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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Francis Scott Fitzgerald était, d'après les dires de Malcolm Cowley, un critique américain qui lui fut contemporain, "un poète qui n'apprit jamais les règles de la prose." le propos en dit long sur un auteur dont le génie profond ne réside pas au premier abord dans la narration.


Il ne s'agit pas d'affirmer que Fitzgerald ne savait pas du tout construire des intrigues: cela étant dit, en terme de virtuosité et surtout d'originalité narrative, un Zola, un Mauriac, un Balzac, un Tolstoï et un Dostoïevski semblent bien supérieurs, dans la mesure où leur style en devient parfois "invisible" tant l'on est happé par le récit lui-même.
Cette apparente fragilité chez Fitzgerald se trouve compensée par un génie inégalé dans la suggestion, cette capacité qu'il possède comme nul autre à faire affleurer, avec une netteté implacable, les émotions les plus pénétrantes et les plus poignantes. On sait combien Fitzgerald admirait Joseph Conrad: les deux auteurs ont en partage une écriture où les descriptions elles-mêmes prennent une sorte de phosphorescence lyrique, émotive, qui leur ôte tout caractère froidement technique.


Tendre est la nuit représente à cet égard véritablement l'apogée, un moment comme il y en aura plus jamais dans l'écriture fitzgeraldienne, où son génie lyrique et suggestive trouve son accomplissement ultime en un immense bouquet incandescent. Bien entendu, les plus fins connaisseurs me rétorqueront qu'il existe encore l'amour du dernier nabab. Pour magnifique qu'elle soit, cette dernière oeuvre demeure largement inachevée, Fitzgerald ayant été surpris par la mort alors qu'il l'écrivait, six ans après la publication de Tendre est la nuit.


A vrai dire, tout concourt à donner à Tendre est la nuit sa puissance évocatrice faisant de lui un roman de légende, à commencer même par le contexte biographique et même historique de sa création. L'on se souviendra que les deux sont indissociablement liés chez Fitzgerald, dont la gloire et le déclin littéraires sont exactement parallèles à la prospérité des années folles américaines et à la Grande Dépression déclenchée en 1929. le Fitzgerald de 1934, désespérément alcoolique, déserté par le succès et esseulé depuis que Zelda, son épouse, a sombré dans la maladie mentale, dans une Amérique ravagée par la crise, n'est guère plus que l'ombre de lui-même. La tragédie, qui demeurait encore un simple pressentiment cantonnée dans la fiction lorsqu'il écrivit Gatsby le Magnifique, en 1925, l'a désormais rattrappé dans sa propre vie.
A plus forte raison, l'on ne peut s'empêcher à posteriori de trouver à cette dernière oeuvre achevée de Fitzgerald cette même résonnance funèbre qui accompagne certains chefs-d'oeuvres ultimes des grands artistes tous domaines confondus, crées à l'article de la mort, à l'instar de la Pathétique de Tchaikovsky, ou la Neuvième de Mahler. le désespoir profond qui émane de ces oeuvres "testamentaires" tranche avec l'expression d'une espérance ultime qui se manifeste chez d'autres artistes, à l'instar de Boulgakov avec le Maître et Marguerite, ou Tout passe de Vassili Grossman, sans compter la Neuvième d'un Beethoven.


Pour revenir à Tendre est la nuit, outre le contexte de sa création, le choix du titre est également profondément signifiant dans sa puissance lyrique. Avant même de franchir le seuil du roman, ces vers de Keats semblent renfermer sa quintessence même:

"Avec toi, maintenant! Combien tendre est la nuit
Mais il n'y a plus de lumière
Sinon ce qui descend du ciel avec le vent
Pénètre l'ombre des feuillages
Et serpente à travers les chemins de mousse."

Rien n'y est dit explicitement, mais bien entendu suggéré, et ce de manière suffisante néanmoins: avant même que nous puissions entamer la lecture de ce roman, la conscience que nous assisterons à une tragédie s'impose avec une certitude implacable.


J'en viens enfin au roman lui-même.


