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3,27

sur 1504 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Drôle, excessif, décalé. Surréaliste, même. Mais aussi, quelle écriture ! C'est excellent ! Quelques petites phrases qui viennent là nous surprendre, des situations grotesques et même complètement loufoques, le portrait d'un collectionneur compulsif à croquer. C'est du "total-délire". Mais c'en est même rassurant, finalement... Non ?

Le début du livre :
« Hector avait une tête de héros. On le sentait prêt à passer à l'acte, à braver tous les dangers de notre grosse humanité, à embraser les foules féminines, à organiser des vacances en famille, à discuter dans les ascenseurs avec des voisins, et, en cas de grande forme, à comprendre un film de David Lynch. Il serait une sorte de héros de notre temps, avec des mollets ronds. Mais voilà qu'il venait de décider de se suicider. On avait vu mieux comme héros, merci. Un certain goût pour le spectacle lui avait fait opter pour le métro. (...) C'est fou cette tête de héros. (...) Hector nous fit un malaise. Dans son oeil, on ne voyait rien. Il fut découvert gisant dans les couloirs du métro, plus près de Châtelet-Les Halles que de la mort.
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Dans cet ouvrage, Foenkinos, que l'on pourrait qualifier comme le romancier du pire et du meilleur de la vie de couple, nous plonge dans un univers où l'absurde se mêle à la réalité dès les premières pages. D'emblée séduite par cette ambiance singulière, j'ai été captivé par l'écriture légère, drôle et inventive qui parcourt chaque chapitre.
L'auteur nous offre un récit gai, écrit avec humour et un brin de capillo-tracté. Son style décalé et surréaliste apporte une fraîcheur piquante à cette exploration des rituels, du fétichisme et des fantasmes. Chaque page réserve son lot de surprises, nous emmenant dans un tourbillon d'évènements excessifs et décalés, où les personnages sont tous plus farfelus les uns que les autres.
Malgré cette jubilation littéraire, la fin m'a laissée un peu sur ma faim. Après avoir été transporté dans cet univers fantasque, j'aurai aimé une conclusion plus aboutie. Néanmoins, cette légère déception n'entache en rien ma belle découverte de ce nouveau genre littéraire.
L'écriture singulière de l'auteur, empreinte d'humour au second degré, nous invite à une réflexion surprenante sur les aspects les plus étranges de nos vies intimes.
En conclusion, une lecture qui séduit par son originalité et son humour, et qui nous laisse espérer de nouvelles aventures dans cet univers singulier.
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La recette est simple, vous prenez un héros banal, atteint tout de même d'une maladie commune, la manie des collections, vous le faites évoluer de désagréments en cure de désintoxication au contact de personnages aussi drôles que farfelus, vous lui donnez des parents très kitch, lui faites rencontrer dans des circonstances abracadabrantesques sa future épouse, son beau-frère très beauf, des amis très speed et vous obtenez le décor improbable des pérégrinations de ce héros Hector (allusion à Homère?) qui découvre en pleine phase de rémission de sa collectionnite, le fameux potentiel érotique de sa femme. Ce dernier s'exprime sous une forme ménagère que le lecteur découvrira, fantasme partagé, puisque parents et amis sont également sensibles à l'érotisme domestique de Brigitte. Tout irait pour le mieux si Hector ne se faisait des noeuds au cerveau et soupçonnait sa femme de quelque tromperie. le malentendu est vite dissipé grâce à l'aide musclée du beau-frère cycliste "Gérard", cela ne s'invente pas....Au final une happy end aussi extravagante que l'ensemble du livre. Evidemment ce n'est pas de la "grande" littérature , mais que ce livre est drôle, franchement hilarant par moments. L'auteur ne se prend pas au sérieux et grâce à son humour très communicatif, dénonce tous nos travers, et les turpitudes fantasmatiques de nos psychés manipulés par la psychanalyse et la doctrine post moderne de la libération sexuelle. Il revient aux valeurs très simples (la soupe de maman), la joie de faire l'amour tout simplement, et le poing dans la figure quand on ne se comprend pas. On l'a compris, ce livre oscille entre Rabelais, John Irving, Freud, les Bidochons et la petite histoire du bonheur. En tous cas un vrai petit plaisir littéraire à consommer sans modération!
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Hector souffre de collectionnite. C'est simple, il collectionne tout ! Et même n'importe quoi parfois. Il est un "don Juan de la chose". Si il collectionne, c'est pour combler un manque. Un vide. Un vide dans cette vie misérable qu'est la sienne. Tellement misérable qu'il tente de se suicider. A l'image de sa vie, son suicide est misérable. Il est raté. le voilà à l'hôpital pour convalescence. Il n'ose pas dire à ses proches ce qui lui est arrivé. Ce qui ne va pas. Il décide donc de mentir à son entourage. Il choisit de dire qu'il était en voyage aux États-Unis.
Pour rendre son mensonge crédible, Hector veut se renseigner sur ce pays. Tout apprendre. Il se rend à la bibliothèque. Trouve le livre qu'il lui faut. Et la femme de sa vie par la même occasion. Brigitte. Brigitte qui, comme lui, a menti à son entourage en leur disant avoir voyagé aux États-Unis. Brigitte qui est belle. Belle dans sa simplicité. Belle dans son amour pour Hector. Belle aussi quand elle lave les carreaux. Il se dégage d'elle un "je ne sais quoi" quand elle lave les carreaux. Un "je ne sais quoi" que va se mettre à collectionner Hector.

