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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un immense coup de coeur !!..

Un style fort, fluide et poétique...des sujets captivants abordés au travers de personnages contrastés , chacun, admirable à sa manière, en dépit de leurs failles et leurs défaillances !!

Une très belle lecture qui prend "aux tripes" ...provoquant de grandes émotions en dépit de la pudeur , de la retenue de l'auteure dans sa narration...!

Fortement attirée par l'originalité du traitement du sujet dont le fil conducteur est un livre publié à l'époque (1920)...qui va chambouler la vie de certains villageois et villageoises...
...Remise en question des idées reçues, et surtout sur la condition des femmes...

Resituons le contexte de ce roman : 1920, en France, en milieu rural...
les bouleversements, les changements de mentalités au lendemain de la Grande Guerre, alors que les Femmes ont pris en mains le pays, l'ont fait "marcher", pendant que tous les hommes valides étaient au front...En 1920, la guerre est finie, mais a laissé la France dans un état lamentable, avec toutes les gueules cassées, les blessures, traumatismes à panser !! Ernest Perochon vient de recevoir le Goncourt pour son roman, "Nêne", qui décrit le sort de soumission et de "bête de somme" d'une servante, qui ose "tomber amoureuse"...et en mourra...!!

Le récit débute lorsqu'une paroissienne, Gabrielle défie le prêtre, Adelphe,qu'elle juge trop traditionnel, trop conformiste, enfermé comme chaque homme dans une appréhension trop limitative du rôle des femmes , dans cette période d'après-guerre...Pour le défier, elle lui remet "Nêne", le livre
d'Ernest Perochon, qui vient d'être récompensé par le Goncourt !...

"C'est une sauvageonne qui lui tend le Goncourt de l'année, un roman d'Ernest Pérochon, en sifflant qu'il est édifiant. Sans doute y trouvera-t-il matière à sermon… . "(...) (p. 10)

...Adelphe le lit, se trouve ébranlé dans ses convictions; sa cuisinière, Blanche, ne sait pas lire, mais lui exprime son envie qu'il lui lise ce roman...le soir , après sa journée...Blanche, "servante de son état" comme Nêne.. se met à s'identifier , avec excès, à cette dernière... pour son malheur...dont on ne dira rien... Même si elle apprend à lire grâce au pasteur... Elle s'élèvera socialement... mais la mélancolie persistera...en dépit des efforts louables d'Adelphe , devenu son mari...!


Période chahutée, transitoire... où il faut reconstruire le pays...ainsi que la vie des gens....en bousculant les mentalités anciennes ! Et les femmes, à juste tire, veulent qu'on les prenne dorénavant, vraiment en compte, alors qu'elles ont sauvé , en quelque sorte, la marche économique du pays. Elles ont su remplacer les hommes absents, réquisitionnés au front !

"Il ne s'agissait pas de faire la morale à ces gens-là, elle ne les connaît ni d'Eve ni d'Adam et leurs imbroglios religieux l'indiffèrent. Alors quoi ? Les propos d'Ernest Perochon concernait avant tout les femmes. Ah bon ? Oui, c'est l'histoire d'une double soumission, celle d'une part d'une bête de somme, la servante, au service d'un patron dur à la tâche...et
du coeur; de l'autre celle de la femme, comme toujours née dévouée à la cause des hommes. (...) Un sacré paquet de grain à moudre pour un pasteur, une opportunité de réviser ses sermons en questionnant la raison de ce mauvais sort fait aux femmes; Dieu le voulait-il vraiment, Monsieur Delalande ? "(p. 38)

On s'attache à chaque personnage...avec leurs émotions, leurs doutes, leurs rêves, leur combat contre une destinée toute tracée...Ils s'inspirent de ce livre "Nêne" pour en tirer des leçons et ne pas faire les mêmes erreurs que son "anti-héroïne" !...

Parmi ces personnalités aussi attachantes que faillibles, il y a bien sûr Adelphe, le pasteur serviable, bienveillant avec chacun,...mais aussi Marcel,son ami le curé, adorant les discussions, la contradiction...Un personnage grognon, au coeur d'or !...