J'en profite ici pour faire un conseil à suivre absolument: vous devez absolument lire Tendre est la nuit dans sa version de 1934, telle qu'existante dans son édition d'origine, qui débute par le point de vue de Rosemary Hoyt sur la Côte d'Azur, et en aucun cas par la version de 1936 qui remodèle le récit dans l'ordre chronologique. J'ai eu la chance de le découvrir dans sa version de 1934, et croyez-moi que si j'avais eu en main la version de 1936, il n'est pas certain que Tendre est la nuit eut intégré mon Panthéon personnel des livres à emporter sur une île déserte. La version chronologique de 1936 fut voulue essentiellement par Cowley plus que par Fitzgerald, qui se hasarda à suivre son conseil, dans un moment de doute sur soi-même à l'issue de l'insuccès flagrant de son roman.


De manière schématique, l'édition de 1934 s'articule en trois parties. La première débute par le point de vue sublimé et fasciné de Rosemary Hoyt, une jeune actrice de Hollywood, sur le couple richissime et brillant formé par Dick et Nicole Diver, modelés directement sur Francis Scott et Zelda Fitzgerald: une liaison est cependant sur le point de se créer entre Dick et Rosemary...

La seconde partie effectue un retour en arrière vertigineux, en montrant le lourd secret que dissimule le couple Diver: la schizophrénie dont souffre Nicole...Dick, psychiatre de renom, s'étant marié avec elle à seule fin de pouvoir la guérir un jour. Les prémices de la déchéance alcoolique de Dick Diver, nourrie par son désespoir de pouvoir guérir un jour sa femme, se font déjà jour, aggravée par le déchirement lié à sa passion naissante pour Rosemary, de telle sorte que la troisième partie n'est plus qu'une longue agonie pour le couple Diver, qui finira par se désagréger lorsque Nicole, guérie, convolera aux bras de Tommy Barban, un mercenaire rencontré déjà dans la première partie.


Il importe de bien avoir à l'esprit cette construction en trois parties pour comprendre combien son rôle est central dans l'élaboration de cette tragédie romanesque qu'est Tendre est la nuit.

De manière très simple, la première partie, se déroulant essentiellement sur la Côte d'Azur et à Paris, pousse jusqu'au paroxysme l'illusion d'un couple richissime et heureux, à qui rien, absolument rien ne semble manquer. L'usage du point de vue d'un des personnages du roman, un procédé déjà inauguré par la figure de Nick Carraway dans Gatsby le Magnifique, est exploité pour faire ressentir de manière certaine au lecteur l'illusion qu'il se trouve devant le couple dans son expression la plus parfaite. Cette impression est d'autant plus profonde que le regard que Rosemary Hoyt porte sur les Diver est celui de la fascination pure, dénué de tout recul, contrairement à celui de Nick Carraway sur Gatsby. Les prodromes de la tragédie à venir se mettent cependant en place: l'attirance réciproque éprouvée entre Dick Diver et Rosemary, ainsi qu'une rumeur colportée sur l'état de santé de Nicole Diver par un des amis du couple...


Les trois dernières pages de la première partie suffisent à briser de la manière la plus brutale qu'il soit dans toute l'histoire de la littérature cette illusion. Rosemary découvre brusquement la vérité d'un couple rongé par la maladie mentale de Nicole: le basculement vers la tragédie est consommé, et ce de manière irréversible, à partir de la seconde partie montrant le passé de Dick et Nicole. Une fois n'est pas coutume, Fitzgerald a su mettre en place un dispositif narratif d'une banalité confondante, le retour en arrière, au service d'un récit où la disproportion entre un bonheur apparent et une réalité sordide en devient presque insoutenable.


Le dissipement de l'illusion marquera de manière ultime la déchéance de Dick Diver. La réalité de son couple et de sa propre vie, peu à peu rongée par l'alcoolisme, se révélant au grand jour, Dick perd l'ensemble des moyens lui permettant de fasciner ceux qui l'entourent, à commencer par Rosemary, dont l'évolution du regard qu'elle porte à son encontre évolue de la fascination à une pitié mêlée de répulsion face à son déclin.