J'ai découvert un nouveau genre littéraire à travers ce Foenkinos. Un genre que je ne connaissais pas. Un genre qui n'existait pas. Un genre inventé par l'auteur lui-même ! Un genre qui mêle humour, burlesque, dérision, tendresse et leçon. Oui, tout ça à la fois. Et j'ai aimé ce genre. J'ai adoré ce genre. Ce genre par lequel est raconté une histoire sans queue ni tête. Mais une histoire quand même. Alors cet été, il est fort possible que vous me retrouviez avec un autre Foenkinos entre les mains à la plage.
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Hector est un collectionneur de collections. Après avoir collectionné tour à tour des choses matérielles (« piques apéritifs, pieds de lapin, oeufs d'oiseaux » etc.) et des choses immatérielles (« les bruits à cinq heures du matin, les moments avec toi »…), Hector décide de soigner sa collectionnite aiguë et de reprendre le contrôle sur sa vie de solitude. Dorénavant, ce n'est plus la multiplicité qui le dirigera mais l'unicité. Après la méthode radicale, qui n'était autre qu'un suicide raté, Hector rencontre la femme de sa vie, celle qui ne fera qu'un avec lui. Mais cela échoue encore une fois car Hector, sans s'en rendre compte, commence à collectionner sa femme. Et plus précisément, il collectionne la façon érotique qu'a sa femme de laver les vitres. C'est cela, son « potentiel érotique ».

Toute la seconde partie du roman concerne alors ce fantasme que Hector refuse de qualifier comme tel (« il s'agi[t] de pulsions irrépressibles et pathologiques »). Notre collectionneur collectionne la multiplicité qui existe dans l'unicité de sa femme. S'il le fait d'abord à son insu en la filmant, les diverses péripéties l'entraîneront à tout avouer, amenant par là une évolution significative dans le récit du couple.

Foenkinos décrit tout cela dans un style qui lui est propre. Les phrases sont courtes et entremêlent discours direct et indirect sans variations typographiques. Les images qu'il emploie pour décrire certaines situations sonnent particulièrement justes et l'humour vient toujours nuancer les présents gnomiques qui pourraient apparaître trop solennels : « La mort est toujours un cliché. On ne va pas innover et fanfaronner le jour de sa mort. […] On déposa une petite plaque devant le tombe : / ‘Il avait tant aimé ses moustaches' / ». Foenkinos possède ainsi cette subtilité dans l'écriture qui permet de dédramatiser des pensées qui pourtant interpellent.

Tout cela confère au récit un rapport absurdement vrai au réel. Car même si le mot n'apparaît pas, Hector est un fétichiste. Il est fétichiste des collections et jusque dans l'amour, il en vient à repérer ce qui peut être produit en série et ainsi collectionné. Son fétichisme est donc contemplatif et concerne la posture de sa femme lorsqu'elle lave les vitres. Cette absurdité camusienne n'est pas seulement intrinsèque à l'histoire de Hector et Brigitte mais se porte aussi vers l'universel: « c'est aussi dans ces moments qu'ils comprirent la valeur bourrative du sexe : on comblait les creux des existences en s'encastrant, on colmatait avec du sensuel. Hector posait sa revue et, en embrassant la bouche de Brigitte, il lui en arrivait d'en avoir mal de bonheur. C'est un bonheur de partout qui surgissait comme une armée napoléonienne en Prusse. Les métaphores ne manquent jamais au moment de s'embrasser. » Il y a un décalage entre les attentes de Hector et son expérience du monde.

