Tendre est la nuit

Riviera, années vingt, Rosemary, jeune star américaine de 18 ans y vit ses premiers émois amoureux avec Dick dans la belle société américaine débarquée en France 'de l'or dans leurs valises'.

Mais Dick (médecin qui a un problème avec l'alcool) est marié avec Nicole dont l'histoire fait basculer le récit dans la psychanalyse (fort prisée à l'époque), une Nicole convoitée par Tommy Barban.

Le genre de livre de l'époque, vie de ces américains dans les milieux huppés de France et de Suisse, mais qui, malgré la jolie traduction de Jacques Tournier, ne m'a pas trop captivé.

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Tendre est la Nuit?

"Voilà encore un livre découvert grâce à Christian Lacroix! Je sais, c'est une phrase assez insolite, mais que voulez-vous, sans ce magnifique coffret qu'il nous a concocté, je ne connaîtrais pas encore les oeuvres de Vita Sackville-West, Stephan Zweig ou ici Francis Scott Fitzgerald."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Rosemarie, une jeune actrice américaine, arrive sur la côte d'Azur et découvre sur la plage un groupe de gens qui la fascinent, surtout le couple Diver, qui vont la prendre sous leur aile."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"J'ai un peu de mal à dire ce que j'ai pensé de ce livre. Déjà, je n'ai ni adoré, ni détesté. J'ai apprécié la première partie pleine de soleil, ses personnages si sûrs d'eux et la façon dont elle était écrite. J'avais l'impression cependant que cela ne mènerait nul part avant que des éléments différents commencent à apparaître et à chambouler le tout grâce à des révélations inattendues. Là on passe dans une histoire assez différente, qui se centre maintenant sur les Diver avant et après leur rencontre avec Rosemarie! le sujet principal, que je ne peux pas révéler sans spoiler complètement, est assez sombre et la gaité du début disparaît rapidement. On devient alors spectateur d'un monde qui s'effrite et se déteriore jusqu'à sa conclusion définitive. Et moi, ce n'est définitivement pas ce qui me procure du pur plaisir à la lecture!"

• Et comment cela s'est-il fini?

"Mitigé donc! Mais bon je retenterai forcément l'expérience avec cet auteur, va bien falloir que je lise "Gatsby le Magnifique" tout de même!"

Lien : http://booksaremywonderland...

Le roman débute sur une plage de la Côte d'Azur. C'est par le biais du regard juvénile et subjugué de Rosemary, jeune actrice américaine partie en villégiature avec sa mère, que nous prenons connaissance du couple Diver. Les Diver offre l'image idyllique de la famille américaine parfaite. Ils possèdent une situation sociale fort enviable (elle est une très riche héritière et il est un praticien reconnu), ils sont beaux et séduisants, ont deux enfants et possèdent une villa paradisiaque qui est le cadre de soirée très recherchées. En résumé, ils sont le point de mire d'une société très aisée et cosmopolite.

Pourtant les Diver cachent un très lourd secret, et c'est à l'aide d'une analepse que Fitzgerald nous en dévoile toute l'horreur. Ce retour en arrière constitue le corps du récit ; il donne sa profondeur psychologique au roman, révèle les secrets inavouables et éclaire les zones d'ombre. Finalement, le roman s'achève sur la même plage, cinq ans plus tard, sur l'image de Dick Diver complètement alcoolique, délabré et désabusé, regardant avec indifférence sa femme se cachant de lui en compagnie de son amant.

Roman sur les mensonges et l'usure de la vie de couple, sur l'action corrosive du temps, sur les faux-semblants,Tendre est la nuit est une critique subtile de la société américaine et anglo-saxonne dans son souci trompeur de respectabilité et son puritanisme aupressant.J'ai particulièrement apprécié la prose de la première partie du livre, avec l'exposition chatoyante des loisirs de la haute société durant les Années folles. Ensuite mon intérêt c'est un peu dilué dans le retour en arrière de la seconde partie. Cette oeuvre reste néanmoins intéressante, bien qu'elle ne connut aucun succès lors de sa parution, ne serait-ce que parce qu'elle est l'incarnation d'un courant littéraire de l'entre-deux-guerres, représenté par d'illustres écrivains américains échoués à Paris : la Génération perdue.