Ce qui in fine donne à roman une résonnance terriblement tragique et lyrique, au-delà de ce qu'il dit de la tragédie personnelle vécue par le couple Fitzgerald lui-même, c'est finalement son caractère profondément réel: le décalage entre la vie (que ce soit la nôtre ou celle des autres) telle que l'on se la représente et telle qu'elle est réellement, qui est au coeur de toute désillusion, l'incapacité profonde à rendre pérennes les rares moments d'équilibre qui peuvent exister. Cette conscience du déséquilibre disproportionné entre représentation et réalité a nourri de manière irréversible la chute de Dick Diver, incapable de la soutenir toute une vie.
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« Tendre est la nuit… mais il n'y a plus de lumière »J dit le poème de Keats dont s'inspire Fitzgerald dans le titre de son roman.

Dick Diver apparaît dans la première partie du livre séduisant par ses attentions continuelles, plaisant à tous, beau, sensible à l'attrait qu'il provoque, et justement une petite actrice « comme un bourgeon qui s'ouvre », s'éprend éperdument de lui.
Mais il est marié.
Mais il aime sa femme.
Peu importe pour elle, elle le veut.
Et puis, tiens, il est psychiatre.

Dans la deuxième partie, par un retour en arrière dans sa jeunesse pauvre « avec cette sérénité admirable des étudiants, proche plus qu'aucune autre de l'extase mystique » il en vient à souhaiter presque, tellement il est comblé par la vie, qu'une petite fêlure le ronge doucement. Il va être servi, car nous assistons au cours du roman à la destruction quasiment complète de Dick, à la déconstruction d'un homme qui se veut sauveteur et ne prend pas garde aux relations toxiques qui l'entoure.
Tombant amoureux d'une internée de l'hôpital psychiatrique où il travaille,(Nicole/ Zelda) il connaît les dangers du transfert, il se demande bien pourquoi sacrifier sa vie si ce n'est pour être aimé, cependant « cette petite épave, maintenant, à peine sauvée d'un naufrage, lui offrait l'essence de tout un continent. ».

Il s'est en réalité fait acheter par la famille de multimillionnaires de Nicole, (on a les moyens , ce serait bien un docteur tout neuf sorti de l'usine de jouets, au vernis pas encore sec, se disent ils)qui lui ont facilité l'ouverture de la clinique, et la lui ont fait l'épouser.


Se succèdent alors inceste, alcoolisme, schizophrénie, pédophilie déguisée, puisque les deux femmes qu'aime Dick : sa femme, qui le bouleverse lorsqu'elle lui adresse un sourire d'enfant « comme si tous les enfants perdus à travers le monde souriaient en même temps qu'elle »et l'actrice Rosemary( le bourgeon de rose/ l'enfant de Marie) prête à tout pour profiter des avantages que lui donne sa virginité, sont deux enfants qu'il doit sauver.


Et lui qui a sauvé et sauve chaque jour sa femme de la folie, essaie de ne pas avoir l'air d'un gigolo, mais ses rêves presque mystiques achoppent à la réalité.
Et la nuit n'est plus tendre.
Elle est noire, cette nuit, le monde est noir.


Fêlure, donc, celle de Nicole( un peu fêlée), celle de Dick, qui se met à douter de lui, celle de Baby( encore !) la soeur ainée de Nicole, portant en elle toute l'insatisfaction figée des femmes seules, celle de Fitzgerald, dont le roman Gatsby avait été mal accueilli par le public, et dont Tendre est la nuit sonnera le glas. de plus, Zelda, enfermée en Suisse écrit la même histoire, avec sa propre analyse et toute sa hargne, sous le titre : « Accordez moi cette valse » ( le titre aurait pu être : « Merci pour ce moment ») et celle du couple Nicole/ Dick, séparé par la différence sociale, financière et de santé mentale.


Nicole s'accroche à lui puis le jette, c'est bien son droit d'avoir un amant. Il se perd en croyant sauver, il la perd et elle le brise en remettant en cause ses vertus de psychiatre.

