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sur 729 notes
Un roman magnifique sur les femmes, leur abnégation en un temps pas si lointain...Une écriture juste et limpide qui m'a rappelée celle De Maupassant. Court et percutant!
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Un tout petit livre, 155 pages lues en un rien de temps mais... quel livre ! Voici un livre sur les femmes. Il nous raconte la vie de plusieurs femmes du début du vingtième siècle dans les milieux bourgeois, épouses et mères, enchaînant les grossesses, aimant mais perdant tellement également, condamnées à voir disparaître ceux qu'elles aiment sans pouvoir rien n'y faire. Leurs mariages ont été arrangés et elles s'en accommodent, apprennent à aimer leurs maris, les perdent, tout comme elles perdent plusieurs de leurs enfants. Au rythme des naissances et des décès, elles aiment, transmettent, font preuve d'un courage sans faille, élégantes dans leurs joies tout comme dans leurs chagrins.

La vie et la mort s'entremêlent dans ce livre où l'on passe du lien charnel et profond unissant la mère à son enfant à la douleur des deuils. C'est un livre de chair, un livre de sang, un livre d'amour et de courage, de peine et de douleurs. C'est un hymne à la mère, un hymne à la femme, à la transmission et au cycle de la vie. C'est beau, c'est subtil et cela nous emporte.

Un livre sur et pour les femmes, à l'écriture aussi belle que délicate. C'est le deuxième livre que je lis d'Alice Ferney et je ne vais pas m'arrêter là !

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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L'élégance des veuves est puissant, puissant par ce mouvement de vie, personnage central du roman, qui habite les maisons et les coeurs de trois générations de femmes qui prennent vie, donnent vie, se font prendre par la vie, perdent la vie.
Le style est précis, juste, habile, immense. Il touche le coeur de chacune d'entre nous, ce qui nous lie sans se voir, ce qui nous traverse et ne meurt jamais, ce qui fait qu'on se relève, qu'on y croit encore un peu, qu'on met un pied devant l'autre depuis l'origine du monde.
Quel beau livre puissant, beau comme une falaise et doux comme un été.
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J'ai lu un peu comme une parenthèse ce court roman d'Alice Ferney, auteur que je suis depuis "Grâce et dénuement".

J'avoue que sur les 40 premières pages, je me suis demandé : "Mais qu'est-ce qui lui prend ?" J'avais la désagréable impression d'une apologie de la servitude volontaire de la femme, faite "naturellement" pour ce rôle de procréation, puis pour rester à la maison gérer l'intendance de la famille.
Et puis la veuve qui reste pour toujours fidèle à son mari...

Comme cela a été dit au-dessus, je restais en dehors, je ne me sentais pas familière de cet environnement aisé, traditionnel et catholique fervent. le personnage de Valentine ne me touchait pas plus que cela, peut-être effectivement en raison de l'écriture objective et finement précise d'Alice Ferney, mais un peu clinique au premier abord.

Peu à peu, toutefois, j'ai commencé à être touchée par un certain charme, à partir de l'histoire de Mathilde et d'Henri, le fils de Valentine, et d'abord par leur couple. C'était ambivalent : d'un côté il me semblait terriblement despote et elle soumise, mais de l'autre, l'écriture, à ce moment, comme à dessein, opère un basculement : tout en maintenant le lecteur relativement à distance, le point de vue interne des personnages fonctionne, et surtout celui de Mathilde.

Je me suis dit que vraisemblablement Alice Ferney voulait rendre hommage à des générations de femmes des "temps durs", qui n'avaient pas le choix, de par l'absence de moyens pour les femmes de maîtriser leur corps et leur fécondité, et surtout de par l'emprise d'une éducation rigoriste, formatée par l'idéal du mariage et de la maternité.

Et là, je me suis dit qu'Alice Ferney faisait oeuvre d'ethnologue, et le reste de la lecture m'a paru plus intéressant. On voyait du reste bien comment cela fonctionnait avec l'éducation que le couple dispensait à leurs enfants. Et tout cela aussi se situe entre les deux guerres, même si cette évocation de l'éternel féminin maternel est tellement universelle qu'on oublie le contexte historique (qui ne se marque que par les deuils, tribut à la guerre).

En somme, ces femmes sont bien des héroïnes, non de la maternité ou de la soumission consentie, mais du "faire avec" : malgré l'inégalité entre l'homme et la femme (non contestée par elles), malgré la terrible fatigue de porter de nombreux enfants (Mathilde en aura 10 !), malgré les limites de leur horizon, elles essaient de communiquer l'amour de la vie à leurs enfants, d'être toujours présentes à eux pour qu'ils ne manquent de rien, et elles respirent aussi la vie dans leur présence charnelle, leur odeur, leur enfance, juste retour de l'amour qu'elles dispensent généreusement, sans compter.

