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EAN : 9782752908827
320 pages
Libretto (07/05/2013)
3.95/5   76 notes
Résumé :
En mai 1845, les navires Terror et Erebus, sous le commandement de Sir John Franklin , un explorateur britannique, quittent l'Angleterre pour découvrir le fameux passage du Nord-Ouest. Francis Crozier est le commandant du Terror, l'adjoint de Franklin. C'est lui le personnage central de ce roman, personnage romanesque peu connu, il est tout le contraire de Franklin. Il est un des rares hommes de l'équipage à s'intéresser à l'autre aux esquimaux, considéré comme des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une autre version de l'expédition de sir John Franklin, disparu lors du voyage pour trouver le « passage du Nord-Ouest ».

À l'époque, un explorateur partait pour de très longs voyages, parfois deux ou trois ans, sans pouvoir communiquer avec les siens. le roman met aussi en scène son épouse Jane, restée à Londres, mais qui imagine et décrit aussi le parcours de son mari.

Les deux vaisseaux sont nommés « Terror » et « Erebus » (qui signifie noirceur), un nom bizarrement prédestiné pour un périple hasardeux. L'autre capitaine de vaisseau, Francis Crozier, s'est peut-être embarqué pour conquérir la belle Sophia. C'est beaucoup lui qu'on suit sur son bateau, ses hésitations, puis ses souffrances lorsque l'expédition est prise dans les glaces et que la mort guette l'équipage.

Un roman étonnant en ce qu'il collectionne les digressions, comme des associations cognitives. Par exemple, lorsque lady Jane reçoit pour Noël : on a droit à la recette du plum-pudding qu'elle sert probablement à ses invités. On aura ainsi des explications scientifiques ou des extraits littéraires.

Une plume habile, des touches d'humour qui rendent digeste une histoire tout à fait tragique, une bien jolie lecture.
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Lady Jane m'aurait opposé son mépris, moi aussi lorsqu'on m'a parlé d'une expédition de Franklin, j'ai pensé au Benjamin scientifique et politique, me disant qu'il avait dû être bien vieux pour diriger cette expédition partie en mai 1845… John Franklin est bien moins connu en France qu'il ne l'est en Angleterre ou au Canada (l'exploration polaire a de façon générale peu intéressé les Français au XIXème siècle).
Ce livre, dont le titre reste pour moi énigmatique, est un récit romancé de l'expédition polaire dirigée par John Franklin, à la recherche du passage du Nord-Ouest, qui relierait l'Atlantique au Pacifique, un passage qui a toujours été au coeur des enjeux du trafic maritime, mais qui ne commence à exister que maintenant avec le changement climatique. Dans une oeuvre polyphonique, Dominique Fortier conte en parallèle l'histoire des homme de l'expédition et celle de ceux qui sont restés derrière, chaque monde incarné principalement par Francis Crozier, commandant du Terror, l'un des vaisseaux de l'expédition et Lady Jane, femme de l'illustre explorateur, elle-même grande voyageuse et présentée comme une tête encore plus forte que son époux.

Ce livre demeure peut-être un peu obscur pour ceux pour qui cette histoire et ces personnages ne sont pas connus. J'ai compris plusieurs allusions en lisant l'article de Wikipédia, en particulier l'empoisonnement au plomb dont est victime l'équipage. Cette construction du roman qui suppose une connaissance préalable a probablement rendu ma lecture moins intéressante et plus superficielle. Ce qui est un peu dommage car, même si j'ai trouvé quelques maladresses dans le style et la construction, le livre m'a happée et je l'ai lu presque d'une traite.
De plus, je n'ai pu m'empêcher de penser au Retour d'Anna Enquist, qui fait le même parallèle entre celle qui reste et celui qui part, en l'occurrence James Cook, mais les deux n'exploitent pas le même thème : ici c'est la vacuité de la société victorienne bien-pensante qui est dénoncée, dans le Retour, c'est la vie en parallèle, la distance, les liens indissolubles et l'incompréhension entre ceux qui partent et ceux qui restent qui m'a tellement marquée tant ces sentiments étaient aussi les miens lorsque je l'ai lu il y a plusieurs années. le livre de Dominique Fortier devait donc se mesurer dans mon esprit à ce souvenir si vivace que je ne suis pas certaine de l'avoir apprécié à sa juste valeur.
J'en retiens finalement un livre qui manie les paradoxes, la confrontation entre la vanité des salons de Londres et le lugubre mess des officiers ; entre l'expérience frileuse et précautionneuse et la bravoure insouciante de ceux qui ne savent pas le danger ; mais peut-être surtout entre l'euphorie de l'exploration de grands espaces et le confinement des hivernages dans des bateaux pris dans la glace. J'ai pensé à L'Odyssée de l'“Endurance” de Shackleton, où j'avais découvert cette pratique de l'hivernage, avec ces grands bateaux à voiles immobilisés dans la banquise, une image qui me paraît tellement impossible. Etrange attrait des grands espaces, de l'aventure, qui se solde par une immobilité paradoxale et un confinement sans issue. Un livre qui donne un relief insoupçonné aux idées un peu oiseuses que l'on est né un siècle trop tard alors qu'il ne reste plus de terres à découvrir, aux songes un peu puéril qu'on aurait voulu être de ces expéditions. le quotidien de l'aventure n'est pas à la hauteur du rêve, mais je suppose que nous continuerons à rêver, pas d'être Franklin, mais peut-être le grand Shackleton ?
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La grande expédition qui veut trouver un passage navigable au coeur de l'Arctique s'organise. le capitaine Franklin et son second Crozier prennent place à bord de l'Erebus et du Terror avec 129 hommes et s'apprêtent à passer les prochaines années dans le froid glacial et mystérieux du Grand Nord. Tout le monde est confiant, excité. Mais la glace emprisonne très vite les explorateurs...

