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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jacques Ferrandez adapte le dernier roman d'Albert Camus en bande dessinée.
Le manuscrit " le premier homme" trouvé dans sa voiture lors de l'accident qui lui avait coûté la vie avait été confié en 1961 par son épouse pour le dactylographier en vue de l'éditer. le livre n'est paru qu'en 1994.
Albert Camus apparaît sous le nom de Jacques Cormery .
Les étapes de la vie de l'auteur sont bien présentes, en ayant soin de garder les principales.
L'album présente différentes phases bien distinctes et très importantes.
Les idées et les principes d'Albert Camus sont là comme le dégoût qu'avait son père pour la peine de mort. Un père qui se fera tuer en France dès les premiers jours de la première guerre mondiale en 1914.
Camus nous rappelle ce moment de l'exécution tant détestée dans "L'étranger" mais sous une autre forme.
La phrase célèbre de Camus " Un homme , ça s'empêche " est prononcée par son père représenté en tant que soldat, zouave, contre les Marocains en 1905. Il avait été écoeuré par les atrocités commises par les ennemis.
Son instituteur " Monsieur Germain" qui a tant compté pour Albert Camus, porte le nom de Monsieur Bernard.
Quand Camus revient près de sa mère qu'il n'abandonne jamais, l'auteur mêle deux images du présent et du passé en une sorte de fondu enchaîné.
Les illustrations sont magnifiques. À ce stade, on peut parler de véritables peintures.
Les personnages, très expressifs traduisent leurs émotions.
On retrouve l'empathie qu'avait Camus pour sa grand-mère qui avait été très dure pour lui portant. Elle était trop pauvre pour se laisser aller à des sentiments.
L'auteur illustre le fait par une image pas très ragoûtante mais très concrète.
Un magnifique album complet , un travail très abouti et gigantesque j'imagine car il compte quand même 183 pages.
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Merci à enjie77 qui m'a venté le roman. Je la cite : « J'ai été éblouie par le premier homme de Camus qui est autobiographique, retrouvé dans sa sacoche lors de son décès. Il parle de Monsieur Germain dans des termes tellement superbes. »
J'ai choisi le roman graphique, mon oeil attiré par la beauté du dessin aux douces couleurs. le personnage principal, auteur chez Gallimard, retourne sur son enfance en Algérie entre une mère analphabète et sa sévère grand-mère, les copains, son père tué à la guerre, la pauvreté et cet instituteur qui s'il n'avait pas été là, peut-être n'aurions jamais entendu le nom de Albert Camus. J'ai particulièrement été touchée par ses mots sur les pauvres. Magnifique !
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Jacques Ferrandez poursuit l'adaptation en bande dessinée de l'oeuvre d'Albert Camus, après «L'Etranger » et « L'Hôte ». Il reprend ici le roman inachevé « le premier homme », un texte où Camus développe l'histoire de sa vie et de ses souvenirs.

« En somme, je vais parler de ceux que j'aimais », écrit Albert Camus dans une note pour l'oeuvre à laquelle il travaillait au moment de sa mort. le manuscrit du "Premier homme", a été retrouvé dans la voiture qui le 4 janvier 1960 percuta un platane, tuant l'écrivain. 140 pages rangées dans une sacoche en cuir ; le brouillon d'un récit de son enfance à travers ses souvenirs qui, sous couvert de fiction, présente un caractère autobiographique.

Jacques Ferrandez est resté assez fidèle au texte du Prix Nobel de littérature 1957, en ajoutant toutefois quelques scènes à partir de brouillons et notes confiés par sa fille. Il esquisse une Algérie de la colonisation, les tourments de la guerre, et dépeint l'univers dans lequel grandit Camus, l'importance des racines familiales, la question de la fidélité aux siens et la construction de l'identité de l'homme. le dessin est précis et restitue avec finesse l'importance des rapports humains et le quotidien d'une Algérie où Arabes et Européens savaient cohabiter dans un respect mutuel avant les tensions liées à la décolonisation.

