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3,62

sur 566 notes
Le cadre de ce roman est le 20ème siècle, résumé par l'autrice sous la forme de quelques évènements marquants , symptomatiques pour elle du temps qui passe et des mentalités qui changent. Pour l'illustrer on suit sur cette période l'évolution d'une famille nombreuse, aisée et catholique. Pas grand chose de plus que ce canevas sommaire. Les nombreux personnages , formatés par la tradition et inaptes au changement, sont décrits superficiellement et l'analyse de la grande histoire est elle même rudimentaire. le livre ne tient que par les talents de conteuse d'Alice Ferney qui sait trouver les images qui parlent à qui a vécu ce siècle. le livre parait quand même long, de ceux qu'on ne lit que par petits bouts et dont la lecture s'éternise.
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Un tour de force littéraire!
Passionnant et instructif.
Certes, la lecture n'est pas facile, la construction chronologique est complexe, l'arbre généalogique sacrément ramifié. Mais il faut tenir, avancer avec cette famille, apprécier de la découvrir à travers le temps qui passe. L'aspect historique et l'étude sociétal sont d'une richesse incroyable. Il n'y a jamais de parti pris, mais une observation méticuleuse . J'ai plongé dans un monde qui est loin d'être le mien, et j'ai tellement appris, tellement aimé apprendre. C'est là toute la prouesse du livre et le souhait de l'auteure, de garder son lecteur "accroché".
Il y eut des moments où je me perdais ( famille à rallonge), je posais le livre, revenais un peu en arrière et reprenais la lecture.
Je salue l'immense travail et le talent de conteur hors pair de cette d'écrivaine, combien de temps pour écrire un livre pareil!???
J'ai découvert cette auteur avec grâce et dénuement, puis ai lu la conversation amoureuse. Tous deux grandement appréciés. Je laisse "passer" un livre et mon prochain sur la liste est l'élégance des veuves .




Je tire mon chapeau à cette écrivaine
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Les Bourgeois, c'est une famille, non une appellation sociologique. Quatre générations se succèdent tout au long du XXème siècle, dans un cadre éponyme, si je puis dire. Ces gens ne sont pas de mon monde, il en existe encore, ne le seront jamais, et n'ont, à mes yeux, contribué qu'à pérenniser ce qu'il y a de plus rétrograde dans la société française, leurs alter egos sévissant outre-Rhin ou outre-Manche dans une fraternité caricaturale entre le sabre et le goupillon, comme on pouvait le lire dans les colonnes de certains journaux au tournant du siècle, du XIXè, bien sûr. L'évolution des mentalités dans cet univers reste à l'état embryonnaire, le monde avance sans eux, contre eux, ils prennent ce qui les sert, le progrès est suspect, par nature, Dieu justifie toutes les injustices, par des circonvolutions jésuistiques, pas ou peu de contact avec d'autres strates sociales. Les hommes sécurisent le fonctionnement de ce petit monde, par l'argent, garant de la pérennité des valeurs, un patriarcat hors d'âge, les femmes réduites à la reproduction et l'élevage (peut-on dire cela?) d'un troupeau de petit(e)s chrétien(ne)s, rôle "naturel" du chef, de la femelle et de sa meute de louveteaux. C'est curieux cette organisation rigide, quasi animale qui protège de manière quasi instinctive une tribu comme au début de l'humanité, les codes sont plus sophistiqués, pris au hasard des évolutions sociétales, au fil des siècles. L'impavidité du chef de famille devant les évènements, guerre, révolution sociale, relève d'une posture indissociable de l'autorité affichée, je suis dans le vrai, on ne discute pas, c'est pour votre bien, vous comprendrez plus tard.
Je pourrais regarder ce livre sous un autre angle, comme une formidable analyse sociologique, sans parti pris, un panoramique historique du siècle passé, des évènements dans lesquels cette famille s'est glissée, aidée en cela par de gros moyens matériels et une certitude inébranlable dans l'accomplissement de son devoir. le doute s'invite toutefois quand les clés manquent pour la compréhension de trahisons "de classe" dirions-nous aujourd'hui, code moral bafoué et début de l'ébranlement de l'édifice de valeurs patiemment élaborées. Un monde s'écroule mais la famille, socle protecteur, veille sur ses brebis égarées ou tentées de l'être.
Je ne connais pas Alice Ferney, ne connais pas son parcours personnel familial. Les descriptifs de l'intérieur d'une vie de grande famille bourgeoise et catholique sont très précis, l'évolution de la condition féminine y est dépeint avec une justesse de ton évoquant un ressenti personnel.
Les facettes de ce livre sont multiples, un brin d'humour de temps à autre, une époque en regard de l'autre, les anachronismes sautant aux yeux, tout change et rien ne change.
A lire,
merci pour le conseil de lecture à la personne concernée.
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Je fais partie des lecteurs avec avis mitigé. En effet, je ne suis pas insensible à une saga familiale, dynastique, sur trois ou quatre générations, traversant le XXème siècle en France, écrite très proprement (le style, la patte Alice Ferney).
Cela est pour les deux étoiles et demie.
Et, les deux étoiles et demie laissées en gris ?
Trop de personnages, et un petit désaccord, non toutes les familles catholiques bien pensantes n'ont pas enfanté chacun une bonne dizaine d'enfants. Cette répétition de la famille nombreuse dans le roman relève du fantasme et non pas de la réalité (ne serait-ce qu'en raison de la division du patrimoine).
Ensuite, du coup, il y a une profusion de personnages que l'on s'y perd sauf à prendre des notes (ce que j'ai fait), mais même... il manque des éléments.
Ensuite, du coup, encore, des personnages passent complètement à la trappe et on aurait aimé les suivre un peu. Ainsi, Nicolas, le seul apparemment un peu rebelle, on ne comprend pas.
Etc..
Encore, les pages d'histoire sont plaquées, donc en exagérant un tout petit peu, vous avez en fait deux livres en un. Un roman familial. Un manuel d'histoire. Les liens entre les deux sont ténus et comme reconstruits, artificiels.
Enfin, la narratrice, elle est où, elle est qui ? C'est elle qui aurait dû constituer la véritable colonne vertébrale, la chair, le coeur, l'âme, mais en la positionnant quelque part mais nulle part, dans cette ruche à procréer... on devine mais on reste dans le flou.
Conséquence, on n'a pas le temps d'adhérer aux personnages, pas le temps empathique.
Dernière question (conséquence de la conséquence), quelle était pour l'auteure la finalité de ce roman ?
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Gros coup de coeur pour ce roman remarquablement construit. Nous découvrons l'histoire d'une famille nombreuse à travers tous les grands événements qui ont marqué le XXe siècle. Passionnant.
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J'ai péniblement lu les 100 premières pages, et décider d'abandonner. L'écriture est toujours aussi fine et précise mais le fourmillement de personnages couplé aux incessants changements de dates de narration m'ont lassé.
L'idée de raconter les évènements de l'Histoire au travers d'une famille n'est pas mauvaise mais j'ai trop souvent eu l'impression que ces évènements étaient "collés" sur l'histoire familiale. C'était pour moi trop artificiel, l'exercice de mener de front une histoire généalogique à L Histoire est difficile. Je n'ai pas compris l'enjeu de ce roman.
Dans le même genre Adèle et moi, (J. Wolkenstein), est bien mieux construit.