Lecture d'une critique dithyrambique et me voilà à la bibliothèque pour emprunter l'ouvrage qui a reçu tant d'éloges. Verdict personnel : il y a des fois où je me demande pourquoi je me précipite.
C'est un roman bien écrit, documenté, mais malgré le côté aventurier, l'étincelle n'a pas brillé. le rythme est finalement assez lent, et les parties sur ces dames restées sur le Vieux Continent peinent à éveiller le moindre intérêt.
Et puis, le hasard a fait que j'ai appris que cette histoire était une interprétation de l'une des plus grandes énigmes de l'exploration polaire dont l'un des bateaux perdus s'est d'ailleurs vu retrouvé en 2014. Moi qui ai une certaine fascination pour les épaves, cela a relancé mon intérêt pour ce récit qui tentait pourtant désespérément de me faire comprendre qu'il était basé sur des faits réels. Grand bien m'en fasse, ma culture s'est accrue. Mais malgré ce côté historique que j'adore, la narration n'en a pas moins continué par la suite à être lente. Les rares moments appréciables sont finalement quand la fiction rejoint la réalité et qu'on lit toutes ces lignes où lady Franklin se démène pour monter une expédition de secours, ou quand les marins laissent des indices plus tard retrouvés.
Au final, j'ai été bien plus captivée par la page Wikipédia qui relate les faits que par l'ouvrage de Fortier, trop scindé, pas assez bien organisé et trop axé sur du vent supputé, même si l'auteur revendique bien que c'est un roman et rien de plus. Notons quand même que la couverture des éditions Alto est absolument magnifique et fait clairement rêver...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Du bon usage des étoiles (sous-entendu : pour savoir naviguer et se diriger correctement) est le premier roman de Dominique Fortier et j'ai beaucoup aimé son ambiance. Il raconte de façon éminemment romancée l'expédition Franklin, destinée à trouver et ouvrir le passage Nord-Ouest à travers les glaces de l'Arctique. C'st l'Angleterre victorienne conquérante, qui n'imagine pas d'autre civilisation que la sienne, qui se met en route avec les deux bateaux de l'expédition. le roman alterne différents points de vue : un narrateur interne à travers le journal du capitaine d'un des deux bateaux, Francis Crozier, un homme timide, qui n'a jamais osé déclarer sa flamme à une femme qui le hante tout au long du voyage, mais aussi un scientifique, un homme – un es rares de l'équipage – ouvert à la nouveauté, à la découverte de cultures et de peuples nouveaux ; un narrateur externe qui tantôt observe la vie et les personnages à bord du Terror et de l'Erebus, tantôt rend compte de la vie à Londres de Lady Jane, épouse du chef de l'expédition, Lord Franklin, et de sa nièce, Sophia Cracroft (celle dont Crozier est amoureux). L'a peinture de deux mondes, l'un exclusivement masculin, l'autre très féminin. le livre est aussi entrecoupé de quelques « illustrations » historiques ou anecdotiques des événements plus ou moins importants vécus par les uns et les autres : un extrait d'une pièce de théâtre jouée sur le bateau, la recette authentique du plum-pudding, la marche à suivre pour calculer la route maritime…

Des connections mystérieuses se nouent entre les marins et celles qui sont restées à Londres : une certaine langueur atteint Sophia alors que les bateau sont de plus en plus figés dans la glace, Lady Jane fait d'abord montre d'une confiance aussi forte que l'arrogance des commanditaires de l'expédition avant de s'inquiéter de la bonne marche de cette dernière.

