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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Haka.
Un polar comme un uppercut...Cru, excessif, violent, lyrique....
"Too much", c'est une évidence.
Trop de morts, trop de bagarres, trop de rails de coke et trop de sexes scalpés, mais malgré tous ces défauts, malgré le poncif du héros recru de tourments, cédant à sa part d'ombre et virant lonesome bad boy, on ne peut s'empêcher de saluer le panache de ce polar hystérique et fiévreux.
La Nouvelle Zélande, ses paysages pour surfeurs blonds et ses rites pour sorciers cannibales; le massacre comme seule issue à une intrigue saturée de violence; le sexe comme on se noie, la mer comme on on s'étreint; tout le livre malgré une saturation de bruit et de fureur est un frénétique HAKA hurlé à la face du lecteur.
On peut détester. On peut aussi capituler et avouer une certaine fascination.

Utu.
A la question : Fitzgerald - le héros de Haka- peut-il décemment avoir un fils spirituel aussi brutal, aussi toxico, aussi testostéroné – et néanmoins aussi fleur bleue- que lui, Caryl Ferey dans Utu répond : oui, Paul Osborne !
Il est juste un peu moins Maori. Quand même, pas un de ces pakehas, ces pâles petits blancs colonisateurs- un métis, sans père, mais avec des yeux jaunes, des yeux de bête sauvage, ce qui compense largement..
Paul Osborne, donc, prend la relève en terre maorie, après la disparition apocalyptique de Fitzgerald et de quelques dizaines d'autres…
Un flic, lui aussi.
Pas plus clean que son prédécesseur : toujours chargé à tout ce qui se sniffe, s'injecte ou se fume, prêt à en découdre sans se faire prier, n'hésitant pas à tirer une balle dans le genou de son supérieur hiérarchique pour avoir les coudées franches sur une enquête, pas avare de sa personne non plus : Rosemary, la femme de son coéquipier, Ann, une ravissante top-model, Amelia, la toute jeune assistante du coroner, toutes y passent allègrement , même si aucune ne remplace son seul et unique amour de jeunesse, Hana, la belle et sombre Maorie, éternellement poursuivie, et éternellement insaisissable…
Voilà pour les poncifs…mais ce serait manquer aux attentes du lecteur- petit –poucet-amateur- de -polar que de lui refuser ces cailloux pour baliser sa route…surtout en terra incognita !
Tout le reste, en effet, est profondément et vigoureusement original : la Nouvelle-Zélande, le « pays du long nuage blanc » est cette fois nettement plus présente que dans Haka - et toujours plus dépaysante.
Au fil des péripéties, et avec autant de rigueur que de doigté, nous voilà instruits des rites et coutumes maoris, comme les élèves de ces kohangareos, ces écoles maories où s'apprennent les hakas.
Ni les mokos, ces tatouages rituels des guerriers maoris exécutés par le tohunga, chaman et homme-médecine de haut savoir-faire, ni le uhi, ce couteau à inciser les chairs, bistouri du tatoueur expérimenté…taillé dans un fémur humain, ni le culte de Hauhau, institué anciennement pour résister à la colonisation britannique et brutalement ressuscité, ni le mana qui est l'âme et la force d'un Maori , ni son attachement à sa terre- son turangawaewae, littéralement lieu où il peut se tenir droit- ne nous demeurent étrangers..
Et enfin, moko sur le mana (ou cerise sur le gâteau), Tu-Nui-a-Ranga, la hache de guerre, la hache sacrificielle , la hache à décapiter les ennemis - qui devait servir à aiguiller sur une fausse piste notre beau métis aux yeux jaunes, loin des magouilles politicardes et immobilières qui font les beaux jours des nantis et de leurs hommes de main, police comprise… ce qui aura pour effet, évidemment , (avec l'aide de quelques substances psychotropes), de décupler ses facultés neuronales et de le jeter, au contraire, sur les traces encore fraîches du scandale et de l'horreur…
Je vous laisse découvrir ce que sont les mokomakaïs…
Un indice : Utu veut dire vengeance…
Un superbe polar, lyrique, hystérique et fou, dopé à l'humour noir, mais totalement maîtrisé et construit comme une symphonie…le final vaut son pétant de dynamite… Des personnages attachants et bien campés : Paul, Hana, Amelia- et moi, qui ai toujours un faible pour les kupapas (non, je ne traduirai pas…) sans espoir de pardon, j'ajouterais Jon Timu, vieux policier maori doublement condamné et père d'un enfant trisomique, Mark.
Mark, un innocent : le seul peut-être de cette sombre course vers l'abîme…
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Edition de "Folio Policier", sortie en 2011 en poche, et qui regroupe les romans "Haka" et "Utu".
A noter la présence d'un chapitre inédit, uniquement disponible pour cette édition, sous forme de prologue à "Haka" et faisant le lien avec les deux romans.
Idéal pour découvrir cette sombre saga policière.
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Saga maorie

