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EAN : 9782749923345
349 pages
Michel Lafon (28/08/2014)
3.75/5   181 notes
Résumé :
"Je vais vous raconter ce qui s'est passé, parce que ce sera un bon moyen de vous présenter mon frère. Il s'appelle Simon. Je pense que vous allez l'aimer. Vraiment. Mais dans quelques pages il sera mort. Et il n'a plus jamais été le même après ça." Matthew a 19 ans, et c'est un jeune homme hanté. Hanté par la mort de son grand frère, lors de vacances à la mer, dix ans auparavant. Hanté par la culpabilité. Hanté par la voix de Simon qu'il entend partout, tout le tem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
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Son grand frère Simon est mort il y a de cela 10 ans. Un tragique accident alors qu'il était à peine plus âgé que lui. Matthew est depuis lors comme hanté par ce souvenir. Aujourd'hui, il tente par petits bouts, par des dessins ou des mots, de reconstituer sa vie passée. Il se souvient des jeux partagés avec Simon, les fous rires sous la tente, les étés dans le camping d'Ocean Cove, les silences de ses parents, la boîte en carton peinte de son frère regorgeant de petits trésors tout aussi ridicules que magiques pour lui, les rendez-vous répétés chez le médecin, l'école à la maison, les milliers d'atomes qui nous constituent ou son ami Jacob. Il se souvient de Simon, de sa voix surtout qu'il entend toujours, de ses rires qui résonnent dans sa tête. Il ne se souvient plus quand la maladie est arrivée mais il sait qu'elle est toujours là...

Matthew se livre dans ce beau roman et tente d'exprimer au mieux ce qui lui arrive et comment il en est arrivé là. Que ce soient les mots ou les dessins qui donnent vie à son passé, il met bout à bout les éléments qu'il a en tête. Pour ce faire, Matt passera par bien des épreuves: enfance surprotégée et adolescence chaotique. Et, une fois, sa schizophrénie diagnostiquée, il aura encore un long parcours à faire pour essayer de se débarrasser de ses démons intérieurs et enfin pouvoir faire le deuil de son frère. Il se dévoile progressivement sans linéarité, passant du passé au présent sans aucun lien. Nathan Filer nous offre un roman original, émouvant et captivant dans lequel les personnages, notamment Matt ou Nanny Noo, sont réellement touchants. L'écriture est percutante et la trame accrocheuse.

Contrecoup... un choc...
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Me plonger dans les pages de Contrecoups, c'était prendre le risque complexe de me mettre dans la peau d'une personne souffrant de cette maladie si mystérieuse mais ô combien flippante qu'est la schizophrénie. Je n'y connais pas grand chose à ce mal intérieur mais ce que j'en sais m'interpelle profondément et me fait peur. Certainement parce que cette maladie se laisse si mal appréhender, parce qu'elle se manifeste de manières si diverses, parce qu'elle agite nos croyances bien-pensantes et surtout parce qu'elle remet en question ma définition bien ancrée de la normalité.
Qu'est-ce qui est de normal ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Qu'est-ce qui est dangereux, pour le malade, pour son entourage, pour la société ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui me dérange dans certains actes, mots et attitudes ? Qu'est-ce qui fait que c'est si compliqué d'avoir une relation simple avec mon amie souffrant de ce mal ?

Contrecoups est un roman. Et heureusement !!! Car cela m'a permis - au début du moins - de prendre une certaine distance avec les faits racontés. Mais c'est surtout un roman écrit à la première personne. Matthew, 19 ans, me partage sa vie, ses émotions, ses questionnements, ses désirs, ses incompréhensions, ses malaises, sa famille, son environnement... Et il m'entraîne à sa suite, mélangeant les époques, les souvenirs, les rencontres, les événements au point de me perdre, de me prendre avec lui dans sa tête où tout se mêle de manière si particulière, si singulière. C'est ce qui fait que je ressors complètement chamboulée et émue de cette lecture. Je voulais rester extérieure au récit et je me suis retrouvée impliquée comme rarement.
Et j'ai eu l'impression, l'espace de ces quelques centaines de pages, de regarder le monde avec les yeux de ce jeune malade. Sa souffrance et celle de ses proches m'a prise aux tripes. Les frontières de l'humanité se sont élargies et m'ont offert de nouveaux horizons. Au moment de refermer ce roman, je sais que je ne suis plus tout à fait la même. J'ai appris. J'ai fait tomber certaines résistances. J'ai grandi. J'ai mûri.