Les personnalités des maris étaient aussi étonnantes : rigides, pétris de certitudes, ils ont des relations maladroites avec leurs femmes, ils sont souvent peu empathiques, n'expriment leurs sentiments que du bout des lèvres, mais ils ont besoin d'elles - en même temps, leurs relations avec leurs enfants sont vraiment symptomatiques d'une époque révolue, et on se prend à penser qu'ils ont tout raté, même si leurs enfants sont bien élevés et font bel effet à la messe...

J'ai suffisamment apprécié pour terminer cette lecture, mais je n'ai pas pu vraiment entrer dedans. A noter que c'est tout de même un bijou d'écriture, il faut juste aimer le thème et que cela "parle". Mais pourquoi pas ? Il y a en outre de belles réflexions sur la vie et la mort, le désir entre les êtres, l'amour maternel, ce qui fait la beauté d'une femme, et ce n'est quand même pas rien.
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Ce livre m'impressionne par le fait d'arriver à faire mourir de si nombreuses personnes durant un temps qui parait infini et dans un roman aussi court. Faites vous votre opinion moi c'est un peu ronflant pour une écrivaine que j'admire beaucoup.
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Douce valse, dont les cinq temps, parfois implacables et répétitifs, font de cette saga familiale doucereuse une ode à la féminité. Prose poétique à souhait, dont le charme, empreint de simplicité, fait de l'homme un simple figurant géniteur, face à au chaînon absolu de l'espèce humaine : la femme, dans toute sa splendeur.
Loin des poncifs indigestes du féminisme, c'est une poésie de l'amour, maternel d'abord, et charnel aussi, puissant vecteur vital, qu'Alice Ferney nous livre ici, et sans fioriture aucune.
Délectable !
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Ce sont des parcours féminins qui se succèdent : Valentine puis Mathilde, s'enchevêtrent : Mathilde et Gabrielle, se ressemblent dans le cours des évènements : fiançailles, mariage, grossesse et épanouissement de la mère à travers ce lien de vie, prolongement de la vie dans l'autre, l'enfant, fruit du mariage. Ce sont des destins d'acceptation, d'accueil de la vie et de soumission à la mort.
La délicatesse du style, l'unité esthétique de l'écriture sont remarquables dans cette peinture. On retrouve les thèmes de la féminité, de l'enfantement, de la magie de la femme chaire et fée dont la fragilité héberge une force sans pareille. La mort est là, comme la vie est là et cette manière de la dire est belle.
Deux points plus nuancés à présent. Je me rappelle avoir eu du mal à entrer dans ce joli livre, la première page explicative faisant fausse route avec non pas le contenu mais le ton général du texte. Ensuite, le thème de la guerre est effleuré seulement. Cela m'a paru délicat pour la première guerre mondiale mais défaillant pour la seconde, abordée en deux lignes, alors qu'elle a duré six ans. Cette traversée des conflits est balayée or les parcours féminins du XXème siècle n'en ont pas fait l'économie.
Alice Ferney est un auteur a découvrir ! Une écriture !
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Je suis passée à côté de ce roman. 3 femmes qui se marieront jeunes et qui feront des enfants, des enfants, des enfants, des enfants et encore des enfants ....

Malgré le fait de trouver au coeur de ce court roman, une critique sociale de la vie des femmes au début du XXème siècle : se marier, idôlatrer son mari, enfanter et aller à l'église ... je n'ai pas été emportée par l'histoire et par le portrait de ces mères.

Même si je n'ai pas aimé l'histoire, je dois dire que c'est bien écrit. Je ne sais pas encore si je souhaite lire d'autres romans de cette auteure ?

Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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"L'élégance des veuves" est le second opus de la romancière française Alice Ferney, également auteure de "Grâce et Dénuement", "La Conversation amoureuse" ou encore de "Paradis conjugal".
Ce roman s'attache à nous faire partager l'existence de plusieurs femmes aux destins croisés.
Dévastée par la mort de son mari, Valentine se replie dans son chagrin. Seuls les rires de ses enfants lui permettent d'échapper quelque peu au deuil. Mais certains d'entre eux viennent à quitter le monde à leur tour. Que faire? Continuer à vivre malgré tout. Si peu pour soi, tant pour les autres. Ses enfants. Ceux qui sont encore là, bien vivants, et qui ont besoin d'une mère.
Parmi eux, son fils Henri et son épouse Mathilde qui à son tour enfantera, malheureusement trop.
Son amie Gabrielle partagera avec elle les joies de la grossesse et verra quelques-uns de ses enfants et son mari perdre la vie sous ses yeux.
Et ainsi va la vie. Avec son lot de fatalité, de drames et d'existences achevées trop tôt.

