AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 1135 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Installez-vous confortablement, baissez la lumière, le film commence. Un hôtel et sa plage, sur la Côte-D'azur, les années 20, images en noir et blanc. Une jeune starlette chaperonnée par sa mère débarque, en maillot, tapant dans l'oeil d'une bande de jeunes et riches Américains, comme elle. Parmi eux, les Diver, Nicole et Dick. Rosemary tombe tout de suite amoureuse de Dick. Elle le dit à sa mère, qui l'incite à s'affranchir et à vivre l'aventure. Elle le dit à Dick, aussi.
Soirées-champagne qui se finissent par un duel, un vrai; virée à Paris et fréquentation des meilleurs bars, bagarres, shopping dans les boutiques de luxe... tout serait parfait si, dans l'intimité du couple Diver, il n'y avait pas ce poids, ce secret, la maladie mentale de Nicole. Et son besoin absolu de Dick pour exister. Quant à Rosemary, même si elle disparaît assez rapidement de l'intrigue, elle se fait le fil conducteur, implicite, du roman et elle seule semble garder une sorte de maîtrise et de calme qui manquent à tous les autres personnages.
Je n'aime généralement pas ce genre de milieu, mais le récit, très cinématographique, loin d'être lisse et harmonieux, est au contraire saccadé, marqué de violences et de bipolarités. Le couple Diver est fascinant, et très certainement inspiré du couple de l'auteur lui-même. Les personnalités magnifiquement décrites, surtout celle de Dick absolument sans concession. On le voit, tout le long du récit, descendre par secousses de son firmament et sombrer dans un alcoolisme pathétique, comme on voit Nicole lutter contre sa maladie et chutant malgré elle.
Le roman a eu très peu de succès à sa sortie, peut-être à cause de sa très grande modernité, c'est bien le monde des célébrités, de la jet-set et des paparazzis qui se dessine déjà, le plaisir à tout prix, le progrès, le luxe, dans toute sa splendeur et décadence!
Le roman d'un écrivain maudit qui tombe dans la déchéance avec une grande lucidité, romantique cynique et désabusé, dégoûté de ce qu'il est devenu, mais aussi de celui qu'il était.
Une très belle lecture teintée d'amertume.
Commenter  J’apprécie          738
En 1 : Ils s'aiment
« Ils étaient encore au meilleur de l'amour. Ils étaient remplis d'illusions généreuses, l'un vis-à-vis de l'autre, d'illusions tellement démesurées que la fusion de leurs deux personnalités les entraînait vers des hauteurs où les relations humaines n'avaient plus aucune importance? Ils semblaient l'un et l'autre être parvenus à ces hauteurs-là dans un état de parfaite innocence, comme s'ils y avaient été conduits, malgré eux, par une série d'incidents bénéfiques, une si importante série d'incidents qu'il n'y avait plus d'hésitation possible ; ils étaient destinés l'un à l'autre. »

En 2 : On y réfléchit un peu
« Ou bien on réfléchit soi-même, ou on laisse les autres réfléchir pour vous, prendre barre sur vous, détourner ou conditionner vos instincts naturels, vous civiliser, vous stériliser. »

En 3 : Mais comment lui dire...
« Être bien élevé, c'est admettre que les gens sont tellement fragiles qu'il faut prendre des gants pour les manipuler. le respect humain interdit de traiter quelqu'un de menteur ou de lâche, mais si on passe sa vie à ménager les sentiments des gens, et à entretenir leur vanité, on finit par ne plus savoir ce qui, en eux, mérite d'être respecté. »

En 4 : On est toujours tout seul. Seul même à deux, même à dix, fondus dans un groupe cosmopolites de gens aisés sur les bords de la Riviera
« Se sentir solitaire, tant d'esprit que de corps, incline vers la solitude, et la solitude elle-même incline à plus de solitude encore. »

Alors... « Autant vous rassurer tout de suite – pour Dick Diver, c'est maintenant que tout commence. »

