Tous les violonistes, tous les violoncellistes, se heurteront un jour à cette légende du Violon Noir. Au détour d'une répétition, à l'occasion d'un voyage à Venise, lors de la visite d'un luthier hors d'age, en ouvrant par mégarde une vieille armoire ou une cache secrète,
le violon noir apparaîtra, suivi de ce conseil étrange, " il dégage une musique si parfaite qu'il porte malheur à celui qui le touche."
Maxence Fermine, nous donne à travers 116 pages une version romanesque, et poétique du Violon Noir, vous le découvrirez à Venise, en 1797 chez un élève de stradivarius, un vieux luthier du nom d'Erasmus.
Nous sommes hébergé par le luthier, entre le jeune Johannes Karelsky, soldat blessé de l'armée de
Bonaparte, et le luthier, un dialogue s'installe, des connivences se font jour, car Johannes fut un enfant prodige, un violoniste adulé, avant d'être cueilli et conscrit par l'armée de
Bonaparte.
Erasmus se vantait de posséder trois choses exceptionnelles : un violon noir, aux sons étranges, un échiquier, qu'il qualifiait de magique, et une eau de vie défiant les années.
Des événements étranges se déroulent autour d'Erasmus, il n'a plus toute sa tête, tous les feuillets griffonnés s'effacent, mais quand il est ivre un monde étrange remonte à la surface.
C'est Francesco Stradivari qui engagea Erasmus dans l'entreprise familiale à Crémone, lui le fils du grand Antonio dit Stradivarius, dont chaque instrument illustre une voix de femme, toujours différente mais où combien sublime.
Erasmus, est surpris d'entendre Johannes raconter un rêve qu'il a eu sur le champ de bataille, alors qu'il était dans le coma, le chant d'une femme à la voix d'or l'a bercé. Les souvenirs envahissent alors la mémoire du vieil homme, la légende du Violon Noir.
Ce récit fantastique de
Maxence Fermine, forme comme la psalmodie, d'un récit plus dense et plus long,
le Stradivarius Perdu, de
John Meade Falkner.
Ce dernier livre est un chef d'oeuvre, que ma chronique avais à peine esquissé en 2015. le jeune musicien qui s'empare de ce violon au destin tragique, va l'entraîner en Italie sur les traces de son luthier, un conte plus étrange et plus envoûtant encore.
Je reprendrai cette chronique pour redonner toute sa finesse à La gaillarde de Graziani.