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3,26

sur 1488 notes
Relecture pour tenter d ‘élucider ce qui ne va plus entre Foenkinos et moi : qui est le responsable, lui ou la lectrice que je suis devenue, douze ans après avoir encensé ce roman qui m'avait totalement séduite.

Conclusion de cette enquête : je plaide non coupable car j'ai à nouveau apprécié l'originalité de l'histoire, la fragilité des personnages, la relative sobriété de l'intrigue bien centrée sur le thème de l'addiction aux collections, analyse psychologique de chacun des protagonistes.
Certes quelques tournures un peu too much auraient pu m'agacer (« deux nouvelles dents avaient propulsé dans l'oubli, par le charisme de leur calcium, celles qui avaient été chassées »!), elles restent confidentielles et c'est sans doute la propension de l'auteur à les multiplier dans ses écrits plus récents qui est franchement rédhibitoire.

Rappelons l'histoire : Hector est un employé banal, célibataire, fils de parents âgés (il est né morsure son frère ainé a quitté la maison). Il cache, mal, un secret : sa collectionnite chronique. Des badges de campagne électorale, aux tickets de métro en passant par les dictons croates, les jouets kinder, les boutons de manchette, les pieds de lapin, les bruits à cinq heures du matin, tout est bon pour débuter une collection, dès le moment où l'objet en question est au nombre de deux.
Toute addiction peut conduire au pire, et après un long passage à vide et un sevrage, c'est l'amour qui va sortir Hector de sa mauvaise passe. A moins que…

C'est léger, ça ne se prend pas au sérieux, tout en assénant quand même quelques vérités bien senties sur notre fonctionnement dans une société qui favorise ces dérives névrotiques.
Le style est plutôt agréable ‘même si, comme je l'ai dit plus haut, on sent l'émergence de figures de style de fin de repas arrosé.

C'est donc plus une évolution dans le style d'écriture qui explique ma réticence actuelle et le désagrément que m'a causé le mystère Henri Pick.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Hector est un homme somme toute assez sympathique et banal, à première vue. Il bosse dans une grande entreprise avec son frère, s'entend bien avec ses collègues, rend régulièrement visite à ses parents pour savourer la délicieuse soupe de maman, a un poisson rouge prénommé Orange mécanique... Mais, voilà, il est malade: il collectionne tout et n'importe quoi, des timbres, des bouchons de champagne, des badges de campagne électorale, les pique apéritif, les dictons croates, les étiquette de melon, les bruits à cinq heures du matin... et j'en passe des plus insolites encore! N'en pouvant plus de cette maladie, il décide de se suicider mais, chance ou malchance, il se rate! Il décide de se soigner et part en convalescence pendant 6 mois, mais, honteux, il fait croire à son entourage qu'il est parti en voyage aux Etats-Unis. Dès son retour, il veut parfaire ses connaissances américaines, pour avoir quelque chose à raconter, dès fois qu'on lui poserait des questions... En cherchant un livre, il tombe par hasard sur Brigitte et en devient fou amoureux... Une nouvelle collection s'abat sur lui: il devient collectionneur de sa femme, de ses gestes, ses mouvements et surtout de son lavage de vitres qui devient une véritable obsession...

Foenkinos fait dans la névrose avec ce roman court mais suffisant. Avec une intrigue assez longue à se mettre en place, celui-ci ne devient réellement intéressant qu'à partir de la seconde moitié du livre. A partir de là, on est happé par le côté burlesque de l'histoire et des situations cocasses. Dommage, car j'ai trouvé l'idée de départ assez originale et rocambolesque et la quatrième de couverture était alléchante. Hector est un personnage très attachant que l'on voudrait pouvoir aider.
Un brin d'humour, un style léger, un phrasé particulier et des aventures incroyables m'auront finalement convaincue pour dire que ce roman se laisse lire agréablement et reste plaisant, surprenant et pétillant.

