J'ai eu beaucoup de mal à terminer cette saga .....je ne voulais pas lâcher Lenu et Lila, rester encore avec ces deux amies, savoir encore...comme si elles étaient dans ma vie. J'avoue que j'ai eu du du mal à commencer "l'amie prodigieuse" .....j'ai commencé le premier chapitre lors d'un voyage en Italie ...j'ai vu Pise, Genes en même temps que je les lisais...une pépite....
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Quels romans extraordinaires !
Dans sa saga autobiographique "L'Amica geniale- L'amie prodigieuse" Elena Ferrante couvre toute une vie de femme, celle d'Elena Greco, vue au prisme d'une amitié indéfectible, encore qu'ombrageuse et ambivalente, avec l'amie d'enfance à la forte personnalité, Lila, qui aura marqué tout son parcours dans l'existence.
Les quatre tomes évoquent successivement l'enfance (L'Amica geniale), l'adolescence (Storia del nuovo cognome-Histoire du nouveau patronyme), les débuts dans la vie adulte (Storia di chi fugge e chi resta- Histoire de celle qui part et de celle qui reste), puis de la maturité et de la vieillesse (Storia della bambina perduta- Histoire de la fillette perdue). Ils sont devenus un énorme succès de librairie en Italie mais aussi aux USA. Et ce succès est plus que mérité ! On ne lâche plus ces livres, une fois commencés, on les lit fiévreusement , tant ils sont fascinants.
Dans ce tome, "Histoire de la fillette perdue" nous retrouvons la narratrice Elena en train de se séparer difficilement de son mari pour vivre sa passion avec Nino Sarratore, son amour d'enfance. Mais elle est mère de deux fillettes et la promotion de ses livres, ses voyages à l'étranger, sa vie commune avec Nino sont en conflit avec son amour maternel. Elle décide pourtant de quitter Florence, où travaille son ex-mari, et de s'installer à Naples, mais cette fois dans un quartier résidentiel. Mais elle doit se résigner à partager Nino avec sa famille légitime, car il ne veut pas divorcer. Que sont devenues ses exigences de féministe militante ? C'est aussi l'occasion de revoir Lila et de renouer avec le faubourg populaire de sa naissance. Les liens se resserrent entre les deux amies, qui se trouvent enceintes parallèlement, ce qui va les rapprocher davantage. L'infidélité patente de Nino pousse Elena à la rupture et elle choisit de vivre à nouveau dans le "rione", le quartier pauvre de son enfance dans le même immeuble que Lila. Elles sont devenues plus sereines, et sans doute plus proches que jamais, dans l'affection authentique qu'elles portent à leurs enfants, élevés quasiment en commun. Les amis et relations du rione, militants d'extrême gauche proches des Brigades rouges, ainsi que la famille d'Elena alliée aux notables camorristes du quartier, forment une toile de fond qui est cependant loin d'être paisible... La violence omniprésente menace, malgré l'accoutumance des deux héroïnes à ce milieu, jusqu'au drame évoqué par le titre, qui marquera toute la dernière partie du roman.
Formidable roman sur une vie de femme, prise entre maternité, amours, amitié à vie, rapports complexes avec sa mère, ce dernier tome nous montre que la relation auparavant souvent conflictuelle entre Elena et Lila est malgré tout demeurée vitale, surtout intellectuellement : la narratrice est écrivain, mais son inspiration n'est jamais aussi riche que quand Lila, avec sa brillante intelligence, lui ouvre les yeux, l'aide à réfléchir, à penser. Elles se stimulent mutuellement, même si des zones d'ombre et de non-dit ne sont jamais explorées. Pas de mièvrerie dans cette amitié, mais le choc de deux fortes personnalités complémentaires et différentes, qui restent fortement liées à travers les mille vicissitudes de l'existence. Le drame qui va frapper l'une d'elle, est l'occasion de pages émouvantes et lucides sur les affections, amours, haines et ressentiments qui constituent l'arrière-plan psychologique complexe de ces femmes hors du commun.
Au delà de considérations riches et justes sur la condition féminine, l'amitié, la vie politique et ses illusions, la création littéraire ou l'amour maternel, l'auteur sait manier le suspense avec un art consommé, découpant son récit pourtant chronologique en courts chapitres souvent conclus sur un coup de théâtre, fût-il psychologique.
Chapeau bas pour cette somme remarquable ! Mais ce sont de gros romans et on ne sait quand la saga sera traduite intégralement en français ... Rapidement, il faut l'espérer !
