Une lecture dense, riche, qui n'est pas sans susciter pas mal d'émotions.
2e tome de sa saga le Siècle,
Ken Follett aborde ici la question de l'Allemagne nazie, de la Seconde Guerre mondiale et de l'immédiate après-guerre avec la deuxième génération de ses protagonistes. Si on revoit les protagonistes du tome 1, ils restent tout de même très secondaires par rapport à cette génération, nous arrachant tout de même quelques belles séquences d'émotions. D'autant que les secrets de famille éclatent, forcément...
Comme dans le premier, je suis admirative du contenu historique, très poussé et surtout très accessible que nous propose
Ken Follett. Avec une plume immersive, il parvient à retracer la vie politique, la géopolitique et la politique militaire qui a marqué cette période, et ce dans plusieurs endroits du monde : l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'URSS et les Etats-Unis. La première partie est centrée sur la montée du fascisme en Europe, la deuxième sur la Seconde Guerre mondiale, la troisième sur cette paix instable dans ce monde plus que cabossé. Il parvient à nous faire saisir toute l'horreur de cette période. le projet Aktion T4, les viols de l'Armée russe, les bombardements stratégiques visant les civils, l'élaboration de la bombe atomique, la torture des différentes polices politiques, ... Les protagonistes très sont loin d'être épargnés et le message est clair : pas un camp n'a été tout blanc dans ce conflit! de toute manière, comment cela serait-il même possible?
Côté protagoniste, je me retrouve grosso modo avec le même ressenti. J'aimais beaucoup les personnages de Walter et de Maud, ainsi que celui d'Ethel. C'est donc sans surprise que mes préférés sont Carla, la fille du premier couple, et Lloyd, le fils illégitime de la seconde. Ils incarnent la résistance au nazisme, chacun à leur manière. Pour ce qui est de Volodia Pechkov, j'éprouve là encore le même sentiment que vis-à-vis de Grigori : je ne l'apprécie pas plus que ça tout en trouvant son personnage très intéressant. Il incarne le Soviétique épris de valeurs communistes mais qui sait remettre en doute son régime, voir ses imperfections. En ce qui concerne le côté '"américain", là encore, les personnages m'ont laissé un peu indifférente. Que ce soit Greg Pechkov dont l'histoire me semble très éloignée du gros du récit, ou Woody Dewar qui a une personnalité très lisse à mon goût. Son frère Chuck apportait plus, à mon sens. En revanche, le personnage de Daisy Pechkov a eu une évolution incroyable, bien amenée, bien construite. D'irritante, elle finit par avoir un rôle clé et une personnalité à laquelle on s'attache.
Dès le début, on sait que les personnages conçus par Ken Follet ne seront pas tous "dans le bons camps". C'est un parti-pris que je trouvais intéressant mais que je trouve l'auteur n'a pas mené jusqu'au bout quand on voit le destin de Boyd et surtout le rôle tout de même très effacé d'Erik. Après, je peux comprendre que l'auteur cherche à ce qu'un maximum de personnages finissent dans le "bon camps", cela les rendant plus appréciable.
Des trois, l'ultime tome est celui que j'attends de découvrir avec impatience, traitant de la guerre froide. C'est également celui que je redoute le plus, ayant peur de peu apprécier les personnages américains qui normalement auront un rôle d'envergure! du moment, dans un contexte de guerre froide, c'est ce à quoi on peut légitimement s'attendre! A voir donc...
En attendant, je vais laisser quelques semaines avant même d'envisager de lire le dernier tome, le temps de digérer cette lecture qui, toute aussi intéressante soit-elle reste très dense.