« 1786. le jour où son petit frère disparaît, Alma part sur ses traces, loin de sa famille et de la vallée d'Afrique qui les protégeait du reste du monde. Au même moment, dans le port de Lisbonne, Joseph Mars se glisse clandestinement à bord d'un navire de traite, La Douce Amélie. Il est à la recherche d'un immense trésor. Dans le tourbillon de l'Atlantique, entre l'Afrique, l'Europe et les Caraïbes. » Note de l'éditeur.
Alma est le tome 1 d'une trilogie écrite par l'éblouissant
Timothée de Fombelle, auteur de Vango, Tobies Lolnss,
le Livre de perle.
Les thèmes abordés :L'esclavage, l'Afrique, le bateau, le voilier, l'aventure, l'histoire du 18° siècle, la piraterie, les femmes, la Culture, les légendes.
L'auteur a écrit que Alma a grandit en lui pendant près de 35 ans comme un territoire d'imaginaire, et puis comme une obsession. (Voir la Jaquette du livre).
Construit sur le thème du déracinement et de l'exil le roman parle de vies arrachées à leur continent, leur racine, leur famille.
Le livre est captivant, remplis d'aventures, de trahisons, de secrets. le niveau de lecture tant par le vocabulaire propre à la piraterie, aux bateaux et aux commerçants est assez soutenu. Ce roman s'adresse pour les bons lecteurs de 13 ans.
François Place, l'illustrateur a déjà collaboré sur Tobie Lolness. Tant les images sont proches du texte, tant ont sent la complicité des deux artistes.
Le coup de crayon nous permet de ressentir l'atmosphère de la rivière et de la forêt (p41) luxuriante. Et quand Alama est cachée dans sa pirogue (p 181), on a le coeur qui tremble. L'illustration est complémentaire discrète et met en lumières les éléments naturels.
Quand il s'agit du bateau, les illustrations nous permettent de comprendre ce que l'auteur nous informe dans le vocabulaire propre à la navigation.
Ce roman retrace une partie de l'histoire très noire tant la part est belle à l'esclavagisme. Je savais que ça avait existé, que les pays coloniaux ont profité des richesses des pays « non-civilisés ».Cependant, ce que j'ai appris, c'est que dans les pays « non civilisés", c'était eux-même les habitants des villages qui vendaient leurs voisins pour du café, pour du chocolat, pour un peu plus d'argent, pour une meilleure vie. Mossi, le père d'Alma en fait les frais d'ailleurs. Il est pris à son propre piège. Si le sujet n'était pas aussi grave, monstrueux, on aurait envie de lui dire qu'il n'a que la monnaie de sa pièce. L'auteur arrive à traiter d'un sujet grave, qui est encore malheureusement d'actualités, sans pour autant rentrer dans le gore, le sang, l'horreur. J'ai particulièrement apprécié le mélange de réalité et de surnaturel. En effet, l'histoire du peuple oko qui est chanté par la maman de Alma : Ils ont chacun un pouvoir : la chasse, le jardin, la guérison, le chant et la guerre.
J'aime l'écriture qui glisse et rafraîchit comme un verre d'eau quand on a soif;«peu à peu le peuple oko devient moins nombreux que les lentilles dans un bol , moins nombreux que celles qui tiennent la main d'un enfant.
Roman captivant . J'ai hâte de lire le tome 2.
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