Le potentiel érotique de ma femme...manque de sensualité...
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Que dire de plus que rabanne quand on a le même ressenti et que le bouquin vous tombe des mains de la même manière ?
Rien. Si ce n'est que "Charlotte" attendra dans ma bibliothèque que le souvenir s'estompe...
Pourtant, "Le mystère Henri Pick" ne m'avait pas déplu. Il faut dire que je l'ai lu après avoir vu le film et ma lecture était sans doute habitée par le souvenir de l'excellent Lucchini...
Abandon ! C'est rare chez moi... Mais comme rabanne (encore !), ça m'arrive plus souvent maintenant que par le passé...
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Rarement une lecture ne m'a autant crispé …
J'avais apprécié Charlotte de David Foenkinos, mais ici j'ai du me forcer pour terminer ce livre !
Et comble de malheur, c'est un livre que j'avais offert à ma femme, j'en suis honteux …
C'est surtout le style qui m'a rebuté, des comparaisons sensées nous arracher un sourire, chez moi elles revêtaient une grande platitude
« Il y avait une ambiance de quatuor de Bach, la musique en moins. »
Et que dire de ses affirmations : « Il avait remarqué que la réussite allait de pair avec la beauté, certaines avocates avaient des seins et des jambes qui leur promettaient de sublimes plaidoiries. »
Enfin, la trame de ce roman n'a pas réussi à m'intéresser le moins du monde.
À oublier vite !
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J'ai été réellement déçue par ce roman.
C'est vrai qu'après la lecture de "la délicatesse" et des "souvenirs" , livres que j'ai beaucoup aimés pour le style ciselé de l'écrivain, j'ai trouvé ce roman très médiocre.
On sent certes de temps à autre, ici ou là ,au travers de quelques formules pittoresques percer l'écrivain génial qu'il est devenu mais j'ai eu l'impression de perdre mon temps !
J'attends donc le prochain Foenkinos.
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Lorsqu'un lecteur découvre un écrivain sur un ensemble de trois volumes qu'il lit d'affilée avec un plaisir qui ne faiblit pas jusqu'à la dernière ligne du troisième, on peut afirmer, indéniablement, qu'une immédiate et permanente empathie s'est installée entre eux.

Pourquoi? Comment? Quelle est la recette ?

Foenkinos est un romancier malicieux, qui vous entourloupe dans ses histoires dont l'originalité tient au fait qu'elles se fondent à la fois, paradoxe habile, sur l'imbrication d'une série de faits courants marquant la vie quotidienne du couple et de situations des plus inattendues accompagnées de réflexions et commentaires des plus surprenants (au sens propre de l'adjectif) frôlant parfois l'ubuesque le plus débridé.

Ainsi, quand le présumé cocu s'interroge sur le cinq à sept de son épouse:

"Dans le mensonge et dans la vérité, les femmes sont fascinantes. Brigitte avait donc des courses à faire et puis, en fin d'après-midi, de cinq heures à sept heures, elle verrait son frère. [Son frère] avait bon dos: qu'est-ce qu'elle pouvait faire avec lui un samedi après-midi? Non, ce n'était pas possible, personne ne voyait son frère ce jour-là. Les frères, ça se voit surtout le mardi midi. Alors le sang d'Hector fit plusieurs tours (au passage, il battait déjà le dicton). Il entrait de plein fouet dans le sursaut de dignité que tout cocu connaît bien..." (Le potentiel érotique de ma femme).

Foenkinos est un romancier impertinent, qui vous détourne sans cesse du courant de l'intrigue vers les méandres adjacents de la pensée faussement naïve d'un narrateur et vous y enfile avec une créativité débordante des perles époustouflantes ayant des airs de brèves de comptoirs.