Fitzgerald ironise souvent, et pourtant Tendre est la nuit est un livre très moderne sur la dépendance dans l'amour, les simulacres d'amour, les adorations sans amour véritable, la différence de cultures (symbolisée par les parfums : Chanel n·16 de Nicole qui en bonne américaine se douche plusieurs fois par jour, s'étrille, se talque et se parfume) s'opposant aux relents aigres de son amie suisse, ou à l'eau de Cologne de sa servante. Oui l'argent a une odeur de propre.) la peur du vieillissement, la peur d'être aimé pour sa fortune, la peur de tromper et de blesser, la peur du temps qui passe, la peur de rater sa vie, la peur de ne pas être aimé. Tous ces doutes et ces peurs, ce processus de démolition inhérente à toute vie, pense Fitzgerald, côtoient et magnifient la fête, le champagne, les plages de la Côte d'Azur, le tragique se mariant avec le futile, la folie avec les rêves et la recherche d'illumination, le sarcasme avec la mystique. Et toujours l'écriture somptueuse de Fitzgerald, lyrique, drôle, cynique, passionnée, passionnante.
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Tendre est la nuit
F.Scott Fitzgerald

Grand roman américain comme au fil de l'eau accéléré j'ai envie de dire, ni trop extérieur, ni trop intérieur, s'extrayant sans peine donc des sempiternelles histoires scénarisées pour le cinéma. Ca faisait bien longtemps que F. Scott Fitzgerald était rompu aux choses de la littérature, seule expression croyait-il capable de faire émerger son talent et de dire son mal et son insatiété de vivre, il remettait celle-ci à l'ouvrage sans cesse : il avait quelque chose à dire, trop était d'un quotidien dans sa vie démesurée qu'il fallait appeler autrement .. Il va réussir là un coup de maître ! La dimension éphémère de la vie, ses illusions, ses désillusions est parfaitement brossée dans ce tour de manège grandeur nature qui vous fait miroiter mille choses dont il ne faut pas louper l'envol, et au coeur de cette escapade un puissant jet amoureux qui va finir par se ternir dans les eaux d'une humanité féroce.
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Un roman magnifique que j'ai eu la chance de lire dans sa version 1934.
Un coup de foudre pour ce couple qui "tient" tant que Nicole va mal et dans lequel Dick sombre petit à petit.
Je n'ai pu m'empêcher de rechercher quelques éléments sur la vie de Francis Scott Fitzgerald : la vie sur la côte d'Azur, la schizophrénie de Zelda, son propre alcoolisme ... Un roman très empreint de sa propre vie, bouleversant.
On peut certes admettre que, comme pour Gatsby, l'ambiance est très bling-bling mais encore une fois, les personnages luttent pour survivre, contre leur passé pour Nicole, pour exister comme Dick.
Une jolie lecture.
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Ce livre est absolument magnifique, l'ambiance siècle dernier parfaitement retranscrite et même si elle tourne mal l'histoire d'amour décrite y est superbe…
Un très grand et beau livre
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Derrière l'apparat du tourbillon des fêtes se cache une réalité toute autre, une fêlure intime dans le couple glamour, très proche en maints aspects du couple Fitzgerald. Ce livre est un bijou de construction, les points de vues s'entremêlent pour nous faire vivre la déchéance de Dick Diver, personnage qui sombre avant de disparaître sous nos yeux, à mesure que sa femme expérimente la trajectoire inverse. Tendre est la nuit, c'est un peu comme si l'hôte mystérieux de Théorème de Pasolini était celui-là même qui basculait, après être rentré pour toujours dans la vie des gens. Mais derrière cette histoire qui est une tragédie, quelle profusion de couleurs et de mouvements pour faire revivre le temps perdu ! Et quelle sincérité dans ces lignes, parfois maladroites, mais plus vraies encore que celles du (trop parfait) Gatsby !
Un immense roman secret caché dans l'étoffe d'un best-seller.
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N'ayant jamais partagé l'engouement autour de Gatsby le Magnifique, je redoutais de me lancer dans la lecture de Tendre est la nuit. Je l'ai finalement apprécié bien plus que je ne l'avais imaginé.
Les personnages, qui semblent de prime abord des coquilles vides, acteurs et actrices d'un monde régi par les apparences, n'en deviennent que plus intéressants et attachants à mesure que le vernis craque et que leurs fêlures sont révélées.
Tendre est la nuit est l'histoire d'une déchéance qui semble inévitable, de personnages complexes qui nous agacent parfois, nous frustrent aussi mais à qui l'on aurait envie de tendre la main. Mais la Génération Perdue peut-elle être sauvée ? le veut-elle ? Fitzgerald nous apporte sa réponse dans ce beau roman.
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Années 1920, sur la Riviera française: Dick et Nicole reçoivent leurs amis dans leur villa surplombant la mer. Ils sont jeunes, beaux, riches et amoureux. Cette perfection cache évidemment un secret, plutôt une ombre qui plane sur ce tableau idyllique.
Le label "chef d'oeuvre" de ce roman n'est pas usurpé. Cette lecture m'a régalée, comme celle de "Gatsby le magnifique". J'admire sans restriction son écriture, son style et son rythme extrêmement modernes, plus exactement indémodables. Ses métaphores sont les plus belles que je connaisse.
On entre dans ce roman aussi bien, encore mieux même que dans un excellent film: tout est limpide, les personnages, leurs émotions, même les paysages, les villes. A lire et relire.
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@Tendre est la nuit commence comme un conte de fée pour jeunes filles, ils sont beaux, ils sont riches, ils passent leur temps à se prélasser sur des plages de la côte d'Azur, à se rendre au théâtre ou à organiser de somptueuses fêtes pour jet-setteurs des années 20. Pas bien attirant tout ça ! Quoique c'est mal connaître le talent de @Francis Scott Fitzgerald pour, insidieusement, insérer des petites fêlures et énigmes dans ce monde idyllique.

