Quand notre grande nation, le pays des Droits de l'Homme, met sous le tapis une partie de son Histoire, nous avons besoin des auteurs pour nous transmettre cet héritage dont nous n'avons pas à être fier, mais je reste persuadé que connaître nos erreurs passées permet de ne pas les reproduire.
Timothée de Fombelle, avec son courage, ses tripes, son âme nous raconte à travers les yeux d'Alma, jeune africaine partie à la recherche de son frère, le barbarisme du commerce honteux de vies humaines, celles de millions d'africains. Oui, de nos ports français partaient de nombreux vaisseaux qui allaient remplir leurs cales d'hommes, femmes et enfants, à qui ils faisaient traverser l'océan Atlantique pour les échanger contre des marchandises.
Ce roman, écrit à destination des plus jeunes et comportant de très belles illustrations de
François Place, subit dans les pays anglo-saxons la dure réalité de la censure de cette époque où l'on s'interdit de mettre sur la table des sujets qui fâchent, où un seul mot peut créer la polémique et qui veut donner l'illusion que nous sommes des Bisounours.
Nous suivons dans ce magnifique récit le parcours de trois jeunes personnages, Alma donc mais également Joseph Mars, jeune mousse tendance pirate et Amélie fille d'un armateur rochelais dont le bateau la douce Amélie est commandé par le capitaine Gardel.
La douce Amélie, quel contraste entre ce nom synonyme de tendresse, et l'horreur cachée sous ses ponts avec ses quelques 500 âmes prisonnières, arrachées à leur racine pour l'avarice de quelques autres.
Même si l'histoire narrée par
Timothée de Fombelle est cruelle et criante de vérité, sa très belle plume la rend accessible aux lecteurs dès l'âge de douze ans. de plus son volet aventurier à travers les mers, rend sa lecture plaisante. Premier tome d'une saga qui devrait en compter un total de trois, c'est un roman à lire et qui permet de discuter en famille ou entre enseignants et élèves de ce lourd héritage.
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