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EAN : 9782851972453
88 pages
L'Herne (16/05/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Dans cette analyse, à la fois originale et fine, Fourier expose la bonne manière de concevoir les relations entre les sexes au sein d’une société « revitalisée ». Un morceau d’anthologie.

La connaissance de notre nature, le ton est presque « cyrénaïque », nous donne la clé du bonheur véritable : « Le bonheur sur lequel on a tant raisonné (ou plutôt déraisonné) consiste à avoir le plus de passions possibles, et les plus ardentes et les plus excessives,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce petit fascicule de la (très jolie) collection des Carnets de l'Herne présente un texte de Charles Fourier, philosophe ou encore sociologue du XIIXe siècle inscrit dans la lignée du socialisme utopique ; il s'est notamment intéressé au Phalanstère comme structure sociale idéale.
Dans cet ouvrage au titre presque grivois il aborde la question de la vie sociale sous un angle particulier mais fondamentalement central : celui de la vie sexuelle. Il y est question de l'incompatibilité entre structure sociale du mariage monogame exclusif et structure pulsionnelle des individus, dont le respect formel en apparence amène à toutes les hypocrisies.
Si l'ouvrage n'a "techniquement" que peu d'intérêt, il n'en reste pas moins une curiosité de bibliothèque intéressante !

Cet ouvrage qui doit naturellement être contextualisé dans son époque, et d'ailleurs très libre dans son discours pour celle-ci, fait la critique de l'hypocrisie des valeurs pudibondes autour de la relation sentimentale et charnelle. Une première partie nous décrit l'ineptie de structures sociales (le mariage définitif monogame et exclusif) confrontée à la complexion pulsionnelle réelle des individus humains qui naturellement restent inféodés à leurs pulsions physiologique et pour lesquels la relation charnelle (sensuelle) reste malgré les pudibonderies et affirmations contraires l'horizon indépassable des relations homme-femme...
Les "démonstrations", s'il en est, sont empiriques basées sur la lecture des comportements (sociaux, amicaux, familiaux) observables. On pourra juger qu'il manque ici d'éléments factuels, statistiques, analytiques... mais ce n'est pas l'objet. Se référer pour ce faire à des analyses plus récentes qui achèveront à coup sûr de mettre à bas toute illusion romanesque !

Mais ce qui se veut le point d'orgue de l'ouvrage est sa seconde partie : une nomenclature burlesque des typologies de cocus, par genre, "disposés progressivement" à la manière d'une formation d'armée romaine ! Sous son air léger cette nomenclature donne un aperçu exhaustif des situations, là encore à contextualiser : nous sommes là dans le cadre du mariage formel, et non révocable, du XIIXe siècle... chacun pourra faire l'exercice de porter cela dans l'époque actuelle. Et, plus intéressant, de s'y projeter...