De très beaux passages sur leur Amitié dont celui qui suit :
"Marcel était son ami, la seule personne à qui il pouvait s'adresser en toute spontanéité, sans le souci de paraître ni de disparaître. Tout entre eux coulait d'une source instinctive, une sorte de reconnaissance immédiate entre deux consciences ne souhaitant pas tricher avec leurs faiblesses même si le reflet n'était pas toujours des plus glorieux.

Deux hommes qui s'épaulaient l'âme quand elle vacillait chez l'un ou l'autre (...) Toujours là par-delà les divergences, c'était même peut-être cela qui les soudait, ce goût de soupeser, d'opposer leurs petites opinions personnelles, celles dont on croit qu'elles engendrent l'hostilité entre les êtres alors qu'elles sont le plus droit chemin vers le voisin pour peu qu'on les considère avec courtoisie. C'était leur fonds de commerce amical, le plaisir d'aller chercher en l'autre de quoi s'éclairer et s'améliorer." (p. 121)

Comme chaque fois qu'une lecture captive,enthousiasme... j'éprouve bien du mal à quitter la vie des personnages...


***Je remercie aussi vivement l'amie, MarianneL[Librairie Charybde2 ] pour avoir attiré mon attention sur ce texte par sa chronique...1ère rédigée pour ce livre et cette auteure. Je ne regrette qu'une chose : ne pas avoir pu me rendre dernièrement à sa librairie pour la rencontre avec Isabelle Flaten...

