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EAN : 9781607066743
360 pages
Image Comics (02/04/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
During its run in the mid-'90s, Minimum Wage racked up critical accolades and a devoted following, numbering among its fans Patton Oswalt, Marc Maron, Dana Gould, Scott Aukerman, Margaret Cho, Janeane Garofalo, David Cross, and more. Why? Because each page boasted sticky, uncomfortable truths drenched in bleakly familiar humor. It was "cringe comedy" before the phrase had been coined, presaging squirmy shows like Louie and Girls. Set in a New York so real you can pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une saison complète qui se suffit à elle-même, indépendante de toute autre histoire. Il comprend les 10 épisodes initialement publiés par Fantagraphics de 1995 à 1999, écrits, dessinés et encrés par Bob Fingerman. Il comprend également l'épisode pilote de 72 pages et l'épisode 1 première version, ces 2 histoires ayant été reprises et remaniées dans les épisodes 1 à 10. le tome s'ouvre avec une introduction de 2 pages de Robert Kirkman, écrite en 2013, expliquant sa passion de lecteur pour la série, ainsi que l'importance qu'elle a eu dans sa construction politique et sociale. Suit une préface de 2 pages rédigées par Bob Fingerman, expliquant la genèse de cette série et son histoire. En fin de tome se trouvent les 10 couvertures commentées par Fingerman, ainsi que celles pour l'édition italienne, 24 illustrations en pleine page par des artistes de comics comme Peter Kuper, Jill Thompson Kevin Nowlan, Mike Mignola, Gilbert Hernandez, Peter Bagge, Ted McKeever, Guy Davis. Enfin le lecteur découvre des pages de sketchs commentées par l'auteur et une liste des 66 personnages apparaissant sur la couverte. Bob Fingerman a réalisé une deuxième saison, excellente, en 2 tomes : Minimum Wage Volume 1: Focus on the Strange & Minimum Wage Volume 2: So Many Bad Decisions.

13 juillet à 15h35, Jack Netzer, un jeune homme d'une vingtaine d'années, est en train de déguster un plat de cervelle bovine pas forcément assez cuite, alors que Rob Hoffman, son colocataire, 22 ans, le regarde faire d'un air poli, curieux et dégoûté. La sonnette retentit, et Sylvia Fanucci fait son entrée, c'est la copine de Rob. Elle note tout de suite l'odeur peu appétissante, et propose à Rob d'aller faire un tour. En se dirigeant vers la chambre de Rob, celui-ci explique à Sylvia que Jack a vu les arabes de la boutique halal du rez-de-chaussée en train d'ouvrir des crânes de vache et que ça lui a donné une idée. Une fois dans la chambre, Rob apprécie le parfum de Sylvia : du patchouli. Bientôt, ils sont dans les bras l'un de l'autre, et Jack peut tout entendre de leurs ébats depuis la salle à manger. Reprenant leur souffle, Sylvia et Rob reprennent leur conversation. Rob explique où il en est de son boulot : 2 pages à dessiner pour un magazine pornographique, une illustration pour le magazine culturel The Voice, et une colonne critique à écrire pour un autre magazine pornographique. Sylvia explique qu'elle s'interroge sur sa promotion : passer de coiffeuse à responsable de l'accueil et des rendez-vous, un boulot finalement moins satisfaisant, moins créatif. Sylvia se rhabille : elle rentre chez elle pour la soirée et la nuit, des papiers à remplir, des factures à payer.

