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EAN : 9782706714702
192 pages
Salvator (19/01/2017)
2.67/5   3 notes
Résumé :
Éduquer n’est pas brimer l’enfant, ce n’est pas brider son épanouissement. Le rudoyer, manière ancienne, n’est certes pas la bonne méthode ; mais le laisser choisir, méthode actuelle, l’empêche de construire sa person¬nalité autour d’un axe psychique solide.
L’ éducation a besoin d’ être régulée, ce qui en fait la prérogative des parents ; car la légitimité que leur procure la filiation donne à l’enfant la garantie qu’ils l’éduquent selon son intérêt d’enfan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bon, ici on est clairement dans la catégorie essai, et non dans un manuel de conseils et d'astuces éducatifs.

Flavigny commence par un éclaircissement: il est contre la loi anti-fessée, non pas par amour des châtiments corporels, mais par le fait qu'en interdisant la fessée (même occasionnelle/exceptionnelle sous le coup d'une dispute )aux parents, ils sont délégitimés dans leur fonction éducatrice et parentale.

Il part ensuite sur le fait que beaucoup ont écrit en recommandant d'éviter violence, coercition et autorité, le plus célèbre et précurseur dans cette tendance étant Rousseau avec son livre Emile; les parents semblant être les plus enclins à se "laisser aller" à des actes de violence ou simplement à avoir une autorité néfaste, hop, évacuation des parents, ou moins radicalement, création d'une nouvelle forme de parentalité régie par la loi.
Là où le livre me semble dériver, c'est quand il déclare que cette nouvelle parentalité est crée pour intégrer les personnes qui ne peuvent enfanter par elles-même; pour lui, sous prétexte d'inclure des gens qui ne peuvent avoir de lien filial avec l'enfant (couples homosexuels , quoi...), la parentalité a été "dénaturée" et privée de sens, dans le but de protéger l'enfant. L'enfant étant fragile, tous les adultes susceptibles d'exercer une autorité sur lui: personnel enseignant, éducateurs, parents adoptifs, beaux-parents, parents biologiques, tous ont été mis au même niveau, et plutôt via un nivellement par le bas pour eux, c'est à dire en leur retirant le plus de pouvoir possible. Et du coup, les parents perdent aussi le pouvoir d'enseigner les fondamentaux aux enfants, l'école se retrouve à devoir faire ce boulot. Mais donc, cet argument semble donner aux couples homos la responsabilité du délitement de l'autorité parentale: Flavigny ne voit comme vrais parents que ceux qui peuvent enfanter... Dommage (en même temps l'auteur a fait une conférence au Vatican et cite souvent Le Figaro - et je serais curieuse de lire son ouvrage sur la question du genre...). Mais je dois reconnaître qu'il soulève cependant quelques problématiques intéressantes comme la notion d'adoption dans le monde anglo-saxon, qui semble nettement plus "lâche" (moins contraignante) que chez nous. Quelle solution idéale trouver pour élever des enfants? A aucun moment il ne parle expressément de la discipline positive et de ses astuces pour limiter le recours à une autorité parentale coercitive, là aussi c'est dommage, j'eusse aimé connaître son avis sur la question. Il se contente un peu de dire: avant on était moins sympa avec les gosses, mais c'était pas pareil la vie était pas facile, et puis si on est dur avec eux, ça leur montre qu'on tient à eux ça les rassure...
Bref si ce livre déculpabilise les parents qui craquent parfois et collent une fessée à leur enfant quand celui-ci n'obéit pas, même en ayant recours à tous les trucs pour faire passer le message (et pour cela merci, sincèrement, car je pense aussi qu'on n'est pas un parent indigne quand on a recours aux ordres et au "non"), ça manque de vraie finalité... quelque part j'ai l'impression qu'il n'est pas allé au bout de ses idées, je ne sais pas... Comme dit Pas-chacha dans sa très bonne critique, à qui s'adresse-t-il?