J'avais envie de faire un résumé qui me corresponde, en reprenant les citations qui me permettent de retrouver les lignes de ce roman. Des lignes de fuites. Fuites pour ne pas entrer dans une rédaction laborieuse de mon ressenti (paresseuse un peu) et pour souligner cette fuite outrancière d'une société qui s'impose un rire de façade pour masquer ses souffrances. Je me suis interrogée sur ce couple, qui signait ses messages à l'attention de leurs amis « Dicole ». Comment peut-on en arriver à cette fusion sans imaginer qu'à un moment les deux allaient étouffer ?
J'ai apprécié la construction du roman tout autant que la plume de l'auteur, même si j'ai une préférence pour Le jardin d'Eden d'Ernest Hemingway. Ai-je été d'accord avec tout, certainement pas, mais il est certain que la description d'une époque est rendue de manière somptueuse et fine.
Commenter  J’apprécie          492
F. Scott Fitzgerald a écris ce livre largement autobiographique à la suite de la dépression nerveuse de sa femme Zelda, puis de son internement en hôpital psy (1931).

Les premières esquisses de ce roman ont été faites en 1925, puis reprises en 1929 pour s'achever en 1934.
D'abord un feuilleton, puis paru en librairie en 1934 où il fut accueilli par un public frileux.
Mais à la mort de l'auteur en 1940, plus un seul exemplaire n'était disponible.

"Tendre est la nuit"

* Amour de Dick (médecin psy) pour celle qui va devenir sa femme après avoir été sa malade, Nicole.

* Amour passionné et largement décortiqué .

* Des moments intenses et d'autres où les apparences deviennent trompeuses

* Un secret inavouable à la base de la dépression de Nicole

* Fragilité de l'être humain

* Romantisme très présent

* Dick est, sous ses dehors désinvolte, un homme qui veut être aimé à toutes fins et emploi tous les moyens pour y parvenir.


Les personnages évoluent dans cette fameuse "génération perdue" et ne savent pas sagement vieillir.

Commenter  J’apprécie          311
Après avoir lu Madame Hemingway de Paula Mc Lain, j'ai eu envie de lire un auteur de la lost génération. Je n'avais pas d'Hemingway dans ma PAL, donc je me suis « rabattue » sur Fitzgerald, qui l'a côtoyé ! C'est d'ailleurs grâce au roman biographique que je viens de citer que j'ai pu mieux apprécier ce texte, et sa partie autobiographique surtout.

Le titre du roman est tiré d'un vers d'Ode à un rossignol (Ode to a Nightingale), de John Keats, et fait allusion à la volonté d'échapper à l'éphémère qui obsède ses personnages.

« (…) Avec toi, déjà ! Tendre est la nuit,
Et il se peut que sur son trône la Reine Lune
Se drape d'un essaim féérique d'étoiles ;
Pourtant ici nulle lumière,
Sinon ce qui nous vient des cieux avec les brises
Et court sur les chemins moussus, dans les ténèbres.(…) »

Tendre est la nuit raconte la rencontre entre un psychothérapeute, Dick, et une jeune femme fragile qui se remet de troubles mentaux importants, Nicole. Un couple que nous découvrons à travers les yeux d'une jeune actrice, sensible au charme terriblement masculin, de Dick. La première partie nous fait donc découvrir le couple de l'extérieur.

« Être admis, pendant un moment, dans l'univers de Dick Diver était, de toute façon, une expérience inoubliable. Il donnait aux gens l'impression d'avoir pour eux des attentions particulières, de déceler, sous l'amas des compromissions qui l'avaient étouffée depuis tant d'années, ce que leur vie pouvait avoir d'unique et d'incomparable. Personne ne résistait longtemps à son exquise politesse, aux égards qu'il poussait si loin, et de façon si intuitive, qu'on ne pouvait les mesurer qu'aux résultats qu'il obtenait. Alors, sans autre précaution, de peur de laisser faner des relations à peine écloses, il vous ouvrait les portes de son univers. Tant que vous le considériez comme un tout parfait, auquel rien ne manquait, que vous y adhériez sans réserve, il ne travaillait qu'à vous rendre heureux. Mais, au premier soupçon, à la première lueur de doute, qui paraissait remettre en jeu l'intégralité de cet univers, il disparaissait à vos yeux, et c'est à peine si l'on se souvenait de ce qu'il avait bien pu dire ou faire. »

Mais derrière l'apparat et l'union de ce couple, se cache une réalité tout autre … La deuxième partie du roman éclaire la première en reprenant l'histoire de Nicole et de Dick, par la bouche même de ce dernier. Si Dick nous paraît donc un dieu inaccessible au début, il devient vite familier et l'on comprend rapidement la générosité mais aussi la fragilité de cet homme qui a épousé une femme quelque peu … difficile.