Caryl Ferey, explique sur son site qu'il est parti à vingt-deux ans avec des potes pour un long périple dans l'hémisphère sud. L'appel austral. de ces expériences et notamment d'un long séjour en nouvelle Zélande il ramène un roman impubliable de 4000 pages pour finalement trouver son style et son rythme avec « haka » publié en 1998 (il a trente et un ans) . « hutu » viendra plus tard en 2004 et sera suivi des succès « Zulu » et « Mapuche ».

Ce rappel a son importance puisque « Saga maorie » se trouve être la réunion de « haka » et « hutu » dans un seul volume additionné d'un prologue écrit en 2011. Et c'est une bonne initiative car « haka » souffre encore du style des débuts à savoir des blagues de potaches assez foireuses du style « rendez-vous entre minuit et les couvertures », ce qui a tendance à gommer le propos sur la condition maorie qui ne transparait vraiment que dans le second opus, dégagé de l'espièglerie littéraire des débuts. Comme quoi, il faut savoir reconnaitre ses petits défauts, sans pour autant renier les éditions originales. C'est la preuve d'une grande maturité.

La violence est omniprésente, encore une fois plus gratuite dans « haka » que dans « hutu » et c'est bien la marque du progrès. Caryl Ferey nous a montré depuis sa tendance à supprimer ses personnages sans état d'âme. Il ne fait pas bon être le héros ou l'héroïne de ces histoires de trafic d'influence et de magouilles coloniales. On taille ici des gris-gris dans les fémurs et les gens ont tendance à « perdre la tête ». Sexuellement c'est pornographique et morbide et ça fait mal aux fesses.

Astucieusement, les flics Jack Fitzerald (haka) et Paul Osborne (hutu) ne se rencontrent que dans le prologue de 2011 . Pris séparément, les inspecteurs sanguinaires et violents ont des parcours assez semblables, des sentiments de frustration communs et la vie du second suit logiquement celle du premier. Ce qui est récurrent ce sont les Maoris, leur condition, leur histoire et leur lutte pour une reconnaissance. Les blancs sont évidemment infects, comme partout où l'argent inspire les âmes perdues.

Plus de huit cents pages permettent de se noyer complètement dans ce bain austral , avec des effets de miroirs entre les deux épisodes et un souffle continu dans l'horreur et la dérision.
L'édition Folio ne pèse pas sur l'estomac.

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A partir du premier chapitre jusqu'au dernier du diptyque infernal, c'est comme si on se promenait le long d'un chemin de fer parsemé de bâtons de dynamite. Chaque paragraphe, une détonation, qui n'épargne personne et sème les cadavres avec violence et acharnement, dépouillés de toute humanité. Les héros sont des hommes terribles, perdus, les personnages secondaires sont soit des pourris corrompus, soit des potentielles victimes de tueurs sanguinaires, chaque échelon du pouvoir est vicié et à la fin, plus aucune lueur d'espoir. Imaginez-vous emporté par la spirale apocalyptique genre In the Hall of the Mountain King, le bout des doigts de plus en plus rongés au fur et à mesure que sonne le glas, la vengeance ultime des maoris.

Si vous n'étiez pas encore totalement mangés par les vers après Zulu, c'est maintenant chose faite. Malgré quelques passages vraiment clichés lorsqu'il s'agit des relations hommes-femmes, la chasse au trésor est très salement bien menée. A moins d'être bien accrochés et partisan de l'humour très noir, n'essayez pas d'avaler d'une traite ce café noir épais comme la nuit et goudronneux comme le trottoir sur lequel vous allez vous ramasser.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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HAKA:

Noir, glauque, violent et lyrique.
Un récit sombre et épique
Où se mêlent souffrance, vengeance
Et ancestrales croyances.