C'est donc le potentiel érotique qui le lie à sa femme et la mise en acte de ce potentiel qui constitue ce qu'il collectionne. C'est ainsi, qu'au fond, depuis que Foenkinos nous a démontré qu'il est possible de collectionner l'immatériel, nous sommes tous des collectionneurs en puissance.
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c'est trop court!!!!
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Comme pour La Délicatesse j'ai beaucoup aimé le style qui est très original, quoique moins haut en couleurs. le livre s'est lu rapidement même si j'ai remarqué quelques longueurs, surtout vers le commencement alors que le lecteur ne sait pas encore où il va et vers la partie centrale.

L'histoire est très originale, voire un peu loufoque. Les thèmes abordés sont nombreux, même si souvent ils ne sont qu'abordés. À travers Hector, ses parents et son frère, on aborde la vie de famille et le désir d'enfants, à travers Hector et Marcel, on aborde la collectionnite qui peut être dévastatrice. Enfin avec Brigitte, on découvre la manière efficace de bien laver les vitres :)

Les personnages sont originaux, sympathiques, mais quelquefois un peu trop caricaturaux. Hector est le héros de l'histoire dont on suit l'évolution au fil des pages. Brigitte semble merveilleuse, même si parfois elle a des idées un peu bizarres. Les parents d'Hector peuvent être résumés par ces deux mots : soupe et moustache !!! Marcel et sa pongiste sont les deux seuls personnages avec lesquels j'ai eu un peu de mal.

Au final un histoire intéressante, plaisante à lire (si possible) AVANT la délicatesse, qui est d'une meilleure facture.
Lien : http://lefso.blogspot.com/20..
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Hector est atteint de « collectionnite » : manie de collectionner tout et n'importe quoi. Il faut qu'il se désintoxique. Il rencontre alors Marcel, qui lui, collectionne les mèches de cheveux de femmes. A eux deux, ils vont essayer de se sevrer de cette obsession.

La suite sur le blog :
Lien : http://1bonheur1jour.canalbl..
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En tant que lectrice éclectique, et ayant adoré "Charlotte" du même auteur, je ne pouvais passer à côté de cette lecture. J'avais acheté ce roman dans une brocante sur le petit port de ma commune, et je n'ai pas attendu très longtemps pour le lire. ☺️

En effet, une fois plongée dedans, je me suis vraiment amusée. Mis à part quelques phrases à mon sens compliquées, j'ai bien aimé cette histoire : à commencer par l'originalité du sujet. Je pense à Brigitte, la femme d'Hector, qui lave les vitres d'une manière si sensuelle et délicate que ça en devient une obsession pour Hector 😳. J'ai aussi beaucoup aimé l'humour et le jeu qui s'en dégageaient. 🥰

Qui, il y a déjà une vingtaine d'années, pourrait écrire un livre aussi déjanté, loufoque et plaisant que celui-ci 😯 ? Je vois parfaitement David Foenkinos écrire cette histoire ! 😍
D'ailleurs, ce qui est génial avec cet auteur, est qu'il parvient à écrire sur des situations banales tout en nous transportant dans chacun de ses romans et en y mêlant humour parfois, légèreté et subtilité 💖

Petite anecdote pour la fin : en tournant les pages du livre, j'ai retrouvé un ticket de caisse du livre datant de 2004. Ça sentait bon les souvenirs et la nostalgie, même si je n'ai aucune idée de qui est la personne qui l'a acheté. Mais en somme, j'aime quand mes livres ont une histoire ! 😊

C'est tout ce que j'ai à dire pour aujourd'hui (pour une fois 😅). Je pense très sincèrement qu'il ne faut pas prendre ce livre au premier degré :)
Un roman qui fait rire, sourire. Une belle réussite. J'en garderai de bons souvenirs 😄

4/5 🌟

(Issu de mon compte bookstagram @read.with.faustine)
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Un roman assez sympa et c'est toujours un plaisir de retrouver le style de David Foenkinos, cependant, je le trouve moins passionnant que le mystère d'henri pick ou nos souvenirs que j'avaient adoré.
Ce roman reste génial sauf que ce n'est pas un coup de coeur, l'histoire est assez originale avec notre héros qui est un collectionneur compulsif. Il a collectionné les piques apéritifs, les badges de compagnes électorales, les dictons croates et même les étiquettes de melon. Finalement, il tombe amoureux et se met à collectionner des moments de sa femme.
Un récit farfelu mais très marrant et rapide à lire.
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