Un premier roman exceptionnel dont la lecture restera longtemps gravée en moi.
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La vie de Matthew a basculé lorsqu'il avait neuf ans. Alors qu'il passait ses vacances dans le camping d'Ocean Cove, à Brighton, son frère ainé Simon, atteint de trisomie, est mort dans un tragique accident. Depuis, plus rien n'a jamais été pareil, que ce soit à la maison où un vide palpable s'est installé, ou avec ses parents qui gèrent leur douleur avec plus ou moins de réussite… Mais pour Matthew, Simon est toujours là. Sa voix résonne dans sa tête, il l'entend rire et le supplier de jouer avec lui, comme avant…


Diagnostiqué schizophrène par des spécialistes, Matthew commence alors un traitement pour ne plus entendre ces voix. Mais les effets secondaires sont nombreux et indésirables, et le manque de rigueur de l'adolescent entraîne de fréquentes rechutes. Son quotidien oscille entre séjours à l'hôpital, internements psychiatriques et rêveries hallucinées dans son appartement. Qu'adviendra-t-il de Simon s'il n'entend plus sa voix ? Pour ne pas l'oublier, mais aussi pour faire le deuil, Matthew décide, à 19 ans, d'écrire son histoire et de nous raconter comment tout a vraiment commencé…


Il me tardait de lire ce texte qui a reçu le Prix Costa en Grande-Bretagne, et dont j'avais déjà lu de très bonnes critiques ! Pour son premier roman, Nathan Filer ne craint pas de s'attaquer à des sujets aussi délicats que le deuil et la folie, nous plongeant sans ménage au coeur de l'intériorité de son personnage. C'est donc à travers le regard de Matthew que l'on voit les différents évènements, d'où une narration parfois décousue, liée directement à l'état du narrateur, abruti par les médicaments, perturbé par sa maladie et devant faire face à un certain nombre de trous de mémoire. Un récit qui se construit donc au gré des souvenirs de Matthew qui, malgré ses défaillances, reste un narrateur sympathique, qui tente de rapporter la réalité au mieux, ne cherchant pas à dissimuler ses doutes quand ils surviennent et parvenant même à détendre l'atmosphère lorsqu'elle se fait trop lourde, grâce à un humour corrosif.


« contrecoups » est donc le témoignage poignant d'un adolescent tourmenté, qui peut déstabiliser les lecteurs habitués à une narration linéaire. Il faut accepter de faire des aller-retour et de se soumettre à la folie douce de Matthew. Des chapitres courts, animés, qui rythment le texte efficacement et se dévorent avec plaisir. Cependant, malgré l'écriture et le style très agréables de l'auteur, il m'a tout de même manqué de me sentir davantage concernée par l'histoire de Matthew. Même si certains passages m'ont profondément émue, j'ai eu l'impression, à d'autres moments, de rester trop en retrait de l'histoire, ce qui me laisse légèrement frustrée.


Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat Masse Critique et cette belle découverte !
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Un peu comme 'Des fleurs pour Algernon' nous emmenait dans la tête d'un homme au QI très faible; Contrecoups nous emmène dans la tête d'un schizophrène qui se sent en plus coupable de la mort de son frère trisomique...

Sauf que je n'ai pas été plus bouleversée par les souffrances et les errements du schizophrène Matt que je ne l'avais été par ceux de Charlie avec Algernon... Les problématiques de santé mentale m'intéressent mais je peine à trouver des oeuvres de fiction sur le sujet qui me parlent et me touchent.

