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Les Habits Noirs tome 3 sur 8
EAN : 9782824705590
531 pages
Bibebook (07/06/2013)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ce roman met en scène les tentatives criminelles des Habits Noirs (que couvre Lecoq, alors devenu chef de la Sûreté) contre la famille de Champmas, et contre la richissime mais avare paysanne Mathurine Goret. L'appât, dans les deux cas, est le «faux Louis XVII», rôle rempli parmi les Habits noirs par plusieurs personnages successifs. Celui-ci, qu'on appelle aussi M. Nicolas, séduit d'abord Ysole de Champmas, fille bâtarde du général de Champmas, et se sert de sa com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Malheureux Paul ! Non content de voir sa famille ruinée et sa mère mourir dans la pauvreté, ce jeune noble désargenté s'est vu contraint d'endosser la fonction la plus méprisable, la plus vile, la plus ridicule, celle de… Cachez-vous les yeux, les petits enfants, ça va faire peur… Inspecteur de police ! Ah ouais. Ca craint quand même. Et comme si travailler sous les ordres du crapuleux Vidocq ne suffisait pas à sa misère morale, Paul, ce lambin, se meurt d'amour pour une beauté inaccessible, à savoir la fille aînée du général de Champmas. Or voici que le général vient d'être arrêté pour complot contre la Couronne – par Paul lui-même d'ailleurs, c'est con, hein ? – et, alors que Paul s'apprête à se sacrifier héroïquement pour le faire sortir de prison, il se fait couper l'herbe sous les pieds par un bellâtre importun. La jolie demoiselle de Champmas tombe aussitôt dans les bras du bellâtre avec d'autant plus d'enthousiasme que celui-ci s'avère être le fils caché de Louis XVII venu récupérer son trône vilement accaparé par le Maison d'Orléans. Vous y croyez, vous ? Non ? Ben, vous avez raison puisque cette affaire n'est en réalité qu'une habile escroquerie montée par la bande des Habits Noirs, la plus redoutable association de malfaiteurs qu'ait connue la vieille Europe.

Le truc avec Féval, c'est qu'on a parfois beaucoup de mal à deviner quand il est sérieux ou pas… Ce troisième tome de la série des « Habits noirs » semble par moment verser ouvertement dans la parodie, notamment dans la narration des déboires sentimentaux de ce sombre nigaud de Paul. Paul est typique des jeunes premiers de Féval : il est beau, il est honnête, il est généreux, il est noble et serait incapable de se faire cuire un oeuf dur tout seul. S'il parvient à sauver sa trop tendre peau, c'est uniquement grâce à l'intervention d'adjuvants ingénieux, tel que le délicieux Clampin dit « Pistolet », tueur de chat par vocation, mouchard de profession et, sans conteste, véritable héros de ce roman.

En revanche, le faux complot légitimiste ourdi par les Habits Noirs est clairement humoristique : mettre la main sur le trône de France ? Ces braves gredins n'y songent même pas ! Par contre sur un très gros paquet d'argent, c'est toujours appréciable. L'occasion nous ait enfin donné de découvrir plus en détails les rouages de l'association et de nous immerger dans leurs querelles intestines. La petite guerre sournoise que se livre monsieur Lecoq et le « beau Nicolas » – notre pseudo Louis XVII – est particulièrement savoureuse à suivre. Et j'adore l'idée prudemment avancée par l'auteur que Lecoq et Vidocq soit une seule et même personne. C'est complétement improbable mais tellement fun : les loups chassés par des loups ! On ne s'étonnera pas que la bande des Habits Noirs ait encore de beaux jours devant elle… La dernière partie du roman est notamment excellente, portée par une narration trépidante et débouchant sur une fin plus grinçante que celles des tomes précédents. Probablement mon opus préféré à ce jour.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n’avait fallu rien moins que cette affection véritablement profonde pour amener Mlle Reine à conserver la direction de la maison de son frère malgré l’intrusion d’une jeune fille étrangère qui vint s’établir à l’hôtel, peu de mois après la mort de la comtesse, et que le général présenta tout d’abord comme étant Mlle de Champmas.
Suavita, la plus jeune fille du général, la fille unique de Mme la comtesse, avait alors onze ans. Son père l’adorait, mais elle avait eu une enfance souffrante et incessamment menacée ; le général était frappé de l’idée qu’il la perdrait.
L’autre, celle qui venait on ne savait d’où, fruit de quelque aventure de jeunesse, se nommait Ysole, et avait alors quinze ans. Aux reproches de sa sœur, chagrine et presque indignée de voir arriver cette étrangère qui allait partager les droits de l’enfant légitime, le général avait répondu :
– Dieu m’a pris ma femme qui était un ange ; Suavita est un ange que Dieu me prendra. Laissez-moi habituer celle-ci à m’aimer pour que je ne reste pas seul sur la terre.
Il expliqua alors que feu la comtesse, loin, d’ignorer l’existence de cette enfant, déjà reconnue, lors de son mariage, avait consenti à la légitimer par contrat secret, à la condition qu’elle n’habiterait point la maison paternelle.
La bonne tante Reine, soumise et dévouée, n’avait pas résisté longtemps. Non seulement elle n’avait point tenu rigueur à la fille naturelle de son frère bien-aimé, mais la tendresse était venue peu à peu et dans les derniers mois de sa vie, elle s’était faite la complice du général pour assurer complètement la position d’Ysole.
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C’était un palier d’aspect misérable, mais assez spacieux, éclairé d’en haut par un tout petit carreau dormant que la poussière rendait presque opaque. Trois portes délabrées donnaient sur ce palier où l’on arrivait par un escalier tournant, vissé à pic et dont l’arbre médial suait l’humidité. Les trois portes étaient disposées semi-circulairement.
À droite et à gauche de l’escalier étroit, il y avait en outre deux recoins, contenant quelques débris de bois de démolition, des mottes et des fagots.
Le jour allait baissant. On entendait aux étages inférieurs qui étaient au nombre de trois, y compris le rez-de-chaussée, des bruits confus, où dominaient les cliquetis de verres et d’assiettes. Une violente odeur de cabaret montait l’escalier en spirale et n’avait point d’issue.
Sur le carré de ce dernier étage tout était relativement silencieux. Par la porte de droite, sous laquelle il y avait une large fente, un murmure de discrète conversation sortait avec une bonne odeur de soupe fraîche. Derrière la porte du milieu, c’était un silence absolu. Ce qu’on entendait derrière la porte de gauche n’aurait point pu être défini, et même l’oreille la plus sûre aurait hésité sur la question de savoir si le martèlement périodique et sourd qui faisait vibrer la cage de l’escalier venait de là ou de plus loin.
Il semblait venir de là, mais c’était comme voilé et comme affaibli par une large distance. Néanmoins, à chaque coup, la cage de l’escalier subissait une profonde secousse.
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Vidéo de Paul Féval
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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