Si la vocation de la bande dessinée est principalement de divertir, elle peut également être d'instruire. le talent de Jacques Ferrandez s'exprime pleinement car celui-ci réussit le défi d'adapter en bande dessinée le dernier roman de Camus en éclairant une période de l'histoire qui concerne encore plusieurs millions de personnes. Il contribue ainsi à éclairer l'histoire qui relie la France à l'Algérie ainsi que la vie et l'oeuvre d'Albert Camus.
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Je lis très peu de BD, je suis donc loin d'être une spécialiste, je préfère le préciser avant de faire mon commentaire.
Quelle magnifique BD, surtout quand on en lit la genèse !
J'ai franchement été bluffée.
Parfois dans un cartouche le personnage vieillit ou rajeunit. C'est surprenant et émouvant.
Ou alors, on le voit vivant, blessé, agonisant, mort, à l'état de squelette. C'est saisissant.
De vrais tableaux, des aquarelles magnifiques parsèment les dessins.
Des surprises visuelles nous attendent presque à chaque page.
Un grand bravo à Jacques Ferrandez qui a su me toucher à ce point.
Cette BD mérite d'être présentée au prochain comité de lecture de la bibliothèque.
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Me voilà réconciliée avec Albert Camus. Non que nous nous soyons quittés fâchés, après s'être croisés au lycée, mais nous nous étions quittés. le goût de le revoir m'avait surprise lors de la lecture de « Nos richesses » de Kaouther Adimi, aussi lorsqu'un ami m'a proposé ce roman graphique, j'ai tout simplement accepté : je voulais redécouvrir Camus.

Jacques Cormery (alias Albert Camus), auteur parisien célèbre, se retourne sur son passé. Il revient sur les pas de son enfance en Algérie et remonte l'histoire pour nous faire connaître ceux qu'il aime : un père presque inconnu mort trop tôt lors de la Première Guerre mondiale, des copains pour faire les 400 coups dans les rues d'Alger, un instituteur très à l'écoute, une grand-mère dure à la tâche et de coeur, une mère quasi muette. Et puis bien sûr une description des conditions de vie dans un quartier pauvre,

J'ai eu grand plaisir à arpenter les rues d'Alger, à croiser l'écrivain en devenir, seul enfant au foyer et vivant parmi des adultes (mère, grand-mère et oncle). J'ai apprécié les aller-retour entre passé et présent qui permettent de s'imprégner lentement de la vie du jeune Jacques. J'ai aimé la description de la mère pauvre et analphabète mais tellement présente, aimante et dépassée par les évènements.
Et bien sûr, j'ai pris soin de détailler les dessins et les couleurs qui servent si admirablement le texte. L'auteur connaît parfaitement et intimement Alger, on plonge avec délice dans l'ambiance des quartiers populaires d'alors. Et surtout, j'ai repris contact avec Camus et je suis bien décidée à relire et à découvrir ses romans.

Roman graphique d'après l'oeuvre d'Albert Camus. Pourquoi ?
Albert Camus préparait une sorte d'épopée (sorte de Guerre et Paix sur les Français en Algérie) quand un platane a surgi devant sa voiture le 4 janvier 1960, mettant fin à son parcours d'écrivain connu et reconnu. le manuscrit du Premier homme a été retrouvé dans la carcasse de la voiture. Mais c'est bien des années après (1994) que sa fille a accepté de faire paraître ce roman inachevé...