Lu en V.O.
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Voilà, j'ai terminé cette formidable saga. Je ne vous raconte pas l'histoire, si vous en arrivez là, c'est que vous avez lu les trois autres.
Merveille d'écriture. J'ai dévoré les pages avec urgence, inquiétude, rage, et passion. J'aime Elena et Lila. J'aime leur amitié incomparable et incompréhensible. Je suis triste de les quitter, elles, leurs enfants et tout ce quartier si compliqué mais auquel je me suis attachée. Je me réjouis heureusement de les retrouver pour les saisons 3 et 4 de la superbe adaptation en série.
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La boucle est bouclée. Tout est logique. Il reste un sentiment de frustration que cette saga s'arrête.
Sur soixante ans, chaque époque est rendue avec soin.
L'analyse psychologique des personnages est bluffante de vérité et de réalisme. On comprend bien le lien entre violence et pauvreté. D'ailleurs on se dit que l'on retrouve aussi ce lien en France mais avec, un peu comme à Marseille, toute l'exubérance du sud de l'Italie en prime. le milieu bourgeois bien pensant, avec sa superficialité et ses contradictions est également très bien vu.
Enfin, c'est aussi une description fine et lucide de l'obsolescence qui menace la majorité des artistes quand les goûts du public changent.
Un récit de vie magnifique à lire absolument.
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"Ce matin assise sur mon balcon avec vu sur le Pô, j'attends"
J'ai tourné la dernière page de l'amie prodigieuse" et je suis bouleversée, les larmes aux yeux, je me décide moi aussi à quitter Lila mais aussi Elena et le quartier... de ce tourbillon qui m'a emportée dés les premières pages je ne dirai qu'une chose : voilà pourquoi je lis.
C'est pour de telles rencontres avec un auteur et ses personnages, fictifs ou non, que je continue d'ouvrir des livres en espérant que mon coeur explosera à la fin.
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Qu'ajouter de plus aux nombreux commentaires ?
Pas grand-chose, alors simplement cette quadrilogie se termine en apothéose et le lecteur se sépare à jamais et avec regret des deux protagonistes phares de cette magnifique saga : Lena et Lila. A coup sûr elles manqueront à de nombreux lecteurs.
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A partir de la moitié du volume précédent, je n'ai plus réussi à lâcher ce roman et je voulais absolument en connaître la suite… et l'aboutissement.
Léna s'est décidée à quitter son mari Pietro pour tenter de vivre sa passion avec Nino qu'elle aime depuis toujours.
Elle semble s'affranchir de la morale et des codes d'une certaine société, rejetée par sa famille à qui elle fait honte, mise en garde par une Lila très cynique mais emportée par le tourbillon de ses sentiments et le succès de son activité professionnelle elle pense être délivrée de ses craintes et incertitudes adolescentes.
Néanmoins, en tant que femme, et malgré son bagage féministe, elle se laisse prendre au piège de la vie quotidienne qui la rattrape et de la désillusion face à un Nino plus pourri que je n'aurais imaginé !!!
C'est aussi le roman des "retrouvailles" puisque Léna revient vivre à Naples sous prétexte d'une meilleure inspiration littéraire même si elle a du mal à trouver sa place dans ce quartier qui lui est devenu étranger.
J'ai trouvé ce tome plus ancré dans la politique et le monde que les précédents, marqué par les luttes armées extrêmement violentes en Italie et ailleurs mais aussi le séisme…
Léna et Lila rapprochées par leurs grossesses parallèles se soutiennent et bien que l'amie prodigieuse (mais de laquelle s'agit-il en fait ?) soit toujours aussi versatile et inattendue, elle révèle la fragilité et la douleur qui se cachent derrière sa clairvoyance et sa pertinence son esprit qui va trop vite et trop loin…
J'ai été estomaquée et agréablement surprise par la fin qui est à la fois une vraie chute et laisse le lecteur ouvrir son interprétation à son goût. Bref, c'est brillant et mené avec ingéniosité !
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Le 4eme tome s'achève sur l'histoire d'une vie, de vies, entremêlées, tourmentées, passionnées, tumultueuses et tendres.
Je ne sais décrire comment ces lectures m'ont touchée, tellement l'écriture est réaliste, juste, constante, intense. Je me suis sentie comme boulimique de ce dernier roman, envie de lire intensément mais pas envie d'en sortir non plus. Ce sont des morceaux de nos vies, des principes et des fondements partagés. C'est l'histoire d'une vie, de nos vies.
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