« le couple qu'elle formait avec Dick lui apparaissait désormais comme une ombre, imprécise et changeante, entraînée dans une sorte de danse macabre. »

Le talent de Fitzgerald n'est pas tant de raconter une histoire – même si c'est une belle histoire d'amour, bien triste – mais de reproduire une atmosphère, celle de l'excès, de l'argent, mêlés à la création et au génie dans la France des années 1920. Entre Paris, la Suisse et la Riviera, le roman nous donne un aperçu de la vie de cette génération perdue, génération d'écrivains errant à travers l'Europe en cherchant l'inspiration et l'oubli. L'inspiration pour leurs oeuvres, et l'oubli des atrocités de la Grande Guerre.

Roman splendide, je pense que je l'ai même préféré à Gatsby le Magnifique. Peut-être aussi car on ne peut qu'être frappé par la partie autobiographique, même si Dick est un médecin et que les caractéristiques physiques des personnages et leur vie ont fait penser à un couple de riches Américains, Gerald et Sara Murphy auprès desquels gravitaient les Fitzgerald, les Hemingway et tant d'autres … Ce qui est intéressant, c'est que l'on sent bien que Fitzgerald fait de Dick un être sensible et une victime : victime de son amour, de ses sentiments, de sa faiblesse qui l'ont mis sous la coupe de la famille de Nicole …

Or, une des causes de la rupture entre Fitzgerald et sa femme Zelda fut qu'elle écrivit son propre roman autobiographique, Accordez-moi cette valse, avec les mêmes éléments que dans Tendre est la nuit … Ce qui m'inciterait à le lire, pour avoir une autre version … :)
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          270
Ma première lecture de Fitzgerald avec Gatsby le magnifique avait été un véritable coup de coeur ce qui m'avait donnée une grande envie de lire un autre livre de cette auteur pour ressentir les mêmes sensation et, depuis un certain temps, Tendre est la nuit me faisait de l'oeil.
Il est très difficile d'écrire une critique sur un livre aussi riche et profond, je vais tout de même essayer.

Tendre est la nuit est une histoire d'amour très Fitzgeraldienne ou aucun n'en ressort vraiment vivant prêt a vivre une histoire d'amour conventionnel, dans tendre est la nuit on y retrouve tout le génie de Fitzgerald avec son écriture unique capable de toucher le lecteur. Dans ce livre l'auteur nous offre des personnages bien plus creusés, plus sincères, plus réelle que dans Gatsby qui étaient des caricatures de la superficialité. Ici il s'agit de l'humain dans sa complexité et ses souffrances.

C'est sur une plage de Cannes que l'histoire commence nous rencontrons pour la première fois le couple au coeur de l'histoire Dick et Nicole Diver à travers les yeux d'une jeune fille en fleur, Rosemary, toute fraîchement sorti de son monde hollywoodien. Ce n'est pas la première fois que l'auteur utilise ce procédé pour nous présenter ses personnages, rappelons que dans Gatsby ce sont les yeux de Nick Carraway qui nous raconte l'histoire. Nicole et Dick ont l'air d'être parfait, d'aspirer au bonheur et a la tranquillité, leur vie semble si parfaite quelle ressemble a du papier à musique, ce rend les Diver envoûtant. Les liens du couple se désagrègent petit a petit au fil des chapitres la question que l'on peut se poser est la suivante : est-ce que Rosemary Hoyt a été l'élément déclencheur ou bien les choses n'allaient déjà plus depuis un certain temps ? En tous cas Rosemary à une valeur plus symbolique qu'importante dans le récit.
Le secret du couple parfait, ce qui les a unit est en fait simple : Dick Diver est tombé amoureux de sa patiente, Nicole, qui était une jeune femme très riche mais très malade mentalement. En se mariant avec elle Dick à donc du accepter de prendre soin d'elle n'importe quand, de la guérir, de l'aimer ainsi que de tout prendre en main avec les difficultés et les sacrifices que cela implique.