Jack et Rob décident de sortir pour aller s'acheter un burger. Chemin faisant, Jack raconte que sa vie est assez morne en ce moment : pas de relation suivie. Quand il a entendu les ébats de Sylvia & Rob, il a repensé au vide de sa vie affective. Au comptoir, Jack commande 10 hamburgers, ce qui épate toujours Rob qui cale au cinquième. le lendemain, Rob Hoffman se rend dans les locaux de Pork Magazine pour remettre sa critique de comics (où il descend l'auteur) à Elvis Seward Foucault III, obèse, habillé de noir avec un stetson. Brian O'Brien rentre dans le bureau et propose à Rob qui a fini, d'aller faire un tour. À l'extérieur, Brian se plaint que Sheldon Glattsberg, le patron, se pointe en short au bureau, et qu'on aperçoit ses testicules qui en dépasse. Il n'est pas assez payé pour devoir supporter ce spectacle. 07 août, Rob Hoffman va à la plage de Coney Island avec ces copains : Sylvia Fanucci, Jack Netzer, Max, Tony et Maddie. Rob, Jack et Max sont très impressionnés par le physique de Maddie. Jack en rajoute une couche avec la poitrine de Sylvia, ce qui n'est pas fait pour faire plaisir à Rob. le soir, Sylvia et Rob font l'amour et après Sylvia évoque la fois où Rob avait dit qu'il l'épouserait dans l'avenir.

Une introduction par Robert Kirkman qui explique que c'est le comics qui lui a permis d'ouvrir son esprit ! Des dessins en pleine page par des artistes aussi réputés que Mike Mignola qui se trouve en plus très loin de sa zone de confort ! Une édition Deluxe ! Mais de quoi s'agit-il ? Si les comics de superhéros se taillent la part du lion aux États-Unis, ce pays a également une tradition bien vivace de comics dit underground (petit tirage, sujets subversifs ou intimistes), avec des auteurs comme Robert Crumb ou Harvey Pekar. Soit, mais personne n'a jamais entendu parler de Bob Fingerman. Ce dernier raconte l'histoire d'un jeune homme (22 ans) vivant dans un quartier de New York, rencontrant ses copains (son colocataire Jack Netzer, Brian O'Brien, Max), discutant avec sa copine Sylvia et ayant des relations sexuelles avec elle, évoquant de temps à autre son boulot de dessinateur pour un magazine pornographique, ce qui signifie que personne ne lit ses bandes dessinées. Au fil des épisodes, Rob Hoffman déménage, va passer un week-end à la plage avec Sylvia, son frère, sa femme et son fils, fait l'amour avec Sylvia, rend visite à Brian, dessine quelques planches, accompagne Sylvia pour une interruption volontaire de grossesse, se rend à une convention de comics où à peine une poignée de visiteurs lui adressent la parole. Il va passer Noël dans la famille de Sylvia. Il parle avec son éditeur. Il tente une collaboration avec Bedelia une actrice avant-gardiste. Il participe à une tentative avortée d'un film par Brian. Il tente d'éviter un déséquilibré dans le métro. Il attrape la grippe. Il pose nu pour Sylvia et réciproquement. Il s'agit donc de courtes tranches de vie dans un ordre chronologique, le lecteur suivant Rob Hoffman dans chaque plan. Il fait connaissance avec lui : sa situation professionnelle lui fournissant le minimum en termes de salaire (minimum wage), sans avenir, sans reconnaissance. C'est un jeune homme calme et posé, avec une solide libido, prévenant vis-à-vis de sa compagne, sociable et agréable pour ses amis.

Sur le rabat de la jaquette, le lecteur découvre une citation de Jules Feiffer, dessinateur ayant longtemps oeuvré pour le magazine Village Voice, louant la capacité de Bob Fingerman à rendre compte de la vie quotidienne (amour, amitié, carrière) du personnage, avec un regard d'anthropologiste. Les dessins sont propres, sur eux, descriptifs, avec un trait de contour tout juste appuyé et des têtes de personnage un tout petit peu trop grosses, ce qui leur donne plus de caractère. Il simplifie également les traits de visage, pas tout à fait caricaturé, mais avec des traits appuyés. Chaque protagoniste est immédiatement identifiable, avec ses postures propres, sa façon de bouger, ses mimiques, sa tenue vestimentaire qui reflète sa personnalité. Bob Fingerman ne magnifie pas ses personnages, il ne gomme pas leurs différences. Rob Hoffman a tendance à suer souvent, sous le coup de l'émotion, de la chaleur. Jack se rase le crâne et a un regard insistant qui peut mettre mal à l'aise. Sylvia est un peu petite, avec de vraies rondeurs. La copine de Brian est grande et filiforme, avec des os un peu saillants, très visible dans sa tenue de Vampirella à la convention. Elvis Seward Foucault III est vraiment obèse, mais un goût très sûr pour sa tenue vestimentaire noire. le regard de la mère de Sylvia indique tout de suite que c'est une personne déçue de la vie et prompte à porter un jugement, en l'occurrence sur Rob Hoffman. Les personnages sont tout de suite familiers pour le lecteur : ils sonnent juste et leur apparence en dit long sur leur personnalité et leur caractère.