Je ne m'ennuie pas à la lecture, mais ça s'arrête là. Cela vient peut-être de moi plutôt que du livre, qui apparemment enthousiasme généralement ses lecteurs...
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Comme souvent avec les livres qui m'ont particulièrement touchés, je tarde à faire ma chronique. Par peur de ne pas rendre suffisamment justice à tout ce qui m'a ému, interpellé, bousculé, par peur de ne pas être suffisamment précise ou convaincante pour donner aux autres l'envie de découvrir à leur tour le roman. Ici c'est le cas, j'ai lu ce livre pratiquement d'une traite. J'ai tout aimé : l'histoire, Matthew, le personnage principal, ses parents, Simon son frère disparu, les personnages secondaires mais aussi l'écriture, particulièrement incisive et bouleversante. En fait, tout me parlait dans ce livre.

On pleure, on rit aussi, mais ça n'est jamais mièvre ou convenu. La façon dont l'auteur aborde les thèmes du deuil et de la maladie mentale m'ont beaucoup plû car ça n'est jamais pleurnichard, c'est tout le contraire. Matthew est lucide, précis quant à sa maladie, même s'il vit parfois entre rêve et réalité. Ce qui m'a particulièrement intéressée c'est la relation qu'il avait avec son frère, malgré le handicap de Simon, une sorte de complémentarité existait entre eux. A la mort de Simon, la culpabilité apparaît et avec lui les premières manifestations de la maladie. Matthew voit et entend son frère alors il commence à écrire pour lutter contre "le serpent" comme il appelle sa schizophrénie. C'est ce récit que Matthew nous livre qui raconte son enfance avec son frère par de fréquents flashbacks, ses séjours à l'hôpital psychiatrique et ses relations altérées avec ses parents et ce terrible constat de la part de son père "J'ai honte de mon propre fils". Pourtant c'est un livre débordant d'amour. Les personnages secondaires sont particulièrement attachants : les parents qui vivent dans une douleur muette perpétuelle et qui essaient de donner le change pour que la vie continue malgré tout, la grand-mère qui ne baisse pas les bras et reste l'un des plus grands soutiens de Matthew.

Avec cette écriture vivante, dynamique et incisive, Nathan Filer arrive à faire ressentir au lecteur les états d'âmes de chacun de ses personnages. L'ensemble est unique, bouleversant et généreux. Un seul conseil LISEZ CE LIVRE !

Je remercie Babelio et les Editions Michel Lafon pour ce partenariat et ce roman qui vous hante pendant longtemps.
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
La maladie mentale nous replit sur nous-mêmes. C'est mon avis. Elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce valides cessent d'exister.
Je suis coincé, replié sur moi-même.
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BONJOUR, je m'appelle votre potentiel. Mais vous pouvez m'appeler inexploité. Je suis les occasions manquées. Je suis les attentes à jamais déçues. Je passe mon temps à vous narguer, malgré tous vos espoirs.Merci de me talquer le cul quand vous faites me toilette et n'oubliez pas que ma merde a exactement la même odeur que la vôtre.
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Le pire dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire, ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir. Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste. La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce cessent d'exister. "(P.315)
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On a tous en nous un mur qui sépare les rêves de la réalité, mais le mien est fissuré. En se tortillant, en se faisant tout petits, les rêves arrivent à passer au travers jusqu'à ce que je ne puisse plus bien faire la différence.
Des fois le mur s'écroule complètement.
C'est là que les cauchemars commencent.
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Nanny Noo me gronde quand je suis comme ça. Elle me dit que ça ne sert à rien de ruminer, qu'il faut savoir apprécier les choses du quotidien, qu'il y a du bonheur dans un plat qu'on cuisine, dans une promenade au bon air. Je sais qu'elle a raison. Sauf que, le bonheur, c'est plus facile de le voir dans un plat qu'on a fait soi-même quand on a quelqu'un pour vous passer le ketchup.
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Vidéo de Nathan Filer
Nathan Filer segment on BBC Points West 2014-01-02
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