AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782752603272
248 pages
L'Aube (15/03/2007)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Trente heures par semaine, quarante semaines par année pendant trente-cinq ans, c'est-à-dire 40 000 heures de travail au cours d'une vie, voilà ce qui nous attend demain.

Ce livre de Jean Fourastié est un classique, une vue de notre futur fondée sur la statistique et l'économie. Surtout, il montre que la réduction du temps de travail liée au développement de la nouvelle société industrielle dont nous commençons à bénéficier aujourd'hui est la mutatio... >Voir plus
Que lire après Les 40 000 heuresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
40 000 heures, c'est le temps de travail d'une vie d'un travailleur moyen, à savoir 30 heures/semaine pendant 35 ans. C'était en tout cas ce qui était estimé en 1965, pour un avenir « proche » : avec les progrès fulgurants dans le domaine technologique, comment pourrait-il en être autrement ? On fait la même chose qu'avant avec moins de main-d'oeuvre, moins de temps et moins d'argent.

Lire une ancienne prospective qui parle de notre époque actuelle est toujours intéressant, et provoque souvent l'amusement. L'auteur aura-t-il identifié à l'avance les grands problèmes de notre siècle, ou se sera-t-il au contraire perdu dans des fantasmes qui se seront dégonflés à peine quelques années plus tard ?

Niveau fantasme, on en retrouve en effet quelques uns, et c'était sans doute inévitable. On ne pourra s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme de l'auteur pour le « pétrole comestible » qui réglera bientôt les soucis de famine. On rira un peu plus jaune quand il encense les pesticides et les engrais chimiques qui permettront à chacun de recevoir une alimentation équilibrée et d'atteindre un âge vénérable sans plus subir les effets des carences alimentaires.

Mais dans l'ensemble, les questions qu'il pose n'ont rien perdu de leur intérêt aujourd'hui. Même sa thèse des 30h/semaine d'ailleurs, si elle semble farfelue à l'heure du « travaillez plus pour espérer gagner autant », a été proche de se réaliser : la France a adopté les 35 heures, et la Suède a bien adopté les 30 heures. Si la crise de 2008 n'était pas passée par là, la diminution du temps de travail aurait pu encore progresser.

L'auteur pointe plusieurs questions épineuses pour les années à venir, qui n'ont toujours pas trouvé de réponses concrètes aujourd'hui. Tout d'abord, l'abandon des secteurs d'activité primaire et secondaire vers le tertiaire, qui implique que la moindre tâche implique désormais un minimum d'étude et de formation pour être réalisée correctement. La possibilité de trouver un travail qui ne nécessite aucune qualification s'amenuise d'années en années. Et d'un autre côté, la formation de ce nouveau type d'employé pose problème : il faut apprendre plus de choses à plus de gens, ce qui implique de recruter un nombre tout aussi important de (bons !) professeurs et de formateurs, qui ont, eux aussi, un besoin d'enseignement et de formation de qualité. le risque est grand que l'école finisse par s'effondrer sous le poids de ses nouvelles responsabilités.

Le temps de loisir a également considérablement augmenté : la majeure partie de la population dispose désormais de temps libre, après la journée de travail, et quelques semaines par an. Pour l'auteur, l'être humain n'est pas encore préparé à ce genre de chose, qui n'arrivait jusque là qu'à certains classes privilégiées, le reste de l'humanité passant l'essentiel de son temps à travailler pour préparer sa survie. La qualité des divertissements d'ailleurs est au ras des pâquerettes. Il pointe également la jeunesse, qui traîne dans la rue, complètement désoeuvrée.

Dernier point majeur, la hausse de l'espérance de vie. Là aussi, tout reste à inventer. Un pan entier de la population qui dépasse l'âge de travailler, tout en restant relativement actif et autonome, est une situation toute nouvelle pour l'humanité.

L'essai me semble donc toujours aussi pertinent aujourd'hui. À part quelques détails, les questions me paraissent toujours d'actualité. Est-ce parce que l'auteur a bien cerné les problèmes de notre époque, ou se contente-t-il de reprocher les mêmes maux que chaque génération pense avoir inventé ? Il est encore un peu tôt pour moi pour le dire, mais je vais tout de même retenir quelques arguments du livre au risque, peut-être, de déjà passer pour un vieux con.
Commenter  J’apprécie          51

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La « vacuité » à court terme qui tend à envahir ainsi nos cerveaux est accentuée par les multiples attentes qu'impose le milieu technique : l'efficacité même de nos techniques résulte du groupement, de la concentration de nos actions en séquences très denses, mais par conséquent coupées de temps morts absolument dépressifs : ainsi l'homme moyen doit sans cesse attendre, l'autobus, le train, l'avion, le feu vert, l'heure fixée, le visa, la douane, la communication téléphonique... au point que l'on a parlé de la civilisation de l'attente.