On découvre qu'avec le temps l'un des deux flanche toujours, on peut souffrir d'aimer une personne que ce soit par la dépendance que l'on peut avoir à son égard ou le poids trop lourd que cela peut peser sur l'autre dans un couple. En somme un couple comme celui ci ne pouvait pas durer. Avec déchirement on s'aperçoit que rien ne va plus : Dick sombre dans l'alcoolisme, Nicole connait des crises plus ou moins grave, les deux n'arrivent plus à communiquer, les tromperies commencent.
J'ai toujours eu beaucoup de mal avec les histoires de tromperies surtout quand un couple est si attachant mais la force de ce livre est que Fitzgerald n'arrive pas vraiment à jeter la pierre sur l'un ou sur l'autre. On peut être un coup furieux contre Dick et Rosemary puis compréhensible, pareil pour Nicole, de sorte qu'on ne peut pas vraiment leur en vouloir, on est juste dégoûté tout au plus.

Il y a quelques chose de vraiment touchant dans ce livre qui n'est pas seulement du a la fragilité des personnages, c'est aussi cette impression de vrai et de sincérité car Fitzgerald a un peu fait de cette oeuvre un journal intime ou il a raconté sa célèbre et triste histoire d'amour avec Zelda ce qui a du lui demander beaucoup de courage et d'introspection.

Fitzgerald critique plusieurs choses dans Tendre est la nuit, comme a son habitude, c'est la critique de la bourgeoisie, de ce milieu qu'il a bien connu et qu'il dépeint dans son entièreté avec l'hypocrisie et la superficialité qu'il mêle. Il y a quand même quelques point que je n'ai pas aimé ce qui explique ma note : les débuts son lents, Rosemary me tapait sur les nerfs et enfin notre amie Fitzgy' a un peu joué sur les coïncidences : je veux bien que le monde soit petit mais rencontrer par hasard les personnes aussi facilement et de façon répète c.est peut-être un peu abusé, non ? ( Dick/ Nicole - Rosemary/Dick - Baby/Dick
...). La morale de l'histoire ( à chacun son interprétation ) est bien triste :
En prenant trop soin d'une personne on fini par l'étouffer ainsi qui la passion et quand cette personne peut enfin respirer elle veut s'envoler de ses propres ailes. Deux personnes qui ont pu tout être l'une pour l'autre ne sont finalement plus rien pour devenir au final des inconnues...
Très bon livre très intimiste que l'on oublie pas, je le conseille vraiment !
Commenter  J’apprécie          242
Tendre est la nuit est un roman très personnel et on pourrait dire presque autobiographique pour une grande partie de F.S. Fitzgerald car comment ne pas reconnaître Zelda et lui-même dans le couple que forment Dick et Nicole Diver, récit de la grandeur et de la déchéance d'un homme, psychiatre de formation, marié à une femme à la beauté fascinante mais silencieuse et sur laquelle courent des rumeurs..... L'arrivée de Rosemary, jeune actrice américaine, fraîche, naturelle va semer le trouble en tombant amoureuse de Dick, celui-ci prenant conscience peu à peu de la fatuité de sa vie, car le paradis dans lequel évolue le couple n'est pas ce qu'il paraît à première vue. Leur monde est un monde fait d'artifices, d'apparences et au fil du temps, les masques tombent, la personnalité de chacun se fait jour, que ce soit pour le couple mais aussi pour ceux qui les entourent.

Dick découvre en Rosemary une jeune femme moderne, indépendante et autonome financièrement, devant travailler pour subvenir à ses besoins. Finalement le contraire de sa vie, de leurs vies. Lui n'est pas libre....