"Tendre est la nuit" est un livre où planent les ombres de Francis Scott Fitzgerald et de Zelda....
Dick et Nicole, riches Américains, mènent la "Grande Vie" sur la Riviera... Une débauche d'argent, d'alcools, de fêtes alors que l'Europe panse ses plaies purulentes dues à la boucherie de la Première Guerre Mondiale....

C'est de ce couple mythique que Rosemary va s'enticher....Surtout de Dick, célèbre médecin... Mais la schizophrénie de Nicole se relève au grand jour....ce qui pouvait paraître amusant se relève pathétique....

Dick est déchiré pour son amour pour Nicole et son attirance vers Rosemary... Comment éviter que Nicole ne sombre et ne se perde à jamais...Comment aimer l'insouciante Rosemary dans ces conditions...

La nuit dans laquelle se trouve Dick est aussi sombre que les heures que le monde vient de traverser.... Mais à l'inverse des bouleversements que la Grande Guerre a engendrés, la lueur peut elle naître au bout des ténèbres dans lequel Dick patauge ?

Tendre est la nuit.... La nuit c'est la seule chose que son âme trouve a caresser et qui semble apaisant.

Un livre, noir, mais sublime...Fitzgerald ouvre son coeur....

Dans les années 1920, sur la Riviera, à Paris puis en Suisse, Rosemary, jeune actrice américaine voyage avec sa mère et rencontre Dick dont elle tombe amoureuse et Nicole sa femme de nature fragile ayant bénéficié des soins attentifs de son mari, médecin spécialiste des maladies mentales. Une succession de chassés croisés rythme leurs rencontres dans des lieux luxueux grâce à la fortune de Nicole et à la notoriété de Rosemary entourée par la faune artistique du milieu du cinéma naissant. Une première impression de superficialité s'estompe au fil des pages, au profit d'une description psychologique fouillée des protagonistes évoluant dans l'univers complexe de la maladie mentale et de relations humaines difficiles.

Que cela fût laborieux... J'avais pourtant adoré il y a quelques années le "Gatzby le magnifique" de F. Scott Fitzgerald, c'est pourquoi j'avais hâte de me lancer dans "Tendre est la nuit", son autre oeuvre la plus connue. Nous y suivons la vie de Dick et Nicole, 2 richissimes américains partageant leur temps entre la french riviera et le Paris des années 20, entourés de leurs amis un peu space : RoseMary la jeune actrice qui a des vues sur Dick ; Abe North l'écrivain alcoolique et auto destructeur ; et j'en passe et des meilleurs. Mais derrière toute cette façade soigneusement polie au dollar et à la frime, se cache cependant une faille qui finira par détruire le couple...
Et bien malgré ce pitch bien mystérieux, je me suis ennuyée grave. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages, dont le caractère passe du coq à l'âne sans que l'on s'y attende. C'est d'autant plus frustrant que la société et la période décrites sont passionnantes, mais l'histoire racontée beaucoup moins. Bref, top déçue.

C'est au matin que les bulles de champagne nous apparaissent dans leur plus lugubre lumière.

[Livre audio lu par Pierre-François Garel]

Au cours du livre 1, je me suis dit que c’était un texte dans la lignée de « Gatsby le Magnifique » : la description d’un milieu aisé américain qui ne m’intéresse pas outre mesure. Mais le roman s’étoffe très nettement dès le livre 2. Il est beaucoup plus riche, l’écriture est plus belle, les personnages sont plus solides. La construction est originale, le temps est bousculé, on se perd parfois un peu au niveau spatio-temporel. Il aborde des thèmes peu usités, la relation ambiguë entre Dick et Nicole, surtout, marquée par la maladie mentale et la relation de dépendance. Je l’ai trouvée réaliste, portée par une analyse fine des sentiments et des mouvements intérieurs tels que l’indécision, les limites à donner au sens des responsabilités, l’intégrité, la solitude, le temps qui érode les élans, le vide de l’existence…

Je sais qu’il y a des fans des lectures de Pierre-François Garel, je n’en fais pas partie. Sur Dostoïevski je l’avais trouvé horriblement théâtral. Ici il nous offre une lecture beaucoup plus classique, en harmonie élégante et nonchalante avec le texte. Il a un beau timbre de voix. Il est habile pour les dialogues, on distingue bien les personnages sans qu’il force le trait artificiellement. Je trouve cependant sa lecture inégale sur la longueur, il y a des passages où il est excellent et d’autres où sa voix coule de manière monotone, sur un rythme uniforme. Il est tellement doux et enveloppant qu’on se laisse bercer. Je me suis endormie plusieurs fois en l’écoutant.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]


Lien : http://versautrechose.fr/blo..