Avant que je n'oublie... Je remercie aussi les éditions, "Le Nouvel Attila", qui publient des textes de qualité, avec des maquettes très élégantes...!! Je vais m'intéresser également de près aux autres texte d'Isabelle Flaten...Sans oublier , en premier lieu, de lire avec attention le roman de Ernest Perochon, "Nêne"...
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L'incipit « Tout juste le récit achevé, Adelphe Delalande sort la blague à tabac de la poche de son gilet et bourre sa pipe avec méthode. » dévoile une beauté littéraire hors norme. L'écriture est scintillante. Ciselée, calme, elle est un levier. A elle seule, elle emporte le lecteur vers l'horizon verbal d'un majeur qui ne se nomme pas. Isabelle Flaten est discrète. Effacée dans cette offrande grammaticale où l'humilité semble des fleurs dans un champ, trop fragiles pour être cueillies. Il suffit d'admirer la courbe du mot, l'histoire qui va advenir pour être comblé. En cela « Adelphe » est une opportunité rare. L'histoire est celle d'un pasteur, Adelphe, torturé, en prise avec des tourments existentialistes. Avec en toile de fond ce désir de vivre à l' instar d'un hédoniste, de prier sur les courbes du monde. Il est le point de gravitation de ce récit. La trame, les faits et le ton qui reflète le culte. Adelphe est en proie au doute. Dans cet âge où vacillent les certitudes, la quiétude. C'est un homme qui ploie tel le roseau vers l'abîme d'une vie, en quête de vigueur et d'amour. le fil rouge du récit est « Nêne » d'Ernest Pérochon, emblème sociologique d'une époque où le féminisme était tabou. L'auteure puise l'idée avant le mot. « Blanche se lève en le remerciant encore une fois et constate qu'en fin de compte, cette histoire c'est comme elle et lui. La porte claque. Adelphe ne veut plus rien savoir. Plus ce soir. » Nêne va semer le trouble. Egarer les brebis. Les femmes de ce récit vont s'affranchir. Tourner le dos aux torpeurs d'un bovarysme. S'éveiller dans l'aura alphabétique de la littérature. Ne plus craindre les foudres de Dieu. Ces femmes paraboliques sont l'éveil d'un féminisme qui écarquille les yeux sur la légèreté des possibilités. L'être et l'avoir vont devenir des jeux d'enfants. Adelphe est pris au piège. Il ne sait plus. Il affronte peu à peu ses démons, et se prend à les aimer. « Son attitude est condamnable, il n'aurait pas dû céder aux caprices de la chair, et pourtant il ne le regrette pas. » Ce récit est une carte postale d'un siècle passé, qui reste accrochée au mémoriel, à la dentelle furtive, aux lèvres magnifiées de ces femmes, aux rides d'un Adelphe qu'on aime d'un seul coup de toutes ses forces. Ce récit en noir et blanc est salvateur, olympien. Il se mérite. Il faut le lire doucement, dans le silence. Etre attentif au moindre sursaut. Etreindre cette plénitude naissante, d'une histoire romantique et sentimentale. Publié par Les Editions le Nouvel Attila, c'est un livre qui fait du bien, un futur grand classique.
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L'histoire d'un pasteur après la guerre 14-18. Toute sa vie, il sera entouré de femmes : sa servante, sa femme, la femme qu'il aimera et celles qu'il hébergera. Celles-ci l'aident à ouvrir les yeux sur ce qu'elles sont réellement : égales aux hommes, souvent capables de s'assumer moralement ou financièrement. L'une d'entre elles va lui ouvrir le coeur mais comment se libérer complètement à cette époque et dans un village ? Libre et heureux, il ne pourra jamais l'être totalement, à cause des ragots, du qu'en dira-t-on. Une magnifique histoire d'amour avec pour contexte l'émancipation progressive des femmes au 20eme siècle. Une superbe écriture. Un roman que je conseille vivement et que j'ai terminé avec beaucoup d'émotion. Une ode à la vie qui passe si vite et qu'il ne faut pas laisser passer ! Ne plus hésiter à faire le bon choix. Écouter son coeur. On peut trouver ce roman en le téléchargeant gratuitement sur tablette avec le lien suivant : Élodie du comptoir. Box de 5 livres par jour.
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Un livre qui existe grâce à un autre, étonnant destin ! En effet, au début des années 1920, peu de temps après l'armistice et dans une France encore en morceaux, Gabrielle, paroissienne, offre à « son » pasteur Adelphe, la quarantaine, un exemplaire du prix Goncourt 1920, le roman « Nêne » d'Ernest PÉROCHON (quasi unanimement oublié par la mémoire collective), ajoutant que tout est dans ce bouquin. Alors Adelphe va le lire, n'y trouvant pas franchement ce que Gabrielle voudrait lui faire deviner. Ce « Nêne » va circuler de mains en mains entre les ouailles, même la servante illettrée Blanche aimerait en connaître les pages, alors Adelphe va le lui lire, puis il va apprendre à lire à Blanche. Qui va devenir sa femme. Pour le meilleur et pour le pire.

« Nêne » va délier les langues, chaque lectrice, chaque lecteur n'y voyant que ce qu'il/elle a envie de comprendre, pas toujours dans le sens de la personne qui le lui a transmis ni du roman, y cherchant sa propre vie, son propre parcours. Nêne, la servante soumise, trop soumise, qui va donner pourtant des idées à ses lectrices Gabrielle et Blanche.

Peu de personnages jalonnent cette histoire d'un temps ancien. Nous avons donc tout le temps de faire connaissance avec eux, et même de nous y attacher. Car ils sont beaux ces personnages, touchants, émouvants, complexes. Mais en trame de fond, outre le Goncourt 1920, c'est bien la condition de la femme qui est mise en exergue, cette femme qui a fait fonctionner la nation de l'intérieur en 14/18 lorsque l'homme allait se faire zigouiller du côté de l'est du pays par exemple, c'est grâce à la gente féminine que le pays peut repartir fin 1918. Alors elle décide qu'elle a désormais son mot à dire. « Elle juge inadmissible qu'un groupe de vieux croûtons fasse pression pour durcir la loi contre l'avortement, en quoi cela les concerne-t-il ? Qu'ils laissent les femmes disposer de leur corps. Est-ce qu'Adelphe imagine ce qu'il adviendrait de lui si l'on décrétait que la semence appartenait à l'État, que toute éjaculation non vouée à la procréation relevait d'un tribunal correctionnel ? Elle en a assez de vivre dans un monde indigne où seuls les hommes ont le choix d'être ce qu'ils veulent, tandis que les femmes sont domestiquées pour leur bon vouloir. Ça suffit ».