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J'ai été un peu déroutée par ce roman qu'on peut qualifier de saga familiale mais qui n'a pas réellement d'intrigue.
C'est l'histoire d'une famille française sur quatre générations qui traversent le XXème siècle en préservant spontanément les valeurs d'une bourgeoisie catholique et bien-pensante mais néanmoins humaniste.
Une des questions qui a maintenu mon intérêt tout au long de la lecture a été de deviner qui est la narratrice dont le point de vue semble omniscient (puisque issue de la 4ème génération, elle s'est documentée auprès de divers membres de sa famille dont elle nous dresse une sorte d'arbre généalogique s'appuyant sur un album photo dont elle nous décrit quelques clichés). J'ai pensé au départ que Jérôme dont la mort inaugure le récit serait le héros mais je ne suis pas sûre qu'il y ait un héros individuel, c'est un peu l'histoire d'une destinée collective même si chaque membre pense faire ses choix en pleine conscience. Claude semble tenir un rôle important, sans doute parce que la narratrice est proche de lui.
C'est par ailleurs, et cela m'a fort intéressée, un témoignage sur la lente évolution de la condition de la femme, épouse et mère, et de sa place dans la construction de l'identité des enfants sans parler de la gestion domestique de la vie de famille.
Bien sûr c'est un type de famille qui ne peut être représentatif d'une population beaucoup plus diverse que les personnages évoqués ici.
C'est aussi un véritable livre d'Histoire qui montre comment les familles traversent les guerres qui les marquent et marquent le destin de certains de leurs membres.
C'est vraiment un roman qu'on ne peut pas étiqueter mais que j'aurais envie, un peu comme "La vie mode d'emploi" de relire en diagonale selon des thématiques, des personnages ou des lieux ou des époques précises.
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"Les Bourgeois" retrace l'histoire d'une famille portant le nom de leur classe sociale... À travers les dix enfants d'Henri et Mathilde (oui, oui ceux évoqués dans "L'élégance des veuves") dans une construction alambiquée mais maîtrisée de va-et-vients historiques, la narratrice esquisse la fin de plusieurs époques, évoque le point de vue domestique des grands événements du XXe siècle. Alors oui les Bourgeois sont catholiques, riches, va-t'en-guerre, de droite et bien éloignés de mes valeurs mais ils sont loin d'être monolithiques, ils vivent, réussissent, échouent, se trompent et deviennent humains grâce à la plume tendre mais sans concession d'Alice Ferney.
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Alice Ferney nous fait suivre dans ce roman la famille Bourgeois, qui porte très bien son patronyme, tout au long du XXème siècle. Henri et Mathilde appartiennent à un milieu aisé (Henri travaille dans l'édition), ils sont croyants et auront dix enfants. L'auteur mêle très habilement l'histoire de cette famille et la grande Histoire. le roman n'est pas construit en chapitres classiques mais en une succession de dates avec un va-et-vient entre l'époque actuelle et le passé : c'est très bien fait car à aucun moment le lecteur ne se perd dans la chronologie contrairement à ce qu'on peut craindre au départ. J'ai aimé me replonger dans cette époque révolue. J'ai apprécié le style de l'auteur (on est très loin des « feel good books » !) même si la tonalité générale n'est pas gaie car nous assistons forcément progressivement à la disparition de tous les membres de la famille Bourgeois et l'auteur revient souvent sur le fait que nous sommes éphémères et que toute vie n'est qu'un lent cheminement vers la mort. Pour être honnête je dois avouer que j'ai un peu peiné sur les passages consacrés aux guerres quand ils prenaient le pas sur l'histoire familiale et, si j'ai beaucoup aimé me plonger dans la vie de cette famille, j'ai parfois trouvé que le trait était un peu forcé car tous les membres de la famille Bourgeois sont « droits comme des i », tout particulièrement la mère Mathilde, je crois que j'aurais aimé voir apparaître les inévitables failles sous ces carapaces… En tous cas si vous aimez les grandes familles et l'histoire, n'hésitez pas à lire ce livre.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Les Bourgeois, c'est une famille dont la narratrice raconte l'histoire, depuis la fin du XIXe jusqu'à nos jours, une famille comme il en a existé sûrement beaucoup en France au XXe siècle, une famille nombreuse, bourgeoise et catholique, une où « chacun avait la compagnie des autres, le grand mouvement du groupe, l'exemple que donnaient les grands et les espiègleries des petits, le chaud de leurs corps dans la chambre, le chaud des larmes partagées, le chaud des rires et des bêtises, un vaste réconfort dont la saveur était aussi multiple que l'étaient les caractères ».