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Il ne s'agit pas ici du livre posthume d'Albert Camus mais de la BD réalisée par Ferrandez (parution septembre 2017) d'après cette oeuvre. Il y a eu confusion dans l'enregistrement de l'Isbn (9782075074155) et les critiques et citations du livre original se retrouvent mêles avec ceux à venir concernant cette nouvelle BD !
Après avoir adopté avec succès "L'hôte » en 2009 et "L'Etranger" en 2013, Jacques Ferrandez s'attache ici à raconter l'enfance de Jacques Cormery inspirée par celle du jeune Camus .
Ferrandez est né à Alger . Sa famille, Fernandez, (son vrai patronyme , est originaire d'Espagne comme la grand-mère maternelle de Camus), ses grands-parents tenaient commerce dans le quartier Belcourt, là où résidait également la famille de Camus . Ce livre, même s'il s'écarte légèrement de l'oeuvre originale, respecte son l'âme et s'enrichit avec une émotion fulgurante de sensations retrouvées, de souvenirs visuels précis, de pataouète (1)nostalgique . Un nouveau personnage qui ne figure pas dans le roman autobiographique vient animer les images, c'est Jessica , l'ombre portée de Mi - Mette Ivers, que Camus rencontra en 1957 au Café de Flore - .Une BD magnifique !
(1) Langage Pied-noir, fait d'un mélange hétéroclite et savoureux de français, espagnol, catalan, italien ,maltais, arabe, kabyle.
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Une réussite, une fois de plus.
J'avoue que je ne connaissais pas ce roman posthume d'Albert Camus dont le manuscrit a été trouvé dans sa sacoche après l'accident qui lui a coûté la vie.

Un homme est sur les traces de son père, mort pendant la guerre de 1914. Il y retrouvera son enfance, le pays dans lequel il a été élevé et qu'il aime profondément.
C'est à la fois une fresque autobiographique et une belle description de cette phase de notre histoire que fut la colonisation de l'Algérie et la vie avant la guerre (roman inachevé).

Le graphisme de Fernandez est magnifique et traduit vraiment l'ambiance de ce pays qui n'a laissé personne indifférent.
Prochain objectif : lire la version originale du roman.
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Une très belle BD : Ferrandez toujours aussi impressionnant, tant dans l'invention narrative que dans la couleur directe. Magnifiques cases où le personnage enfant côtoie l'adulte. Il n'y a plus ellipse narrative mais case sub-temporelle. Je suis admirative aussi de la terrible vignette sur la guerre de 14, où l'on voit les hommes devenir squelettes... La beauté des phrases de Camus me fait songer qu'il faudrait que je m'y mette, à lire Camus. J'avais été peu transporté par l'Etranger au lycée. Il serait temps de relire...
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Ce livre m'a bouleversée et je pense que c'est justement grâce au talent de Jacques Ferrandez qui a su admirablement bien mettre en valeur le texte d'Albert Camus.
Les dessins sont magnifiques, travaillés jusque dans les moindres détails et donnent une vision très réaliste de l'histoire. La mise en page avec ces fenêtres du présent qui côtoient le passé donnent l'impression de voir un film se dérouler devant nos yeux. Les images des horreurs de la guerre, explicites sans être impudiques marquent fortement les esprits. La poésie de la langue d'Albert Camus est superbement restituée car les dessins de Ferrandez ne la rendent que plus puissante tout comme sa réflexion autour du sens de la vie. On retrouve là la philosophie du Prix Nobel de littérature sur l'Absurde.
J'ai beaucoup aimé la peinture très réaliste d'une Algérie colonisée et d'un peuple opprimé, la vie quotidienne des colons, le personnage de la grand-mère du narrateur, intransigeante et autoritaire, au caractère forgé par la misère, mais aussi cette quête de l'homme que fut le père du héros.
Mais ce qui m'a le plus touchée c'est la relation de Cormery à sa mère pour qui il éprouve une admiration, un respect et un amour sans limites.
Cet album est un très bel hommage à l'oeuvre d'Albert Camus.
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Je découvre "Le premier homme" avec cette adaptation par Jacques Ferrandez.
J'aime qu'on me raconte L Histoire à travers un destin personnel. Ce récit m'a permis de découvrir certains éléments de la jeunesse d'Albert Camus, dont je ne connaissais que les grandes lignes. Mais j'ai aussi apprécié cette volonté de raconter l'Histoire de l'Algérie, et notamment les différentes étapes de sa colonisation, de manière à la fois factuelle et nuancée.
Les thèmes sont forts : recherche des origines, amour filial, poids de la pauvreté, éducation, et cette Algérie si chère à Camus.
Les dessins sont efficaces, les couleurs remarquables et les astuces mises en place quand les souvenirs assaillent le narrateur, bien vues.
Cette BD me donne envie de découvrir le texte original, et ce n'est pas la moindre de ses qualités.
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