Adelphe est l'un de ces pasteurs ancrés dans le passé, avec ses certitudes et ses clichés, notamment sur les femmes. Or il est entouré par des dames. Gabrielle la féministe, bien sûr, pour laquelle il en pince et qui tombera enceinte (l'un des grands mystères de ce roman), Blanche la servante qui deviendra sa femme puis la mère de Jacques. Il n'y a guère que Marcel, le curé, qui représente le sexe « fort ». Et encore, curé moderne, pas vraiment convaincu par sa position et qui finit par déteindre sur Adelphe : « Pourtant s'il osait, il leur dirait que Dieu n'est pas un ami, inutile de le tutoyer, qu'il n'est pas un esprit non plus, pas la peine de le prier, Dieu n'est qu'un repère, une balise pour la route, rien de plus. Il est le phare vers lequel les hommes doivent tourner leur regard, une exhortation à se hisser au-delà du médiocre, à ambitionner la noblesse du geste. Et le pasteur leur sert seulement de guide ».

Vous l'aurez compris, ce roman est féministe, avec un Dieu caché mais définitivement absent. L'écriture est tassée mais pas suffocante, pour tout dire elle est même un enchantement de par sa précision, sa sonorité, des lignes dans lesquelles sont soigneusement distillées des pointes d'humour. La période pendant laquelle s'étend l'histoire est de 1920 à 1960 environ, sur deux générations. Il ne sera fait quasiment aucune allusion à la deuxième guerre mondiale. En revanche, le rôle des femmes sera débattu, sera imposé à un Adelphe un peu trop avare de ses privilèges de mâle. C'est le roman de l'émancipation, des femmes qui s'affirment, décident, mais aussi celui des secrets de famille. C'est pour finir un roman sur la transmission, la force et la magie des mots, sur la passation de la littérature pour qu'elle demeure vive et reste une source d'inspiration et de décisions.

Beaucoup de morts vont émailler le récit, comme si le roman devait se terminer en peau de chagrin. Pourtant l'espoir est bien au bout. Un livre magnifique, un style impeccable, des personnages charpentés, une histoire maîtrisée, qu'attendre de mieux d'un roman ? Sorti fin 2019 aux éditions le nouvel Attila, il m'a échappé à sa sortie, mais le rappel valait le coup, à vous de jouer ! D'ailleurs nous reviendrons vers cette auteure, notamment grâce à des publications dues aux excellentes éditions du Réalgar.

https://deslivresrances.blogspot.fr/

Lien : https://deslivresrances.blog..
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Au lendemain de la première guerre mondiale, dans une petite bourgade, Adelphe occupe une existence tranquille de pasteur. Parmi ses ouailles, Gabrielle va troubler sa tranquillité d'esprit en lui offrant brusquement Nêne, prix Goncourt 1920. C'est l'histoire d'une domestique qui travaille durement, s'attache aux enfants et tombe amoureuse du maître de maison, veuf, qui malheureusement pour elle décide de se remarier avec quelqu'un d'autre.

A la première lecture, Adelphe s'attache aux considérations religieuses évoquées dans Nêne. Mais lorsqu'il interroge Gabrielle sur son intention, puis lit ce roman à sa gouvernante, Blanche, il réalise que Nêne traite d'un sujet brûlant : la condition des femmes à leur époque. Blanche y verra plus particulièrement la dimension sociale et l'injustice de la relation maître-domestique. Ce cadeau a priori relativement anodin prend une dimension essentielle. Il sous-tend la structure du roman, annonce des bouleversements à venir : intérieurs d'abord, puis, plus assumés.

Adelphe dresse le portrait de femmes décidés, voire indépendantes (à divers degrés) sur une quarantaine d'années. Il annonce les frémissements d'une société encore ancrée dans des traditions conservatrices. En province ou à Paris, dans différentes communautés religieuses, chez les bourgeois et les plus humbles, le carcan qui pèse sur les femmes revêt des atours différents mais reste omniprésent. Si le sujet féministe est clef, ce roman est aussi une ode à l'amour, aux facettes multiples et généreuses.