La réelle gentillesse de Rob Hoffman fait que le lecteur lui accorde tout de suite son amitié, sans réticence. Il le suit avec plaisir dans ces moments de la vie de tous les jours, banals pour Rob, certainement plus exotiques pour le lecteur. Il peut observer les moments de la vie de Rob : aller chercher à manger à l'établissement de restauration rapide du coin, une visite familiale, aller signer (enfin pas beaucoup… enfin pas du tout) dans une convention, assister à un enterrement, aller boire un coup, aller assister à un spectacle avant-gardiste, aller rendre compte à son éditeur, être seul et invisible au milieu de la foule, trouver un coin de solitude au bord de la rivière, etc. À chaque fois, l'artiste représente les décors, et le lecteur éprouve la sensation de se promener dans les rues de New York, comme un habitant, et pas comme un touriste. Il ne s'agit aucunement de faire le tour des sites remarquables, mais d'être utilisateur de la ville au quotidien. Cela amène aussi à côtoyer ce qui ressemble à une faune indigène avec ses us et coutumes parfois étranges. Il faut savoir comment éviter le clodo dans le métro, comment ne pas réagir aux abrutis qui lancent des insultes aux passants pour les provoquer, etc. Il y a bel et bien une dimension anthropologique. Si les situations sont souvent banales et très quotidiennes, les dialogues ne donnent jamais l'impression d'être creux, ou seulement informatifs. Les personnages évoquent leurs émotions, leurs ressentis, leurs impressions sur une situation, avec naturel et franchise. Il faut voir comment Jack parle du fait qu'il entende tout des ébats de son colocataire Rob avec Sylvia. À chaque épisode, le lecteur est épaté par le naturel des personnages et leur justesse. Tant et si bien qu'arrivé à la fin, il est content de recommencer autrement en découvrant la toute première version de la série, au travers d'une centaine de pages supplémentaires.

Quelle étrange expérience de lecture : Bob Fingerman raconte la vie banal et quotidienne de Rob Hoffman dans ce que le lecteur peut supposer être entre la biographie et l'autofiction. Il laisse le lecteur accompagner Rob Hoffman dans ses amitiés, ses amours et sa carrière, avec des personnages au caractère prononcé, mais sympathiques dans leur humanité (sauf peut-être un sans-abri repoussant trop collant). Il restitue le décor qu'est ce quartier de New York dans les années 1990, pas d'une façon démonstrative, mais comme écosystème où vit Rob Hoffman. Très vite, le lecteur sympathise avec Rob, un individu banal et unique, vraiment facile à vivre et compréhensif. Il devient son ami et l'accompagne comme un ami, sans grande révélation sur la vie, sans drame extraordinaire, mais avec une sensibilité d'une rare justesse.
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MAG#6 Plein d'auteurs dans un seul grand bouquin qui reflète ce qu'est la bande dessinée d'aujourd'hui.
Auteurs : Boulet, Bastien Vivès, Naoki Urasawa, John Cassaday, Frederik Peeters, Emmanuel Lepage, Katsuya Terada, Paul Pope, Taiy? Matsumoto, Bob Fingerman, Atsushi Kaneko, Keiichi Koike, Eddie Campbell
Éditions : Les Humanoïdes associés
2015
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