Ainsi la scène classique de la première rencontre, que l'auteur situe, évidemment, banalement dans la rue:

"Nathalie et François se sont rencontrés dans la rue. C'est toujours délicat un homme qui aborde une femme [...] Quand un homme vient voir une inconnue, c'est pour lui dire de jolies choses. Existe-t-il, ce kamikaze masculin qui arrêterait une femme pour asséner: «Comment faites-vous pour porter ces chaussures? Vos orteils sont comme dans un goulag. C'est une honte, vous êtes la Staline de vos pieds!» Qui pourrait dire ça?" (La délicatesse).

Ou la relation de cette autre rencontre, à laquelle repense le narrateur, qui s'est produite quelque temps avant, au cours d'une soirée, évidemment, vulgairement, dans une cuisine, dans un cercle d'invités ne se connaissant pas où il a eu le coup de foudre pour une des filles lui faisant face:

"J'ai pensé: la prochaine fois que je tombe amoureux, je prends aussi le numéro de la fille d'à côté (on ne sait jamais: je suis peut-être destiné à ne rencontrer que les femmes qui sont juste à côté des femmes de ma vie)" (Nos séparations)

Peut-on ne pas s'ébaubir à découvrir ces notes de bas de page, illustration drôle de la relation que feint d'entretenir l'auteur avec ses personnages, comme si... ceux-ci n'étaient pas ses propres créatures?

1- C'est étrange de s'appeler Alice et de travailler dans une pharmacie. En général, les Alice travaillent dans des librairies ou des agences de voyages.
2- A ce stade, on peut s'interroger: s'appelait-elle vraiment Alice? (La délicatesse)

Foenkinos est, définitivement, le romancier des comparaisons incongrues, des rapprochements d'hurluberlu, des « comme si » qui vous décontenancent, vous désarçonnent et vous éberluent, vous laissent un instant perplexe, bouche bée, sourcils froncés, avant qu'une subite et irrépressible bouffée de rire ne manque de vous faire sauter le livre des mains, comme si... avait jailli de la page brusquement l'auteur déguisé en trublion soufflant tous azimuts dans une trompette... comme si...

" Ah, non, désolée, je ne peux pas. Je vais au théâtre! dit Nathalie comme si elle annonçait la naissance d'un enfant vert." (La délicatesse).

"Il arrivait fréquemment que je prenne en charge nos ébats, et j'aimais alors tenir sa nuque comme s'il s'agissait de son coeur" (Nos séparations).

"Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité" (La délicatesse).

Ne nous y trompons pas pourtant! Sous l'apparente absurdité de telle réplique, sous l'immédiate irrationalité de telle intrusion, sous le burlesque affiché de telle association d'idées coule un flux constant de tendresse, de détresse, de lucidité qui irrigue la narration et lui donne cette puissante tonalité tragi-comique qui est celle, fondamentalement, de toute relation amoureuse.

Car Foenkinos est le romancier du pire et du meilleur de la vie de couple.

"Nous sommes allés chez Ikea, et nous nous sommes disputés chez Ikea. Dans ce grand magasin, ils devraient embaucher un conseiller conjugal. Car s'il existe un endroit où le coeur des couples se révèle, c'est bien là." (Nos séparations).

Un plein coffret de « délicatesses » littéraires à offrir...
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Ayant choisi ce livre pour son titre presque comique à mon sens, je fus séduite dès les premières pages de ce roman. La plume si singulière de Foenkinos est étrangement apaisante, je comparais bien son écriture à un mélange entre du Nothomb et du Olivier Adam. Les tournures de phrases, les expressions utilisées, l'humour décalé de ce livre sont extrêmement touchants. Je pense que ce livre n'est pas adapté à tout type de lecteurs, il faut aimer le décalé et l'écriture osée, presque absurde. Pourtant, je n'ai pas du tout accroché à L'écume des jours de Vian pour son écriture trop rapide et beaucoup beaucoup trop étrangère à moi, à l'extrême de l'absurde, avec des machines et des pièces qui bougent toutes seules… Ici, avec Foenkinos j'ai réussi à apprécier de l'absurde, bien qu'il soit présent tout le long du livre je l'ai aimé, j'ai souri et j'ai surtout bien tout saisi.
Je pensais sincèrement au premières pages qu'on allait y conter l'histoire d'un sociopathe qui m'aurait mise un peu mal à l'aise… du tout, Hector est à la fin un homme sensé et intégré à la société. L'évolution de son cas est intéressante, tout comme sa relation passionnelle avec Brigitte.
Un roman très décalé que je recommande aux personnes comprenant le sentiment d'être un peu hors-norme, ou tout simplement ceux qui souhaitent un dépaysage stylistique.