Traverser une partie du XXe siècle en compagnie d'Adelphe et ses proches, c'est plonger dans un texte merveilleusement travaillé et musical qui nous emporte entièrement avec son rythme très particulier et l'inexorable évolution des personnages. J'ai été autant happée par le récit passionnant que la forme superbe. On se perd volontiers dans ces phrases longues à la syntaxe rebondissante, qui parfois nous donnent l'impression de lire un classique pour mieux nous surprendre quelques phrases plus loin.

Difficile de rendre justice à ce livre, mais en le lisant j'avais tout à fait l'impression de lire un grand roman. A lire et à défendre sans modération !
Lien : http://www.myloubook.com/202..
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Adelphe, c'est un roman qui se construit petit à petit offrant aux lecteurs une multitude d'émotions exprimées avec pudeur et poésie. Une belle découverte que j'ai loupé l'année dernière et que je suis contente d'avoir choisi pour le challenge Varions les éditions et pour cette première LC avec @madame.tapioca et @b.a.books.

Le récit s'ouvre sur le pasteur Adelphe Delalande tourmenté par le cadeau d'une de ses paroissiennes: le lauréat du Goncourt de l'année « Nêne » d'Ernest Pérochon.
Nous sommes en 1920, dans une France d'après-guerre au coeur d'un petit village rural ( de l'Est?) qui se reconstruit peu à peu. Une période durant laquelle débute de nouvelles aspirations, de nouvelles revendications. Les femmes, ces héroïnes de l'ombre durant la Grande Guerre qui ont aussi bien géré les fermes, les cultures que le travail à l'usine ou les soins des blessées dans les hôpitaux ont vu une fois la guerre terminée, le système patriarcal se remettre en place. En offrant « Nêne » à Adelphe, Gabrielle Thomas veut le pousser dans ses retranchements et lui ouvrir les yeux sur la condition féminine ce que le pasteur mettra du temps à comprendre se demandant dans un premier temps si ce ne sont pas ses sermons et ses aptitudes de religieux le problème !
Ce roman deviendra le point d'ancrage, un vecteur pour les habitants de ce village, se le passant de génération en génération, chacun annotant des passages.


Un style d'écriture singulier, avec des phrases longues, peu de paragraphes, des dialogues indirects, qui m'a rapidement embarqué. le récit est divisé en trois chapitres. le premier est assez lent, Adelphe et sa paroisse, peut-être une entrée en matière qui peut dérouter. Mais il traduit un certain immobilisme du pasteur, du village. Une routine installée depuis des années. Puis à partir du deuxième chapitre tout s'accélère et c'est là que j'ai su que j'allais définitivement aimer ce roman. Les années défilent, la modernité, les technologies, une nouvelle guerre qui éclate. Trente ans se sont écoulés et l'auteure réussi en peu de pages à aborder énormément de sujets sans que cela ne soit ni lourd ni brouillon. Il est question, entre autre, de l'émancipation de la femme, de dépression, d'adultère, de la maternité... Des personnages féminins forts en face de personnages masculins qui s'interrogent, se remettent en question et pour paraphraser Séverine « nous n'avons pas à faire à des mâles butés qui restent sur de vieux schémas » je n'aurai pas pu mieux dire 🤣.


Une lecture que je vous recommande. Une parenthèse douce et poétique mais aux messages forts!
Prix Erckmann- Chatrian
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Isabelle Flaten publie aux Éditions le Nouvel Attila « Adelphe », un roman couronné par le Prix Erckmann Chatrian. Surnommé le Goncourt lorrain, ce prix récompense une oeuvre littéraire en prose écrite par un Lorrain ou concernant la Lorraine. C'est justement le cas d'Adelphe, le personnage éponyme du roman d'Isabelle Flaten, pasteur qui, après la Grande Guerre, voit sa vie et sa foi bouleversées par la cruauté de l'Histoire. Ce n'est d'ailleurs pas la seule chose qui fait trembler ses convictions: son monde intérieur voit ses fondations se fissurer en présence des femmes, de l'amour et de la paternité. Les questions et surtout les doutes qui entourent son monde intérieur vont l'accompagner tout au long de sa vie. Trouvera-t-il une réponse aux nombreuses interrogations qui le taraudent, saura-t-il mettre des mots sur les nombreuses énigmes dont est faite sa vie? Et que dire du combat des femmes pour leur émancipation qui est le thème principal de ce roman?