Toute la première partie du roman nous décrit donc ce petit monde de privilégiés et notamment le couple Diver, Dick le magnifique qui illumine les soirées dès qu'il apparaît tant il est beau et charismatique ; et Nicole, son épouse, dont le don de séduction sur les gens et particulièrement les hommes n'a d'égal que sa beauté resplendissante. Rosemary Hoyt jeune starlette en villégiature à Cannes tombe immédiatement amoureuse de Dick qui succombera à la jeunesse de la belle américaine.

La deuxième partie du roman est un flashback qui raconte la genèse de l'histoire de Dick et Nicole et là, le conte de fée prend un sacré coup dans la gueule. Ici ce sont les traumatismes d'enfance, la maladie et la mort qui apparaissent dans le roman. @Francis Scott Fitzgerald se sert probablement de son expérience personnelle pour construire cette partie, la maladie de Zelda, la mort de son père, l'alcoolisme.

La troisième partie achève, s'il était besoin, le tableau idyllique, je ne divulgacherai pas cette partie pour ne pas m'attirer la foudre des lecteurs courageux qui liraient ma chronique.

Les transitions des différentes parties du roman se font toutes en douceur, tout en subtilité et montre toute la fragilité de l'équilibre de la vie, l'illusion que se font les gens de ce qu'est réellement la vie des autres et apporte une résonance certaine à notre propre vie ou à celle de nos proches.

Comme dans @Gatsby le magnifique, la temporalité du roman modifie chez le lecteur la perception de l'histoire au fil de son déroulement. @Francis Scott Fitzgerald livre avec @Tendre est la nuit une oeuvre subtile, profonde et personnelle qui n'a malheureusement pas connu le succès qu'elle aurait méritée à sa sortie, imitant en cela le sublime @Gatsby et c'est bien dommage. En tout cas moi j'ai adoré et c'est bien cela l'essentiel.
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Tendre est la nuit est le roman qui vous fera définitivement chavirer dans le camp de Scottie : vous verrez, vous vous y trouverez bien, mieux que nulle part ailleurs, entre la pesanteur et la grâce de Simone, under "the Harvest Moon" de Neil, dans les lumières flamboyantes des fins de l'été.

Tendre est la nuit est la petite soeur d'Europe de Gatsby, en un peu plus long, avec les feux, la douceur ensorcelante et les mirages de la Riviera à la place de ceux, plus électriques, de la Grosse Pomme et de West Egg.

Tendre est la nuit, que portent Dick et Nicole, est triste, gai, chatoyant, désespéré. Fitzgerald a l'art suprême de donner ce genre de fêtes enchantées, celle-ci contre la Méditerranée qui vibre telle un coeur en été, que baignent le Gin, le Jazz et les larmes - celles d'une jeunesse et d'une insouciance qui s'enfuient sans remède, des funérailles en habit de lumière.

Toute vie est un processus de démolition : les leçons de Fitzgerald, notre grand frère blessé, pathétique et superbe d'Amérique, valent et vaudront toujours ; Jay et Dick sont nos compagnons d'armes, dont la présence nous rappelle que tendres furent les nuits...
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