Dans une des dernières rencontres d'un fils à son père atteint d'Alzheimer, ce dernier se trompe et le prénomme Maurice. Ce n'est pas un prénom lâché au hasard, Philippe sait qui est Maurice. Maurice est son oncle, l'homme oublié, écarté de la famille car différent, et cette différence, c'est l'homosexualité.
Jamais ils ne se sont rencontrés et pourtant c'est auprès de cet homme renié que Philippe sent le plus lié.
À travers les écrits de Maurice transmis par l'intermédiaire de son amant, Philippe entreprend donc un voyage à travers le Canada, un pèlerinage, une quête de soi autant qu'une tentative de retrouver Maurice, tout du moins marcher dans ses pas.
Philippe se confronte donc à l'histoire de l'Alaska et son épidémie de blancs venus éradiquer les tribus par centaines, à travers des paysages incroyables et verdoyants, lieux de réflexions sur son émancipation sexuelle également rejetée, meurtri des relations distantes entre un père et son fils, séparés par un gouffre de compréhension.
1975. Pour Maurice, c'est au son de
David Bowie et de son électrique Rebel Rebel que tout a commencé. La liberté.
L'auteur nous plonge dans un Montréal électrique, frénétique, coloré, mais aussi dangereux pour la communauté gai dont il fait partie, heureusement immensément solidaire, assurant sa survie par les racines plus fines mais plus étendues, plus fortes de chacun de ses membres.
Nous assistons impuissants et révoltés aux inondables violences policières, autant morales que physiques, envers toute la communauté gai.
Avec une écriture parfois crue, souvent sexy, toujours lumineuse,
Vincent Fortier propose un portrait croisé, tendre et sensible de ces deux hommes que tout rassemble dans leur quête d'émancipation et de liberté, autant sexuelle que spirituelle.