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Quand la collection devient tellement envahissante qu'elle pourrit la vie de celui ou celle qui collectionne... La maladie mentale n'est pas loin, le suicide non plus..! La situation personnelle d'Hector serait risible si elle n'était pas si pathétique... Heureusement pour lui, la chance va enfin lui sourire ! Trouvera-t-il son équilibre dans l'amitié et l'amour ?

Le thème de la "collectionite" m'intéressait, surtout les collections insolites et à ce niveau-là, ce court roman tient ses promesses. En revanche, le sujet détient la quasi exclusivité des cinquante premières pages et tourne un peu en rond... L'autre thème important du livre, l'érotisme, est traité de façon assez saugrenue. Sans intensité, sans l'attractivité de la sensualité, l'érotisme est présenté comme de l'envie, du fétichisme peut-être, parfois, et sexué de façon assez abrupte voire sans saveur... Serait-ce volontaire de la part de l'auteur ? C'est envisageable...

Malheureusement, je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher au personnage central, que j'ai trouvé un peu insipide malgré ses penchants farfelus, et donc, j'ai eu du mal à apprécier cette lecture... L'écriture est travaillée et accessible, parfois poétique voire lyrique sur certaines envolées. le rythme semble maîtrisé, mais il ne m'a vraiment pas plu (trop de latence ? de mollesse volontaire ?).
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Après la délicatesse, du même auteur, j'avoue que je n'ai pas retrouvé le même plaisir... mais peut-on en vouloir à un auteur d'écrire des livres différents, alors que l'on reproche à certains d'écrire plusieurs fois le même ? Si je devais lui attribuer un seul qualificatif, ce serait ubuesque. Qui connait ce genre de personnage capable de laisser tomber toutes ses collections d'objets pour se lancer à corps perdu dans une collection encore plus absurde ? Et puis il est certain que David Foenkinos a un style qui, comme ses personnages a parfois un arrière gout d'absurde, ainsi que des expressions que l'on rangerait volontiers au rayon "loufoque". Tout ça en fait un livre moins ciselé que "la délicatesse", mais néanmoins agréable à lire, laissant un peu de folie ordinaire dans la morosité du quotidien.
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Après avoir cru mourir d'ennui en lisant "Les souvenirs", j'ai été enthousiasmé par David Foenkinos quand il s'est pris pour (s'éprit de?) John Lennon.
Alors j'eus envie de lire tout tout tout de David Foenkinos. A commencer par le titre accrocheur "Le potentiel érotique de ma femme".

Dépressif Foenkinos ? Que nenni ! Ou alors mais pas que... Quand il tourne sa dépression en autodérision, le récit devient hilarant pour celui qui apprécie l'absurde, genre Pierre Vassiliu.
Comme son idole Lennon, l'écriture a-t-elle été faite sous hallucinogènes ? Peu importe, le résultat est là : j'ai très souvent été emporté par d'interminables fous rires !

Le style y est sans doute aussi pour quelque chose : Foenkinos joue avec les mots, des jeux de mots qui ont donné des maux à certains commentateurs qui les ont trouvés lourdingues, mais qui moi m'ont fait sourire.

Bon, comme tout voyage sous coke il faut bien atterrir, et la fin m'a laissé sur ma faim. J'avoue qu'il m'était temps que ça se termine !
Mon prochain Foenkinos : "La délicatesse". J'espère ne pas être déçu...
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