Prise de conscience de la futilité de la vie, malgré le luxe, l'argent et l'oisiveté mais peut-être que ce sont là les racines du mal. Avoir le sentiment d'avoir été "acheté". Promis à un bel avenir, il a tout abandonné pour répondre à l'attrait d'une vie facile mais comprendra au fil des années que cette vie ne le comble pas.

Folie pourrait être le mot qui résume ce roman : folie d'une vie faite d'insouciance, folie d'une femme, amour fou d'un couple basé sur l'acceptation d'un contrat entre un psychiatre et sa malade, folie d'une rencontre qui bouleversera le bel édifice, folie de ces années folles....

Le récit s'articule en trois parties : Beauté, Passé et Décadence pour finir par Renaissance mais ne vous y fiez pas ce serait un peu trop facile de résumer ainsi. Les rôles vont s'inverser, mais tout cela sans réelle violence, même si parfois on règle les problèmes par un duel, mais c'est un monde de gens dits civilisés et les crises se règlent en général à l'amiable.

La première partie est assez lente, presque nonchalante, puis avec un retour dans le passé pour nous éclairer sur l'histoire du couple, comment et pourquoi ils sont ensemble, la narration prend un rythme plus soutenu, les événements défilent ainsi que le temps pour déboucher sur une sorte d'épilogue assez sombre sur la chute d'un homme.

C'est une écriture dans laquelle flotte un parfum de mélancolie, de nostalgie, de désespoir mais aussi une critique d'un monde qu'il a fréquenté, dont il n'épargne pas tous les travers et dont il était avec sa femme Zelda les figures de proue de l'entre-deux guerres.

Ce roman (le quatrième de l'auteur), paru tout d'abord sous forme de feuilletons dans Scribner's Magazine, fut mal reçu à sa sortie et figure pourtant désormais à la 28ème place des meilleurs romans de la langue anglaise.

Tout y est méticuleusement détaillé, donnant parfois un sentiment de longueurs, de langueur par toutes les précisions données quant au choix des tenues mais aussi à l'état d'esprit du couple mais ne s'appesantissant pas sur les raisons du mal-être du héros. On pourrait presque reprocher une certaine superficialité, complaisance comme le monde où il évolue.  F.S.Fitzgerald était lui-même sur le déclin, les belles années étaient derrière lui que ce soit sur le plan personnel mais aussi en tant qu'écrivain et ce roman est finalement le roman de sa vie, une sorte de chant du cygne.

Alors si vous passez près de la Villa Diana, demeure des Diver sur la Riviera, venez écouter la complainte de Dick, de celui qui avait cru s'élever, faire partie d'un monde et qui va tomber de son piédestal. Décidément l'argent ne fait pas le bonheur mais j'ai beaucoup aimé passer quelques heures à les observer mais pas à les envier.

"Comme si, jusqu'à la fin de sa vie, il était condamné à se charger de certains êtres et de leur personnalité, à n'être complètement lui-même qu'autant qu'ils étaient complètement eux-mêmes. Ce qui mettait en jeu un certain principe de solitude : tellement facile d'être aimé, tellement difficile d'aimer. (p327)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          232
Roman déconcertant, que j'ai beaucoup apprécié (peut-être pour cette raison justement). Au départ cela ressemble à une histoire d'amour de "vacances". Puis, le roman prend un autre tournant : un passé mystérieux et des éclats de folie.
Commenter  J’apprécie          160
Insolemment beaux, indécemment riches et totalement névrosés: nous sommes bien chez Francis Scott Fitzgerald, qui d'oeuvre en oeuvre n'en finit pas de composer des romans tragiques sur la trame de sa propre histoire, faisant vivre sous sa plume désabusée cette génération particulière de la jet set de l'entre deux guerres, tournant à vide dans son opulence et mal adaptée au monde qui vient, éternelle et pourtant mourante.
Le cadre idyllique de la riviera française, celui des beaux hôtels parisiens et des cliniques feutrées en Suisse pour malades fortunés ne font qu'accentuer le malaise lancinant qui se dégage du couple de Dick et de Nicole, si proches de Francis et Zelda, que l'auteur semble nous présenter à son zénith pour mieux amorcer sa longue et inéluctable déchéance. Car derrière le décor de cinéma dans lequel ils évoluent, ces deux-là ont des félures, lui sociale, elle traumatique, dans lesquelles Fitzgerald va creuser avec une certaine cruauté désenchantée, jusqu'à ce que ces pathétiques figurines se brisent.
Une lecture assez dérangeante, presque désagréable, mais en même temps fascinante, comme un film américain des années cinquante qui commencerait en rêve holywoodien pour s'achever en sombre drame.
Commenter  J’apprécie          142
Le roman débute comme une brise légère venant flatter les peaux hâlées d'américains se prélassant sur la Riviera Française. Rosemary, une jeune actrice de fraîche renommée et qui peine à sortir des jupons de sa mère, y fait la rencontre de Dick Diver (dont elle tombe immédiatement amoureuse), de sa femme, et de leur vivifiant groupe d'amis.