Pour trouver des réponses à toutes ces questions, nous nous sommes tournés vers Isabelle Flaten, l'autrice de ce magnifique roman.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Une écriture sensible et dynamique, une maitrise de la langue qui nous subjugue et nous nourrit. Les personnages sont complexes, le rythme nous transporte littéralement . Attention ce livre est addictif, et ne ressemble à aucun autre. Pour moi, c'est un coup de coeur
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Cela fait longtemps que je tourne autour
Entrouvant la porte, picoeurant quelques pages numériques
Et puis, il y a quelques jours j'ai fait le grand saut en plein dans l'écriture d'Isabelle au travers de l'histoire d'Adelphe, devenu pasteur plus par un concours de circonstances que par réelle vocation, féministe plus par bienveillance et amour de son prochain que par conviction et la première chose qu'on se dit à son propos c'est qu'il porte rudement bien son prénom
Adelphe est l'équivalent de l'écriture inclusive pour frère et soeur
Même s'il est bien homme, beaucoup plus qu'on pourrait de prime abord se l'imaginer pour un pasteur, il tisse aussi des liens avec les autres, quels que soient leur genre ou leurs préférences
Sans vraiment trop se poser de questions, écoutant avec son coeur les grands bouleversements en frémissement en France au sortir de la Grande Guerre, Adelphe avancera là où son intuition bien plus que sa conviction le portera, de qu'en dira-t-on en féminisme, de sortie de sentiers battus en secrets plus ou moins bien gardés, d'amour en amitié, de ce qui rapproche les êtres plutôt que de ce qui les éloigne
Tous évoluent autour du vrai Goncourt paru en 20... 1920, Nêne et se reapproprient l'histoire pour tenter de la réécrire ou d'en modifier le cours
Ne vous fiez pas au titre, Adelphe s'écrit au féminin, dans un tourbillon de femmes incarnées avec force. Ce sont elles autant que Dieu qui guideront les pas du pasteur

L'originalité de l'approche et des personnages pourraient rendre ce roman classiquement attachant

La plume d'Isabelle Flaten le rend poétique, délicat, subtil, sublime

Je pourrais multiplier les extraits tant j'ai souligné, lu et relu de passages. Je me contenterai de celui-ci, décrivant l'effet de la mort d'une amour sur Adelphe
« L'espace devient sourd, englouti dans l'effondrement des pierres, un monde fracassé, échoué sur la caillasse. Seule résonne la profondeur des ténèbres, un abîme vorace et sans rivage où l'errance est ravageuse. Lambeaux de l'âme, charpie de chair, partout des fragments de lui-même éparpillés. »

Ai-je dit que c'était ma première lecture de l'auteure ? Me demande Hélène avec qui j'ai partagé cette lecture commune
Oui réponds-je et ce ne sera pas la dernière...
Ça tombe bien La folie de ma mère sort le 8 janvier 2021 !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Nous sommes au sortir de la grande guerre dans un petit village où le pasteur Adelphe officie. Gabrielle, une paroissienne lui glisse le prix Goncourt 1920 d'Ernest Perochon en lui suggérant de revoir ses sermons.
Troublé, il en cherche le sens. Touché, il en fait la lecture à Blanche, sa domestique qui en a une toute autre interprétation que Gabrielle.
Ce roman va être le fil conducteur que tous les personnages vont se transmettre.
Livre avant tout féministe, qui évoque aussi le dialogue entre les religions, l'homosexualité, la tolérance dans cette France provinciale du XX° siècle.
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