Flic veuf et drogué,orphelin d'enfant,
Une vie malmenée…un avenir sanglant.
Métis maorie au coeur creux
Enfanté par Caryl Ferey,
Jack Fitzgerald, héros fiévreux :
Perdu, bloqué dans son passé.

All blacks dansant la mort,
Moisson de métaphores,
Ferey chante la noirceur
Pour nous, lecteurs-voyeurs.

Un tel roman sans espoir
N'inspire que tristesse et noir.
Et pourtant c'est de douceur
Dont je veux être l'auteure.
Des rimes exorcisant l'enfer
D'un tel roman. du moins j'espère...

UTU :

Dans la famille « flic torturé, désabusé, écorché, etc » je demande Paul Osborne !

Suite directe et sans temps morts de « Haka », « Utu » confirme le net penchant de Caryl Ferey pour le violent et le sanglant et plonge le lecteur dans les eaux sombres et boueuses d'une Nouvelle-Zélande ivre de vengeance.

Et justement, en langage Maorie, Utu est un principe de vengeance et Caryl Ferey a le talent de créer des personnages drogués à la vendetta, dopés à l'adrénaline et défoncés à la colère. Une colère qui détruit tout sur son passage, même l'amour. L'amour que Paul Osborne cherche avec l'énergie du désespoir, un jusqu'au-boutiste roulant à la passion et flirtant avec la mort.

A l'instar de Fitzgerald dans Haka, Osborne survit plus qu'il ne vit. Semblable dans l'amour perdu et la destruction, se nourrissant de solitude et de paradis artificiels, Paul Osborne court et se drogue, véritable anti-héros à la mode Ferey.

Moins lyrique que Haka mais tout aussi sanguinaire, le style Ferey se veut noir, pessimiste et déconseillé aux âmes sensibles et dépressives. Un tableau mortifère de ce que peut enfanter l'âme humaine, sur fond de mythologie ethnique et de tatouages tribaux. Une oeuvre unique et dérangeante, à lire absolument.
Lien : http://lemarquepagedenath.wo..
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Un classique à na pas rater ! les deux oeuvres se completent et nous offre un panorama complet de la culture maori en plus de deux superbes polars.A ne pas rater ! L'auteur est un specialiste et un des meilleurs auteurs actuels de ce style que j'affectionne particulierement et j'espere que comme moi vous adorerez ces deux oeuvres !
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Difficile de sortir indemne d'un livre de Carol Ferey. C'est violent, sans espoir sur la nature humaine et sur les valeurs qui régissent la culture occidentale. Beaucoup de désespoir, de vies gâchées par l'ironie du destin, d'autodestruction et d'amours impossibles. le sexe et la perversion sont omniprésents.
Ce livre est composé de deux histoires liées mais qui ont des personnages principaux distincts et pourtant si semblables. Deux flics ayant du sang maori, aux méthodes peu orthodoxes, violents, alcooliques et accessoirement toxicomanes, enquêtent sur des affaires qui concernent la communauté indigène. Tout deux, détruits par la disparition de leur amour de jeunesse, survivent en se nourrissant de vengeance et de violence. le récit permet de comprendre leurs histoires par des allers retours sur leur passé. Ces enquêtes permettront aux deux policiers de mettre un point final à leur quête dans le sang et la mort.
Beaucoup de rythme, de rebondissements et des intrigues aux multiples facettes. une fois commencé difficile de lâcher le livre.
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La Nouvelle Zélande, paradis lointain perdu avec ses plages blanches, sa forêt verdoyante...

On oublie. le monde de Caryl Ferry est aux antipodes. Il nous plonge dans un monde d'ultra violence, de drogues, débauche... Personnages perdus en quête d'identité, d'amour perdu le tout sur la sempiternelle question Maori, la reconnaissance de leur culture...

Le style est cru, violent mais on s'attache aux personnages Fitzgerald et Osborne.
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2 romans réunis.
A la fin de Haka ma question était : mais qui va intervenir dans Utu ? Parce qu'il ne reste plus trop de têtes avec un corps en dessous pour la deuxième partie.
Deuxième partie que j'ai préféré à la première, mieux écrite, en tout cas plus agréable à lire (si agréable peut-être employé pour ces polars sanglants) pour moi, mieux ficelée, découpée, tranchée.....
Pour une troisième partie, il va falloir repeupler la Nouvelle Zélande.
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