« D'une certaine façon, vivre ensemble est plus important que simplement vivre. »

Cette simple citation, je pense, résume parfaitement la relation entre Dick et Nicole. Lui est psychanalyste, elle une de ces anciennes patientes. Dès le début de leur rencontre, une relation de dépendance s'installe, elle ne peut pas vivre sans lui, et lui plonge petit à petit dans la dépression et le désespoir, mais ne se résout pas à l'abandonner. Cette constatation n'est pourtant pas si flagrante aux yeux de simples spectateurs. Au début de leur histoire, tous – y compris le lecteur - sont éblouis par leur beauté et leur vie qui semble si parfaite. Rien de plus superficiel pourtant, et c'est quand Nicole recommence à sombrer dans la folie que Dick s'abandonne à d'autres réconforts plus destructeurs, tels que l'adultère et l'alcool, simplement pour fuir cette réalité si difficile.

Très honnêtement, je suis partagée après la lecture de ce livre. D'un côté, F. Scott Fitzgerald décrit parfaitement la longue descente aux enfers d'une personne liée à une autre par une relation toxique et malsaine, alors que superficiellement ils donnent une image d'un couple absolument stable et heureux. Ces deux faces d'une même médaille, l'une brillante et polie aux yeux des autres, l'autres sombre et cachée aux yeux du monde, est ce qui m'a particulièrement plu dans ce roman. Pourtant, et je ne sais pas comment l'expliquer, j'ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre, j'ai même failli l'abandonner. Peut-être que cette relation malsaine entre deux personnes m'était insupportable, ou peut-être que le style de l'auteur ne me convenait pas, je ne pourrais le dire. Peut-être que, finalement, il est nécessaire de prendre son temps pour cette lecture, de ne pas se brusquer, pour assimiler et analyser les conséquences d'une relation si complexe entre deux personnages.

"Tendre est la nuit" est l'histoire de Dick et Nicole et de leur amour voué à l'échec. On sent très vite que ce couple en apparence soudé et heureux cache bien des fêlures.
Celle qui nous aide à le comprendre s'appelle Rosemary avec qui commence l'histoire. C'est une jeune actrice américaine dont les débuts sont prometteurs, elle tombe naïvement sous le charme du couple et plus spécialement de Dick.
Rosemary découvre d'abord la façade du couple, leurs fêtes, leurs présences scintillantes puis la face sombre apparaît ce qui inévitablement la fera fuir.

Dans la seconde partie du livre, l'histoire de Nicole et Dick nous est livrée et le moins qu'on puisse dire, est qu'elle est particulière. Dick, médecin rencontre Nicole, patiente, qui souffre de troubles psychiatriques.
Dick devient tout pour Nicole : son amour, sa béquille, son médecin, son phare dans la nuit, son conseiller, ... Et Dick perd son identité...
L'argent de la famille de Nicole posera aussi problème car Dick ne veut pas dépendre d'eux. Seulement leur train de vie dispendieux n'aidera pas.

La dernière partie nous amène vers l'inévitable : la descente aux enfers de Dick. Il ne sait plus qui il est, excepté le mari de Nicole. Il sombre dans l'alcoolisme, n'est plus que l'ombre de lui-même.
Nicole et Dick ne se comprennent plus, ne font plus un, s'irritent, prennent leur distance... jusqu'à la séparation finale.

Ce roman est plus que bien écrit, rempli de poésie et de métaphores. L'histoire m'a intéressée cependant je n'ai pas réussi à accrocher. C'est une question de goûts personnels. J'ai eu du mal avec l'amertume et la tristesse qui se dégage de l'ensemble.
On va de désillusions en désillusions. On assiste à la descente aux enfers d'Abe, de Dick, ... d'une génération qui a vécu la guerre, s'en est sortie mais pas sans dégâts. D'une certaine catégorie de la société qui ne vit que pour le plaisir, les fêtes, les voyages, où l'alcool coule à flot, ... Où peu de personnes paraissent avoir d'ancrages solides...

Une histoire marquante, où les troubles psychiatriques ainsi que leurs conséquences prennent beaucoup de place, où l'amour fusionnel finit par se déliter et où la nuit est tendre ... que pour un temps.