Côté style d'écriture, j'ai trouvé les phrases souvent alambiquées mais compréhensibles globalement; même si il m'a semblé que l'auteur, comme souvent dans les études, avait une tendance à se répéter, voir se regarder un peu écrire.
La partie sur la mission de la famille, et sa transition avec l'école est assez importante, et lisible. C'est très référencé, mais n'ayant lu aucun des ouvrages cités ( pas même Emile de Rousseau) j'aurais du mal à porter un jugement, tout juste pourrais-je dire qu'au moins l'auteur s'appuie sur un corpus conséquent de textes.
Par contre la partie sur la mission de l'école: langage, calcul, sport, poésie, etc... était plus absconse et plus philosophico-psychanalytique, j'ai eu nettement plus de mal à la terminer...

Bref, avis mitigé, tant sur le fond ( d'accord pour la partie autorité parentale et fondements éducatifs en famille mais l'aspect "famille de France - un papa une maman" me met mal à l'aise) que sur la forme ( une écriture loin d'être irréprochable, et puis comme pour tant d'essais "sérieux", un texte "pur" sans illustration ou schéma pour agrémenter le propos...).

Mais je remercie cependant la Masse Critique de Babelio et les éditions Salvator pour cette lecture intéressante par les questions qu'elle soulève.
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Voici un essai qui étudie l'éducation d'aujourd'hui et dénonce certains écueils d'une éducation trop libertaire, qui craint les contraintes et où l'état se sent obligé de légiférer et ainsi d'empiéter sur la sphère familiale.
La famille et la filiation, tout l'enjeu de la thèse de l'auteur est là. La famille est le terreau nécessaire pour ensuite passer à l'instruction scolaire.

Nous revoyons un peu différents philosophes qui ont inspiré la pensée moderne en matière d'éducation, Rousseau, Piaget, Reboul pour ne citer qu'eux par exemple.
Nous étudions le rôle nécessaire de la famille.
Puis nous arrivons à la différence entre éducation et instruction.

Si je suis globalement d'accord avec l'auteur et donc plutôt à contre-courant, j'avoue que la seconde partie de l'essai, plus technique dans le discours au niveau manière d'apprendre et psychologie de l'enfance, a été plus fastidieuse pour moi à lire.

Je pense que l'une des choses qui m'a un peu gênée est de savoir à qui l'auteur s'adresse: l'état, les chercheurs en éducation, d'autres psychologues, parents, enseignants, ..?