L'on comprendra alors vite que, comme le dit Fourier, comme le montre la projection de notre structure pulsionnelle dans le cadre culturel fixé, la situation idéale est celle du couple symétriquement volage : s'il nous faut un point d'attache sentimentalement/socialement stable, rester coincé dans la monogamie sensuelle réciproque et la défiance jalouse n'a aucun sens.
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Charles Fourier, économiste et philosophe du début du XIXème siècle fut un penseur attaché à développer une morale naturelle et à théoriser une certaine forme d'utopie sociale qui fut concrétisée dans les fameux « phalanstères », ancêtres des communautés hippies des années 68/70 de l'autre siècle. Dans ce court essai, il s'efforce de débusquer les hypocrisies sur lesquelles le mariage bourgeois de son époque, pierre angulaire sociétale s'il en fut, est basé. Prédominance apparente des sentiments et mise en place de mariages arrangés pour les besoins de la cause. le plus bel exemple restant celui des mariages princiers dans lesquels les deux contractants se découvrent le jour des noces. Pas étonnant que tout le monde ou presque se retrouve cocu quasiment par la force des choses, la nature ayant des raisons que la raison ignore. Et l'auteur de brocarder cette imposture.
Cet opuscule commence par l'exposé des thèses de notre penseur avec des titres du genre « Absurdité comiques des amours civilisés » dans lesquelles il démontre l'imposture du système de son époque et pose en filigrane les prémisses du libre choix et par extension du principe même de l'amour libre avec au moins un siècle et demi d'avance sur son temps. le livre se termine en apothéose avec la « Hiérarchie du cocufiage » avec ses classes de cornus, cornettes et cornards et surtout avec l'amusant « Tableau analytique du cocuage » dans lequel il parvient à distinguer rien moins que 76 types différents de cocus. Rien que ce chapitre, petit bijou d'humour et de dérision mérite le détour et justifie cette jolie réédition sobre et élégante proposée par les Editions de l'Herne. A lire, un peu au titre de l'archéologie littéraire... (Dommage qu'un certain nombre de mots manquent et soient remplacés par (…). Ne pouvait-on pas retrouver le texte intégral ?)
(Lu dans le cadre de "MASSE CRITIQUE"
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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J'aurais bien du mal à résumer ce livre tant il me semble finalement préférable de simplement le conseiller.
Il est agréable à la lire avec son encre bleu et son papier pas trop fin.
A la maison on a les oeuvres complètes de Fourier et j'avoue n'avoir jamais osé m'attaquer à de tels pavés. Là j'ai pu avoir un petit aperçu de ce qu'il écrit. Je tenterai juste de retrouver dans notre ouvrage s'il y a aussi certains mots qui manquent, ça n'en rend pas au début la lecture facile. C'est un choix d'édition qui m'étonne, vu qu'il n'y a aucune note à ce sujet.

La partie qui introduit les catégories de cocus est vraiment intéressante et finalement d'actualité. Les catégories de cocus sont bien trouvées.
Un petit livre sympathique à lire et loin loin d'être idiot.

C'est une façon sympathique de renouer avec certaines lectures un peu plus profondes que mes polars habituels que je peux plus facilement lire entre de changements de couches :D
J'aime beaucoup le cocu " judicieux ou de garantie" et le "cocu philanthrope ou fraternel" :)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
N°16. Cocu sympathique est celui qui s'attache aux amants de sa femme, en fait ses amis intimes. On en voit qui, lorsque la dame est de mauvaise humeur et brouillée avec son amant, vont le trouver et lui dire : « On ne vous voit plus ; je ne sais qu'a notre femme, venez donc un peu nous voir, cela la dissipera. »
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En effet la loi et la religion n'admettent en amour qu'un but qui est la procréation, qu'un mode d'union qui est le mariage ou monogamie asservie ; elles exigent que le lien soit consommé matériellement et non pas borné au sentiment pur dont il ne naitrait ni chrétien ni citoyen ; toutes deux tiennent pour le principe « croissez et multipliez » et c'est avec raison car il serait bien fâcheux que tous les maris, sous prétexte de se sanctifier, imitassent la conduite de saint Alexis qui, contractant mariage avec l'intention de n'en pas remplir les devoirs et de ne pas consommer matériellement, a commis un sacrilège, une profanation du sacrement et donne au monde le plus dangereux exemple.
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Quel est le but de cette effusion sentimentale ? Vider la bourse du pauvre peuple ; il n'en est pas mieux pressuré que ceux qu'un tendre père adore à chaque ligne de ses proclamations ; c'est ainsi que la législation et la philosophie traite le pauvre sentiment. On le divinise en apparence : on le bannit en réalité.
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Une jeune fille harcelée par des pères et des supérieurs se laisse traîner à l'autel. Son mariage est la contrainte la plus notoire ; elle aime ailleurs et certes elle n'apporte à ce lien aucune ombre d'illusion sentimentale ; n'importe, sa défloration, véritable stupre, viol manifeste, n'est pas moins valable, morale et sacrée aux yeux de la loi et de la religion.
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Video de Charles Fourier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Fourier
Simone Debout, née en 1919, reçoit Mediapart chez elle, à Paris (XIVe), pour évoquer Charles Fourier (1772-1837), comparé à Sade, à l'occasion de la publication (chez Claire Paulhan) d'un ouvrage remarquable : « Simone Debout & André Breton – Correspondance 1958-1966 ». Entretien réalisé par Antoine Perraud (décembre 2019)
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