Citations sur Thérapie (101)
L'espoir, c'est comme un éclat de verre planté dans ton pied. Tant qu'il reste enfoncé dans ta chair, il te fait souffrir à chaque pas.
Tandis que si on te l'enlève, ça saignera pendant un moment, ça prendra un bout de temps avant que la plaie soit guérie, mais, au bout du compte, tu pourras réapprendre à marcher normalement. C'est ce qu'on appelle le deuil. Et je crois que tu devrais finir par t'y mettre.
Au lieu de cela, Larenz épuisait toutes les forces qui lui restaient à empêcher que l'insupportable certitude qu'il portait en lui remontât jusqu'à sa conscience. La vérité était déjà évidente. Elle était là, devant lui, tel un noyé qui n'aurait été séparé de ses sauveteurs que par une fine couche de glace. Mais cette glace, Viktor Larenz n'était pas prêt à la briser.
Du moins, pas encore.
L’espoir, c’est comme un éclat de verre planté dans ton pied. Tant qu’il reste enfoncé dans ta chair, il te fait souffrir à chaque pas. Tandis que si on te l’enlève, ça saignera pendant un moment, ça prendra un bout de temps avant que la plaie soit guérie, mais, au bout du compte, tu pourras réapprendre à marcher normalement. C’est ce qu’on appelle le deuil.
A force de se poser toutes ces questions, Viktor en avait oublié la règle élémentaire que son mentor et ami, le professeur van Druisen, lui avait enseignée. "Ecoutes tes patients. Ne tires pas de conclusion hâtive, mais consacres-leur toute ton attention".
Viktor n'était pas préparé à ça. Le sentiment d'horreur qui l'envahissait n'était tempéré que par le froid glacial qui émoussait ses sens. Il aurait eu envie de se lever et de courir aux toilettes pour vomir. Mais il n'en avait pas la force.
- Vous savez, pendant les années qui ont suivi la disparition de Josy, j'ai cru qu'il n'y avait rien de pire que de ne pas savoir. Quatre années sans la moindre piste, le moindre signe de vie. Parfois, j'en venais à espérer que le téléphone sonne et qu'on m'annonce où se trouvait son cadavre. Je croyais vraiment qu'il n'y avait rien de plus horrible que de vivre ainsi entre doute et certitude. Mais je me trompais. Car savez-vous ce qui est encore plus affreux ?
Le docteur Roth le regarda avec curiosité.
- La vérité, murmura Viktor. La vérité !
Du doute à la certitude, il n'y a qu'un pas, celui qui sépare la vie de la mort.
Ce qui m'a le plus aidé ?
Pas besoin de réfléchir longtemps. La réponse tenait en un seul mot : l'alcool.
(...)
Question : Si j'avais fait plus attention, serait-elle encore en vie ?
Réponse : Vodka.
Question : Pourquoi suis-je resté si longtemps dans la salle d'attente sans rien faire ?
Réponse : Peu importe la marque, pourvue que j'ai ma dose.
Viktor se tenait debout devant la lourde porte de la salle de consultation. Lorsqu’il tenta de l’ouvrir, il ne parvint même pas à en tourner la poignée. Il crut d’abord que toute cette tension lui avait fait perdre ses forces. Puis il comprit que la porte était fermée. Quelqu’un, à l’intérieur, avait poussé le verrou.
Du doute à la certitude, il n'y a qu'un pas, celui qui sépare la vie de la mort.