fille ou Camille garçon ?", et le soir sa mère lui dit "Je suis surprise qu'un enseignant se permette ce genre de remarque !"
Or, pour moi, ce n'était pas une remarque, mais une simple question, question assez légitime de la part d'un professeur habitué depuis toujours à voir en classe une séparation entre filles et garçons.
Parce que oui, ce qui était vrai quand j'étais jeune perdure malgré la mixité : en 6e, filles et garçons se mêlent encore très peu, en classe comme en dehors, ce sont souvent deux mondes qui se côtoient sans trop se mélanger.

Et j'oubliais de dire que c'est un bel album, très grand format, couverture épaisse cartonnée, une illustration pleine page sur chaque double page.
Même les pages de garde sont émouvantes, ces ombres amies sur un feuillage de rentrée des classes !
Ce n'est que vers la moitié du livre qu'on découvre la particularité de Camille. Jusque là, ce ne sont que des allusions. Pas forcément évidentes si on n'a pas lu de résumé.
Je serais curieuse de voir comment les enfants vont découvrir de quoi ils'agit.
Je trouve toujours curieux que lorsque l'auteur laisse planer un mystère assez longtemps dans un livre, la 4e nous le dévoile d'entrée.
Mais évidemment ici, il est intéressant de savoir quel est le sujet de l'album.
je ne sais comment présenter ou lire cet album aux enfants : leur dire d'entrée le sujet, leur laisser découvrir ?

Dans tous les cas, un album indispensable et un réel plaisir à découvrir.
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Un album gai et coloré qui aborde le transgenre avec pudeur.
"J'ai vécu des moments très durs dans mon ancienne école", avoue Camille. Et pourtant c'est une fillette enjouée, qui envisage ce nouveau départ en France avec optimisme, même si l'on sent une certaine tension tout au long du récit: comment Zoé va-t-elle réagir en apprenant que sa meilleure amie a un corps de garçon? On sent Camille fragile derrière son apparente confiance et "cette tristesse qui m'habite depuis si longtemps" ne demande qu'à resurgir. Zoé a le pouvoir d'annihiler tout espoir en l'avenir autant que de l'aider à avancer. Si les couleurs vives du dessin et le côté manga des personnages (avec leur grosse tête aux yeux en amande) évoquent l'insouciance de l'enfance, c'est avec une grande maturité et beaucoup de courage que Camille assume son choix identitaire. Elle tire sa force de sa famille qui la soutient pleinement ("Ma petite soeur se fiche que je sois un garçon ou une fille") et sait trouver les mots quand le doute et la peur s'installent.
Ainsi, à la différence de la plupart des romans que j'ai lus, l'auteur fait le choix d'aborder ce sujet délicat sous un angle résolument optimiste, sans pour autant nier la difficulté de la situation ("Je veux faire partie des gens qui ne trichent pas, ne mentent pas, ne se cachent pas"). Cela fait un bien fou et encourage de manière générale à se battre pour ses convictions.
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