Le récit commence en novembre 2013, par la mort de Jérôme, 80 ans, qui quitte la vie après une vie bien remplie, né dans une fratrie de dix enfants. Et peu à peu la narratrice (qui appartient à cette famille mais se tient en retrait, dont on n'apprend rien, pas même le prénom, et qui se confondrait presque avec l'auteur – et ce point de vue narratif crée un effet particulier et très intéressant) tisse des liens entre les personnages de cette famille, revient en arrière en regardant une photo, raconte la vie des parents de Jérôme, Henri et Mathilde, fiancés durant la guerre de 14-18, leur petite vie qui épouse évidemment la grande (« Comme c'est vertigineux n'est-ce pas de coller ex post les événements remarquables les uns à la suite des autres et de connaître, puisque tout est consommé, ceux qui furent prémonitoires des drames qu'on a traversés. Et comme on regrette que les avertissements confus qu'ils avaient donnés n'eussent pas été entendus dans le temps où ils pouvaient l'être. Appartenir à une époque c'est être incapable d'en comprendre le sens. »), et leurs dix enfants qui évoluent dans cette sphère particulière où les enfants ne parlent pas à table, où la maîtrise de soi est essentielle, où on obéit aveuglément à l'Eglise… des choses aujourd'hui plutôt méprisées et moquées et tout l'art d'Alice Ferney est de montrer ce que cela avait de précieux aussi et de grand : « C'était sans violence mais sans laxisme, et loin d'être étriqué (cet adjectif qui sert si souvent à décrier les bourgeois), ce n'était pas débridé évidemment, c'était une quête de la noblesse de coeur. Entre étriqué et débridé, il y a la droiture : répondre par ce qui est juste, recevoir les événements et les personnes en se tenant de face et debout. »

Et ces dix enfants, Jules, Jean, Joseph, Nicolas, Louise, Jérôme, Claude, Guy et Marie, on apprend à connaître leurs particularités, leur caractère, leur lien avec l'histoire, les guerres (mondiales mais aussi celle d'Algérie ou d'Indochine), mais aussi toutes les mutations économiques et sociales, que la narratrice explore et questionne avec beaucoup d'intelligence et de finesse. Par exemple, en 1940 : « qui nous garantit cependant, nous qui souvent jugeons, que nous ne prenons pas aujourd'hui des décisions qui mèneront à des violences et à des crimes encore bien pires que ceux dont nous les accusons, non pas de les avoir commis ou approuvés, mais de ne pas les avoir vus arriver. le présent est lourd et opaque, la teneur des jours n'est pas historique. »

Une belle réflexion sur le temps, la famille, l'histoire portée par une superbe écriture.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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