À ses yeux, le couple formé par Dick et Nicole est fascinant, étincelant, parfait. Elle aime follement Dick, mais elle aime aussi éperdument "Les Diver". Tout le monde aime "Les Diver".

Pourquoi alors, Dick finit-il par céder aux charmes de la jeune Rosemary ? Que ne voit-on pas derrière les portes closes et le vernis de la bonne société. Qui sont réellement "Les Diver"?
Si l'on pense dans un premier temps suivre les premiers émois d'une jeune fille en quête de son propre épanouissement, on se rend bien vite compte que l'auteur nous dirige vers l'histoire bien plus complexe, mais si bien approfondie, d'un couple au sein duquel l'atypique tutoie finalement le banal.

Foisonnant de personnages perdus à la recherche d'eux-mêmes, Fitzgerald croque, comme à son habitude une bourgeoisie oscillant entre amusement et désillusion. Toujours sur le fil de l'ambiguïté qui semble l'animer, entre envie et mépris.

C'est à la fois son roman que j'ai trouvé le plus personnel et, bizarrement, celui où l'évolution des personnages féminins me paraît la plus éclatante. Il est d'ailleurs, à mon sens, très intéressant (mais non nécessaire pour l'apprécier) de se familiariser avec l'oeuvre et la vie de l'auteur avant de lire "Tendre est la nuit". Pour autant, au niveau de l'histoire, je dois dire que j'ai été moins captivée que lors de ma lecture de Gatsby.
Commenter  J’apprécie          140
💜 Je suis amoureuse.
Le Dr Richard Diver a totalement eu raison de moi, je veux l'aimer, l'aider, le sauver.

J'avais peu de doutes sur le fait que j'allais aimer Tendre est la nuit, certainement le roman le plus personnel de Fitzgerald (parait-il, pour ma part, je ne les ai pas encore tous lus, je savoure).
Et en effet, je n'aurai pas assez de mots pour décrire cet éblouissement que provoque chez moi l'écriture de Fitzgerald. Pour exemple, la scène (courte) de l'orage sur l'hôtel est sublime.

Côte d'Azur, 1925. Une jeune actrice, Rosemary, rencontre un couple charismatique, rayonnant, Nicole et Richard Diver. Elle porte sur eux un regard fasciné, énamouré. Elle tombera d'ailleurs rapidement amoureuse de Dick Diver (comme je la comprends).

La construction non chronologique en trois parties est brillante, chacune offre une atmosphère différente, un point de vue distinct et nous éloigne rapidement de l'image de vie idéale que les Diver semblent mener.
Comme j'ai aimé, tout en le redoutant, ce glissement inéluctable, cette chute façon générique de Mad Men !

Les intrigues secondaires ne m'ont en revanche que peu intéressée, et Rosemary est capricieuse et inintéressante au plus haut point, il est vrai ; mais j'ai goûté chaque mot de ce roman intense et vibrant.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (3884) Voir plus



Quiz Voir plus

Gatsby le Magnifique

Comment s'appelle le personnage principal qui est également le narrateur du roman ?

Gatsby le Magnifique
Nick Carraway
Tom Buchanan
Francis Scott Fitzgerald

10 questions
606 lecteurs ont répondu
Thème : Gatsby le magnifique de Francis Scott FitzgeraldCréer un quiz sur ce livre

{* *}