Or, ces attentes, où, par définition, la personnalité est sans pouvoir sur les choses qui lui importent, et qui contrastent à la fois avec les désirs d'action et avec les actions ultérieures, développent l'irritation, l'inquiétude, et, par réaction, la passivité.
Commenter  J’apprécie          50
L'on pense communément aujourd'hui [En 1965] que dans un avenir assez proche, l'homme moyen des nations économiquement avancées pourra satisfaire à ses besoins avec un travail professionnel d'une durée de trente heures par semaine.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Jean Fourastié (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Fourastié
Conférence dans le cadre des Congrès scientifiques mondiaux TimeWorld : TimeWorld expose et anime la connaissance sous toutes ses formes, théorique, appliquée et prospective. TimeWorld propose un état de l'art sur une thématique majeure, avec une approche multiculturelle et interdisciplinaire. C'est l'opportunité de rencontres entre chercheurs, industriels, universitaires, artistes et grand public pour faire émerger des idées en science et construire de nouveaux projets. https://timeworldevent.com/fr/ ------------------------------------------------------------------------ Jean-Pascal Capp est maître de conférences à l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Toulouse, une école d'ingénieurs membre de l'Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, où il enseigne la biologie moléculaire. Il s'intéresse aux phénomènes moléculaire, cellulaire et tissulaire à l'origine des cancers depuis son thèse de doctorat portant sur les anomalies génétiques des cellules cancéreuses. Il est l'auteur de deux ouvrages sur le cancer (Belin, 2012) et les cellules souches (Matériologiques, 2015), ainsi que de nombreuses publications scientifiques autour du cancer. Il développe une conception originale basée sur la perturbation initiale de l'équilibre tissulaire, en rupture avec une vision très génétique du cancer. Il ne nie pas un rôle important des mutations et autres modifications génétiques, mais ne les considère pas nécessaires ni suffisantes au déclenchement du processus qui serait avant tout un évènement tissulaire. Il est également chercheur au centre de recherche « Toulouse Biotechnology Institute », un laboratoire sous la tutelle de l'INSA, de l'INRAE et du CNRS.
Conférence : Quel est le rôle du hasard dans l'apparition des cancers ? Vendredi 2 juillet 2021, 11h30 - 12h15 — Amphi Jean-Fourastié
Quelle est la part de responsabilité dans l'apparition des cancers des évènements cellulaires intrinsèques et aléatoires, et donc inévitables, et des facteurs environnementaux comme certains composés chimiques ou certaines radiations, desquels il est possible de se prémunir ? C'est l'enjeu d'un débat scientifique lancé en 2015 par une publication scientifique retentissante et qui a connu depuis de multiples développements. In fine, la question est de savoir s'il faut investir massivement dans les actions de prévention. Ce débat, focalisé sur le rôle des mutations génétiques dans l'ADN, masque en réalité un ensemble d'autres phénomènes aléatoires qui méritent d'être évoqués dans l'apparition des cancers, en particulier lorsqu'on observe que des tissus sains peuvent contenir des cellules possédant de multiples mutations censées favoriser le développement de cancers. Il faut donc bien admettre l'existence d'autres évènements précoces d'origine non-génétique et eux-aussi intrinsèquement aléatoires. Enfin, l'observation d'une grande hétérogénéité génétique et non-génétique entre les cellules d'une même tumeur nous met face à une situation très complexe où différents types de phénomènes aléatoires sont entremêlés. le hasard a donc certainement une grande place dans la cancérogénèse, mais chacun de ces phénomènes aléatoires peut voir son rôle accentué par l'exposition à des facteurs environnementaux.
+ Lire la suite
autres livres classés : prospectiveVoir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Histoire et généralités sur la Normandie

TOUS CONNAISSENT LA TAPISSERIE DE BAYEUX, QUI EN EST LE HÉROS ?

RICHARD COEUR DE LION
ROLLON
MATHILDE
GUILLAUME LE CONQUERANT
GUILLAUME LE ROUX

20 questions
70 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , célébrité , économieCréer un quiz sur ce livre

{* *}