Ce n'est pas le récit d'aventures, bien sûr, qui est au premier plan dans ce premier roman, même s'il est très intéressant et s'il se base sur une expédition bien réelle, mais plutôt l'évocation – presque en touches impressionnistes – de l'influence, du travail opéré par la mer, le voyage, la glace, par une certaine forme de pouvoir aussi, un pouvoir finalement bien dérisoire.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Avant la lecture de ce livre, je trouvais que l'histoire semblait prometteuse. C'est le récit romancé de l'expédition de sir John Franklin pour trouver la route maritime du Grand Nord. Malheureusement pour moi, le livre n'a pas répondu à mes attentes.

Pour ce qui est du négatif, je dois commencer avec ce qui m'a achalé le plus. Je n'ai vraiment pas aimé les parties avec Lady Jane et Sophia en Angleterre. je n'y voyais aucun intérêt et ces parties m'ennuyaient beaucoup. Moi ce que je voulais, c'était des récits de bateau, pas de la vie mondaine dans l'Angleterre victorienne. Je n'ai aimé non plus le remplissage de certaines pages avec une recette de Plum-Pudding ou un extrait d'une pièce de théâtre.

Un dernier point négatif est le manque de description lors de l'expédition. Il y a une partie intéressante avec les esquimaux mais pour le reste, c'est très vague. L'auteure parle beaucoup de magnétisme mais n'élabore pas trop sur l'usage.

J'ai bien aimé les parties avec Crozier qui me faisaient parfois penser légèrement au chef-d'oeuvre qu'est Moby Dick. En fait, c'est peut être ça le problème. je m'attendais trop à voir des ressemblances avec le roman d'Hermann Melville.

Je crois qu'en résumé, je ne suis pas le public cible pour la lecture de ce livre qui selon moi pourrait convenir à des gens qui trouverait Moby Dick trop lourd avec ses descriptions à n'en plus finir.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Du blanc, à perte de vue. Le blanc du ciel qui se fond dans le blanc de la terre enfouie sous la neige, qui se fond dans la blanc de l’eau couverte de glace, qui se font dans le blanc qu’on finit par avoir sous les paupières quand on ferme les yeux.
Un blanc gris sous les nuages lourds de neige, un blanc d’ombre qui avale les distances et trompe la prunelle. Un voile blanc qui recouvre tout.
Un blanc noir les jours d’hiver sans soleil. (p. 187, Partie 2, “Les Voiles”).
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[...] Lady Jane écrivait donc à Sir John presque tous les soirs, des lettres longues, regorgeant de détails, de nuances, d'observations et de recommandations. Il ne lirait pas ces missives avant son retour, mais elle croyait presque qu'il lui suffisait d'en tracer les mots sur le papier pour que, mystérieusement, ils trouvent le moyen de parvenir à son mari, sous une forme ou une autre, en rêve, qui sait. Au fond, un tel échange de pensées par-delà l'océan n'aurait pas été si différent des merveilles que l'on attribuait au magnétisme, et si un pôle de la Terre pouvait attirer sans coup férir toutes les aiguilles aimantées, pourquoi l'esprit de son mari n'attirerait-il pas les mots que lui destinait son épouse par-delà l'océan ?
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Vous n’avez pas, mon cher Crozier, l’habitude de ces récits de voyage. Sachez donc que si l’essentiel de ce qu’on y raconte est vrai, il arrive que l’on éprouve le besoin d’enjoliver quelque peu les évènements, ou alors de les faire paraître plus terribles qu’ils ne le sont en réalité. Moi-même, qui suis pourtant d’une grande rigueur, à l’occasion, j’ai dû… (p. 165, “18 septembre 1846, 69° 6’N, 102° 23 O, 17° F”, Partie 2, “Les Voiles”).
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L'hiver est une créature redoutable, qui mord, griffe, ronge et dévore ses victimes à petit feu. Il fait fendre les clous, et éclore dans les glaces et sur le verre des floraisons délicates comme des dentelles à la beauté maléfique, il engourdit les membres et l'esprit, jusqu'à l'âme qui bientôt ne souhaite plus que se fondre dans ce tout silencieux dont la pureté meurtrière semble repos et paix.
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Sophia était persuadée que lady Jane aurait fait elle-même un explorateur d’exception. Il n’était besoin pour s’en convaincre que de lire les journaux qu’elle tenait en voyage et dans lesquels elle consignait méthodiquement les distances parcourues, les accidents géographiques observés, les températures relevées, en plus de fournir des descriptions à la fois précises et inspirées des lieux visités et des populations rencontrées.

(Alto, p.181)
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