Difficile je pense de rentrer de plein pied dans ce récit si l'on est ni épouse ni mère.
Il semble y avoir si peu de place pour l'amour parmi les couples qui occupent ce récit. Les hommes épousent des femmes parce qu'il leur faut bien des corps à engrosser, relégués à de simples géniteurs, spectateurs de leur vie de famille plutôt qu'acteurs.

Ils ne connaissent leurs enfants qu'à travers ce que leur en disent leurs épouses, le soir à l'heure du repas. Pas le temps d'apprécier les joies de la naissance qu'un autre enfant est déjà mis en route.
Les femmes semblent s'accommoder de l'égoïsme de leurs époux. A vrai dire, elle n'ont pas beaucoup le temps d'y penser, trop occupées à assumer ce rôle de mère qui définit à lui seul leur existence de femmes.

Puis leurs conjoints disparaissent comme ils sont venus, les renvoyant à leur solitude.
Mariées, elles ont fait le deuil de leur jeunesse et de leur vie de femme. Veuves, elles ont perdu leur figure d'autorité et avec elle le pouvoir d'enfanter. Il ne leur reste plus que leurs enfants et leurs amies. Entre elles, elles se serrent les coudes et affrontent ensemble les caprices de la vie.
Et les enfants dans tout ça? Mathilde et Gabrielle en comptent 16 à elles deux. le lecteur a tôt fait de se perdre entre tous ces prénoms et ces profils à peine esquissés.
On les devine impuissants face au désir de maternité obsessionnel de leurs parents et témoins de leurs échecs et on ne peut s'empêcher de penser que ce sont eux qui font le plus preuve d'élégance.

J'avoue avoir eu du mal à ne pas juger ces hommes et ces femmes qui font fi des conséquences de leurs actes, se laissant aller à leurs pulsions au détriment de leurs enfants.
Ce n'est pas tout de procréer, il faut pouvoir prendre la suite.
Néanmoins je dois reconnaître que ce court roman a su me faire traverser le cycle de la vie de ces personnages. Même si je n'ai pas approuvé leur façon de vivre, j'ai partagé leurs peines et leurs angoisses.
L'auteure a réussi à m'émouvoir, tant son récit fait la part belle aux sentiments plutôt qu'aux faits qui s'enchaînent très rapidement.

Un court roman sur la fatalité, le cycle de la vie, le renoncement, l'enfantement.
Je le recommande à toutes les femmes en ajoutant qu'il leur faudra choisir le bon moment pour en mesurer toute la force.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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"L'élégance des veuves" d'Alice Ferney (121p)
Ed. J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures....
C'est avec un réel plaisir que je retrouve la plume d'Alice Ferney qui, cette fois, nous parle d'un temps que les moins de 20 (30,40,50...) ans ne peuvent pas connaitre.
A cette époque, dans certaines branches de la société, il était de bon ton pour les femmes, une fois le mariage ( d'amour ou arrangé) consommé de se consacrer à leur rôle de mère, l'essentiel étant de faire perdurer la lignée dans la bonne foi catholique.
Ces épouses se retrouvaient donc à à peine 40 ans mères d'un palanquée d'enfants, ayant assumé grossesses sur grossesses à un rythme effréné et avec une abnégation parfaite.
Le corps usé, elles étaient femmes et mères dévouées ayant le sens du devoir transmis de générations en générations.
Alice Ferney nous raconte l'histoire de deux femmes dont le destin se tisse au rythme des naissances et des décès.
Le schéma se reproduit à l'infini : jeune fille, épouse, mère et puis veuve.
Leur vie à elle? pas le temps d'y penser, elle n'ont pas été éduquée pour cela.
Elles assument avec force et courage le cycle de la vie et de la mort... jamais une plainte, un regret, les peines seront tues et pleurées en secret.
On se laisse emporter, envouter par cette jolie plume qui va directement à l'essentiel. On glisse lentement dans un univers féminin qui nous semble si lointain, révolu et pourtant on se reconnait dans les gestes tendres de ces deux protagonistes.
Ce roman est court, bien trop court ... j'aurais aimé continuer à savourer l'écriture délicate d' Alice Ferney
La phrase d'Aragon "la femme est l'avenir de l'homme" prend ici tout son sens, même si nous le savions déjà !
Un livre simple, doux et élégant sur nous les femmes
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