Il est quand même aisé de le suivre, surtout si on a quelques notions en histoire de l'éducation et qu'on est concerné, parent ou enseignant.
Et j'ai trouvé pertinent un ouvrage qui met la famille au centre et soulève la question de la nécessité du "moins de contrainte possible et tout expliquer" actuels.
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Dans cet ouvrage écrit par Christian Flavigny, pédopsychiatre, l'auteur base sa théorie et étudie l'éducation d'aujourd'hui, jugé selon lui trop libertaire.
Le centre et l'enjeu de sa thése reside dans le rôle de la famille qui doit avoir une place essentielle dans la transmission des valeurs et du savoir-vivre... Pour lui, un équilibre doit se faire entre les deux institutions : école et famille.
Ce qui est intéressant dans cet essai est que nous pouvons retrouver les propos de nombreux philosophes qui ont étudié la pensée moderne en éducation comme Piaget (nombreux travaux sur la psychologie de l'enfant, la construction du constructivisme...) mais également Olivier Reboul (éducation nouvelle...), Rousseau et bien d'autres...
Flavigny va dans le sens d'une déculpabilisation des parents dans leurs rôles. Toutefois, ses dires ne vont jamais jusqu'au bout et il est facile de se perdre. Ajouté à cela, on ne sait même pas à qui le livre est adressé : parents, spécialistes en éducation, enseignants...?
Même s'il est plutôt facile de suivre les pensées et les propos de l'auteur, je l'ai trouvé très redondant ce qui nuit un peu la lecture. de plus, les deux parties sur les missions sur la famille et celle sur les missions de l'Ecole sont plutot bien référencés. Ces deux parties sont plus ou moins intéressantes car par moment, on entre dans des domaines très spécifiques comme la psychologie et la philosophie, ce qui est plutôt difficile à suivre.
L'ouvrage de Flavigny remet au centre la famille, son rôle essentiel ce qui est judicieux et pertinent. Mais l'aspect familial "un papa, une maman" que défend l'auteur peut mettre mal à l'aise.
En bref, c'est un ouvrage plus ou moins intéressant mais qui reste très abscons dans certaines parties.
Je remercie énormément Babelio avec l'opération Masse critique et les éditions Salvator pour cette lecture qui interroge le rôle de la famille dans l'éducation et dans la transmission des valeurs et surtout sa responsabilité.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le thème de l'exigence éducative apparaît au coeur du débat actuel, avec une thèse libertaire qui plaide de laisser l'enfant puiser ce dont il a besoin pour progresser ( on l'a vu poindre chez Rousseau). C'est vrai: l'enfant apprend mieux s'il s'intéresse à ce qu'il apprend, la motivation est le meilleur moteur de l'éducation... à condition qu'elle existe. Le raisonnement libertaire tourne en boucle: s'il n'y a que des enfants motivés, il n'y a plus guère besoin d'éducation. L'éducation, est-ce apporter à un enfant ce qu'il réussit à s'approprier par lui-même ou est-ce entreprendre de l'apporter à celui qui dit n'en pas vouloir, n'en n'avoir rien à faire et ne pas s'inétresser à l'acquérir? Le discours sur l'éducation, est-ce la facilité d'une posture bienveillante à l'égard de l'enfant en espérant que celui-ci fasse le travail auquel l'adulte se dérobe, et donc s'adresser à l'enfant qui ne requiert pas une éducation; ou bien envisager que tous les enfants ne sont pas motivés, parce que précisément à leur âge ils ne connaissent pas les clés du profit à terme de l'éducation? Il reste alors à donner la recette de la motivation, ce qu'omettent les traités éducatifs vite érigés en doctrines flamboyantes, mais guère utiles à ceux qui affrontent au quotidien la tâche d'éduquer, leur réflexion supposant le problème résolu?
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Peut-on éduquer sans exiger, donc limiter l'autonomie de l'enfant? Sans qu'au moins en certains moments s'exprime une exigence? Ne pas exiger pour respecter l'enfant, est-ce respecter la tâche éducative? C'est en fait lui imposer une forme d'auto-exigence, au fond plus astreignante pour lui que d'avoir à obtempérer à une injonction de l'adulte éducateur. Peut-on exiger sans contraindre et contraindre sans empiéter sur la "liberté" de l'enfant, résumée à sa liberté de mouvement du moment? Ne pas exiger, est-ce respecter l'enfant, ou bien démissionner du rôle éducatif?
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La famille, avant d'être l'atome de la vie sociale, est le berceau anthropologique de la vie de l'enfant; il s'y organise et s' y transmet l'humain, l'enfant prenant sa place dans la vie à la croisée de l'incomplétude (différence des sexes) et de la finitude (succession des générations) au sein de la lignée [...] La famille porte une transmission qui fait de tout être humain un héritier, débiteur d'une créance généalogique², puisque " la notion exprimant le plus exactement le destin hérité, c'est celle de la dette*", dette symbolique, dette fondatrice depuis le lien de gratuité qui régit le principe familial.

2- selon la notion étudiée par Pierre Legendre, notamment: l'inestimable objet de la transmission - Etude sur le principe généalogique en occident, Fayard, 1985.
*-Jean-Paul Valabrega, Phantasme, mythe, corps et sens - une théorie psychanalytique de la connaissance, Payot, 1980, p.218.
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Les sociétés de l'époque étaient hantées par la mortalité infantile et la survie de l'espèce, il est juste d'en tenir compte pour apprécier ce que vivaient nos aïeux de l'époque, et l'enjeu premier que prenait la transmission sur l'expression affective. [...] c'était leur coutume, lorsque les parents perdaient un enfant, et c'était fréquent, qu'ils appellent l'enfant suivant du même prénom que l'enfant défunt, dans une gestion de la transmission des prénoms alors beaucoup plus resserrée sur un corpus étroit alors que nous cultivons la singularisation extrême des prénoms.
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Aucun auteur ne revendique explicitement d'écarter les parents de la tâche éducative; Rousseau s'en remet au sort, puisque les parents d'Émile sont morts, ce qu'il juge être une chance pour son éducation ( le contraste entre la carence de lien filiatif et l'omniprésence envahissante du lien d'éducation est saisissant dans sa thèse). C'est comme si l'éducation n'appelait pas de leur laisser le premier rôle, alors qu'ils sont le socle de la relation éducative. Cela témoigne d'une méfiance à leur égard; pourquoi? Selon quels arguments?
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